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contribué à ce changement? Qui pourrait le dire? J'affirme qu'il n'y est point étranger; j'en ai eu des preuves absolument indéniables qui demeureront éternellement gravées dans ma mémoire. Ce sont ces leçons expérimentales et saisies sur le vif, qui ont armé ma main de la plume que je tiens encore en ce moment, et que je désire ne plus reprendre pour traiter ce triste sujet.

Prions le Dieu de vérité d'écarter de nos Grands Séminaires, de nos Scolasticats, en un mot de toutes les maisons de formation ecclésiastique et religieuse, ces théories de négation! Elles y deviendraient bientôt le plus violent et le plus désastreux ferment de dissolution religieuse et sociale dont la France aurait à souffrir.

CHAPITRE SIXIÈME

Plus d'enfer pour les chrétiens.

Nous avons dit au premier chapitre de ce livre que l'histoire des dogmes et, par suite, l'exégèse patristique qui s'y rattache si étroitement, étaient menacées des mêmes infiltrations protestantes que l'exégèse scripturaire ; et nous en donnions comme preuve la manière dont avait été traité, dans ces derniers temps, le dogme de l'Éternité des peines de l'Enfer.

Cette question est très complexe et, dans la longue controverse que j'ai dû soutenir l'année dernière contre M. l'abbé Turmel, du clergé de Rennes, mon intention n'a jamais été de l'embrasser dans tous ses détails. Le terrain sur lequel je me suis placé est du reste assez nettement délimité, dès le début de la lettre que l'on va lire et qui termina, en ce qui me concerne, le long débat dont je parle. J'aurais presque à m'excuser du ton un peu vif de

cette lettre, s'il n'était amplement justifié par la rare opiniâtreté de mon contradicteur, l'homme le plus réfractaire à toute argumentation que j'aie jamais rencontré.

LETTRE A M. TURMEL

Monsieur l'abbé,

L'heure est venue d'en finir et, pour cela, il faut, de toute nécessité, dégager la question de ces broussailles de textes où vous voudriez la retenir; il faut la placer sur son vrai terrain et en considérer l'ensemble, après avoir marqué toutefois le point pré · cis où l'ont conduite nos précédentes discussions. C'est ce que je vais essayer tout d'abord.

En dépit de votre aversion pour la théologie, vous me permettrez cependant d'exposer ensuite quelques principes élémentaires d'exégèse catholique qui nous serviront à déterminer le sens exact des textes patristiques que vous invoquez.,

Je finirai par la discussion consciencieuse de ceux de ces textes sur lesquels je ne me serais pas encore suffisamment expliqué.

I

ÉTAT DE LA QUESTION

A la fin de l'année dernière, vous écriviez dans la Revue d'histoire et de littérature religieuses : « A cette époque commencement du cinquième siècle presque personne ne croyait à la damnation irrévocable des chrétiens, et le salut du diable avait de nombreux partisans. »>

A côté de cette affirmation, vous citiez des textes tendant à établir que les païens eux-mêmes arriveraient à la béatitude éternelle, si bien que toutes les créatures, sans exception aucune, atteindraient leur fin. C'était la restitution finale, une sorte de palingénésie, rêvée et décrite par Grégoire de Nysse, prétendiez-vous.

Je vous fis observer ce que votre proposition avait de trop général et d'excessif. Etait-ce presque tout le monde, au sein de l'Église, qui pensait ainsi ? Que l'erreur des faux miséricordieux y ait eu de nombreux partisans, je le savais déjà. Qu'elle ait égaré quelques esprits d'élite et, dans une mesure difficile à déterminer, quelques Pères de l'Église, là n'était point la question; elle gisait tout entière dans la quasi-universalité de cette erreur ; aujour

d'hui encore, elle demeure parfaitement résumée ans votre formule première: Presque personne, au sein de l'Église, ne croyait à l'éternité des peines pour les chrétiens.

Vous déclarez « venimeuse » la note de quelques lignes que m'inspira votre affirmation. Vous avez été même, dans l'un de vos précédents articles, jusqu'à incriminer mes intentions, que vous disiez être méchantes. Mes intentions, Dieu seul les connaît. Autant que j'en puis juger moi-même, mon intention première était tout simplement de vous amener à préciser votre pensée, disons mieux, à la resteindre et à vous retirer du mauvais pas où vous vous étiez engagé. Voici ce que je vous insinuai dès le début, ce que je vous ai développé ensuite un peu plus au long: Comment conciliez-vous cette quasiuniversalité d'une erreur aussi monstrueuse avec les textes évangéliques, si explicites sur l'éternité des peines, et avec le magistère ecclésiastique, chargé de les interpréter et de les enseigner? Car, il faut bien l'avouer, à prendre votre déclaration au pied de la lettre, et tout ce que vous avez écrit pour la défendre nous y contraint, c'est l'Église ellemême qui a erré et sur combien de points, et sur des points de quelle importance ! Vous-même nous l'avez expliqué en exposant toutes les nuances de l'erreur miséricordieuse. Le salut définitif assuré : 1o à tous les criminels non repentants qui auront fait l'aumône; 20 à tous les catholiques, si scélérate qu'ait été leur vie; 3° à tous ceux qui auront reçu

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