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>> seulement selon la commune providence du monde, » mais aussi par l'institution particulière de Jésus>> Christ, et que vous la possédez par une vraie et >> légitime succession (1). »

Ainsi parloient au pape Eugène IV les ambassadeurs de Charles VII; et cette doctrine est si constante et si sacrée dans l'Église catholique, que la faculté de théologie de Paris, en censurant le livre de Marc-Antoine de Dominis, a déclaré la doctrine contraire hérétique et schismatique (2).

Il n'est pas jusqu'aux luthériens qui ne fussent disposés à reconnoître cette importante vérité, au temps de Mélanchton. « La manière, dit Bossuet, » dont il s'en explique dans une de ses lettres, est » admirable. » Et après avoir cité un passage très frappant de cette lettre', il ajoute : « Voilà ce que >> pensoit Mélanchton sur l'autorité du pape et des » évêques. Tout le parti en étoit d'accord quand il >>> écrivoit cette lettre : Nos gens, dit-il, demeurent » d'accord. Bien éloigné de regarder l'autorité des » évêques, avec la supériorité et la monarchie du

(1) Allocut., etc., ap. Odoric. Rainald., ad annum 1441.

(2) Monarchiæ formam non fuisse immediatè in Ecclesià à Christo institutam.... Hæc propositio est hæretica), schismatica, ordinis hierarchici subversiva, et pacis Ecclesiæ perturbativa. Collect. judiciorum, etc., tom. I, part. II, p. 105.

Doctrina in articulis Joannis Hus contenta, nimirùm in Ecclesià non dici unum caput supremum el monarcham præter Christum, suam Ecclesiam per multos ministros, sine uno isto monarchâ mortali regere perfecté et gubernare, est doctrina christiana à sanctis Patribus egregiè explicata et confirmata. Hæc propositio est hærelica quoad singulas partes. Ibid., p 106.

» pape, comme une marque de l'empire antichré>> tien, il regardoit tout cela comme une chose dé» sirable, et qu'il faudroit établir si elle ne l'étoit » pas (1). »

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Que l'Église soit une monarchie, on ne le peut donc nier sans démentir Almain, Gerson, Bossuet, la faculté de théologie de Paris, Mélanchton même et tout l'univers catholique. Que le pape, comme seul monarque suprême, possède dans l'Église une pleine puissance ou un pouvoir souverain, on ne peut le nier non plus sans contredire une définition de foi d'un concile œcuménique. Donc, supposer qu'il y ait dans l'Église un pouvoir au-dessus du pape, limiter sa puissance à qui Dieu n'a donné d'autres limites que sa loi, c'est s'élever insolemment au-dessus des conciles, au-dessus de Dieu; c'est, par un attentat sacrilége, ébranler l'ordre qu'il a établi; c'est renverser, autant qu'il est possible à l'homme, la constitution divine de l'Église, et l'Église elle-même.

Qu'est-ce en effet que l'Église? La société dépositaire de la vraie religion, c'est-à-dire de la vraie foi et du véritable culte. L'Eglise doit donc offrir les mêmes caractères que la vraie religion; elle doit être, comme elle, une, universelle, perpétuelle et sainte. Si quelqu'un de ces caractères, dont la réunion forme le plus haut degré d'autorité qu'on puisse concevoir, lui manquoit, il manqueroit également à la religion qu'elle professe, puisque, nécessairement, ou la re

(1) Hist. des Variat., liv. V, chap. XXIV. TOME 7.

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ligion auroit varié, l'Église variant elle-même dans ses dogmes et dans son culte, ou il existeroit plusieurs vraies Églises distinctes l'une de l'autre, et par conséquent plusieurs vraies religions; car évidemment ces Églises ne pourroient être distinguées que par l'opposition de leurs croyances, au moins en ce qui toucheroit la légitimité de leur institution et le pouvoir spirituel de gouvernement, ce qui emporte tout le reste. Toujours est-il que l'Église fondée par JésusChrist pour unir tous les peuples dans le même culte et dans la même foi, doit être une, pour que cette foi soit une, comme le dit l'apôtre un Dieu, une foi, un baptême (1); doit être universelle, pour que cette foi, partout la même, soit annoncée à toutes les nations; soit perpétuelle, pour que cette foi soit une et universelle dans le temps comme dans les lieux; soit sainte, pour que cette foi n'éprouve jamais d'altération, pour que la sainte doctrine infailliblement promulguée et constamment enseignée dans l'Église, y forme aussi toujours des saints, selon le but que Jésus-Christ s'est proposé.

Or aucuns de ces caractères indispensables à l'Église, et qu'elle déclare posséder, ne sauroient lui appartenir, qu'autant qu'ils appartiennent au pouvoir qui la régit, et qui seul la constitue ce qu'elle est. Si ce pouvoir n'est pas un, universel, perpétuel, saint, l'Église, non plus, n'est ni ne peut être une, universelle, perpétuelle, sainte. Elle n'est pas une, s'il n'existe

(1) Ep. ad Ephes., IV, 5.

point de centre d'unité, si la souveraineté ne réside point immuablement dans un seul, elle n'est pas universelle, si ce souverain, ce pouvoir un n'est pas universel, puisque là où le pouvoir s'arrête, là s'arrête la société; elle n'est pas perpétuelle, si ce pouvoir un et universel n'est pas perpétuel aussi, puisque là où le pouvoir finit, là finit la société; enfin elle n'est pas sainte ou infaillible, si ce pouvoir un, universel et perpétuel, n'est pas saint ou infaillible, puisqu'il n'est et ne peut être pouvoir dans la société spirituelle, que le droit de commander la foi, ou de juger souverainement de la doctrine.

par

Or qu'on trouve dans l'Église un pouvoir autre que le pape, qui soit tout ensemble un, universel, perpétuel? Ce ne seront pas les conciles, qui ne forment évidemment ni un pouvoir perpétuel, ni un pouvoir un; et qui ne forment même un pouvoir universel que lorsque le pape les convoque, les préside, et confirme leurs décisions.

Donc, premièrement, rien de plus absurde que de nier l'infaillibilité du pape et de soutenir en même temps l'infaillibilité de l'Église, qui ne peut être infaillible que par le pape.

Donc, secondement, contester au pape soit l'infaillibilité, soit la plénitude de la puissance ou la souveraineté vraiment monarchique, c'est contester à l'Église sa propre existence, c'est nier qu'elle soit une, universelle, perpétuelle, sainte, c'est l'anéantir entièrement et saint François de Sales l'a très bien vu, lorsqu'il a dit avec autant de profondeur que de

justesse Le pape et l'Église, c'est tout un (1).

Combien donc sont aveugles ou criminels ceux qui attaquent, à quelque degré que ce soit, la suprême monarchie du pontife romain, comme l'appellent Bossuet et Gerson; ceux qui soutiennent des maximes injurieuses à son pouvoir, ou qui, semant contre lui de schismatiques préventions, une secrète défiance, cherchent à le rendre moins vénérable et moins sacré aux yeux des chrétiens! Hommes insensés et remplis au moins d'une présomption plus que téméraire, s'ils conservent encore au fond du cœur quelque attachement, quelque respect pour l'Église de Jésus-Christ; hommes coupables et pervers au-delà de tout ce qu'on peut exprimer, s'ils aperçoivent les conséquences inévitables de leurs principes: car en ébranlant l'autorité sur laquelle le Sauveur a bâti son Église, ils renversent l'Église par ses fondemens; et l'Église détruite, nul moyen de conserver seulement une ombre de christianisme, ainsi que nous l'allons

montrer.

§ II. Point d'Église, point de christianisme.

Il se trouva, il y y a trois cents ans, des rêveurs et des fanatiques qui, choqués de plusieurs dogmes de la foi chrétienne, et la soumettant en dernier ressort au jugement de leur raison, entreprirent de réformer, selon cette méthode, la religion de Jésus-Christ. C'é

(1) Saint Ambroise disoit dans le même sens : Où est Pierre, là est l'Eglise Ubi Petrus, ibi Ecelesia. Ambr. in Ps. XL.

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