Sayfadaki görseller
PDF
ePub

et se continuera, j'en ai la persuasion, à l'abri de toute les influences suspectes. Ce mouvement était bien nécessaire.

Notre exégèse était très insuffisante, quasi nulle. L'histoire de l'Église s'était ressentie, il est vrai, des progrès qu'une critique plus scrupuleuse et plus éclairée avait déterminés dans presque toutes les branches de la science historique; mais elle était encore loin de la précision savante et de la recherche érudite avec lesquelles on l'écrit aujourd'hui. On ne songeait point non plus à en détacher l'histoire des dogmes, à traiter celle-ci à part et à lui donner tous les développements qu'elle comporte. La théologie elle-même se ressentait de la pauvreté des études scripturaires et historiques; c'était comme un bel arbre qu'on aurait arraché à son sol naturel, pour le transplanter dans un terrain ingrat où il manquait d'alimentation.

Nous n'en sommes plus là aujourd'hui. Les œuvres et les institutions le disent assez; de très réels progrès ont été accomplis; avant 1870, le Dictionnaire Biblique eût été impossible, ce grand travail qui fait tant d'honneur au prêtre éminent qui le dirige et à cette vénérable société de SaintSulpice, la pieuse et habile éducatrice d'un si grand nombre de générations sacerdotales. M. l'abbé

Vacant, avec sa compétence bien connue, avec la sûreté de sa doctrine et la précision habituelle de son esprit, n'a pas reculé devant une entreprise analogue, le Dictionnaire théologique, où se concentrent les efforts intellectuels d'un bon nombre de savants professeurs.

Comment ne point applaudir à la création, si audacieusement originale, de l'École exégétique de Jérusalem, où l'Ordre de Saint-Dominique a porté ses antiques et hautes traditions de science théologique et scripturaire ? Les facultés de théologie, qui sont comme le cœur de nos universités catholiques, ont contribué, elles aussi, à multiplier dans les rangs du clergé séculier et des congrégations religieuses, des prêtres mieux outillés que leurs devanciers pour les luttes scientifiques et la défense de la vérité. Elles donneront leur vraie mesure et des fruits bien plus abondants, le jour où, cessant d'être des écoles complémentaires des grands séminaires, elles auront leur vie propre et autonome, embrassant le cycle entier des sciences religieuses, avec un personnel enseignant plus nombreux et des étudiants qui leur appartiendront davantage.

Ce sont là des résultats qu'il n'est permis à personne de méconnaître. Pourquoi faut-il que l'oubli de certains principes catholiques, seuls capables

d'assurer le plein et libre épanouissement des sciences religieuses, ait amené, à côté des œuvres merveilleuses que nous énumérions à l'instant, quelque déviations regrettables qui, à mon humble avis, compromettent, et, si elles s'accentuaient davantage ou même duraient plus longtemps, pourraient arrêter et ruiner le mouvement régénérateur. Et ce serait l'un des plus grands malheurs qui puissent arriver à l'Église de France, déjà si éprouvée.

C'est pour le prévenir, en écartant les causes qui le détermineraient, que l'auteur a écrit ces pages qui sont une œuvre de charité et d'espérance, avant d'être une œuvre de combat.

LES

INFILTRATIONS PROTESTANTES

CHAPITRE PREMIER

Les racines de l'arbre.

De tous les documents émanés du Siège Romain, depuis bien des années, l'encyclique du 8 septembre 1899 est le plus grave et le plus étendu en ce qui concerne la discipline intérieure du clergé français. Le Pape y touche d'une main discrète à plusieurs de nos plaies; il les sonde d'un regard inquiet et, pour les guérir, il fait appel à cette vieille sagesse de l'Église, sagesse faite d'illuminations toutes célestes et aussi d'expériences très humaines. Elle a tant appris au cours des siècles, la vénérable Mère ! elle connaît si bien les projets et les ruses des ennemis héréditaires dont elle eut tant à souffrir et contre lesquels il lui faut, bon gré mal gré, chaque matin recommencer la lutte.

Ce qui préoccupe le Pape, c'est la formation du,

« ÖncekiDevam »