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CHAPITRE VII.

Examen des raisons qu'on pourrait alléguer pour rester encore sous le nouveau régime, et différer de revenir à l'ancienne discipline.

Nous croyons l'avoir prouvé, démontré : le nouveau régime ecclésiastique, introduit en France par les articles organiques, est contraire à la nature des choses, à la raison, au bon sens, à l'expérience des siècles. Il est en opposition directe avec l'esprit de l'Église, avec toute la tradition, avec la pratique actuelle de toute la catholicité. Il met l'Église gallicane hors du droit commun, et, sous le rapport de la discipline, il la sépare de la grande unité. Révolutionnaire dans son origine, illégitime dans son établissement, flé

par

tri la condamnation du souverain pontife, il est encore repoussé par tout le corps épiscopal français; par les cardinaux archevêques et évêques, qui, opprimés, asservis sous ce régime que leur impose une domination étrangère et tyrannique, déclarent hautement, dans leur lettre au pape, du 30 mai 1819, que, dans un temps donné, plus court peut-être que celui qui a marqué l'usurpation, l'Eglise de France tombera pour ne plus se relever. Ce régime a isolé l'épiscopat, rompu la plupart des liens qui l'unissaient à son chef, énervé son autorité, paralysé son action. Il a divisé, dégradé, avili le clergé du second ordre; il a détruit la belle institution des curés ruraux ; il a fait à la religion, dans notre patrie, une plaie profonde et peut-être incurable; il la détruirait même en se prolongeant, et entraînerait dans la même ruine l'ordre social. En un mot, il est essentiellement mauvais et marqué du caractère ineffaçable de la réprobation générale.

Comment, avec ce caractère, a-t-il pu subsister aussi long-temps? D'abord on conviendra que sous l'empire il ne pouvait point être changé : l'empereur ne l'eût jamais souf

fert. C'était l'oeuvre de cet esprit altier qui ne revint jamais sur ses pas; il le soutenait de cette volonté de fer qui fit plier l'Europe entière, et le souverain pontife, ou persécuté ou emprisonné, ne pouvait faire entendre, ni au clergé, ni aux fidèles, sa voix décisive. Restait-il quelque espérance de changement de la part de nos évêques, asservis, privés de leur chef, devant un despote qui les avait conduits jusqu'aux limites du schisme?

Sous la restauration, les réclamations du souverain pontife furent enfin écoutées; après de longues négociations, un concordat fut signé qui rétablissait l'ordre ancien. Si l'exécution de ce grand acte de justice. et de restauration religieuse demeura suspendue, on en connaît la raison. La restauration fit, sans doute, beaucoup pour le clergé et mérita bien de l'Église; mais elle eut un grand tort : celui de mêler la religion à la politique et de se mettre à couvert derrière elle; car dès lors la religion et la légitimité furent eu butte aux mêmes attaques; les traits lancés contre celle-ci tombèrent également sur celle-là, et les ennemis du

trône devinrent ceux de l'autel. On n'a pas oublié combien, à cette époque, l'opposition était nombreuse, exigeante, redoutable; quelle violence elle mettait dans ses attaques, et avec quelle fureur elle déclamait contre ce qu'elle appelait le parti-prétre et l'envahissement du clergé. On recula devant cette opposition formidable; le concordat fut suspendu, et nous sommes restés dans le provisoire.

Aujourd'hui rien de pareil n'est à craindre pour la restauration de l'Église de

France. Les vieilles haines se sont calmées. Par les événemens de juillet, la religion a été dégagée des affaires temporelles. Chacune des deux autorités agit maintenant dans sa sphère sans se mêler ni se nuire. L'action du clergé étant tout entière dans l'ordre spirituel, il ne peut plus être exposé aux haines politiques. Le gouvernement actuel, lui aussi, désire, demande le concours du sacerdoce (car quel gouvernement peut s'en passer?); mais ce concours entièrement religieux, tout-à-fait en dehors de la politique, ne peut exciter les alarmes d'aucun parti ni provoquer la haine de personne.

Les circonstances sont donc très favorables pour opérer un changement tant désiré : il faut se hâter d'en profiter. La plaie que nous venons de signaler est déjà bien profonde; plus on tarde d'y appliquer le remède, plus elle s'agrandit, avance dans le corps sacerdotal et menace de devenir incurable.

Mais on objecte:

I.

<< La discipline de l'Église peut varier << selon le temps et les moeurs, et puisqu'un <«< changement a été fait, n'importe de «< quelle manière, il faut en profiter pour «<les besoins de notre époque. L'esprit de << philosophisme et d'indépendance, mala<< dies funestes de ce siècle, a pénétré jusque « dans le clergé et menace d'y porter la « désorganisation. Dans de telles circons<«<tances, il faut à l'Église de France un << gouvernement plus fort, plus prompt « dans son action, plus libre dans ses al<«<lures, tel en un mot que le système qui « nous régit. Quand cet esprit aura été

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