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de suite à l'endroit où les affaires des frontières se dé- 1768 cident. On y délèguera un homme intègre et considéré, qui se rendra immédiatement à la maison de garde respective et y procèdera conjointement avec le chef du Dchasak à une seconde enquête, après quoi, le rapport sera expedié pour l'endroit ou les affaires des frontières se décident. Les sujets de l'empire du centre, qui auront commis des brigandages, seront livrés, sans distinction de personnes, au tribunal qui gouverne les provinces extérieures, et punis de mort; les sujets des Oros seront livrés à leur sénat, pour subir la même peine. Les meurtriers seront amenés et exécutés publiquement sur la frontière. Le cheval, la selle, les armes et les autres effets d'un brigand, seront donnés en récompense à celui qui l'a arrêté. Ceux qui volent des chevaux, du bétail ou autres choses, seront tenus, pour la première fois, de payer dix fois la valeur des objets volés. Si le voleur n'est pas saisi, les commandans des maisons de garde respectives doivent se réunir pour faire une enquête sur le crime, et inspecter les blessures et les corps des personnes tuées afin de présenter là-dessus leur rapport. Le commandant de la maison de garde aura à faire arrêter les criminels, au plus tard, dans l'espace d'un mois. Si le voleur n'est pas arrêté à cette époque, un rapport doit être envoyé à l'endroit où se décident les affaires des frontières. Alors les commandans et soldats qui n'ont pas fait leur devoir dans la recherche des chevaux et des objets volés, seront punis eux-mêmes et obligés de payer dix fois la valeur des objets volés. Si l'on arrête des gens sans armes qui ont passé la frontière pour commettre des vols secrets, on les punira, selon les lois, d'un châtiment corporel de cent coups. Le cheval du voleur et sa selle seront donnés en récompense à celui qui l'aura arrêté. Les objets volés seront rendus à leur propriétaire. Le voleur paiera pour la première fois le quintuple, pour la seconde le décuple de la valeur des objets volés, la troisième fois il sera traité comme un brigand. Si de pareils voleurs ne sont pas arrêtés, un rapport authentique sera dressé à la maison de garde la plus prochaine du lieu où le délit a été commis, et le commandant ainsi que les soldats de cette maison recevront l'ordre de saisir le criminel, au plus tard, dans l'espace d'un mois. Quand il aure

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1768 été pris, on lui infligera publiquement cent coups et on remettra à qui de droit, et sans délai, les chevaux et les objets volés. Si les commandans des maisons de garde et leur soldats ne parviennent pas à trouver et à arrêter les voleurs sans armes, dans l'espace de temps déterminé, le quintuple de la valeur des chevaux et objets volés sera payée par les commandans et les soldats qui n'auront point fait leur devoir.

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Lorsque les chevaux et autres bêtes se seront égarés à travers la frontière, on les reconduira immédiatement à la maison de garde la plus prochaine. Si on ne les trouve pas, un rapport sera dressé, à ce sujet, avec leur description exacte. Les chevaux et bétes égarés doivent être restitués en cinq jours; après cet espace de temps, si le bétail trouvé n'a pas été rendu, ou s'il a été recélé quelque part et que l'on connaisse cet endroit, les commandans des maisons de garde respectives devront présenter là-dessus un rapport aux autorités qui décident les affaires des frontières. La restitution aura lieu alors pour le double de la valeur du bétail égaré.

Les gens armés et non munis de passe-ports qui traversent la frontière, sans commettre ni vols ni meurtres, doivent être arrêtés. Leurs chevaux, selles et autres effets, seront donnés en récompense à celui qui les arrêtera. S'ils ont passé la frontière pour chasser, ils seront punis selon les lois d'un châtiment public de cent coups. Leur gibier, leurs armes, chevaux et chiens, deviendront la récompense de celui ou de ceux qui les auront arrêtés.

Si des gens sans armes sont arrêtés pour avoir passé la frontière, le commandant de la maison de garde doit les examiner sévèrement. S'ils se sont trompés de chemin, on les relàchera et on les renverra de suite au poste respectif de l'autre côté. Si l'on trouve et arrête des gens qui se cachent dans des forêts et des montagnes inaccessibles, on leur infligera, selon les lois, un châtiment public de cent coups, et leurs chevaux, selles et autres effets, seront donnés en récompense à ceux qui les auront arrêtés.

Tous les criminels de l'empire du centre condamnés à une punition corporelle seront fouettés, les criminels de l'empire des Oros recevront des coups de bâton.

La présente convention a été échangée de la 1768 manière suivante:

Les grands de l'empire du centre en délivrèrent une copie en mandschou et mongol sous leur sceau au commissaire plénipotentiaire des Oros, et celui-ci leur en présenta une en langue oros, signée et cachetée par lui.

Pour faire parvenir le présent arrangement à la connaissance générale, on en distribuera des exemplaires imprimés parmi les sujets des frontières des deux

côtés.

La trente- troisième année du Abkai Wekhiyekhe*), le dix-neuvième jour de la neuvième lune. (18. Octobre 1768.)

Remarques sur les stipulations du Traité cidessûs entre la Russie et la Chine.

L'immense ligne de démarcation qui sépare les deux plus grands empires du monde commence du côté de l'ouest à la rivière Bouktourma, et finit du côté de l'est sur les bords de la mer d'Ochotsk. Sa largeur est de cinq, dix ou trente toises, selon la nature du pays qu'elle traverse; elle n'appartient, à proprement parler, à personne, et forme la véritable limite. Cette frontière doit être protégée par les deux puissances, et ne peut être traversée qu'en des endroits désignés à cet usage.

Des maisons de garde ont été établies à des distances plus ou moins grandes, selon ce qu'exige l'état de la population. Cette dernière circonstance détermine aussi le nombre de soldats qui stationnent dans ces endroits.

Les maisons de garde respectives sont bâties en face l'une de l'autre, à une distance qui permet de s'observer mutuellement; elles se trouvent à la distance de cinq, dix et vingt werstes (le quart d'une lieue française) au plus de la frontière elle-mème. La ligne de démarcation est soigneusement examinée chaque jour, non seulement pour empêcher qu'on ne la tra

*) En chinois Khian Loung, terme d'honneur pour le long règne de l'empereur Kao Tsoung chun - houang, grandpère de l'empereur actuel, et qui régna de 1736 jusqu'à 1795.

1768 verse, mais aussi pour interdire toutes communications entre les habitans des pays limitrophes. Dans les districts agrestes et montagneux, où la distance entre les maisons de garde est plus grande, on a érigé des buttes de terre et de pierres sur les hauteurs ainsi que dans les vallées pour marquer le cours de la frontière, et lorsque cette dernière est coupée par des ruisseaux, on plante des pieux de chaque côté, et on les joint par des cordes de crin de manière qu'on ne puisse passer sans qu'on s'en aperçoive.

Les membres du congrès de 1727 suivirent cette ligne dans toute sa longueur, et convinrent que chaque poste y serait gardé par des cavaliers mongols bien armés; leur nombre se monte à vingt ou trente, sous un commandant qui doit veiller à ce que la frontière, jusqu'à la maison de garde la plus prochaine, soit visitée chaque jour. Dans les contrées désertes, cette inspection ne se fait pas tous les jours, à cause des distances considérables qu'il faut traverser. Les avantpostes sont établis tout près de la frontière; ils se composent de quelques hommes, et se tiennent à une certaine distance de la maison de garde. Leurs chevaux sont toujours attachés pour prévenir, le trajet de la frontière. Le principal devoir du commandant d'une maison de garde est de surveiller chaque jour en personne la ligne de démarcation, et d'examiner s'il n'y a pas sur le gazon ou sur le sable de traces d'hommes qui l'auraient franchie. Les Mongols, comme tous les peuples des steppes, ont une vue si perçante, que, même étant à cheval, la trace la plus légère n'échappe point à leurs regards. Dès qu'une trace est découverte, ils descendent de cheval, et tâchent de la poursuivre, sans l'effacer, jusqu'à la ligne de neutralité. Si la trace provient d'un cheval ou d'un animal domestique quelconque, ils l'entourent de petits morceaux de bois, de pierres ou de gazon pour ne pas la perdre. Après avoir placé une sentinelle à l'endroit, ils s'avancent vers le poste opposé, et crient à la première vedette de faire venir le commandant avec une escorte. Les deux parties se rendent alors à l'endroit où se trouvent les traces pour examiner leur direction. Puis les commandans respectifs entourent la place où ils ont marché pendant cette enquête de petites cordes attachées à des pieux pour prévenir que des voleurs ou des déserteurs

ne profitent de ces traces pour traverser inaperçus la 1768 frontière. La partie sur le territoire de laquelle les traces se dirigent est obligée de les suivre jusqu'à l'endroit où elles finissent, pour découvrir avec précision si un étranger y est venu, ou si des vols et des brigandages n'y ont pas été commis; si l'on decouvre des déserteurs, on les conduit à la maison de garde, où le commandant du côté opposé est invité à les venir prendre. Les affaires de ce genre se traitent juridiquement, et les magistratures des frontières s'informent respectivement de leurs résultats, pour que toute satisfaction possible soit donnée des deux côtés.

C'est ainsi que la frontière est protégée et conservée intacte, et qu'on empêche les relations illicites entre les populations limitrophes. C'est à ce soin minutieux en apparence qu'il faut attribuer le maintien de la ligne de démarcation comme elle a été réglée par les congrès de 1727 et 1768.

Le premier et principal entrepôt de commerce a été établi sur la petite rivière de Kiachta, qui se jette dans le Boro, à quatre-vingt-onze werstes de Selenginsk; le second entrepôt est près de la rivière Gan, qui tombe dans l'Argoun à Tsouroukhaitou. Tout commerce particulier à Ourga et dans d'autres places sur la nouvelle frontière, ainsi que toute communication entre les Bouriates et les Mongols a cessé.

Nouv. Supplém. Tome I.

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