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fonctions sacerdotales, et qui soient capables, non seulement d'aider les missionnaires, mais de s'acquitter eux-mêmes des charges pastorales. » Former des prêtres pieux et intrépides nés dans le pays était, dès le début, le rêve de saint François Xavier.

Léon XIII montre tous les obstacles que rencontre le zèle des missionnaires européens, et l'impossibilité où finira par se trouver l'Europe d'envoyer un nombre d'apôtres suffisant.

Aussi, conformément aux conseils et aux exhortations du Saint-Siège, les préfets des missions de l'Inde ont-ils fondé des séminaires partout où il leur a été permis de le faire. Malheureusement la bonne volonté des évêques se trouve entravée par la misère des familles et par la pénurie de prêtres aptes à l'enseignement et à une sage direction. Pendant ce temps, « les gouverneurs civils et les nombreux protestants de ces contrées n'épargnent ni argent ni fatigues pour donner à la jeunesse une éducation malsaine...

<< Cela montre combien l'établissement de ces collèges importe au salut des âmes... Nous vous demandons, vénérables Frères, de seconder, autant qu'il sera en vous, nos conseils et nos efforts. Apportez tous vos soins à assurer la condition du catholicisme dans ces lointaines régions; faites comprendre aux fidèles, et surtout à ceux

qui réservent une grande partie de leurs intérêts pécuniaires pour ces œuvres de bienfaisance, qu'ils doivent aussi faire quelque chose pour les Indiens. »

Nous grouperons plus loin les conseils que Léon XIII a adressés aux catholiques français. Notons ici la lettre écrite en 1886 aux catholiques allemands, pour témoigner la joie que lui causent leur discipline et leur concorde, pour exprimer l'espoir que nourrit son cœur de voir bientôt luire en Allemagne « l'aurore de temps meilleurs1».

Entrant de suite dans le cœur du sujet, il flétrit les lois qui jetèrent les catholiques dans un si grand péril et de si vives alarmes. « La volonté que nous avons eue et que nous avons encore de rétablir sur des bases solides la concorde et la paix est si grande, que nous n'avons pas manqué de déclarer aux chefs suprêmes de l'État la résolution où nous sommes de condescendre à leur volonté, jusqu'à l'extrême limite que nous tracent les lois divines et notre conscience.

<«< Bien plus, nous n'avons pas hésité à donner des preuves manifestes de cette volonté, et c'est une chose arrêtée dans notre esprit que, dans

1 Jampridem.

l'avenir, nous ne négligerons rien de ce qui peut être utile au rétablissement et à l'affermissement de la concorde. Mais pour que nos vœux et nos espérances se réalisent, il faut surtout avoir soin que les lois publiques soient purgées de ce qui est contraire à l'essence de l'enseignement catholique, dans ce qu'il y a de plus sacré et de plus cher à la piété des fidèles; qu'on retranche également ce qui entrave la liberté des évêques et les empêche de gouverner leurs églises d'après les règles divinement établies et de former la jeunesse dans les séminaires suivant les prescriptions des saints canons. En effet, malgré le sincère désir de la paix qui nous anime, il ne nous est cependant pas permis de rien oser contre les règles divinement établies; s'il le fallait, pour les défendre nous n'hésiterions pas, à l'exemple de nos prédécesseurs, à endurer les dernières rigueurs. >>

Tel est le langage de Pierre, lorsqu'il s'agit de sauvegarder les libertés de l'Église. Une année après, s'adressant aux évêques de Bavière, il parle de même : « Et s'il arrivait que le pouvoir civil empiétât sur les droits de Dieu et de l'Église, que les prêtres soient alors un insigne exemple de la manière dont le chrétien doit persister dans le devoir, dans les temps redoutables pour la religion; qu'il supporte beaucoup de choses en silence, avec un courage inébranlable; qu'il soit

prudent dans le mal qu'il aura à endurer, et qu'il ne s'entende et ne pactise en rien avec les méchants; et, si les choses en viennent à cette alternative de méconnaître les ordres de Dieu ou de déplaire aux hommes, qu'il refasse, d'une voix indépendante, la mémorable et très digne réponse des apôtres : « Il faut obéir à Dieu plu<<< tôt qu'aux hommes1. »

Nous devons dire ici un mot des conseils que Léon XIII donna en 1886 au centre allemand pour l'encourager au vote du septennat militaire.

En Allemagne comme en France, le Pape n'a eu en vue que les intérêts de la religion, et l'on sait que, si son secrétaire d'État, le cardinal Jacobini, exhorta le nonce à prêcher au centre l'accession aux propositions du gouvernement, ce fut à l'effet d'obtenir la revision des lois de mai.

Le Saint-Siège espérait en même temps, par cette intervention, écarter les calamités d'une guerre, et les événements, du reste, lui ont donné raison. « Si par l'acceptation de cette loi, disait le secrétaire d'État de Léon XIII, on pouvait arriver à éviter le danger d'une guerre prochaine, le centre, en lui prêtant son concours, aurait très bien mérité de la patrie, de l'humanité et de l'Europe. L'Allemagne comme

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1 Officio sanctissimo.

la France ont des réfractaires. Des catholiques déclarèrent qu'il était absolument impossible pour le centre « d'obéir à des directions données pour des lois non ecclésiastiques ». — Le SaintSiège répondit au centre que « la pleine liberté d'action» lui était laissée dans son action politique, mais que le souci des intérêts catholiques avait commandé à Rome de donner ces conseils dans une question où elle estimait assurer leur sauvegarde.

Dans tous les actes de Léon XIII, qu'ils concernent l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne, la Russie, ou les autres pays, nous retrouvons la même unité de pensée et de conduite saisir partout l'occasion d'assurer le succès de la cause catholique, sans s'inquiéter des contingences politiques. Et c'est précisément parce que Léon XIII n'a pas de Credo politique qu'il a pu, sans se contredire, donner des directions diverses aux catholiques des différents pays.

Finalement, le septennat fut voté, et peu après la revision des lois de mai s'accomplis

sait.

Suivant les circonstances, Léon XIII s'adresse à tous les peuples de la chrétienté; mais vient un jour où, dans un même embrassement, il

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