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>> aucune tache dans le Siége apostolique. C'est pour>> quoi suivant en tout le Siége apostolique, et sou>> scrivant à tous ses décrets, j'espère mériter toujours » de demeurer dans une même communion avec vous, » qui est celle du Siége apostolique, dans lequel réside » l'entière et vraie solidité de la religion chrétienne; pro>> mettant de ne point réciter dans les sacrés mystères >>> les noms de ceux qui se sont séparés de la commu>> nion de l'Église catholique, c'est-à-dire qui n'ont » pas en tout les mêmes sentimens que le Siége aposto» lique (1). »

Observez que c'est ici une règle de foi fondée sur les paroles mêmes de Jésus-Christ, consacrée par un concile œcuménique, par l'approbation de toute l'Église, et que cette règle n'est autre chose que l'enseignement perpétuel du Siége apostolique. Refuser d'obéir à un seul de ses décrets, avoir sur aucun point des sentimens contraires aux siens, c'est cesser d'être catholique (2). Et puisqu'il n'est pas un seul

(1) Prima salus est, rectæ fidei regulam custodire, et à Patrum traditione nullatenùs deviare; quia non potest Domini nostri JesuChristi prætermitti sententia dicentis: Tu es Petrus, et super hanc petram ædificabo Eccclesiam meam. Hæc quæ dicta sunt, rerum probantur effectibus ; quia in Sede apostolicâ immaculata est semper servata religio. Undè sequentes in omnibus apostolicam Sedem, et prædicantes ejus omnia constituta, spero ut in unâ communione vobiscum, quam Sedes apostolica prædicat, esse merear, in qua est integra et vera christianæ religionis soliditas : promittens etiam sequestratos à communione Ecclesiæ catholicæ, id est, non in omnibus consentientes Sedi apostolica, eorum nomina inter sacra non recitanda est mysteria. Conc. tom. IV, col. 1486 et 1487.

(2) Luther lui-même reconnut pendant long-temps qu'il n'étoit permis de résister en aucune façon à l'Église romaine, mère des

moment où tout chrétien ne puisse et ne doive, selon Bossuet, adhérer à cette profession de foi, il n'est pas un seul moment où tout chrétien ne puisse et ne doive croire que l'entière et vraie solidité de la religion chrétienne réside dans le Siége apostolique, et que, par conséquent, il est impossible que le Siége apostolique erre un seul moment.

Qui ne voit en effet que, puisqu'il est nécessaire, sous peine de ne plus appartenir ni à l'Église ni à Jésus-Christ, d'être constamment en communion de foi avec le Saint-Siége, le Saint-Siége ne peut jamais s'écarter de la vraic foi? L'indéfectibilité soutenue par Bossuet, qui, en distinguant le Siége de celui qui y est assis, suppose la possibilité que le pontife romain

Eglises, épouse de Jésus-Christ, fille de Dieu, terreur de l'enfer, et que jamais elle ne s'éloil écartés de la vraie foi par aucun décret. Mais, pour justifier sa révolte, il imagina de distinguer l'Eglise romaine de la cour de Rome; distinction qui est aussi, comme on le sait, très familière aux gallicans. Voici le passage de Luther: « Quare et ego horum theologorum laicorum exemplo pulcherrimo, » longissime, latissime, profundissime distinguo inter romanam » Ecclesiam, et romanam curiam. Illam scio purissimum esse >> thalamum Christi, matrem Ecclesiarum... sponsam Christi, » filiam Dei, terrorem inferni, victoriam carnis, et quid dicam? » cujus sunt omnia juxta Paulum, ad Cor. III, ipsa autem Christi, » Christus autem Dei. Hæc autem ex fructibus suis cognoscitur.... » Res sane eant, et vita passum. At nomen Domini æternum cur » patiamur ita conspurcari? Nullo modo ergò romanæ Ecclesiæ » resistere licet. At romanæ curiæ longe majori pietate resiste>> rent reges, et quicumque possent, quàm ipsis Turcis. Hæc verbo» siùs fortè et liberiùs.... Et ego gratias ago Christo, quòd hanc » unam Ecclesiam in terris, ita servat, ut nunquam à verà fide » ullo suo decreto recesserit. » Luther. in præfat. Epist. Pauli ad Galatas; edil. Basil. Adam Petri, 1520.

enseigne momentanément l'erreur, est donc incompatible avec les décisions des conciles œcuméniques, avec la doctrine de toute l'Église, et conduit, comme Fénelon le prouve, à des conséquences absurdes et impies (1). « A Dieu ne plaise, dit-il, qu'on nie ja>> mais que toutes les Églises catholiques puissent ces» ser d'adhérer, par la communion de la foi, tous les » jours jusqu'à la consommation des siècles, au Siége >> apostolique, comme chef, centre, racine et fonde>> ment de cette communion, sans devenir schisma» tiques et hérétiques. Quiconque croit ainsi, bien » qu'il refuse d'admettre de nom l'infaillibilité ponti>> ficale, il croit cependant tout ce que nous disons » de l'indéfectibilité dans l'enseignement de la foi. >> Que s'il nie qu'il le croie, il ne s'entend pas lui>> même car vouloir que tous les catholiques adhè>> rent au Saint-Siége par la communion de la foi, » tous les jours jusqu'à la consommation des siècles, et » vouloir qu'on croie que ce Siége ne peut jamais >>>errer dans l'enseignement de la foi, est une seule et » même chose; à moins qu'on ne veuille dire qu'on >> doit adhérer au centre et au chef, en ce qui touche

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(1)« Cette opinion de M. l'évêque de Meaux répugne, dit-il, très » évidemment et aux paroles de la promesse faite par Jésus-Christ, » et à toute la tradition... C'est pourquoi on peut dire justement de » cette chimère (de hoc commento) ce que saint Augustin disoit à » Julien Ce que vous dites est étrange, ce que vous dites est »> nouveau, ce que vous dites est faux : ce que vous dites d'étrange, » nous l'entendons avec surprise; ce que vous dites de nouveau, » nous le repoussons; ce que vous dites de faux, nous le réfutons. » De Summi Pontif. Auctoril., cap. VIII. OEuvres de Fénelon, tom. II, p. 281, édit. de Versailles.

>> la foi, quand il s'écarteroit de la foi par une défini>>tion hérétique : ce qui est évidemment absurde et >> impie (1). » Aussi le saint Siége a-t-il condamné comme hérétique cette proposition de Pierre d'Osma : L'Église romaine peut errer (2).

La Déclaration s'appuie sur ce qu'a décidé, suivant elle, le concile de Constance, dans ses sessions IVe et Ve; mais on n'est pas d'accord sur l'œcuménicité du concile pendant ces sessions; mais on n'est pas d'accord sur le sens même de ses décrets, et Bossuet y attache une autorité si foible, qu'en défendant l'interprétation qu'il en fait, tout ce qu'il demande, dit-il, c'est d'être exempt de censure (3).

Quoi qu'il en soit, de ces décrets de Constance, ils ne peuvent donc en aucune façon préjudicier à ce

(1) Absit ut nostris cisalpini negent omnes catholicæ commnnionis Ecclesias omnibus diebus, ne uno quidem excepto, usquè ad consummationem sæculi, fidei communione ipsi Sedi apostolica tanquam capiti, centro, radici, et fundamento esse adhæsuras, sin minùs schismaticas et hæreticas fore. Dùm verò hæc credunt, etiamsi pontificiam infallibilitatem æquivoco nomine propositam abnuant, credunt tamen quidquid significatur hoc temperamento indefectibilitatis in fide docendâ. Quòd si id se credere negent, certè non satis sibi ipsis se ipsos explicant, neque suam mentem satis norunt. Enimverò velle ut omnes catholici huic Sedi per fidei communionem adhæreant, omnibus diebus usquè ad consummationem sæculi, et velle ut credatur hanc Sedem in fide docendâ nunquam defecturam esse, prorsùs est unum et idem, nisi quis velit dicere adhærendum esse huic centro et capiti, circa fidem, etiamsi aliquid hæreticum contra fidem absoluté definiat: quod absurdum et impium esse nemo non videt. Ibid., cap. XLVI, tom. II, p. 409. (2) Ecclesia urbis Romæ errare potest, Petri Osm. proposit. à Sixto IV damnata.

(3) Gallia orthodoxa, cap. X.

qu'ont décidé d'autres conciles universellement reconnus pour œcuméniques (1), à des professions de foi approuvées par l'Église entière: car ou le concile de Constance étoit œcuménique aussi dans ses sessions IVe et Ve; et alors sa doctrine, dont on dispute, doit être entendue dans un sens parfaitement conforme aux définitions des conciles précédens, sans quoi aucun concile ne seroit infaillible: ou le concile de Constance n'étoit pas œcuménique dans ses sessions IVe et Ve, et alors les décrets rendus pendant ces sessions ne prouvent rien.

Qu'on ne croie pas au reste que l'Église de France ait eu jusqu'au dix-septième siècle une doctrine différente de celle que professa toujours l'Église catholique sur l'infaillibilité pontificale. Voici comment s'exprimoit encore, en 1625, l'assemblée du clergé : « Les évêques seront exhortés d'honorer le Siége >> apostolique et l'Église romaine, fondée sur la pro>> messe infaillible de Dieu, sur le sang des apôtres et » des martyrs, la mère des églises, et laquelle, pour >> parler avec saint Athanase, est comme la tête sacrée >> par laquelle les autres églises, qui ne sont que ses >> membres, se relèvent, se maintiennent et se con» servent. Ils respecteront aussi notre saint père le

(1) Clément V promulgua, en 1311, dans le concile œcuménique de Vienne, la Clémentine unique De summâ Trinitate, etc., où on lit ces paroles remarquables: « Igitur ad tàm præclarum testi» monium ac sanctorum Patrum et doctorum communem sententiam » apostolicæ considerationis, ad quam duntaxat hæc declarare » pertinet, aciem convertentes, sacro approbante concilio, decla» ramus, » etc.

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