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§ X. Les Conciles se distinguent par upe loyauté de discussion qu'on n'a jamais rencontrée chez les dissidents.

La force et la loyauté de la discussion se trouvent aussi bien que la générosité de caractère du côté de l'orthodoxie. Il faut convenir que les hérétiques ne manquent ni de savoir, ni d'habileté. Mais ils font de l'Ecriture des interprétations subtiles plutôt qu'elles ne sont raisonnables; leurs nouveautés s'appuient sur des textes isolés plutôt que sur l'enseignement général des livres sacrés. S'ils invoquent les Pères et les Conciles, c'est pour s'abriter derrière une explication pharisaïque des passages qu'ils leur empruntent. Quand ils dressent un formulaire de foi, leur perfidie a soin d'y glisser quelque parole équivoque à l'ombre de laquelle ils puissent échapper aux coups de l'Eglise et cependant garder le venin de leurs systèmes impies. Si les Conciles leur en présentent quelqu'un dont les termes ne soient pas d'une extrême rigueur, ils suivent la même tactique, et tout en prononçant des lèvres le symbole qui leur est offert, ils se réservent d'en désavouer le vrai sens dans le cœur. On ne saurait dire les

dissimulations et les souplesses qu'ils déployent pour échapper à l'exposition nette et précise de leur pensée; il fallut poser et presser les questions avec une rigueur géométrique pour leur fermer toute issue, et les contraindre à dévoiler sans détour le fond de leur âme où règne l'hypocrisie.

Du côté de l'Église il n'en est plus de mème. En chacun des Conciles, Dieu ménage à la vérité d'éclatants défenseurs; ordinairement ils sont évêques ; quelquefois ce ne sont que des prêtres ou de simples diacres. Mais tous portent glorieusement le poids des controverses suscitées par l'erreur. Athanase confond Arius à Nicée; saint Cyrille d'Alexandrie terrasse Nestorius à Ephèse; Eutychès tombe avec Dioscore à Chalcédoine sous la main victorieuse de Pascasinus et d'Eusèbe de Dorylée. Plus tard, le saint patriarche Tarasius ferme la bouche aux Iconoclastes; à Florence, Marc d'Ephèse ne peut tenir contre le cardinal Julien, soutenu de l'illustre athlète fourni par l'Ordre de Saint-Dominique; au Concile de Trente enfin, Lainez et tant d'autres n'eurent qu'à toucher du doigt le Protestantisme pour le réduire en cendres. Rien ne manquait à ces vaillants lutteurs pour leur rendre la victoire aussi certaine que facile. Hs avaient sondé jusque dans ses abîmes les plus profonds le mystère des Écritures; pas un monument de la Tradition qui ne

par

leur fût familier; ils étaient rompus au maniement de la dialectique; enfin trop sûrs d'eux-mêmes et de la puissance de la vérité pour attacher quelque prix aux misérables ressources de l'équivoque et du sophisme, on les voit constamment chasser l'ennemi devant eux, et mener au triomphe la foi dont ils sont les vengeurs la voie d'un raisonnement où la vérité, la grandeur et la loyauté se donnent continuellement la main. Les actes et les procès-verbaux des Conciles généraux sont à la disposition de quiconque veut les interroger; qu'on les lise de la première à la dernière page, et l'on verra si, dans les luttes solennelles dont ils ont enregistré l'histoire, l'honneur du bon combat n'est pas toujours resté fidèle au drapeau de l'Eglise.

Nous pourrions bien poursuivre le parallèle ou plutôt le contraste entre les orthodoxes et les dissidents après les Conciles généraux et voir, dans les deux camps, l'opposition des effets produits par l'influence de ces grandes assemblées. Mais ce sujet nous ferait sortir du cadre où nous devons nous renfermer. Après avoir étudié les Conciles œcuméniques d'autrefois, il est temps de parler de celui qui doit s'ouvrir au seuil de l'hiver prochain.

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S'il est un fait éclatant, avoué même par ceux qui professent le plus d'admiration pour les choses de notre temps, c'est que le monde est malade. Bien des maux le travaillent et l'agitent. Mais celui qui donne le branle à tous les autres, c'est la rupture universelle des peuples et de ceux qui les conduisent avec la royauté publique et sociale de Jésus-Christ. Un seul État avait fait exception jusqu'à ce jour c'était l'Espagne. Dans ses immortels Conciles de Tolède, elle avait conclu avec le Christ un pacte généreux et sacré, par lequel il devait régner en maître et régner seul

sur les successeurs de Récarède et sur la conscience de leurs sujets. Ni l'invasion des Sarrasins, ni les bouleversements n'avaient pu rompre cette alliance séculaire entre le trône et l'autel ; et c'est ce qui fit la vieille gloire de cette nation jadis si catholique et si grande. Mais la chaîne s'est brisée sous les coups et dans les hontes de sa dernière révolution, et par ce divorce impie l'apostasie générale des gouvernements et des peuples est maintenant consommée. La civilisation chrétienne retourne à pas de géant vers le paganisme avec l'athéisme de plus. On a remplacé dans nos veines le sang divin du Calvaire et de la foi, par je ne sais quel effroyable poison d'erreur. Et parce que le tempérament des sociétés est loin d'être fait à ce sang nouveau mais corrompu qui circule dans leurs artères, elles éprouvent partout un malaise indéfinissable. Comme ce malheureux que la fièvre dévore, elles se remuent convulsivement sur leur couche de douleur; et leur imagination, livrée à des ténèbres pleines de fantômes, se débat entre d'amers dégoûts pour le présent et de cruelles alarmes pour l'avenir.

Qui donc entreprendra leur guérison? La philosophie rationaliste? Elle fait silence depuis longtemps, et nous devons en bénir le Ciel. Comme c'est à elle que nous devons la plupart des plaies qui nous rongent, en essayant de les fermer, si elle vivait en

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