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Prêtez l'oreille au troisième Concile général de Constantinople: «A Constantin, grand Empereur ! A l'Empereur orthodoxé! A l'Empereur pacifique ! A Constantin, nouveau Marcien! A Constantin, nouveau Théodose! A Constantin, nouveau Justinien ! Seigneur, protégez cette colonne de nos Eglises! Seigneur, conservez avec amour ce conservateur de notre foi (1). »

Voulez-vous un écho du dernier des Conciles !

« Que le grand Charles V et tous les sérénissimes Rois qui ont demandé et protégé ce Concile universel, aient à jamais leur mémoire en bénédiction! Et tous les Pères répondent : Amen, amen.

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« Au Sérénissime empereur Ferdinand, toujours auguste, orthodoxe et pacifique, à tous les Rois, à toutes les Républiques, à tous nos Princes, longues années! »>

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- Et tous les Pères : « Seigneur, conservez le pieux et chrétien Empereur; Monarque des Cieux, gardez les rois de la terre qui se font eux-mêmes gardiens de la vraie foi (2). »

On le voit, ce sont les mêmes remércîments et les même souhaits que dans les anciens Conciles; ils se produisent aussi sous les mêmes formes de langage. L'Eglise vit dans tous les temps de la séve de sa propre

(1) Concil. Const., III, act. xvI.

(2) Concil. Trid, acclamat. Pat. in fine Concilii.

antiquité. Elle ne s'est pas bornée à cette expression de reconnaissance envers les souverains; chacun des grands Conciles s'est fait un devoir d'adresser, après la conclusion de ses travaux, une lettre synodique de gratitude à ceux des empereurs ou des rois dont la bienveillance avait protégé ses opérations. Les papes eux-mêmes se sont aussi imposé la loi de les féliciter et de les bénir, avec leur double tendresse de Pontife et de Père. Je ne sais pas s'il est, dans l'histoire de nos Conciles, un monument plus touchant et plus beau que les actions de grâces envoyées de Rome par saint Léon à l'empereur Marcien et à l'impératrice Pulchérie, pour l'appui qu'ils ont daigné prèter aux Pères de Chalcédoine (1). Jamais l'Eglise ne fut ingrate envers les princes, ses défenseurs. En assurant la tranquillité de ces grandes assemblées, ils se rendaient service à eux-mêmes, puisque les Conciles devaient avoir pour effet de calmer les discordes et les agitations de l'Etat; mais sans s'arrêter à cette conséquence, l'Eglise n'a voulu voir dans leur protection qu'un bienfait; et chaque fois que l'occasion s'en est offerte, elle a chargé les voix plus autorisées et les plus augustes de les remercier de leur sollicitude pour les intérêts de la foi.

(1) Concil. Chalced. Act. varia post Decreta.

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Noble caractère des Pères qui siégeaient dans les Conciles.

Restent maintenant les procédés mutuels des évêques orthodoxes et de ceux dont ils ont été les juges.

Et d'abord quel grand spectacle les Conciles généraux offrirent au monde par la dignité seule des pontifes dont ils se composaient! Voici venir, par exemple, à Nicée des hommes devant lesquels on se serait volontiers agenouillé par respect; les uns, comme le dit Théodoret, se distinguent par la possession de dons et de vertus apostoliques; les autres portent sur leurs corps, ainsi que l'Apôtre, les stigmates de Jésus-Christ recueillis dans la persécution. C'est Jacques d'Antioche de Mygdonie que les Syriens et les Assyriens appellent Nisibe, évêque thaumaturge, qui ressucita des morts et fit d'autres miracles. C'est Paul de Néocésarée, pontife autrefois victime de la rage de Licinius; un fer rouge appliqué sur ses mains leur avait enlevé la faculté de se mouvoir. C'était Paphnuce, évêque dans la Haute-Thébaïde, et dont on avait arraché l'œil droit, tandis qu'à d'autres évêques, fidèles

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comme lui, on avait, ainsi qu'à lui-même, coupé les jarrets (1). C'était Léonce, métropolitain de Césarée en Cappadoce, qui, après avoir préparé plusieurs athlètes au martyre, avait été lui-même admis à l'honneur de confesser la foi (2). C'était, en un mot, suivant la belle parole de Théodoret, comme une assemblée de martyrs. La science s'y trouvait aussi noblement représentée par ceux-là mêmes dont les tyrans avaient fait éclater le courage. Ils vinrent à Nicée aussi bien des grands siéges que des diocèses les plus obscurs, en sorte qu'à ce moment solennel une simple cité de Bythinie réunit tout ce que les Eglises d'Europe, d'Afrique et d'Asie contenaient alors de grandes vertus, de grandes lumières et de grandes renommées (3).

L'empire, accoutumé, depuis tant de siècles, à ne voir que les vertus théâtrales et les implacables dissensions de ses philosophes, dut éprouver un étonnement profond à l'aspect de ces pontifes si vénérables et si simples, si héroïques et si naturels, si divers de patrie, d'éducation, de résidence, et si fortement attachés à l'unité de la foi. Les libres-penseurs d'alors ne pouvaient pas en revenir; un Concile se

(1) Theodoret., Ecclesiast. Hist., lib. 1. cap. vi. (2) S. Athan. In Arian. Orat. 1. Orat., 19. Gelas. Cyr. lib. II.

(3) Euseb. Cæs. Vit. Const., cap. vii.

S. Gregor. Nazianz.,

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promettant d'aboutir, avec des éléments disparates, à des cenclusions acceptées de tous, leur semblait chose singulière ou plutôt impossible. Ils croyaient d'autant moins à ce résultat qu'ils avaient moins d'estime pour la science des évêques. Pour mieux en juger et dans l'espoir assuré de les confondre, il leur proposèrent des Conférences avant l'ouverture du Concile. Les évêques acceptèrent; et Dieu permit qu'entre les sophistes qui les avaient provoqués au combat, quelques-uns rendissent les armes, non pas vaincus par les habiletés et les raisonnements de la dialectique, mais écrasés par l'énergique affirmation de la foi (1). Ils comprirent alors qu'il y avait là une force secrète, et que ces philosophes d'un nouveau genre pourraient bien parvenir à fonder cette unité d'enseignement qu'avaient toujours "ignorée les écoles des anciens sages.

Si cette grandeur eut un lustre particulier dans les Conciles des premiers âges, il est pourtant vrai de dire que le fond de cette majesté sainte s'est transmis à tous les Conciles généraux qui se sont tenus plus tard. Jamais on ne rencontra des assemblées plus augustes sur la terre.

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