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Habacuc et les Réchabites 1. Si la beauté de la religion des Juifs se cachait quelquefois derrière leurs vices et ceux de leurs rois, elle brillait dans les prophètes, et devait par eux jeter des flots de lumière sur les nations païennes.

Il faut le dire encore, le Dieu des Hébreux se manifestait aux peuples les plus éloignés par ses ministres inspirés; Elisée guérit de la lèpre Naaman, général des troupes du roi de Syrie 2 Jonas prêche la pénitence à Ninive, peut-être sous leur roi Phul3, et le Dieu des armées extermine par l'épée vengeresse de son ange, en une seul nuit, 185,000 soldats de Sennacherib qui menaçaient Jérusalem', il guérit miraculeusement le roi Ezéchias en récompense de sa fidélité, et il recule l'ombre du soleil sur le cadran. Les peuples ont-il fait attention à la guérison de Naaman, les Ninivites à la prédication de Jonas'? Hélas! non; ́et l'idolâtrie et l'iniquité s'accrurent sur la face de la terre. En vain les colonies de Cutha, d'Avah, d'Emath et Sépharvaïm, envoyées par Assaraddon pour habiter les villes de la Samarie' furent averties par les lions que le Seigneur avait suscités contre elles, de n'adorer que lui. En vain un prêtre samaritain leur fut envoyé à Bethel pour leur enseigner la religion primitive de

1 Jérém., xxxv.

2 v Rois v.

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3 IV Rois, xv, 19. Voir Bossuet, disc. sur l'Hist. univ. P. 1, époq. vi, à l'an 771 avant J.-C.

4 Il n'y a aucun doute que Hérodote (1. г, c. 141, 142) parle de cette destruction de l'armée de Sennacherib et de la rétrogadation du soleil sous Ezéchias, en appliquant ces faits à un certain roi d'Egypte du nom de Séhon. (Voir Rollin, Hist. anc., t. I.)

5 Mérodach Baladan, roi de Babylone, ou Nabonassar, selon Ptolémée, ayant entendu parler de ce prodige, envoyèrent tout exprès une ambassade pour en connaître les détails exacts (Iv Rois, xx, 12; -II Par. XXXII, 31.)- Dans la Chronique d'Eusèbe (P. 1, p. 20) on trouve un fragment de Bérose d'après Polyhistor, où sont racontés les seuls événemens de six mois du règne de Mérodach Baladan. 6 IV Rois, v, 16, 19.

7 Jonas, 111, 6, 10. C'est de cette histoire de Jonas dans le ventre d'un cétacé qu'a été tirée une fable appliquée à Hercule. (Voir Lycophron sur Cassandre, v. 133, et saint Cyrille sur Jonas, 11,

8 I Esdras, IV, 2.

9 IV Rois, XVII.

ce pays; elles rendirent hommage au Seigneur mais toutefois elles n'abandonnèrent pas leurs idoles. Dans cet immense empire d'Assyrie, la présence de personnages aussi saints et aussi savans que Tobie, Ezéchiel, Susanne, Daniel, Ananias, Azarias, Misaël, Aggée et Zacharie, parmi les tribus d'Israël et de Juda, emmenées en esclavage par Téglathphalasar, Salmanasar et Nabuchodonosor, ne porta pas de fruits utiles pour l'ensemble des peuples. Il faut seulement noter ici que les Juifs n'ignoreraient pas la mission providentielle qui leur était confiée : « Louez le >> seigneur, dit Tobie 2, ô enfans d'Israël, et rendez-lui gloire de>> vant les Gentils, parce qu'il vous a dispersés parmi les nations >> qui ne le connaissent pas, afin que vous leur racontiez les mer>> veilles qu'il a opérées, et leur fassiez connaître qu'il n'existe >> point d'autre Dieu tout puissant que lui.» Mais les nations n'ont pas embrassé sa loi; nous savons seulement que leurs oreilles étaient doucement flattées d'entendre les louanges, et qu'elles demandaient aux fils d'Israël de leur chanter les cantiques de Sion 3.

Nabuchodonosor fait un véritable éloge du Dieu des Juifs ", en reconnaissant la lsagesse de Daniel, qu'il plaça, ainsi que Ananias, Azarias et Misaël, dans des postes fort importans à sa cour, et cependant il fait jeter ces trois derniers dans une fournaise ardente, parce qu'ils refusèrent d'adorer ses statues. Après la conservation miraculeuse de ces trois jeunes hommes, ce prince publia un décret où il exalte leur Dieu qui s'était montré si clairement dans cet événement miraculeux. On sait que ce prince fut dans la suite frappé de Dieu, et réduit à l'état de brute, ce qui fit qu'il reconnut alors qu'il n'était pas un dieu, mais un

1 Voir la Diss. de D. Calmet sur les pays où les dix tribus furent emmenées captives; — et De Magistris dans son édit. de Daniel selon les 70, p. 619. 2 Tobie, c. XIII, v. 3, 4.

3 Psal. CXXXVI, 2, 3.

4 Dan., 11, 46.

5 Dan., III, 91.- Il faut aussi noter en preuve de notre thèse, que Evilmerodac mit Joachin, le roi des Juifs, au-dessus de tous les autres rois vaincus qui étaient avec lui à Babylone. iv Rois, xxv, 27.

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homme. Un écrivain profane fait mention de ce châtiment infligé à ce roi orgueilleux 1. Mais ni le châtiment, ni la pénitence qui le suivit, ne furent d'un grand fruit pour les successeurs du prince. Son voluptueux neveu, Balthasar, pour trembler sous le pouvoir de Dieu, eut besoin de voir sa main écrivant sur les murs de son palais les sentences qui vinrent le frapper. Darius-le-· Mède aussi, après avoir conquis l'empire de Babylone, après de si grandes et de si vives leçons, eut d'abord la volonté de constituer Daniel sur les 120 satrapies de son empire; mais lorsque ce prophète refusa de l'adorer comme un dieu, il le fit jeter dans la fosse aux lions 2. Mais Dieu vint au secours de son serviteur, et alors le roi, vaincu et converti, « écrivit 3 à tous les peuples, » aux tribus et aux langues habitant en toute la terre:

Que la paix se multiplie sur vous.

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» De par moi est établi le décret, qu'en tout mon royaume et »empire, on craigné et on révère le DIEU de Daniel; car c'est >>le Dieu vivant et éternel à jamais; et son royaume ne sera pas >> détruit, et sa puissance est éternelle. C'est lui-même qui » délivre et sauve; il opère les prodiges et les merveilles dans » le ciel et sur la terre; il a délivré Daniel de la fosse aux lions. » Je veux bien croire que tous ne se convertirent pas, que même plusieurs ne firent qu'ajouter un dieu à leurs autres dieux; mais on ne peut nier que ce décret dût donner à plusieurs l'envie de connaître l'histoire, les lois, les dogmes de ce Dieu, et que plusieurs des Gentils furent en effet inscrits sur le livre de vie. On voit aussi combien facilement les prêtres, savans et philosophes, ont pu profiter de ces différentes lumières pour les ouvrages qu'ils ont composés ou les mystères qu'ils ont introduits dans les cérémonies, rites et croyances des peuples.

Les Egyptiens, à cette époque, purent encore avoir connaissance des croyances et de l'histoire des Juifs par les prophètes Jérémie et Baruch, qui séjournèrent parmi eux, et qui avaient été entraînés dans ce pays par les Juifs, qui, contre l'ordre de

1 Voir Abidenus dans Eusèbe, Chron., P. 1, p. 60, et Prép. évan., l. ix, n.41, et la Dissertation de D. Calmet sur cet événement.

2 Dan., vi, 1.

3 Dan., vi, 25.

Dieu, s'y étaient réfugiés dans la crainte de la vengeance des Chaldéens, à cause du meurtre de Godolias qui leur avait été donné pour les gouverner à la place de Sédécias, leur roi, conduit en captivité1. Il faut encore observer ici que les Egyptiens furent vaincus par Nabuchodonosor, désolés et traités comme esclaves pendant 40 ans 2. Ils furent ainsi dispersés et mêlés parmi les Juifs captifs, et eurent ainsi occasion de connaître la vraie religion comme purent le faire ceux qui étaient restés en Egypte et qui y avaient reçu les Juifs réfugiés.

Traduit et augmenté de l'italien de l'abbé BRUNATI.

1 Iv Rois, xxv, 25, et Jérémie., XLIII.

2 Voir Ezechiel, ch. xxix, et Jérémie, XLIII.

Polémique Philosophique.

EXAMEN CRITIQUE

DE L'HISTOIRE DE L'ÉCOLE D'ALEXANDRIE,

PAR M. JULES simon, professeur agrégé a la FACULTÉ DES LETTRES DE PARIS, MAITRE DES CONFÉRENCES DE PHILOSOPHIE

A L'ÉCOLE NORMALE, ETC.1.

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Erreurs de M. Jules Simon sur

la théodicée des anciens. — Influence de l'Allemague sur la philosophie fran

çaise. La raison peut-elle connaître Dieu ou l'absolu d'une manière positive? M. E. Saisset contre M. Jules Simon. Pourquoi ils sont en désac

cord ?

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Alexandre jette en courant une ville sur les bords du Nil. Nous n'examinerons pas si le conquérant macédonien se proposait avant tout de faire d'Alexandrie un centre d'activité politique et intellectuelle, d'y établir une sorte d'académie gréco-asiatique; nous abandonnons volontiers à d'autres ces spéculations qui laissent tant à l'arbitraire; nous aimons mieux interroger l'histoire que de nous poser en révélateurs de la pensée intime des morts. C'est un rôle moins brillant peut-être, mais aussi il expose moins à se perdre dans des rêveries. Cette ville, d'ailleurs, bientôt après sa fondation, nous présente des hommes assez illustres qui mériteraient plutôt d'attirer et de fixer nos regards, et cependant nous nous bornerons seulement à nommer les poètes Callimaque et Apollonius, les historiens Duris de Samos et Manéthon, les médecins Hérophile, Erasistrate, Dioscoride, le mathématicien Euclide, l'astronome Sosigène, les érudits et les

1 Paris, chez Joubert, rue des Grès, 14. 2 vol. in-8°, prix: 15 fr.

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