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veut donc ce prêtre! Ce qu'il veut? ce que vouloit Jésus de Nazareth, ce que vouloient les martyrs heureux s'il l'obtenoit au même prix !

Il y a long-temps que le monde est le même, et qu'il poursuit de sa haine tout ce qui s'oppose à ses passions et à ses idées. Il en sera ainsi jusqu'à la fin, et ce n'est pas une raison de lui céder. Il faudra bien qu'il cède lui-même à la vérité, quand le jour de son triomphe sera venu, et qu'il cède éternellement. Les lois de la terre, même fondamentales, seront un peu ébranlées alors et je ne sache pas que l'ordre qu'on nous fait à l'aide de toutes les théories modernes d'athéisme ait reçu du Dieu vivant des promesses d'immortalité.

Quelle que soit, au surplus, en certains momens, la vivacité de nos expressions, nous désirons qu'on les juge par le sentiment qui les a dictées. L'envie de blesser fut toujours aussi loin de nous que le dessein de flatter. Nous avons été, grâce au ciel, conduit par des vues plus hautes; et si nos efforts

avoient besoin d'être justifiés devant des chrétiens, nous produirions pour toute défense ces paroles d'un illustre docteur de l'Église :

« Il y a, dit l'Ecclésiaste, un temps de se » taire, et un temps de parler. Et maintenant » donc, après un assez long silence, il con» vient d'ouvrir la bouche pour révéler ce » qu'on ignore. Ne craignez ni le mensonge »> ni la calomnie; ne vous laissez point trou» bler par les menaces des hommes puissans; >> ne vous affligez point d'être raillé par les » uns, outragé par les autres, et condamné >> par ceux qui affectent de la tristesse, et » dont les remontrances séduisantes sont ce >> qu'il y a de plus propre à tromper : que >> rien ne vous ébranle, pourvu que la vérité >> combatte avec vous. Opposez à l'erreur >> la droite raison, appelant à son secours, » dans cette guerre sainte, l'auteur même de » toute sainteté, notre Seigneur Jésus-Christ, » pour qui il est doux d'être affligé, et heu» reux de mourir (1). »

(1) Tempus esse tacendi et tempus loquendi, sermo est Ec

clesiastæ. Et nunc igitur, quoniam abunde sat silentii hactenus præcessit, opportunum deinceps erit, ut ad patefactionem eorum quæ ignorantur, os nostrum aperiamus... Non igitur vos terreat mendacii calumnia, neque potentium minæ conturbent, neque risus notorumve procacitas mœrore afficiat, neque damnatio eorum qui tristitiam simulant, valentissimam ad fallendum illecebram objicientes adhortationis escam: donec veritatis verbum vobiscum pugnet. Omnibus propugnet recta ratio, belli socium advocans et adjutorem ipsum pietatis magistrum Dominum nostrum Jesum Christum, pro quo affligi suave, et mori lucrum. S. Basil. ep. 79 et 211; Oper. t. III, p. 139 et 229.

CONSIDÉRÉE DANS SES RAPPORTS

AVEC

L'ORDRE POLITIQUE ET CIVIL.

CHAPITRE I.

État de la société en France.

Instruite par l'expérience et par la tradition universelle des peuples, la sagesse antique avoit compris qu'aucune société humaine ne pouvoit ni se former ni se perpétuer, si la religion ne présidoit à sa naissance, et ne lui communiquoit cette force divine, étrangère aux œuvres de l'homme, et qui est la vie de toutes les institutions durables. Les anciens législateurs voyoient en elle la loi commune (1), source des autres lois (2); la base, l'appui (3), le principe régulateur (4) des États constitués selon la nature ou

(1) Arist. Rhetor., lib. I.

(2) Cicer. de Legib., lib. II, cap. IV.

(3) Religio vera est firmamentum reipublicæ. Plat., lib. IV de Legib.

(4) Omnia religione moventur. Cicer. V in Verrem. TOME 7.

1

:

la volonté de l'Intelligence suprême (1). « En toute >> république bien ordonnée, dit Platon, le premier >>> soin doit être d'y établir la vraie religion, non pas >> une religion fausse ou fabuleuse, et de veiller à ce >> que le souverain y soit élevé dès l'enfance (2). » Ces maximes, partout admises comme une règle immuable, furent aussi partout le fondement de l'organisation sociale de là l'importance, quelquefois excessive à nos yeux, qu'on attachoit non seulement aux croyances publiques, mais aux plus petites cérémonies du culte; de là l'union intime des lois religieuses et des lois politiques dans la constitution de chaque cité, quelle que fût la forme de son gouvernement; de là enfin le pouvoir toujours si étendu du sacerdoce chez les nations soit civilisées, soit barbares et il faut bien qu'il y ait en cela quelque chose de nécessaire, de conforme à la nature de l'homme et de la société, puisqu'aucun temps ni aucun lieu n'offre d'exception à ce fait primitif et permanent.

Il n'est pas de notre dessein de rechercher comment la religion, suivant ce qu'elle contenoit de vérités et d'erreurs, modifia les institutions des peuples divers. Il nous suffit de faire remarquer qu'à l'époque où son influence, dans l'État et dans la famille, s'affoiblit et menaça de s'éteindre entièrement

(1) Cicer. de Legib., lib. II, cap. IV et V.

(2) Prima in omni republica bene constituta cura esto de vera religione, non autem de falsa vel fabulosa stabilienda, in qua sumus magistratus a teneris instituatur. Plat., lib. II de Republ.

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