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subir au mélange neutralisé un traitement approprié (1). C'est plutôt une sorte de réaction d'addition donnant un vrai composé chimique, inoffensif comme tel, mais dissociable dans certaines conditions.

Seulement, et les théories purement chimiques vont rencontrer ici, encore une fois, la série de pierres d'achoppement que nous avons vues échelonnées ailleurs, des dosages plus soignés montrent bien que les rapports quantitatifs de toxine et d'antitoxine en réac tion ne sont pas aussi simples: ils obéissent non seulement à la loi de proportionnalité, mais à la loi des masses. L'état du système toxine-antitoxine est un équilibre la saturation mutuelle n'est jamais complète. Arrhénius et Madsen (2) s'attachèrent à formuler ces réactions - comme aussi celles du système antigène, ambocepteur et alexine conformément aux lois classiques des équilibres physico-chimiques. L'image chimique la plus adéquate, d'après eux, à la réaction d'immunité serait la neutralisation d'un acide faible par une base faible.

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Mais, ce point de vue d'Arrhénius, s'il réalise un progrès notable dans la théorie de l'immunité, ne suffit point à encadrer la souplesse capricieuse des faits : la réaction toxine-antitoxine présente des singularités que n'expliquent point les règles des équilibres. Ici

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comme dans la dynamique générale des colloïdes, comme dans la dynamique des ferments il faudra bien se résigner, non pas précisément à abandonner la méthode d'Arrhénius, mais à la compléter, en tenant plus grand compte de la nature colloidale des toxines et antitoxines ou, plus généralement, des antigènes

(1) Calmette, ANN. INST. PASTEUR, 1895. - Wassermann, ZSCHR. F. HYG. Bd. 22, 1896, et autres.

(2) Arrhenius und Madsen, ZSCHR. F. PHYSIK. CHEM. Bd. 44, 1903. — Arrhenius, ZSCHR. F. PHYSIK. CHEM. Bd. 46, 1904, und : Immunochemie, ERGEBN. DER PHYSIOL. VI, 1907.

III SÉRIE. T. XIX.

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et des anticorps, car le problème que nous traitons maintenant intéresse aussi bien l'immunité antibac

térienne que l'immunité antitoxique (1).

L'union des antigènes et des anticorps - puisqu'ils sont colloïdes doit être avant tout une adsorption, qui peut d'ailleurs être suivie d'autres réactions. C'est avec raison, semble-t-il, que l'on chercherait dans cette adsorption la cause des écarts apparemment capricieux de la cinétique des anticorps. Mais il faut éviter de demander à l'adsorption plus qu'elle ne peut donner : peut-être, à ce point de vue, la « théorie colloïdale » de Zangger (2), V. Henri (3) et d'autres fut-elle, au début, plus exigeante que de droit. Le tout de l'immunité ne s'expliquera vraisemblablement pas uniquement par des neutralisations de charges électriques et des variations de volume des agrégats colloïdaux. V. Henri et Girard-Maugin eux-mêmes firent des réserves sur la généralité de l'antagonisme électrique entre antigène et anticorps.

Pourtant, à côté d'une théorie colloïdale radicale, il reste place pour une théorie colloïdale modérée qui aurait sur les précédentes l'avantage de mettre tous les poids dans la balance. Il serait prématuré d'en risquer une esquisse conjecturale, même sommaire. Remarquons seulement que le fait premier dans l'action mutuelle d'antigène, d'anticorps et éventuellement

(1) En attendant la réalisation de ce desideratum, chacun campe sur ses positions. Arrhénius maintient le caractère chimique des processus d'agglutination et de précipitation (HYGIEA, Festband 1908. D'après BIOCHEM. CBL., 1909). Michaelis répète que la cause principale de l'agglutination sont les variations de tension superficielle : Ueber den Mechanismus der Agglutination. ZSCHR. CHEM. IND. DER KOLLOÏDE. Bd. 4, 1909. D'autres, comme Pauli, W., insistent sur la portée biologique des variations de floculabilité de l'albumine par adsorption d'ions: Kolloid-chemische Studien am Eiweiss. IBID. Bd. 3, 1908.

(2) Zangger, H., Die Immunitätsreaktionen als physikalische, speziell als Kolloïdphänomene. ZSCHR. F. IMMUNITAETSFORSCH. Bd. 1, 1909.

(3) Henri, V., SEMAINE MÉDIC. 1907 (sept.) et C. R. Soc. BIOL., 1903-1907. A. Mayer, C. R. Soc. BIOL., juillet 1907.

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d'alexine, c'est-à-dire leur coaptation, porte les caractères d'une adsorption de colloïdes. Rien n'empêcherait que d'autres faits comme l'« immobilisation » paralysante des toxines, la coagulation ou la précipitation des antigènes albumineux, l'agglutination des bactéries ou des érythrocytes, ne soient de pures conséquences directes ou indirectes de cette adsorption. Irait-on même jusqu'à réduire, avec V. Henri, la distinction de la sensibilisatrice et de l'alexine à deux états différents de certains colloïdes du sérum? Ce nous paraîtrait un peu osẻ. Par contre, nous ne voyons pas grande différence entre les effets des cytoagglutinines (que Nicolle (1) juxtapose, dans le sang immunisé, aux cytolysines) et ceux d'une adsorption normale de l'antigène et d'un colloïde flottant dans le plasma. Peutêtre la «< cytoagglutinine» ne représente-t-elle qu'une cytolysine adsorbée. Telle serait, croyons-nous, l'opinion de Bordet, qui répugne à multiplier sans nécessité les anticorps (2).

Une conception analogue du rôle de l'adsorption ressort aussi des travaux de Nolf sur la coagulation du sang (3). La destination du caillot de fibrine est, de soi, transitoire la coagulation du fibrinogène n'est que le préliminaire normal de sa protéolyse, de sa « digestion » en albumoses et en peptones; à vrai dire ce second acte se trouve souvent supprimé, par intervention d'influences empêchantes. Mais, alors que cette proteolyse subséquente est une action fermentaire proprement dite, la phase préalable de coagulation n'est, suivant l'expression de Nolf, qu'une « prise de contact entre plusieurs colloïdes, dont un doué d'activité enzy

(1) Nicolle. Une conception générale des anticorps. ANN. INSTIT. PASTEUR, t. 22, 1908.

(2) Sur le rôle de l'adsorption, voir aussi Jacqué L. et Zung E., Recherches sur l'adsorption des toxines, des lysines et de leurs anticorps. ARCH. INTERNAT. DE PHYSIOL., t. 8, 1909.

(3) Nolf, P., ARCH. INTERNAT. DE PHYSIOL. t. 4, 6, 7, 1906-1909.

matique (1). L'adsorption est ici le déterminant immédiat de la coagulation, comme il semble qu'elle soit ailleurs le déterminant immédiat de la précipitation attribuée aux précipitines et le déterminant au moins médiat de l'agglutination dont on fait honneur aux agglutinines. Par ailleurs, coagulation, précipitation, agglutination seraient l'étape obligée vers la proteolyse destructrice, que celle-ci soit une catalyse fermentaire ou une réaction chimique directe.

Tout ceci peut jeter quelque clarté sur le mécanisme du genre d'immunité dont nous avons traité en premier lieu mais l'immunité antitoxique rentre-t-elle bien dans ce cadre? Oui, sauf que la fixation toxine-antitoxine, effet probable d'adsorption, ne se manifeste pas, comme la précipitation ou l'agglutination, par un phénomène de masse, et que cette fixation seule n'explique peut-être pas entièrement la suspension de toxicité; il faudrait savoir dans quelle mesure s'exerce ici, par surcroît, aux dépens du groupe toxophore de la toxine, une action destructrice qui ferait le pendant de la proteolyse. Malgré ces lacunes de nos connaissances, le rapprochement que nous proposons est légitime; et un fait achèvera de souligner cette légitimité c'est que les toxines de même que les cultures microbiennes peuvent être atténuées, c'està-dire perdre en partie ou en totalité leur « groupement toxophore» source de leur nocivité, tout en conservant leur groupement haptophore », condition de leur pouvoir immunisant. Ces toxines atténuées furent appelées des « toxoïdes »; instinctivement on les rapprochera des « zymoïdes » déjà rencontrés : leur existence montre du moins que l'on peut, sans arbitraire, isoler, dans le processus complet d'immunisation antitoxique, une phase de fixation d'anticorps sur anti

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(1) Nolf, P., La coagulation du sang, REV. GEN. Sc. 1909, (20° année), n° 13, p. 600.

gène pour mettre cette fixation en rapport avec la nature colloidale des substances en présence (1).

3o Ferments et antigènes

Nous pouvons maintenant aborder la question que se pose Oppenheimer: Les ferments sont-ils des antigènes ?

Il ne sera pas inutile de nous remémorer d'abord, dans un tableau succinct, les parallélismes apparents que nous venons de passer en revue; nous en ferons ensuite une brève critique.

I. Corps introduit dans le milieu intérieur.

II. Paralysateur spécifique, immobilisant le corps no I, par fixation.
III. Complément nécessaire à une action ultérieure sur le n° I.

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(1) Si la question était plus mùre, nous dirions un mot de l'anaphylaxie, qui fait actuellement tant parler d'elle et a défrayé déjà une très abondante littérature. Les faits se précisent et se classent; malheureusement les explications théoriques vont en des sens si divers qu'elles ne sauraient ici nous apporter aucune lumière, rien que d'ingénieuses vraisemblances. Nous remettrons donc ce sujet à plus tard, espérant que les recherches sur l'anaphylaxie éclaireront par contre-coup la théorie des anticorps.

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