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La haute intelligence des temps qui parut dans saint Sylvestre se montra dans tous ceux de ses successeurs qui convoquèrent des Conciles généraux. Iconoclastes, Albigeois, Bégards, Protestants, tous, par la vigilanté initiative des Pontifes romains, ont été cités, jugés, condamnés, à l'heure où le monde avait besoin de ce grand acte de justice. Pas un seul jour, pas une seule nuit, l'infatigable sentinelle du Vatican ne s'est endormie au sommet de son observatoire ; et chaque fois que, du haut de sa tour, elle a jeté le cri d'alarme et convié les forts à se réunir pour combattre de nouveaux ennemis s'approchant dans l'ombre, elle l'a fait d'ellemême et sans que personne l'eût excitée à donner le signal de la résistance et de la lutte.

§ II.

Le courage des Souverains Pontifes se manifeste dans le choix et la nature des causes traitées par les Conciles.

A l'à-propos de la convocation, les papes ont uni le mérite du courage pour le choix et la nature des causes introduites devant les Conciles généraux. Quand des abus étaient à réformer, ils ont eu le courage de les

dénoncer sans détour en présence même des évêques qui pouvaient en être coupables. Quand des hérésies se présentaient même appuyées par les puissances séculières, ils ne craignaient pas d'en provoquer la condamnation, au risque d'être désagréables aux princes qui s'en étaient déclarés les protecteurs. Quand les empereurs ou les rois eux-mêmes semblaient à leur conscience devoir être personnellement jugés, les Souverains-Pontifes n'hésitaient ni à les faire comparaître, ni à prononcer leur déchéance, si les Conciles décidaient qu'ils devaient être dépouillés de leur couronne. Innocent IV ne balança pas à remplir cet austère devoir au Concile de Lyon contre le farouche Frédéric (1). Souvent, il est vrai, cette intrépidité coûta cher aux papes. Mais qu'ils présidassent les Conciles par eux-mêmes ou qu'ils les présidassent par leurs légats, jamais aucune considération, jamais aucune terreur ne les empêcha de poser et de résoudre les questions qu'ils estimèrent utile de débattre et de trancher pour le bien de l'Eglise et des peuples.

(1) Concil. Ludg., 1, sess. iv.

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Cette virilité d'âme se combinait en eux avec la plus admirable déférence. Déférence d'humilité. En divers Conciles, mais en particulier dans le premier Concile de Lyon et dans le Concile de Vienne, on fait entendre des plaintes publiques contre la cour romaine; on reproche une foule de torts certains, disait-on, soit à ses habitude intérieures, soit à son gouvernement extérieur; et que font les papes en présence de ces réquisitoires, lus tantôt par la France et tantôt par l'Angleterre? Ils écoutent avec patience et se contentent de répondre, comme Innocent IV: « Le Concile en délibérera (1). » Déférence de générosité. L'amour des priviléges et des distinctions éclata dès les premiers siècles, dans les Églises d'Orient. Antioche, Alexandrie, fondées par les Apôtres, prétendirent que cette auguste origine leur donnait des droits à posséder une certaine suprématie sur les diocèses et les métropoles qui les entouraient. L'usage répondant à leurs vœux (1) Concil. Lug., 1, sess. III.

les investit de la dignité du Patriarcat, et les Pontifes romains laissèrent confirmer ce privilége traditionnel par le Concile de Nicée (1). Jérusalem aussi crut pouvoir se parer du même titre; les Pères de Nicée l'y autorisèrent également en réservant les droits de Césarée sa métropole (2) ; si le Concile de Chalcédoine n'a pas étendu ce privilége, il l'a tout au moins confirmě (3). il n'est pas jusqu'à Constantinople elle-même en qui le contact habituel de la cour n'éveille la même ambition. Rome ne se presse point de la satisfaire et rieu de plus légitime; mais enfin, au quatrième Concile de Latran, le Saint-Siége et tous les évêques réunis assignent, par une déclaration solennelle, la première place à Constantinople parmi les églises patriarcales de l'Orient (4). Partout les papes proclament ou font proclamer par leurs légats la divine et incomparable suprématie dont ils sont en possession comme successeurs de Pierre ; ils exigent que sur ce point des aveux nets et précis soient demandés à ceux qui contestent, ou qui ne s'expriment pas assez clairement; c'est ce que font les représentants du Saint-Siége au Concile deChalcédoine (5). Mais une fois ce fait dogmatique

(1) Concil. Nicæn., 1, can. vi.
(2) Concil. Nicæn., 1, can. VII.
(3) Concil Chalcedon., act. XVI.
(4) Concil. Later., iv, can. V.
(5) Concil. Chalced., ut supra.

et sur lequel il est impossible de transiger mis à l'abri, les Souverains-Pontifes se montrent d'une largeur immense; au lieu de tenir à briller comme un astre jaloux dans un ciel désert, ils aiment à voir ces grandes et vieilles Eglises former autour de l'Église-mère une constellation glorieuse, sachant bien qu'après tout le lustre dont elles seront ornées ne sera qu'un rejaillissement de la lumière de Rome elle-même.

§ IV.

Science des Papes dans la direction des Conciles.

La science avec laquelle ils dirigent les Conciles n'est pas moins remarquable que la déférence dont ils font preuve. Au grand Concile de Chalcédoine, par exemple, les deux légats Pascasinus et Lucentius, envoyés par saint Léon, se présentent avec des instructions d'une clarté merveilleuse, et grâce à ce flanıbeau que leur science personnelle utilise avec autant de sûreté que d'à-propos, ils font aboutir au triomphe évident de la foi la discussion des erreurs d'Eutichès. Saint Léon, leur inspirateur et leur guide, intervint par lui-même pour centupler la victoire. On lut en plein Concile la lettre qu'il avait adressée à Flavien,

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