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le ministère pastoral aux yeux du peuple? N'est-ce pas par leurs mains que passe toute la correspondance officielle, les mandemens, les lettres pastorales, les avis généraux, etc. (1)? Seuls ne sont-ils pas revêtus du pouvoir d'accorder les permissions et les dispenses? Ne sont-ils pas seuls exclusivement chargés des sépultures des prêtres et

(1) Nous connaissons un diocèse où les desservans ont demandé plusieurs fois avec instance à l'administration de leur adresser directement la correspondance épiscopale; ils n'ont jamais pu l'obtenir. Ainsi, malgré la franchise que l'État leur accorde, malgré les piétons qui portent tout gratuitement à domicile, il faut qu'un desservant aille chercher lui-même, ou qu'il paie de ses deniers un commissionnaire pour aller chercher à sa place, à un cheflieu de canton distant souvent de plusieurs lieues, une lettre pastorale, un mandement dont souvent il ignore encore l'existence plusieurs jours après qu'il a été publié par le curé de canton; ce qui a mis plusieurs désservans dans une position critique vis-à-vis de l'autorité civile qui a interprété comme un refus le retard d'une publication qu'elle était en droit d'entendre faire plus tôt, et qui en a pris un prétexte pour inquiéter les desservans.

Il n'est pas facile d'imaginer les raisons qui peuvent motiver le refus opiniâtre de leur adresser directement la correspondance épiscopale, si ce n'est celle de donner plus d'importance au curé de canton, ou mieux encore celle d'épargner du travail au secrétaire de l'évêché. En effet, de cette manière sa tâche est plus tôt remplie.

des personnages de distinction, des bénédictions de cloches, chapelles, cimetières, etc., et de tout ce qui sort du service ordinaire? N'est-ce pas chez eux que le clergé du canton se réunit toujours pour les conférences, la confirmation, les visites pastorales, etc.? En un mot, quels rapports directs ont les desservans avec l'évêque, que les simples vicaires n'aient aussi?

De leur côté, les desservans contribuent chaque jour forcément à faire grandir cette autorité nouvelle. Leur position délicate visà-vis du curé de canton les oblige à des égards, à des prévenances, à des soumissions qui dégénèrent déjà en servitudes, et qui finiront par devenir un joug aussi dur que pesant. N'est-ce pas toujours lui qu'on appelle lorsqu'il y a quelque chose d'extraordinaire à établir dans la succursale? N'est-ce pas toujours à lui qu'on va faire part de ses embarras, proposer ses doutes, demander des conseils, confier ses peines de conscience, etc.? On a bien à ses côtés, et plus rapprochés peut-être, des confrères aussi instruits, aussi capables, aussi dignes de sa confiance; mais en s'adressant à eux on crain

drait de déplaire au curé de canton, qu'il faut avant tout se rendre favorable, sous peine de se voir menacé dans sa position.

On voit maintenant, du moins en partie, d'où vient que le clergé du second ordre est inquiet, mécontent, moins uni, moins fort, et pourquoi l'autorité épiscopale, malgré une augmentation apparente de force, s'affaiblit réellement de jour en jour. Ces tristes effets avaient été jusqu'ici moins remarqués. Les moeurs sacerdotales, formées par l'ancien régime ecclésiastique, ont d'abord été plus fortes que les lois nouvelles. Les anciens prêtres, nourris de l'ancienne discipline et formés par elle, ont continué, malgré le changement, à vivre entre eux sur le pied d'une parfaite égalité. Les peuples, accoutumés à voir tous les prêtres égaux, les ont traités également dans le principe. Il a fallu du temps pour changer les anciennes habitudes et des peuples et du clergé. Ce changement n'a pu même s'accomplir qu'avec une génération nouvelle. Peu à peu, en effet, les anciens prêtres ont disparu; les élèves du sanctuaire, formés par le nouveau régime, les ont remplacés; les fidèles se sont peu à peu

accoutumés à la différence des rangs; alors ce régime déplorable a commencé à développer les funestes conséquences qu'il recélait dans son sein. Encore quelque temps, et ces effets se montreront dans toute leur hideuse nudité : car une fois le principe posé, il faut qu'il atteigne ses dernières conséquences. De deux choses l'une, ou la loi change les moeurs, ou les mocurs tuent la loi; ou le nouveau régime sera abandonné, ou il faut s'attendre à voir entièrement périr les anciennes moeurs sacerdotales et s'établir tous les abus funestes que nous venons de signaler et peut-être de plus funestes encore.

CHAPITRE IV.

Résultats du nouveau régime ecclésiastique par rapport aux pasteurs du second ordre appelés desservans.

De tous les résultats du nouveau régime ecclésiastique introduit par les articles organiques, nous voici arrivés aux plus funestes. Les neuf-dixièmes des pasteurs du second ordre, dépouillés de tous les droits, de tous les priviléges inhérens à la qualité de pasteurs des âmes, et par là livrés nus et sans défense, d'un côté, à tous les caprices de l'arbitraire et du bon plaisir; de l'autre, aux dédains, aux mépris et trop souvent aux insultes des peuples : tel est le triste spectacle que présente aujourd'hui l'Église

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