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veraineté dans ses fondemens. Ils se défendent comme ils peuvent, avec la police et des baïonnettes, contre la force révolutionnaire, qui tourne contre eux leurs propres maximes.

S'ils ne sortent pas, et bien vite, de cette position, leur ruine est certaine : car il est évident qu'aucun pouvoir ne sauroit subsister qu'en s'appuyant sur les forces de la société. On ne règne pas long-temps lorsqu'on ne veut régner que par soi; jamais l'homme ne subit volontairement le joug de l'homme. Il faut que la puissance descende de plus haut, de celui qui a dit: Per me reges regnant. On peut donc le prédire avec assurance, si les gouvernemens ne s'unissent pas étroitement à l'Église, il ne restera pas en Europe un seul trône debout: quand viendra le souffle des tempêtes (1) dont parle l'Esprit de Dieu, ils seront emportés comme la paille sèche et comme la poussière (2). La révolution annonce ouvertement leur chute, et à cet égard elle ne se trompe point; ses prévoyances sont justes.

Mais en quoi elle se trompe stupidement, c'est de penser qu'elle établira d'autres gouvernemens en place de ceux qu'elle aura renversés, et qu'avec des doctrines toutes destructives elle créera quelque chose de stable, un ordre social nouveau. Son unique création sera l'anarchie, et le fruit de ses œuvres des pleurs et du sang.

(1) Spiritus procellarum, pars calicis eorum. Ps., X, 7. (2) Tanquam pulvis quem projicit ventus a facie terræ. Ibid., I, 4.

Que si les gouvernemens aveuglés sans retour persistent à se perdre, s'ils ont résolu de mourir, l'Église gémira sans doute, mais elle n'hésitera pas sur le parti qu'elle doit prendre se retirer du mouvement de la société humaine, resserrer les liens de son unité, maintenir dans son sein, par un libre et courageux exercice de son autorité divine, et l'ordre et la vie, ne rien craindre des hommes, n'en rien espérer, attendre en patience et en paix ce que Dieu décidera du monde.

S'il est dans ses desseins qu'il renaisse, alors voici ce qui arrivera. Après d'affreux désordres, des bouleversemens prodigieux, des maux tels que la terre n'en a point connus encore, les peuples, épuisés de souffrances, regarderont le ciel ; ils lui demanderont de les sauver; et avec les débris épars de la vieille société l'Église en formera une nouvelle, semblable à la première en tout ce qui varie selon les temps, et telle qu'elle résultera des élémens qui devront entrer dans sa composition.

Si, au contraire, ceci est la fin, et que le monde soit condamné; au lieu de rassembler ces débris, ces ossemens des peuples et de les ranimer, l'Église passera dessus, et sélèvera au séjour qui lui est promis, en chantant l'hymne de l'éternité.

FIN DU TOME SEPTIEME.

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CHAP. I. État de la société en France.
CHAP. II. Que la religion, en France, est entièrement hors
de la société politique et civile, et que par conséquent
l'État est athée.

CHAP. III. Que l'athéisme a passé de la société politique et
civile dans la société domestique..

CHAP. IV. Que la religion, en France, n'est aux yeux de la loi qu'une chose qu'on administre..

CHAP. V. Conséquences de ce qui précède par rapport au gouvernement de l'Église et aux relations des évêques avec le pape, centre et lien de l'unité catholique.

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CHAP. VI. Du souverain pontife..

§ I. Point de pape, point d'Église..

§ II. Point d'Eglise, point de christianisme.

81

107

122

132

§ III. Point de christianisme, point de religion, au moins pour tout peuple qui fut chrétien, et par conséquent point de société..

CHAP. VII. Des libertés gallicanes.

141

148

§ I. Examen de cette proposition: La souveraineté tempo

relle, suivant l'institution divine, est complètement indépendante de la puissance spirituelle..

167

§ II. Examen de cette proposition: Le concile est supérieur au pape. . . .

194

CHAP. VIII. Des églises nationales.

240

CHAP. IX. Réflexions sur quelques actes du gouvernement

relatifs à la religion..

269

CHAP. X. Conclusion..

292

FIN DE LA TABLE.

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