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plus éminemment social de notre époque. C'est de lui surtout qu'ils attendent le salut de nos sociétés, si toutefois nos sociétés peuvent encore être sauvées du naufrage. D'où leur vient donc cette idée que tant d'hostilités haineuses travaillent à rendre impossible? Ce qui la leur suggère, c'est sans aucun doute le souvenir traditionnel des influences salutaires exercées autrefois par les Conciles généraux. Personne n'ignore que cette civilisation dont nous sommes si fiers est en grande partie leur ouvrage. On sait qu'ils en furent le bouclier comme ils en furent la source, qu'ils en réparèrent les désastres après toutes les époques de bouleversement et de ruine; et de ce qu'ils rendirent ainsi d'éclatants services au passé, tout naturellement on conclut que l'auguste assemblée qui s'ouvrira bientôt ne pourra pas être elle-même sans avantage et sans vertu pour l'avenir de l'Europe et du monde.

Voilà précisément le sujet dont nous désirons présenter le développement en résolvant les deux questions suivantes :

Quels furent, dans le passé, les bienfaits et les gloi. res des Conciles œcuméniques?

Quelles espérances est-il permis de rattacher à celui que Pie IX a convoqué pour le 8 décembre prochain?

Nous n'avons traité que bien médiocrement cette noble et importante matière. Mais pour excuser notre insuffisance, le lecteur voudra bien se rappeller que l'accablement des audiences et des affaires nous met dans l'impossibilité, pour de semblables études, d'atteindre aux profondeurs où nous, voudrions descendre.

CONCILES DU PASSÉ

On distingue deux choses, dans les actes des Conciles : leurs décrets et leurs procédés.

Ces décrets ont été pour le monde une source de bienfaits innombrables. Bienfaits au point de vue dogmatique, bienfaits au point de vue moral, bienfaits au point de vue politique et social, bienfaits enfin au point de vue de la civilisation générale, voilà les titres divers auxquels nous les rattacherons, en les résumant avec autant de rapidité que possible.

Nous verrons ensuite que, dans ces assemblées augustes, les procédés, en ce qui tombe sous la respon sabilité de l'Église, ont été d'une convenance parfaite et d'une incomparable grandeur.

I

BIENFAITS DES CONCILES

AU POINT DE VUE DOGMATIQUE

§ Ier. - Les anciennes religions ne connais. saient pas les professions de foi proprement dites.

Un symbole de foi précis, solennel, obligatoire, fut une chose entièrement inconnue dans le monde païen. Ni sur les bords du Nil ou du Gange, ni dans les murs d'Athènes ou ceux de la vieille Rome, ni dans les forêts de la Gaule et sous le ciel nébuleux de la Germanie, les pontifes des faux dieux n'avaient pensé à rédiger ce résumé dogmatique et à l'imposer à la conscience des nations. L'objet de la religion publique était alors représenté par des temples, des autels, des statues, des fétiches plus ou moins grossiers, les chants des poëtes ou des légendes populaires. Dans ce vaste champ des mythologies diverses, chacun prenait ou repoussait, vénérait ou raillait ce qui convenait à sa

fantaisie, ou révoltait son bon sens. Mais jamais personne n'essaya de condenser le fond de ces fables dans une formule simple et lumineuse; personne surtout, dans le cas où l'on eût fait cet abrégé, n'aurait eu le courage de commander aux hommes d'y croire. L'absurdité du paganisme, même dans ce qu'il avait de plus ingénieux, rendait cette audace impossible. Qui donc eût osé donner le caractère de doctrine sacrée à des fictions qui ne cessaient d'être puériles que pour devenir licencieuses?

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Nécessité des symboles ou professions de foi dans l'Église.

L'Église, au contraire a, dès son berceau, rédigé des professions de foi pour les mettre dans les mains des néophytes ou des catéchumènes. Et pourquoi? Parce que toujours elle a considéré la foi comme étant aussi nécessaire aux individus pour faire leur salut éternel, qu'aux sociétés pour trouver ici-bas ce bonheur que saint Bernard appelle si justement, après saint Augustin, la tranquillité dans l'ordre (1); parce que cette foi

(1) Pax omnium rerum, tranquillitasin ordine.—S. Bernard, Serm. CXIV, De Diversis.

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