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Il reste donc prouvé, nous osons dire démontré, que l'autorité civile seule a changé la discipline ecclésiastique en France; que ce changement est flétri et condamné par le Saint-Siége, du consentement de tout l'épiscopat. Par conséquent, en droit ecclésiastique, il n'y a rien de légitimement changé, et la discipline de l'Église de France est légalement la même qu'elle était avant 1802.

Pourquoi le fait ne s'accorde-t-il pas avec le droit ? Pourquoi continuons-nous à vivre sous un régime si illégal, et à être ainsi en opposition avec le reste du monde chrétien? Quelles sont les raisons qui peuvent nous empêcher de revenir au droit commun et de rentrer dans la voie générale? Avant de donner la solution de ces questions, nous avons besoin d'examiner plus en détail le nouveau régime et d'en constater les résultats.

l'ancien épiscopat ou du clergé resté fidèle à ses devoirs, non seulement nous refusons de les croire, mais nous regardons encore la chose comme impossible. Quand on a traversé une pareille épreuve sans manquer à sa conscience, on n'en vient pas de suite à une telle prévarication.

CHAPITRE II.

Résultats, par rapport à l'épiscopat, du nouveau régime ecclésiastique introduit en France par les articles organiques.

Nous sommes bien éloignés de prétendre juger nos maîtres et nos pères dans la foi: si nous examinons la position que le nouveau régime a faite à nos vénérables prélats, ce n'est que pour en gémir avec eux, et chercher le remède aux maux de l'Église. Quand des enfans aperçoivent les malheurs qui menacent la famille, ne doivent-ils pas crier vers leurs pères, et avertir du danger au risque même de déplaire? C'est sous ce point de vue seulement que nous allons

parler des résultats du nouveau régime par rapport à l'épiscopat.

L'union intime et constante avec Rome est le principe vital de toute Église particulière. C'est la pierre de touche pour connaitre si elle prospère ou si elle est en décadence. L'Allemagne est là pour nous montrer, d'une manière frappante, où mène l'isolement d'avec ce centre vivifiant, et les princes ennemis de l'Église savent très bien ce qu'ils veulent, quand ils mettent de violentes entraves à la libre communication des évêques avec la cour pontificale.

Où en serions-nous déjà sans les qualités personnelles de nos dignes prélats? Quoiqu'observés bien imparfaitement, les articles organiques ont singulièrement diminué les rapports de l'épiscopat français avec le SaintSiége. Nos évêques ne s'adressent presque plus au pape que pour solliciter leur institution canonique, pour demander des dispenses et des indulgences, ou pour lui adresser des lettres de félicitation. On ne voit plus ces communications intimes et incessantes entre le chef et ses membres, qui donnent la haute direction au premier, sur

veillent activement la foi et la conduite des seconds, et communiquent à tout le corps une si grande puissance.

Il nous serait facile de montrer tous les liens qui doivent unir les membres au chef, ou rompus ou relâchés; d'où cela vient-il? est-ce opposition au Saint-Siége? Personne n'oserait le penser; l'Église de France est éminemment romaine; nulle Église particulière ne donne plus, sous ce rapport, de consolation au souverain pontife, et ses évêques sont unis de cœur et d'âme, autant et plus peut-être que les évêques d'aucune autre nation, au vicaire de Jésus-Christ. Rien ne peut donc empêcher leur union extérieure que la position que nos articles organiques leur ont faite.

Rome étant le centre d'unité, le lien commun de tout l'épiscopat, l'isolement d'avec le chef a dû produire l'isolement des membres entre eux. Aussi, que voyonsnous? Quels sont les liens extérieurs qui unissent nos prélats les uns avec les autres? Nous les chercherions en vain. Plus d'assemblées générales, plus de conciles métropolitains, et par conséquent plus de réunions,

plus de rapports, plus de concert entre cux; ils ne se connaissent même pas. Quelques visites de cérémonie entre voisins, quelques petites réunions pour le sacre d'un nouvel élu, quelques lettres sur les affaires courantes, quelques autres rapports peu importans ou de pure bienséance; tels sont, en réalité, les seuls liens extérieurs qui les

unissent.

Isolés de leur chef, isolés entre eux, nos prélats sont-ils du moins unis avec leur propre clergé? Hélas! nous n'oserions dire làdessus toute notre pensée; mais les articles organiques en rendant facultative, d'obligatoire qu'elle était, la coutume constante de consulter les chanoines dans les affaires courantes, ont rompu le lien principal qui unissait l'évêque au chapitre, et ont anéanti toute l'influence de celui-ci; mais la suppression des synodes diocésains et des visites pastorales dans les campagnes, a ôté à l'évêque les deux principaux moyens de connaitre ses prêtres, de les employer selon leur mérite, et d'établir avec eux ces rapports paternels, qui seuls peuvent maintenir l'union, le concert et l'ensemble; mais la

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