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gers. M. Thom explique dans une préface chinoise le but de son livre; ensuite il donne l'alphabet anglais avec la transcription en chinois et en mandchou, des exemples de prononciation aussi en chinois, en mandchou et en anglais, et, à la fin, une collection considérable de mots et de phrases anglaises traduits et transcrits en chinois. Le livre est gravé sur bois et imprimé à la manière chinoise; la gravure en est exécutée par des Chinois, ce qui fait que les caractères anglais n'ont pas toujours réussi. Mais on obtiendra mieux une autre fois, et la difficulté n'est pas là, mais dans la création du meilleur système de transcription possible des sons anglais. On n'arrivera probablement pas sur-lechamp à une solution définitive et complète, mais la route est ouverte, et l'expérience ne tardera pas à montrer les perfectionnemens qu'il faut adopter.

Le département des affaires asiatiques à Saint-Pétersbourg a fait publier, l'année dernière, le Catalogue des Livres chinois, mongols, tibétains et sanscrits qu'il possède, et, très-récemment, il a ajouté un supplément 2 qui contient les titres originaux, que le catalogue n'avait donnés qu'en transcription russe. Il a fait imprimer de même une Description des procédés agricoles des Chinois, traduite par l'archimandrite Hyacinthe 3, et accompagnée de planches qui représentent les instrumens d'agriculture dont on se sert en Chîne. M. le baron de Chaudoir 4 a fait graver à Saint-Pétersbourg un Recueil de monnaies chinoises, japonaises, coréennes et javanaises, accompagné d'une introduction historique. Je regrette de ne pouvoir que citer le titre de cet ouvrage, dont je n'ai pu parvenir à voir un exemplaire.

Enfin, M. Endlicher a fait paraître à Vienne la 1re livraison d'un

1 Catalogue des Livres et manuscrits chinois, mandchous, mongols, tibétains et sunscrits de la bibliothèque du département asiatique à Saint-Pétersbourg (en russe). Saint-Pétersbourg, 1843. In-8° (102 pages),

2 Supplément à ce Catalogue, contenant les titres originaux des ouvrages. Saint-Pétersbourg, 1844 (81 pages).

3 L'Agriculture en Chine, accompagnée de 72 figures d'instrumens d'agricul ture (eu russe). Saint-Pétersbourg, 1844. In-8° (100 pages).

4 Recueil de monnaies de la Chine, du Japon, de la Corée, d'Annam et de Java, précédé d'une introduction historique par le baron de Chaudoir. SaintPétersbourg, 1842. In-fol. (avec 61 planches).

Atlas de la Chine 1. C'est la reproduction exacte des cartes chinoises qui ont servi à d'Anville, et qui étaient le résultat des opérations trigonométriques faites par les Jésuites, d'après l'ordre de Kang-hi, pendant les années 1707-1717. M. Endlicher publie ces cartes dans la forme et la grandeur de l'original, sans rien changer aux points qui ont été depuis ce tems fixés plus exactement, surtout par les relevés des côtes qu'ont faits les Anglais; il veut leur conserver leur caractère primitif, pour qu'elles puissent servir de matériaux pour nos cartes futures de la Chine. Le texte de son livre contient un index des cartes distribuées par provinces, et donnant les noms des districts, des villes et des montagnes en chinois avec la transcription, et indiquant les longitudes et les latitudes. L'ouvrage entier formera six livraisons, et sa publication est due aux encouragemens du comte Dietrichstein, conservateur de la bibliothèque impériale de Vienne.

12. Importance des Etudes orientales.

Telle est, messieurs, la liste des ouvrages qui sont parvenus à ma connaissance pendant l'année dernière; et, quoique cette liste soit nécessairement incomplète, elle suffira pour prouver les progrès rapides que font les études orientales. Ce mouvement est surprenant, si on le compare à ce qu'il était au commence ment de ce siècle ; mais il ne répond ni aux exigences des études théologiques, historiques et archéologiques de notre tems, ni aux besoins, tous les jours plus pressans, de la politique, en prenant ce inot dans sou sens le plus large. Car, qui ne voit que l'Europe, dont le pouvoir et l'activité débordent de tous côtés les limites de son territoire, tend tous les jours davantage à se rendre maîtresse de l'Asie et à y implanter sa domination, sa religion et sa science? Mais, pour bien dominer, il faut bien connaître : sans cela, on n'impose qu'un joug brutal et momentané. Pour introduire de nouvelles idées, il faut être au fait des idées anciennes auxquelles on veut les rattacher; pour faire refleurir les sciences, il faut savoir le point où elles s'étaient arrêtées. Ce sont là des conditions évidemment nécessaires pour la

1 Atlas von China nach der Aufnahme der Jesuiten Missionare, herausgegeben von St. Endlicher; livr. 1. Vienne, 1843. In-4° (28, 56 et 24 pages). (Ce cahier est accompagné d'une livraison de cartes grand in-fol.).

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PROGR. DES ÉTUD. OR. PENDANT L'ANNÉE 1843.

réussite; et une nation qui s'en affranchirait, ne ferait, en voulant agir sur une autre, qu'une œuvre de barbarie comme celle qu'ont faite de notre tems tant de princes orientaux, qui ont voulu enseigner à leurs peuples la civilisation européenne qu'ils ne connaissaient point, et n'ont contribué qu'à précipiter la ruine de tout ce qui restait de respectable dans leur pays. Si l'essor qu'a pris la littérature orientale n'est pas plus rapide encore que nous ne le voyons aujourd'hui, ce n'est pas la faute des orientalistes. Il n'y a peut-être aucun de nous qui n'ait eu l'ambition d'entreprendre plus qu'il n'a entrepris, et qui n'eût pu la satisfaire si les moyens de publication ne lui eussent manqué; il n'y en a aucun qui n'ait fait mille sacrifices pour mener à fin ce qu'il a exécuté ; et c'est la connaissance de cet état de choses qui me conduit à examiner en peu de mots les encouragemens que les gouvernemens et le public européen accordent à nos études, et ceux qu'elles pourront en espérer. »

M. Mohl trace ici le tableau des encouragemens que les divers gouvernemens de l'Europe donnent aux études orientales, et montre que le gouvernement français est celui qui en comprend le mieux l'importance, et leur accorde le plus de protection; puis il termine par les paroles suivantes :

«La conclusion à tirer de toutes ces observations est évidemment que, ni les gouvernemens, ni le public européen, n'encouragent encore les études orientales autant que l'exigeraient les besoins de la science; mais il est tout aussi certain qu'il y a un progrès réel, et qui ne peut qu'aller en augmentant. Ce qui se fait aujourd'hui paraissait impossible il y a vingt ans, et des entreprises qui maintenant sembleraient chimériques, seront devenues faciles dans vingt ans d'ici. Les résultats des recherches historiques et philologiques sur l'Orient entrent peu à peu dans la masse des connaissances que l'on exige de tout homme instruit, et le tems n'est pas loin où l'histoire de l'Orient, entièrement reconstruite d'après les découvertes de la génération actuelle, occupera sa place naturelle dans l'histoire universelle. Alors vos travaux seront appréciés par un cercle de plus en plus étendu, et vous aurez conquis le plus grand de tous les encouragemens, le seul qui puisse récompenser les veilles des savans, l'attention et le respect du public.. JULES MOHL, de l'Institut.

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Polémique Philosophique.

CONTINUATION DE LA RÉACTION

CONTRE LES MESSIES DU COLLÉGE DE FRANCE.

M. Cousin combattant le Mysticisme,

I. M. Cousin déclare, comme les théologiens catholiques, qu'il n'y a dans l'ordre naturel aucune communication ni union directe entre Dieu et l'homme. Conséquences importantes de ce principe. Il conduit à la révélation extérieure et à la tradition. - M. Cousin n'y échappe que par une contradiction évidente.

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Nous avions toujours pensé que l'inconcevable enseignement inauguré par MM. Mickiewicz et Quinet au collège de France, ne pouvait se perpétuer, et que les esprits sages, même en dehors du Catholicisme, ne pourraient se dispenser de le désapprouver, et obéiraient au devoir de le dire ouvertement. Cet espoir n'a pas été trompé. Nous avons déjà vu dans ces Annales 1, comment M. Saisset a opposé aux accusations et aux illuminations de M. Michelet, des paroles de science et de bon sens. Voici maintenant M. Cousin qui vient aussi interposer sa parole de chef et de maître contre les témérités de ceux qui, sous bien des rapports, peuvent se dire ses disciples. Les paroles de M. Cousin sont importantes, et ne doivent pas être passées sous silence par les écrivains catholiques. Sa position, il faut l'avouer, était critique. C'est lui qui a posé en principe que « la Raison humaine, ce Verbe fait » chair, qui sert d'interprète à Dieu et de précepteur à l'homme, >>est homme à la fois et Dieu tout ensemble; ce n'est pas le >> Dieu absolu dans sa majestueuse indivisibilité, ce n'est pas l'Être » des êtres, mais c'est le Dieu du genre humain 2. » MM. Mickiewicz,

1 Cahier de février dernier, tome x1, p. 85, article intitulé: M. Michelet au college de France; M. Saisset dans la Revue des Deux-Mondes.

2 Frag. phil., t. 1, p. 78; 1838.

Quinet et Michelet l'ont pris au mot, et se sont mis à dogmatiser, à prophétiser, et à inaugurer un Messie nouveau. Ils étaient dans leur droit, sans nul doute: Verbe et Dieu, la raison humaine peut faire des religions et des prophéties, et elle en a fait. Comment éviter cette conséquence? Comment se prémunir contre ces folies? C'est ce que M. Cousin essaie de faire dans un article intitulé Du Mysticisme, inséré dans le cahier du 1er août de la Revue des Deux-Mondes.

Cette question est très-importante pour les Catholiques et pour les Philosophes en même tems. Elle touche à la base même de la raison et de la foi humaines. On verra que c'est presque dans les mêmes termes la question que nous avons agitée avec M. l'abbé Maret. Et en vérité, il n'en existe pas d'autre en philosophie, et nous pouvons ajouter en théologie à savoir comment l'homme sait ce qu'il sait sur Dieu, sur le dogme et la morale; quels ont été, en un mot, ses rapports avec son créateur.

Aussi voyons-nous M. Cousin aborder directement et franchement la question. M. Saisset a examiné des conséquences et réfuté des erreurs. M. Cousin va directement au principe; et nous devons dire tout de suite qu'il pose sans hésiter le principe catholique pur et simple. Comme saint Thomas, comme tous les théologiens catholiques cités par Tournély, comme Mgr de Paris, il nie qu'il existe une union naturelle et essentielle entre la raison humaine et Dieu. Voici ses paroles :

« Voilà maintenant qu'on aspire à entrer en communica» tion immédiate avec Dieu, comme avec les objets sensibles et » les objets de la conscience. C'est une faiblesse extrême pour un >> être raisonnable, de douter ainsi de la raison, et c'est une témé»rité incroyable, dans le désespoir de l'intelligence, de rêver une » communication directe avec Dieu. Ce rêve désespéré et ambitieux, >> c'est le Mysticisme. - L'homme ne croit pas connaître Dieu s'il >> ne le connaît que dans ses manifestations et par les signes de son ›existence; il veut l'apercevoir directement, il veut s'unir à lui, >> tantôt par le sentiment, tantôt par quelque autre procédé ex>>traordinaire.» (p. 471).

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Ce sont bien là les principes de l'ange de l'école, qui nous a dit que les anges seuls connaissaient Dieu directement; de Tournély, qui dit que nous ne connaissons Dieu que dans les créatures,

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