Sayfadaki görseller
PDF
ePub

d'examiner s'ils sont nuisibles, s'ils sont faux? est-ce qu'il ne nous sera pas permis de les repousser et de faire ce que ces auteurs ont fait, étayer les croyances catholiques sur d'autres fondemens? La réponse ne nous semble pas douteuse. D'ailleurs, que les défenseurs exclusifs de tous ces principes, s'il en reste, parlent et les défendent, nous ne refusons de les suivre dans leur polémique.

A ce propos, nous devons mentionner ici un reproche qui nous a été adressé par un professeur de philosophie; il nous a blamé de ce que nous donnions exclusivement à nos principes le nom de catholiques; à cela nous n'avons qu'une réponse à faire, c'est qu'il nous est impossible de ne pas nommer les choses par leur nom. La philosophie (qui n'est pas nôtre, certes), que nous soutenons est celle qui est basée sur les faits, sur la conservation et la tradition de la révélation positive, soit primitive, soit sociale, soit naturelle, soit surnaturelle, c'est celle que nous voyons mise partout en pratique par la société. Or, si nous prenons le mot catholique pour universel, il est impossible de l'apliquer à un système privé, individuel, toujours variable dans chaque individu. Ce principe serait admis par tout le monde qu'il ne produirait jamais que des individualités; tandis que celui de la révélation et tradition par la parole, est mis en pratique par tous et toujours, c'est celui sur lequel roule et se déroule ce grand mouvement que nous appelons l'humanité. Ceux-là même en usent et lui doivent leur science qui le contredisent. Les Cartésiens ne font le vide autour d'eux et ne s'isolent au milieu de la société qu'avec les connaissances et la science, qu'ils doivent à cette même société ; ils ne peuvent se faire une raison, une croyance, une religion individuelle, qu'avec les connaissances, sciences, paroles, idées qu'ils ont reçues par la méthode sociale et traditionnelle. Que si on prend le mot catholique pour orthodoxe, nous en demandons bien pardon à nos honorables adversaires; mais ce n'est pas nous, c'est l'Église qui a mis en suspicion d'erreur et d'hérésie, Descartes et Malebranche. Elle n'a pas mis ces grands hommes hors de son sein, elle a reconnu que dans leur intention, dans leur volonté, ils étaient catholiques; mais elle a déclaré que leurs principes ne l'étaient pas; nous dirons de nos adversaires qui soutiennent Descartes et Malebranche,

-

exactement ce que l'Église a dit de ces auteurs. Que M. le professeur de philosophie y prenne garde, il est tems de tenir compte, même dans les questions philosophiques, de l'opinion de l'Église. Au moins c'est là notre méthode.

Au reste, les discussions philosophiques ne nous ont pas fait oublier les travaux d'érudition et de recherches scientifiques. Dans la description de l'Arabie du docteur Forster, dans les découvertes de Ninive de M. Flandin, dans les notes qu'y a jointes M. de Paravey, dans l'analyse du Sâmâ-Vêda de M. Nève, enfin dans le tableau des progrès des études orientales de M. Mohl, les lecteurs des Annales ont trouvé tout ce que les travaux les plus récens ont pu fournir de matériaux, qui, de près ou de loin, peuvent être utiles à la cause catholique. Nous n'avons pas besoin de dire que nous continuerons à suivre la même marche et à viser au même but. Nous pouvons annoncer en particulier que nous commencerons, dans le prochain cahier, la publication de documens très-importans sur les croyances et les traditions indiennes. On sait que c'est surtout de l'Inde que les humanitaires actuels allemands et français prétendent que les Chrétiens ont tiré leurs croyances. Parce que, à la première lecture des livres indiens, ils ont trouvé, relatés pêle-mêle, des incarnations, des trinités, des confessions, des couvens, des moines, ils en ont conclu, d'abord que c'était l'esprit humain qui avait inventé tous les dogmes, ensuite que c'était de là que Jésus et les Chrétiens avaient emprunté leur religion. Nous n'avons rien à nier de ce qui est réel dans ces croyances; seulement il faut en assigner la vraie origine, introduire quelque ordre et quelque chronologie dans les livres où on les trouve. Nous l'avouons, ce n'est pas chose facile, mais cependant plus d'un savant y a consacré ses veilles, et déjà peu à peu la lumière se fait. Parmi les travaux qui ont contribué à débrouiller ce chaos, il convient de placer le Mémoire du cap. Wilford, sur l'origine et la décadence du Christianisme dans l'Inde. On voit tout ce que le titre promet. Le savant anglais fait presque toujours avec bonheur le discernement de ce qu'il faut attribuer aux traditions antiques, et de ce qui y a été introduit après notre ère, après la prédication du Christianisme dans l'Inde. Un homme, versé dans ces matières, a traduit pour les Annales ce mémoire qui était perdu dans les nombreux volu

mes des Asiatic-Researches de Londres, et nous le donnerons avec les planches, notes et explications qui pourront y être nécessaires. Nous sommes assurés que nos lecteurs le liront avec intérêt, et que les futurs apologistes du Catholicisme y trouveront abondamment à puiser.

Nous terminerons ici cette communication à nos abonnés, par nous excuser du retard de quelques-uns de nos cahiers. La cause en est d'interminables occupations, et encore plus le désir de ne leur adresser que des travaux qui ne soient pas tout-à-fait indignes de la cause que nous défendons, et de l'honorable confiance qu'ils nous témoignent; nous nous efforcerons de plus en plus de la mériter par de nouvelles études, de nouveaux travaux et de nouveaux sacrifices. Mais nous pouvons dire que nous sommes remplis de confiance; l'élan est donné et bientôt toute science viendra se joindre à la religion et la saluer comme sa mère.

[blocks in formation]

Nouvelles et Mélanges.

FRANCE.PARIS.

EUROPE.

· Nouvelles des missions catholiques, extrai

tes du no 102 des Annales de la propagation de la foi.

1. Mission de la Tartarie mongole. Lettre de M. Huc, lazariste, datée de la vallée des Eaux-Noires, 8 janvier 1844, contenant une description de la Tartarie et des mœurs des Tartares.

Dans chaque royaume, une ville ou modeste habitation, où le roi fait sa résidence; tout le reste du peuple vit sous des tentes qu'il transporte sans cesse d'un lieu à un autre. Les pagodes et les lamazeries sont les seuls monumens qu'on rencontre. La religion est tout aux yeux des Tartares. Espoir du missionnaire de les arracher à leur culte Bouddiste. Pour le moment, la vallée où il habite est toute composée de Chinois chrétiens, qui sont venus s'établir hors de leur patrie. Détails sur une visite à une famille tartare. Bonne hospitalité; une pagode et leurs lamas; étonnement de ceux-ci sur l'écriture alphabétique, qui redisait leur thibétain. On prend le missionnaire pour un Fo vivant. Les lamas lui apprennent le mongou et le thibétain; il leur apprend le mandchou et le chinois.

2. Mission du Brésil. Lettre du P. Sato, jésuite, datée de PortoAlègre, 27 juin 1844. Relation d'une mission dans les champs de Vacaria, où environ 400 Indiens, pauvres et malheureux sont venus avec beaucoup d'empressement, écouter ses instructions et se régénérer par la confession et l'Eucharistie.

3. Lettre du P. Cabeza, jésuite, datée de Do-Destero, 10 avril 1844, racontant l'état religieux de la province de Sainte-Catherine, qu'il a parcourue en faisant des missions dans les principaux villages; foi, zèle, assiduité des Indiens. Plus de 14,000 personnes se sont confessées. Le gouverneur de la province a publiquement remercié le zélé missionnaire.

4. Lettre du P. de Lodi, capucin, datée de Bahia, 16 mars 1845, donnant une esquisse des mœurs et de la religion des sauvages indigènes de la province de Bahia; ils forment 4 tribus vivant dans le désordre et la misère. Leur missionnaire est parvenu à en civiliser un grand nombre depuis 24 ans qu'il habite au milieu d'eux. Il est sur le point de les décider à une réconciliation générale.

5. Mission de l'ile Maurice. Lettre de Msr Allen-Collier, 15 mars

1845. Etat religieux de l'île. Environ 80,000 catholiques et 60,000 esclaves, aujourd'hui émancipés et dans une condition pire que la précédente. En général, bien disposés pour la religion, mais ignorans et superstitieux faute de prêtres. Et cependant les nègres ne demandent qu'à être instruits; nais la pénurie des prêtres est si grande, qu'à St-Louis même on ne peut assister tous les mourans qui le demandent. Les missionnaires ont fondé une école gratuite et un collége royal. Plus de 20,000 coolies ou cultivateurs indiens ont été introduits dans l'île, depuis l'émancipation. Misérables, tous païens qu'on ne peut catéchiser faute de prêtres. Il en est de même de trois îles peuplées de catholiques qui demandent en vain un prêtre.

[ocr errors]

6. Baptême des enfans infidèles. Cette œuvre, soutenue par les aumônes de la propagation de la foi, prend beaucoup d'extension en Chine, au Tonquin, en Cochinchine et dans la Mongoie. Sous le nom d'Association angélique, une société des deux sexes s'est formée pour aller chercher les enfans moribonds ou abandonnés et les baptiser. Plusieurs milliers de ces enfans lui doivent leur salut. L'exposition de ces enfans est très fréquente, et en emporte tous les ans plusieurs millions.

7. Mission de Syrie. Lettre du P. de Ploughe, capucin, datée deBeyrouth', 10 juin 1845, racontant les effroyables massacres commis par les Druses et les soldats turcs dans le Liban. Le P. Charles de Lorette est leur victime; le couvent est incendié. Les maisons des missionnaires américains sont les seules respectées. On compte plus de 40 prêtres et moines massacrés, et 120 églises détruites.

[ocr errors]

ASIE.

TURQUIE. MOSSOUL Nouvelles découvertes faites sur l'emplacement de Ninive. Nous lisons ce qui suit dans une lettre de Constantinople, insérée dans l'Univers.

« Notre vice-consul à Mossoul, M. Rouet, qui naguère a défendu avec tant de fermeté le principe de la liberté de conscience en faveur d'un jacobite converti au catholicisme, a été très-heureux dans ses recherches d'antiquités. A 12 lieues à peu près au nord de Mossoul, il a découvert sur le sommet d'une montagne des bas-reliefs dont le style, les insignes et les symboles ont le caractère des dessins et des sculptures de Khorsabad; toutefois avec le cachet d'une époque où l'art était plus rude et plus primitif. La montagne avoisine la petite ville de Dhohc, nom dans lequel il n'est point impossible de retrouver un vestige de celui de Dhohac, ce 5o roi de la dynastie phichadienne des Perses, type mythique du despotisme et de la science occulte, que

« ÖncekiDevam »