Sayfadaki görseller
PDF
ePub

tranchés derrière un rideau mystérieux, avaient pour principe de dérober aux regards et à l'intelligence des peuples les dogmes de la religion ou les attributions presque aussi sacrées de la puissance royale; car indépendamment des inscriptions qui accompagnent les sculptures, et qui sont ainsi mises en évidence, chaque plaque des murs est encore munie d'une autre bande de caractères placés derrière, et de façon à ne pouvoir jamais être vus. Il ne faudrait pas en conclure que ces plaques ont fait partie d'une construction antérieure, car la manière dont les lignes y sont tracées prouve évidemment qu'elles ont été écrites avec intention sur le revers des bas-reliefs, et pour être placées comme nous les avons trouvées. En effet, l'envers de chaque plaque est brut, et porte encore les traces des coups de marteau de l'ouvrier qui l'a préparée; le centre seul présente une surface polie. un peu creuse, sur laquelle sont les inscriptions gravées avec négligence, et sans aucun des soins que l'on a pris pour le même travail sur les murs des salles. Ce qui achève de convaincre que ces inscriptions étaient destinées à ne pas être vues, c'est que, comme je l'ai dit en parlant de la construction de ces édifices, toutes les encoignures des salles sont d'un seul morceau de pierre, taillé en équerre, et, sur le derrière de ces coins, sur l'angle saillant qu'elles présentent vues de dos, sont également des lignes semblables qui tournent avec l'équerre et suivent les deux côtés. Ces singulières inscriptions conservaient, selon toute apparence, des textes religieux qui, dans ces tems où la religion s'enveloppait de mystère et se cachait aux yeux du peuple, 'avaient été avec intention, et peut-être comme talismans de même qué les idoles enterrées sous le sol, placées derrière les plaques de revêtement des murs. Au reste, cette particularité n'a rien de plus surprenant que celles que présentent les briques cuites qui font partie des murs, et qui portent également de petites inscriptions qu'on ne pouvait certainement pas voir, posées à plat comme elles l'étaient.

» M. Botta, qui a copié avec un zèle intelligent toutes les inscriptions trouvées à Khorsabad, a remarqué que celles qui sont derrière les pierres offrent une partie commune, et ne diffèrent que par quelques caractères. Cette particularité est une de celles que l'on observe dans un grand nombre de formules de toutes les

époques et dans toutes les langues, soit religieuses, soit profanes. Dans ces formules, le commencement se répète, et la fin, seule offre un sens différent.

» Indépendamment des inscriptions ainsi placées derrière les plaques sculptées ou en accompagnant les bas-reliefs, il y en a encore un grand nombre d'autres, et ce sont les plus longues, sur les larges dalles qui forment le pavé de toutes les portes. M. Botta a cru y remarquer des incrustations métalliques, destinées sans doute à protéger les caractères contre le frottement des sandales de ceux qui avaient leurs entrées au palais du grand roi.

» J'ai dit précédemment que les figures symboliques découvertes à Khorsabad me paraissaient des images de dieux, parce que j'avais retrouvé leurs analogues dans de petites figurines en terre cuite, cachées avec le plus grand soin, évidemment dans une pensée religieuse, sous le sol des cours extérieures. Voici comment j'ai été conduit à retrouver ces idoles, et, à ce propos, je dirai qu'il faut souvent, dans des recherches de ce genre, que le bonheur vienne au secours de l'investigateur et de ses raisonnemens. Je cherchais à comprendre la manière dont le pavage des cours était établi ; j'avais fait enlever les deux rangs de briques qui le composaient, lorsque, sous une de celles du second, il s'ouvrit tout à coup un large trou carré. Je l'examinai de près et je m'aperçus que c'était une fosse parfaitement construite avec quatre briques sur champ, ayant au fond une cinquième sur laquelle reposait une couche de sable fin. En y plongeant la main pour en retirer ce sable, l'ouvrier ramena un morceau de terre cuite que je reconnus facilement pour avoir appartenu à une petite figure. Je fis alors chercher avec plus de soin, et on retrouva les autres fragmens. L'idole dont ils avaient fait partie s'était sans doute amollie par l'humidité, et affaissée sur elle-même, elle s'était décomposée; mais la petite fosse dans laquelle on avait fait cette singulière découverte n'avait d'ailleurs rien de remarquable, et comme la place qu'elle occupait n'offrait aucune particularité, je présumai qu'il y en avait ainsi beaucoup d'autres disséminées sous le pavé. Celle-ci était en avant, sur le côté d'une des portes d'entrée, et il était fort possible, qu'à la place symétriquement correspondante, de l'autre côté, il y eût un trou semblable. Je le trouvai, et cette fois, plus heureux, j'en retirai

une petite statuette également en terre cuite, mais assez bien conservée, et entièrement couverte d'un émail bien semblable à celui qui recouvre les petites figures égyptiennes du même genre. Elle était coiffée d'un bonnet à cornes, et le reste de son ajustetement, moins les ailes, ne différait pas de celui des personnages ailés figurant sur les façades.

>> Cette nouvelle circonstance devait fort naturellement me faire croire qu'il y avait, en avant et de chaque côté de toutes les portes, des idoles semblables cachées sous le sol, dans des trous où une superstition religieuse les avait fait placer comme gardiennes du seuil et divinités protectrices de l'habitation du souverain. Mes présomptions ont été justifiées par le fait, et, si je n'ai pas été assez heureux pour trouver partout des idoles conservées, j'ai du moins reconnu les fosses dans lesquelles étaient encore des fragmens qui prouvaient que ce système de consécration du seuil était général. »

11. Résultats importans de ces recherches.

rodote.

Justification de la bible et d'Hé

Tel est l'ensemble des inductions auxquelles j'ai été conduit par l'étude si attentive des monumens si heureusement retrouvés par M. Botta. En m'appliquant à chercher le sens probable de ces sculptures et à soulever le voile qui en recouvre les allusions, je n'ai pas eu la prétention de donner mes opinions pour la fidèle traduction de ces textes mystérieux. J'ai seulement voulu essayer d'accorder les sujets représentés sur le marbre avec ceux que les historiens nous ont transmis. Je laisse à la science des philoloJogues et à l'habileté des archéologues le soin de décider toutes les questions graves que la pioche a fait surgir de terre, en lui dérobant les précieux restes de cette grande capitale de l'Asie occidentale que Dieu frappa si violemment de sa colère. Jamais, à aucune époque, on n'a fait une découverte archéologique aussi importante que celle des palais retrouvés sous le village arabe de Khorsabad; car les idées que l'on a eues jusqu'à ce jour sur Ninive étaient très-confuses, très-contradictoires : en faisant la part trop large aux récits figurés et éminemment poétiques de l'Orient, on était tout près de croire fabuleuses les traditions de la Bible et d'Hérodote. La découverte de M. Botta aura un double résultat : elle justifiera Hérodote et la Bible aux yeux de ceux

qui les accusaient d'exagération, et elle révélera dans toute sa majesté et toute son élégance un art qui fait comprendre à quel degré de civilisation était déjà arrivé cet empire, qui n'avait paru grand que par ses conquêtes. Tous ceux qui aiment à remonter les siècles pour suivre dans ses différentes phases la marche de l'esprit humain ne pourront refuser le témoignage de leur reconnaissance à M. Botta pour sa belle découverte. Ils doivent également applaudir au généreux enthousiasme avec lequel notre gouvernement a saisi l'occasion de doter la France des antiques monumens qui vont enrichir nos musées. C'est là une précieuse conquête, dont les savans de tous les pays pourront prendre leur part, aussi bien que ceux de notre célèbre Institut, qui, par l'appui qu'ils ont prêté aux premiers efforts du consul de France à Mossoul, ont puissamment contribué au succès d'une entreprise si digne d'intéresser l'Europe entière. »

En finissant, nous ne saurions nous empêcher de remercier M. Flandin, au nom de la critique biblique, de la convenance parfaite avec laquelle il a parlé de cette découverte dans ses rapports avec la Bible. Il y a loin de cette science à celle des Dupuis et des Volney. Nous le félicitons de venir ainsi au secours de nos croyances, et de marcher sur les traces de M. de Laborde; car son travail peut être appelé aussi un commentaire sur quelques chapitres de nos prophètes. Nous espérons qu'il le complétera, quand il publiera les magnifiques dessins qu'il a apportés. Nous désirons que cette publication s'effectue le plus tôt possible.

A. B.

mw.ww⌁mmmmmmmmmınm⌁mmmmmmmmmmmm.........ımmm no

Archéologie.

DICTIONNAIRE DE DIPLOMATIQUE,

OU

COURS PHILOLOGIQUE ET HISTORIQUE

D'ANTIQUITÉS CIVILES ET ECCLÉSIASTIQUES 1.

ÉVÊQUE. Au 8° siècle, le nom d'évêque passa non-seulement aux chorévèques, mais encore aux prêtres, et surtout à ceux qui annonçaient la parole de Dieu 2.

3

Dans les trois premiers siècles, on ne trouve point d'exemple de la dénomination d'évêque prise par aucune des personnes revêtues de cette dignité; ni saint Cyprien ni aucun autre ne prirent ce titre dans la suscription de leurs lettres. Dans les quatrè premiers siècles, le titre d'évêque et celui de prêtre furent tréssouvent confondus 3, ainsi que pendant les 11, 12 et 13° siècles. Uu simple prêtre est quelquefois appelé pape, et un évêque souverain pontife, père des pères, etc., mais alors on trouve des évêques qui s'inscrivent Ego N. Episcopus. Au 7o siècle, les évêques se qualifiaient bien tels dans leurs suscriptions; mais ils n'exprimaient pas encore de quel siége ils l'étaient.

Dès le 8 siècle, on vit des évêques sans titre, soit qu'ils se fussent retirés du ministère, soit qu'ils eussent été ordonnés pour des monastères, c'est-à-dire, pour y vivre subordonnés aux abbés, et y faire les fonctions que leur dignité leur permettait privativement aux prêtres. Voyez ABBÉ.

Dans les suscriptions des chartes épiscopales du 9° siècle, et dans les inscriptions des actes des conciles dn même tems, on trouve assez souvent la formule N. vocatus Episcopus; elle

1 Voir le dernier article au tom. xI, pag. 396.

2 Mabill., Præf. in sec. 3, n. 33. ; Annales Bened., t. 1, p. 392, t.11, p. 59, 235. -Fleuri, Hist. Eccles. t. 1x, p. 498.

3 Ruinart, Acta select., p. 364., edit. prim.

« ÖncekiDevam »