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bien permettre qu'elles lui fussent communiquées ; et à cette occasion il nous dit ces propres mots, que nous n'oublierons jamais : A Rome je serois ultramontain. Comme cela ne signifioit sûrement pas que ce qui étoit vérité à Rome cessât de l'être à Paris, on ne peut que regretter, pour M. l'évêque d'Hermopolis, qu'il ne soit pas à Rome.

Nous avons, ce nous semble, prouvé, avec la dernière évidence, que soutenir la supériorité du concile sur le pape, c'est attribuer la puissance suprême ou la souveraineté au concile, et que dès-lors on est invinciblement forcé de nier des vérités de foi, et de se précipiter dans des hérésies manifestes; comme aussi l'on ne peut reconnoître dans le pontife romain la plénitude de puissance ou la souveraineté monarchique qu'il a reçue de Jésus-Christ même, suivant les décisions des conciles œcuméniques, sans avouer qu'il possède toutes les prérogatives que lui refuse la déclaration de 1682. Cette souveraineté pleine et suprême, pour user des paroles du deuxième concile-général de Lyon, comprend en effet deux choses: l'autorité qui décide

reuse la discussion du premier article; c'est pourquoi nous nous bornâmes à établir que les papes n'ont aucun pouvoir sur le temporel des rois : ce qui est vrai en ce sens que les papes ne peuvent disposer des royaumes à leur volonté, et que le roi, comme nous l'avons dit, possède dans son royaume la plénitude de l'autorité temporelle. Mais cette autorité n'est pas sans règle, elle n'est pas indépendante d'une loi supérieure, sans quoi elle seroit dépourvue de droit; et c'est ce qu'il est devenu nécessaire d'expliquer, bien plus pour l'intérêt des rois que pour l'intérêt de l'Eglise, qui a des promesses que n'ont pas les rois.

infailliblement les questions de foi (1), et conserve ainsi l'unité de doctrine, et la puissance propre de gouvernement qui s'étend à tout le reste.

L'infaillibilité que les catholiques reconnoissent dans le pape consiste en ce que le pape ne peut, en aucune manière, définir rien d'hérétique dans ce qu'il ordonne à toute l'Eglise de croire (2). « Or il est >> plus clair que le jour, dit Fénelon, que le Saint» Siége ne seroit point le fondement éternel, le chef » et le centre de la communion catholique, s'il pou» voit définir quelque chose d'hérétique dans ce qu'il » ordonne à toute l'Église de croire (3). »

S'il est un fait certain, c'est que jamais les papes ne souffrirent qu'on tînt douteuse un seul moment l'au

(1) Le père Serry a prouvé l'infaillibilité pontificale dans un ouvrage intitulé : Dissertatio duplex de romano pontifice in ferendo de fide moribusque judicio falli et fallere nescio, etc. « Il y mon» tre, dit un écrivain protestant, que les conciles généraux n'ont » jamais osé refuser au pape l'infaillibilité et la préséance d'autorité » dans les jugemens sur les choses qui concernent la foi et les » mœurs, quoique toutefois sous des conditions insignifiantes, » comme par exemple que le pape eût prié auparavant et consulté » son clergé sentiment très remarquable dans un théologien qui ⚫ passoit pour très savant et très libre, et qui de plus vivoit sous la » protection de Venise.» Algemeine geschichte, etc. Histoire de l'Église catholique depuis la publication de la bulle Unigenitus, jusqu'à la suppression de la Société de Jésus, en 1773; par H. Ph. Konrad Henke, abbé de Michaelstein, et professeur de théologie à Helmstadt; tom. V de l'Hist. générale, p. 51. Brunswick, 1802.

(2) Non posse ullo modo definire aliquid hæreticum, à totâ Ecclesiâ credendum; hæc est communissima opinio ferè omnium catholicorum. Bellarmin. de Summo Pontif., lib. IV, cap. II; n. 8.

(3) De Summi Pontif. Auctorit. cap. III. OEuvres de Fénelon, tom. II, p. 260.

torité de leurs décisions adressées à l'Église entière.

Juge de toute l'Église, le Siége de Pierre n'est lui>> même soumis au jugement de personne (1). » Ainsi parle le grand saint Gélase; et, de siècle en siècle, la même maxime, inviolablement maintenue, a retenti dans l'univers catholique. Toujours les pontifes romains ont dit : « Il est manifeste que les jugemens du >> Siége apostolique sont irréformables, et qu'il n'est >> permis à qui que ce soit de se rendre juge de ses » sentences, parce qu'il n'y a point d'autorité au-des» sus de la sienne; et c'est pour cela que les canons » ont voulu que, de toutes les parties du monde, on >> appelât à ce Siége éminent, duquel il n'est permis » à personne d'appeler (2). »

Telle est la doctrine invariable et la constante tradition de ce premier siége sur lequel Bossuet s'exprime en ces termes, dans sa Défense même : « Je dé» clare que, sur ce qui concerne la dignité du saint >> Siége apostolique, je m'en tiens à la tradition et à >> la doctrine des pontifes romains (3). »

Or c'est un point de la foi catholique, que quiconque n'est pas dans la communion du saint Siége est hors de la communion de l'Église. « Qui oseroit se >> croire dans l'Église après avoir abandonné la

(1) Epistola IV Gelasii; tom. IV Conc., col. 1169.

(2) Patet profectò Sedis apostolicæ, cujus auctoritate major non est, judicium à nemine fore retractandum, neque cuiquam de ejus liceat judicare judicio : si quidem ad illam de quâlibet mundi parte canones appellari voluerunt, ab illâ autem nemo sit appellans permissus. Nicol. I; tom. VIII. Conc. col. 319.

(3) Defens. cleri gallic., part. III, lib. X, cap. VI.

» chaire de Pierre, sur laquelle l'Église est fon» dée (1)? » Celui qui n'adhère pas à cette chaire n'appartient point à Jésus-Christ, mais à l'antechrist (2), selon saint Jérôme. Décidez, écrit-il à saint Damase, et je ne craindrai pas de dire qu'il y a trois hypostases (3). Pourquoi? parce que le successeur du prince des apôtres est, dit saint Augustin, la pierre que les portes de l'enfer ne peuvent vaincre (4). Ce qu'il dit, ce n'est pas lui qui le dit; mais Dieu même, qui a mis la doctrine de vérité dans la chaire d'unité (5). Ceux donc qui sont séparés de celle pierre, sans aucun doute sont hors de l'Église; car Jésus-Christ a dit: Sur cette pierre je bâtirai mon Église (6).

Veut-on entendre à la fois tout l'Orient et tout l'Occident: «< Au temps de saint Hormisdas et de l'empe>> reur Justin, dit Bossuet, les Églises orientales sou>> scrivirent, par ordre du pape, un formulaire, qu'il

(1) Qui cathedram Petri, super quam fundata est Ecclesia, descrit, in Ecclesia se esse confidit? S. Cypr. de Unil. Eccles.

(2) Beatitudini tuæ, id est cathedræ Petri communione consocior... Quicumque tecum non colligit, spargit, hoc est, Qui Christi non est, antichristi est. S. Hieron. Ep. X, ad Damas. n. 2.- Ego interim clamito: Si quis cathedræ Petri jungitur, meus est. Id., Ep. XI.

(3) Decernite, si placet, et non timeo tres hypostases dicere. Ibid.

(4) Numerate sacerdotes vel ab ipsâ sede Petri, et qui, cui successerit videte: Ipse est petra quam non vincunt superbæ inferorum porta. S. Aug. contr. Donalist.

(5) Non enim sua sunt quæ dicunt, sed Dei, qui in cathedrâ unitatis doctrinam posuit veritatis. Id., Ep. CLXIV. Edit. 1579.

(6) Et qui in petrâ non sunt, procul dubio in Ecclesià non deputantur, quia super hanc petram, inquit, ædificabo Ecclesiam meam. Id. de Unitate Eccles., cap. XIX.

>> leur envoya, contre Acace, défenseur d'Euty» chès..... Cette profession, dictée par le pape Hor>> misdas, fut reçue de tous les évêques d'Orient ; et >> des premiers d'entre eux, les patriarches de Con>>stantinople: ce qui fut pour les évêques d'Occident, >> principalement pour ceux des Gaules, le sujet d'une >> grande joie dans le Seigneur; de sorte qu'il est cer>> tain que ce formulaire a été approuvé de toute l'É>> glise catholique..... Et comme tous les évêques >> avoient fait cette profession au saint pape Hormis>> das, et à saint Agapet, et à Nicolas I, ainsi nous >> lisons qu'elle fut faite, dans les mêmes termes, au » pape Adrien II, successeur de Nicolas, dans le VIII® >> concile œcuménique. Cette profession donc répan» due partout, propagée dans tous les siècles, consa>> crée par un concile œcuménique, quel chrétien » pourroit la rejeter (1)? »

Que tout chrétien, tout catholique apprenne donc, en lisant cet acte solennel, quelle est la doctrine qu'il doit professer sur l'autorité du Saint-Siége. « Le pre>> mier fondement du salut est de garder la règle de la » droite foi, et de ne s'écarter en rien de la tradition » des Pères; car on ne peut déroger à la parole de >> notre Seigneur Jésus-Christ, qui adit: Tu es Pierre, » et sur cette pierre je bâtirai mon Église. La vérité >>> de cette parole est prouvée par le fait même, puis» que la religion a toujours été conservée pure et sans

(1) Defens. cleri gallic., part. III, lib. X, cap. VII; tom. II, pag. 194 et 195. Amstelod, 1745.

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