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Parlant ensuite des motifs de leur séparation de l'Église romaine, ils ajoutent : « La cinquième rai>> son, et l'une des plus remarquables, est l'autorité du » pape, qui prétend être infaillible et au-dessus des >> conciles, des princes, des rois, de sorte qu'il peut » délier les sujets du serment de fidélité ; les exemples >> en sont fréquens dans les différens siècles.

>> Quand nous nous plaignons sur ce point, vous >> répondez que ce sont des choses que les ministres >> allèguent pour rendre odieuse la puissance du pape; » qu'il est inutile d'en parler. Avec tout cela on voit >> maintenant, Messeigneurs, que c'est vous-mêmes » qui les alléguez, sans aucune crainte de rendre les >> papes odieux. Vous avez cru nécessaire non seu»lement d'en parler, mais de vous déclarer formel>>>lement contre tout cela. Vous direz peut-être que >> c'est en partie pour nous édifier: et il est vrai que >> c'est une espèce d'édification pour nous, de voir » qu'au moins en cela vous justifiez nos plaintes et » notre réforme. Mais ce qui rend notre édification >> imparfaite, c'est que ni tous vos peuples de deçà » et d'au-delà des monts, ni les communautés reli»gieuses, ni tous vos docteurs, ni peut-être tous >> ceux de votre corps, ne souscrivent unanimement >> à toutes vos décisions.

actes de leur assemblée de 1682, touchant la religion, p. 4, 5. — Nous avertissons que n'ayant pas cette Réponse apologélique sous les yeux, mais seulement une traduction que nous sommes obligé de remettre en français, nos citations, fidèles pour le sens, peuvent n'être pas exactes pour les mots.

>> Il est constant aussi, et vos propres expressions >> le laissent entrevoir, qu'en déclarant que le pape ›› peut se tromper, ou que son jugement peut être » réformé, si le consentement de l'Église n'intervient, » votre sentiment est que cependant le pape a toujours ce qu'on appelle le provisoire, qu'il peut tou>> jours ordonner ce qui regarde la foi, et que son >> jugement doit être suivi et observé jusqu'à ce que >>> le concile ou l'Église juge à propos de le con>> firmer ou de le réformer. Ainsi, d'une part, vous >> laissez encore au pape ce que vous paroissez lui » ôter, et, de l'autre, vous convenez non seulement >> que le pape peut errer dans les choses de foi, mais >> que l'Église entière peut errer avec lui sur les » mêmes choses, au moins provisoirement, pendant » quelques siècles, et que non seulement elle peut >> être dans l'erreur, mais qu'elle est obligée d'y >> rester par devoir et par soumission. C'est d'après >> ces principes qu'Alexandre VII ayant jugé que >> les cinq propositions qui ont fait tant de bruit >> parmi vous étoient dans Jansénius, et les ayant >> condamnées comme hérétiques, beaucoup de per>>>sonnes doctes de votre communion et même de >> votre ordre ont eu beau soutenir ce que vous dé>>> clarez maintenant, que le pape pouvoit se tromper, >> au moins sur le fait, vous avez voulu et vous voulez >> encore que tous fassent profession de croire les >> mêmes choses tant sur le fait que sur le droit, » comme si le pape eût été infaillible sur l'un et sur >> l'autre.

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>> Donc la foi, la conscience et le salut des fidèles >> dépendent d'un jugement sujet à l'erreur, jusqu'à ce » que ce jugement soit réformé. Donc, si les papes >>>`eussent été ariens ou monothélites, non seulement

l'Église pouvoit, mais devoit être hérétique avec >> eux. Donc, Messeigneurs, le pape n'a qu'à con»tinuer d'être, comme il est public qu'il l'est, d'un >>> sentiment contraire au vôtre, pour que toutes vos >> déclarations soient inutiles. Elles ne feront qu'é>> veiller de nouveaux scrupules dans les consciences. ›› Finalement, quoi qu'il ordonne aux peuples, vous >> serez, Messeigneurs, tenus d'obéir et de vous sou›› mettre, au moins provisoirement, en attendant qu'il >>> lui plaise de rassembler l'Église en plein concile, et » qu'il plaise au concile de le réformer. Si ce n'est >> pas là votre pensée, Messeigneurs, comme il semble >> que ce ne devroit pas l'être, parceque les consé>>quences en sont terribles; permettez-moi de vous >> le dire, vous n'êtes pas d'accord avec vous-mêmes: >> et vous voilà pareillement, sous ce rapport, dans >>> une espèce de schisme ou de séparation entre vous » et votre propre chef (1). »

Il dut être pénible pour les prélats de 1682 d'avoir donné à l'hérésie de semblables avantages. Au reste l'inconséquence que leur reprochoient les calvinistes est l'unique cause qui ait empêché la consommation du schisme en France. On soutenoit en théorie une doctrine de révolte, et dans la pratique

(1) Réponse apologélique, etc., p. 34 et suivantes.'

on obéissoit. Le fond des cœurs étoit catholique. Ni le roi, ni les corps de l'État ne désiroient une rupture complète avec Rome : elle auroit trouvé d'ailleurs trop d'obstacles dans la nation. On alloit en avant sans se demander où l'on arriveroit. Le clergé posoit des principes dont il repoussoit les conséquences, et les parlemens eux-mêmes ne vouloient que les conséquences dont ils avoient besoin dans les cas particuliers qui se présentoient successivement.

Il n'en est plus ainsi maintenant. Fort peu importe la Déclaration à ceux qui en font tant de bruit : ce sont ses conséquences seules, ses conséquences tout entières qu'ils veulent. Ils aspirent au schisme; dans leurs vœux insensés et criminels ils rêvent une Église nationale, avec laquelle ils en auroient bientôt fini du christianisme. Qu'on ne s'y trompe pas, voilà leur but; et le moyen qu'ils ont choisi pour y parvenir seroit infaillible, si le clergé, fidèle à sa foi, à la foi catholique, apostolique, romaine, ne leur opposoit une barrière insurmontable. Oui, certes, le sacerdoce a aujourd'hui de grands devoirs, et plus que jamais il doit se presser autour de celui de qui seul il emprunte sa force. Qu'il tourne les yeux vers son chef: c'est là qu'est l'espérance. Gardien de la religion qui ne périra point, la Providence le charge encore, en ces jours de destruction, de veiller sur les débris de la société humaine. Elle lui en confie le soin, jusqu'au moment où il lui plaira de féconder de nouveau ces ruines. L'avenir du monde est dans ses mains : les ennemis de Dieu le sentent; pour lui, qu'il le sache,

et qu'il remplisse avec confiance ses hautes destinées. Mais puisque les projets de l'impiété sont connus, puisqu'elle travaille ouvertement à précipiter la France dans le schisme, sous le prétexte de défendre les li bertés gallicanes, il convient de montrer ce que c'est qu'une Église nationale, et quelles conséquences auroit pour nous une pareille révolution, s'il étoit possible qu'on réussit à l'accomplir jamais.

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