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tiques du jour, ni les éloquentes prédications du >> grand poète qui ranima le catholicisme français il » y a vingt-cinq ans, n'ont pu soutenir ce qui tomboit. » Les arrêts des cours ne feront pas mieux (1). »

Un évêque cependant ose taxer de fausses inquiétudes les craintes que cette doctrine inspire aux catholiques. Il emploie, et dans quel temps ! tous ses efforts pour la ranimer; il se flatte que, par ses soins, elle renaîtra sous les auspices du savoir et du génie de Bossuet. O Église de France, Église affermie par les prières et consacrée par le sang d'un si grand nombre de martyrs, qu'à jamais Dieu, dans sa clémence, détourne de toi un funeste présage! Tes maux sont profonds sans doute, et l'avenir, un avenir prochain, te réserve encore de plus dures épreuves; mais, nous en avous la confiance, tu triompheras du monde, et de ses violences, et de ses artifices, par la foi (2). Interroge les siècles passés, ils te raconteront aussi tes périls et tes afflictions. «Est-il, s'écrioit un de tes >> anciens Pères, est-il dans les Gaules un évêque qui, >> ému de piété au fond de son âme, et enflammé du » zèle de la loi sainte, se lève pour briser l'erreur, et » pour ranimer l'espérance de ceux qui sèchent de >> douleur? Elle est éteinte la force des Denys, la

piété des Martin ! Vous aussi, ô Hilaire ! vous qui » défendiez l'unité de l'Église avec le glaive de l'Es>>> prit divin; vous aussi, Père saint, vous nous avez

(1) Le Globe, tom. III, no 15.

(2) Hæc est victoria quæ vincit mundum, fides nostra. Joan., V, 4.

» abandonnés. O Église des Gaules, Église délaissée, » désolée ! quel dernier espoir de salut te reste-t-il? >> et qui soulagera la tristesse des âmes chrétiennes ? » Hélas! tu es ébranlée dans tes fondemens mê>>mes (1). >>

Il a été dit aux apôtres: Allez et enseignez; voilà le premier devoir des évêques, et saint Paul le rappelle sans cesse: Publiez la saine doctrine; parlez, exhortez, reprenez avec toute autorité (2): car Dieu ne nous a pas donné l'esprit de crainte, mais l'esprit de force et d'amour (3). Il est temps que les premiers pasteurs se souviennent de ce précepte, et que leur voix console, encourage, unisse le troupeau. Il est temps qu'ils repoussent avec publicité des maximes fatales à l'Église, et qui sont devenues comme le symbole de tous ses ennemis. «Qui ne résiste point à l'erreur, l'ap«prouve; et qui ne défend pas la vérité, l'opprime (4). » Qu'importe les inconvéniens que s'exa

(1) Nec est præsul in Galliis cujus viscera tangat affectio pietatis, aut zelus sacræ legis inflammet, ut consurgat ad frangendos impetus errorum, ad relevandas spes dolore tabescentium. Defuncta etenim est Dionysii fortitudo: non comparet pietas Martini. Tu quoque dereliquisti nos, sancte Pater Hilari, qui olim unitatem Ecclesiæ, Spiritus sancti gladio tuebaris. O derelicta, ô mœsta, ô desolata Galliarum Ecclesia! quæ jam erit spes salutis ulterior? ubi ampliùs afflicta christiani anima respirabit ?... Proh dolor! funditùs cecidisti. S. Fulb. Ep. 21.

(2) Tu autem loquere quæ 'decent sanam doctrinam ........ Hæc loquere, et exhortare, et argue, cum omni imperio. Ep. ad Til., II, 15.

(3) Non enim dedit nobis Deus spiritum timoris, sed virtutis et dilectionis. II ad Timoth., I. 7.

(4) Error cui non resistitur, approbatur; et veritas quæ minimè defensatur, opprimitur. Ep. Felic. III ad Acacium.

gère la timidité? et à quelle époque le devoir fut-il donc sans inconvéniens (1)? Ce seroit une triste prudence que celle qui sacrifieroit à quelques instans d'une fausse paix l'avenir de la foi et de la vie de la société. «< Tout ce qui se fait pour le repos de l'Église et » pour l'affermissement de la religion, se fait pour le » salut de l'empire (2). »

Que le zèle du clergé s'élève avec la grandeur de sa mission; que les évêques lui donnent l'exemple de toutes les vertus généreuses: qu'entourés des vieillards du sanctuaire, ils racontent au jeune sacerdoce les antiques douleurs de l'Église et ses douleurs récentes; qu'ils l'instruisent de ce qu'ils ont vu, du danger des fausses doctrines, de tous les principes qui tendent à dissoudre l'unité : qu'ils le rappellent à ces jours heureux où les enfans du père commun, au lieu de discuter sa puissance, ne savoient qu'y obéir avec un docile amour ; qu'ils lui montrent la terre où se prépare l'épreuve de sa fidélité, le ciel où il en recevra le prix, et peut-être une vertu nouvelle émanée de la croix sauvera une seconde fois le monde.

Nous avons présenté le tableau des attaques diri

(1) Doceant te qui à concessu Judæorum post mille verbera redibant gaudentes, quia digni habiti fuerant pro nomine Christi contumeliam pati. Quod si adhuc times et formidas, jugum et onus audiens, non à natura rei timor oritur, sed à tua segnitie, ità ut si sis paratus et diligens, omnia tibi facilia et levia futura sint. S. Joan. Chrysost. Homil. XXXVIII in Matth. n. 3.

(2) Pro tui enim imperii salute geritur, quod pro quiete Ecclesiæ, vel sanctæ, religionis reverentiâ laboratur, Cœlest. Epist. ad Theod.

gées contre l'Église : mais ce tableau seroit incomplet, si l'on n'y joignoit quelques réflexions sur des actes qu'on a cru lui être favorables, et qui cependant, à plusieurs égards, n'ont servi et ne pouvoient servir qu'à consacrer son oppression. Ce sera le sujet du chapitre suivant.

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CHAPITRE IX.

Réflexions sur quelques actes du gouvernement relatifs à la religion.

Rien aujourd'hui de plus commun que de juger d'après des souvenirs, des idées d'un autre temps et d'une autre société, sans tenir compte des changemens survenus dans l'ensemble des institutions et de la marche générale des choses, qui modifie les effets et souvent change la nature de ce qu'il y a de meilleur en soi. Pour beaucoup de gens, animés d'ailleurs de louables intentions, il n'est point de source plus féconde d'erreurs. Immobile au milieu du mouvement universel, leur esprit ne sauroit sortir du passé. Ils confondent un État politiquement athée avec un État chrétien, la république avec la monarchie, le despotisme ministériel avec l'autorité royale, un gouvernement constitué avec chacune des nombreuses formes que peut prendre la révolution : et de là les méprises étranges où ils tombent, lorsqu'il s'agit d'apprécier certains faits qu'ils n'aperçoivent qu'à travers l'illusion qui les préoccupe.

Ainsi la France a des évêques, des curés, des séminaires dotés par l'État ; et tout cela est bien sans doute mais allez plus avant, considérez le mode de

:

cette dotation, et vous verrez d'abord que, renouvelée d'année en année, elle n'a rien de fixe; qu'on peut

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