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teurs du second ordre, nous ne craignons pas de le dire c'en était fait de la religion dans notre patrie! mais Dieu, qui sait mettre des bornes aux entreprises des méchans et qui veille sans cesse sur l'Église, n'a pas permis que leur malice en vînt jusque là. Malgré le naufrage général pour la presque totalité des pasteurs du second or dre, l'inamovibilité a été conservée entière pour les évêques. Ils sont encore fixes et inamovibles parmi nous, comme ils l'ont été dans tous les temps. On ne peut les révoquer ou les transférer d'un diocèse à un autre sans leur consentement.

Or, nous venons de voir qu'à cet égard les prêtres à charge d'âmes ont toujours été traités par l'Église à l'égal des prélats, et l'on doit, dit le père Thomassin, étendre cette remarque à tous les canons qui règlent la matière; partout ils accordent, sous ce rapport, le même privilége aux curés qu'aux évêques; les uns ne peuvent être inamovibles sans que les autres le soient aussi; et l'on ne peut porter atteinte à l'inamovibilité des curés sans que celle des évêques nesoit ébranlée jusque dans ses fondemens.

Dans le nouveau régime, cette inamovibilité précieuse a été aussi conservée aux curés proprement dits ou curés de canton; ils en jouissent dans toute son étendue. On ne peut ni les révoquer ni les changer malgré eux. Il faut leur consentement pour opérer leur translation. On a fait ainsi un privilége de ce qui avait toujours été et de ce qui devrait être encore le droit commun et la loi générale.

L'inamovibilité des pasteurs s'était toujours conservée pure et intacte dans toute l'Église; elle est encore telle dans tous les autres états catholiques; elle a été telle en France jusqu'en 1802. Aussi l'idée de fixité et d'inamovibilité y était tellement liée à celle de pasteur et de curé, que lorsqu'on a voulu dépouiller parmi nous presque tous les prêtres à charge d'âmes de ce glorieux privilége, il a fallu inventer un nouveau nom pour les désigner, tant il est dans la nature même des choses que tout prêtre à charge d'âmes, que tout pasteur soit fixe et inamovible (1).

(1) Nous disons nouveau : car le mot de desservant, outre

Telle a été dans tous les temps la constitution de l'Eglise, surtout en ce qui regarde les prêtres à charge d'âmes. Telle était en particulier celle de l'Église de France avant 1802. Telle elle est encore chez toutes les autres nations catholiques; Jésus-Christ en avait posé la base de sa main divine; les apôtres bâtirent sur ce fondement inébranlable; les conciles achevèrent l'édifice, en coordonnèrent et en lièrent toutes les parties.

Dirigé, conduit par cette divine constitution, le clergé catholique a toujours formé,

qu'il est très peu usité dans le droit canon, n'avait jamais été employé pour désigner un corps nombreux de prêtres chargés du soin constant des âmes. On l'employait quelquefois pour désigner les prêtres préposés au gouvernement des cures pendant leur vacance, ou avant que le titulaire nommé ne prît possession, ou enfin lorsque celui-ci était interdit ou impotent.

Le Dictionnaire de l'Académie définit ainsi le mot desservant : Celui qui dessert un bénéfice à la place du titulaire. Exemple: On a nommé un desservant à cette cure. Cette définition est conforme à l'ancien droit.

Le nom de desservant n'avait surtout jamais été joint à celui de succursale. Le prêtre résidant dans la succursale n'était jamais appelé que vicaire et n'était rien de plus. Ainsi, pour pallier l'injustice de la suppression d'un droit naturel et imprescriptible, on a été forcé d'accoupler deux mots qui semblent s'exclure mutuellement.

au langage de l'Esprit saint, comme une arméc nombreuse, continuellement rangée en bataille, remarquable par sa belle ordonnance qui ne laisse ni vide, ni côté vulnérable, et où chacun a sa place marquée et son poste fixe.

Avec la force de cette constitution, le nerf de sa discipline et l'unité de sa hiérarchie, l'Église marcha hardiment à la conquête du monde, renversa l'idolâtrie, réforma les mœurs si corrompues du paganisme, reconstruisit toute la société sur son modèle, et malgré trois siècles entiers de persécutions et de combats sanglans, elle se recruta toujours, s'agrandit même avec le péril, put tenir ses assemblées, célébrer ses conciles, et faire enfin asseoir son auguste chef sur le trône même des Césars au sommet du Capitole.

Cette sage constitution participe à l'un des plus beaux attributs de l'Église de JésusChrist, la catholicité. Elle a été appliquée avec le même succès à toutes les époques, à toutes les mœurs, à tous les climats. Seule de toutes les institutions sociales, elle a convenu aux peuples régis par un pouvoir abso

lu, comme aux nations qui jouissent du bienfait de l'ordre légal; à la monarchie, comme à la république (1); aux régions brûlantes de la zône torride, comme aux pays tempérés et aux plages glaciales. Pour elle seule disparaît la distinction des lois, des peuples et des climats.

Elle a été bonne pour tous les temps, en temps de persécution et en temps de paix ; en temps d'impiété et en temps de foi; en temps de ténèbres et en temps de lumières; en temps de barbarie et en temps de civilisation; et, au milieu des révolutions qui ont bouleversé le monde, elle est demeurée ferme et entière dans toutes ses parties.

Or, si le temps est la grande sanction de toute organisation sociale, quelle constitution est plus éprouvée que celle du clergé catholique, et peut montrer dix-huit siècles entiers qui ont passé sur elle, non seulement

(1) La seule forme de gouvernement avec laquelle la constitution de l'Eglise soit incompatible, est le despotisme pur ou le régime du seul bon plaisir, parce qu'il est directement opposé à l'esprit de l'Évangile; aussi l'a-t-elle détruit, au moins de fait, partout où elle a pu exercer son heureuse influence.

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