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16; Jérem., xxxI, 3-20; Osée, x1, 1); à ses représentants choisis (Deut. xxxix, 19; Isaïe, 1, 24; Mal., 11., 10), et surtout au Messie (Sam., vii, 14; ps, LXXXIX, 2-7, 11, 7). Il implique l'idée d'une délégation parculière de la part de Dieu. C'est dans ce sens que Jean-Baptiste l'a entendu (Math. II, 17 et parall.), que les évangélistes le placent dans la bouche du grand prêtre, procédant à l'interrogatoire de Jésus (Math., xxvI. 63 et parall.) et même dans celles des démoniaques (Math., vIII, 29) et de Satan (Math. iv, 3); dans tous ces passages le mot de Fils de Dieu est absolument et uniquement synonyme de Messie (1). »

C'est exactement la thèse de l'auteur des Études Évangéliques: ce sont à peu près les mêmes références auxquelles on donne les mêmes interprétations.

Insister serait sans doute inutile. Volontiers j'abandonne au lecteur le soin de tirer les conclusions que comporte ce grave et douloureux sujet.

Ai-je bien compris le distingué professeur ? N'aije point fait dire à ses textes plus qu'ils ne contiennent? on en peut juger d'après les citations abondantes que je lui ai empruntées. Est-il besoin de dire que je suis prêt à entendre toutes les explications et toutes les rectifications qu'il lui plairait de formuler. Nul ne les lira d'un esprit plus sympathique et avec un désir plus sincère de se sentir

(1) Encyclop. des scienc. relig., t. III, pp. 129, 130.

en communion d'idées avec lui. Jusqu'ici tout ce qu'il avait publié dans la Revue biblique m'avait semblé d'une si parfaite justesse, que j'ai eu peine à le contredire sur les points touchés dans ce chapitre.

On a parlé, je crois, d'une sorte de syndicat de dénigrement contre le mouvement d'études auquel la Revue biblique a pris une part si considérable et, presque toujours, si heureuse. Pour moi, je ne connais rien de semblable et n'ai point eu à m'en défendre. Mes humbles critiques ont un caractère tout à fait individuel; j'en revendique pour moi seul toute la responsabilité, mais rien de plus; et au lieu de nourrir des sentiments belliqueux contre qui que ce soit j'aspire à la paix avec tous, mais dans la vérité (1).

(1) Depuis que ces pages ont été livrées à une première publicité, la Revue biblique (1or octobre) nous a apporté un article remarquable du même auteur sur la Rédemption Messianique. Le savant et sympathique exégète écarte en plusieurs endroits les pièges les plus habilement tendus par le rationalisme biblique; il nous donne une magnifique interprétation de plusieurs textes des Synoptiques, notamment des différents récits de la Cène. Il y a, entre ces dernières pages et celles que nous nous sommes permis de critiquer, un très saisissant contraste. Nous sommes convaincu que l'auteur sera amené à retrancher de son beau travail cette filiation adoptive, tant elle ferait tache sur tout le reste.

Nota (3° édition): Nous avons le regret de dire que le R. P. Rose a laissé subsister dans le volume, formé de ces articles, Ce que nous persistons à considérer comme une incorrection d'une réelle gravité.

CHAPITRE QUATRIÈME

Le Johannisme ou création tardive
de la divinité de Jésus-Christ.

Une conclusion ressort très nettement de notre dernière étude, et la voici Ce qui est surtout en cause au fond de tous les débats exégétiques, soulevés par les protestants et par les catholiques de la nouvelle école, par rapport au Nouveau Testament, c'est la démonstration évangélique de la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Cette démonstration est loin d'être sauve, bon nombre de ses éléments essentiels ont été ou singulièrement compromis ou absolument ruinés. Ainsi nous savons désormais qu'il n'y a dans les textes synoptiques aucune preuve, aucune attestation explicite et ferme, de la divinité de Jésus, de sa Filiation naturelle ou consubstantialité avec le Père. Telle est, du moins la doctrine courante chez les protestants. Les catholiques de la nouvelle

école ne sont point éloignés de croire que les protestants ont raison. M. Loisy, par exemple, connaît à peine un texte où la Filiation naturelle soit affirmée assez explicitement. D'autres, moins avancés, la voient écrite dans trois ou quatre passages dont nous avons déjà parlé.

Nous avons appris d'autre part, que les miracles opérés par le Sauveur n'y sont point donnés comme preuves de sa divinité et par conséquent ne servent en rien à l'établir. Est-ce que des miracles aussi grands n'ont pas été opérés par les apôtres qui n'étaient pourtant que des hommes? Enfin le Messianisme juda que n'impli que, ni même ne suppose la divinité du Sauveur attendu. A ne consulter que l'Ancien Testament et les trois premiers évangiles, Jésus demeure dans la sphère purement humaine; c'est un thaumaturge, un homme divin, le type qu'il faudra longtemps considérer comme le plus parfait et le plus digne de notre imitation; mais enfin ce n'est qu'un homme.

Pour établir sa divinité reste le quatrième évangile. Ici la Filiation naturelle du Verbe fait chair, sa consubstantialité avec le Père est écrite à toutes les pages; elle éclate surtout dans les discours que Jésus lui-même a prononcés et où il atteste sa qualité de Fils de Dieu. On pourrait résumer tous les discours que saint Jean a insérés dans le quatrième évangile par ces mots qui leur serviraient d'épigraphe: Ego et Pater unum sumus.

Qu'ont fait de ces textes et du quatrième évangile

tout entier les protestants et les exégètes catholiques de la nouvelle école? Nous allons le dire assez au long.

I

THÉORIE PROTESTANTE

Edouard Reuss se vante d'être le véritable inventeur de l'exégèse courante sur le quatrième évangile. Elle remonte assez loin. Le savant professeur de la faculté protestante de Strasbourg l'a tout d'abord ébauchée dans quelques opuscules dont il condensa ensuite la substance dans son Histoire de la théologie chrétienne au siècle apostolique (1).

Cette théorie reparaît avec quelques modifications importantes dans sa grande Bible commentée; elle remplit la longue préface qu'il a placée en tête de son volume intitulé: Théologie johannique. L'auteur se plaint d'avoir été d'abord combattu par les théologiens et les exégètes de l'école dite orthodoxe, mais il constate que déjà ses idées étaient en partie acceptées par quelques-uns de ses anciens adversaires. Depuis lors, le succès n'a fait que grandir. Sans doute, chacun se donne le plaisir d'arranger

(1) Cet ouvrage arrivait à sa troisième édition en 1864.

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