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l'étendue de la chromosphère, d'autres nuages brillants, de même nature mais plus petits, lies sans doute aux granulations de la photosphère, comme les premiers le sont aux facules, complètent l'image en laissant entre eux des traits sombres dont l'ensemble rappelle le réseau photosphérique.

A tous ces nuages, grands et petits, on a donné le nom de flocculi.

Le calcium n'est pas seul à nous en montrer. M. Deslandres a utilisé, de la même façon, d'autres raies du spectre solaire, appartenant au fer et au carbone. Elles donnent aussi des plages brillantes, des flocculi, qui correspondent aux facules, au moins dans les couches basses de la chromosphère.

L'étude des couches supérieures est plus intéressante encore. On s'en est occupé surtout à l'observatoire de Meudon où un grand nombre de spectroheliogrammes ont été imprimés en isolant le trait noir central K3, de la raie K, du calcium, et le milieu de la raie IIa de l'hydrogène la raie C de Fraunhofer — qui, dans le spectre des facules et des granulations, présente la structure complexe de la raie K.

Un phénomène nouveau s'y est révélé : des lignes noires souvent très longues et dont l'importance croit avec la hauteur des couches observées, sillonnent ces images d'aspect général plus simple et moins encombrées de flocculi brillants. M. Deslandres leur a donné le nom de filaments. Déjà Hale et Ellermann les avaient signalés en 1903 et 1998, sous le nom de flocculi noirs, dans des photogrammes où les couches moyennes mêlaient leurs radiations à celles des couches supérieures; mais il ressort des observations de Meudon, que ces filaments sont bien caractéristiques des couches élevées de la chromosphère.

Leur aire totale surpasse celle des taches; ils per

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Spectroheliogrammes. Hydrogène. Couche moyenne. Mouvements tourbillonnaires dans les taches.

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sistent parfois pendant plusieurs rotations du Soleil, comme les taches elles-mêmes, mais ils ne leur correspondent pas comme les flocculi correspondent aux facules les filaments se montrent partout, même aux latitudes élevées où ils se groupent parfois suivant une courbe qui entoure tantôt l'un tantôt l'autre pôle, mais n'est pas un parallèle. Ce serait aux protubérances qu'il faudrait peut-être les rattacher.

Des traînées sombres, moins nettes et d'apparence discontinue, accompagnent souvent les filaments et courent parfois d'un bord du disque à l'autre. Tous ces alignements se croisent en tous sens, mais avec une tendance à suivre des directions privilégiées qui découpent la surface en polygones juxtaposés plus ou moins réguliers. Ces observations ont rappelé à M. Deslandres les belles expériences de laboratoire entreprises par M. Bénard sur les phénomènes qui se passent au sein d'une mince couche de liquide chauffée par sa base et se refroidissant par sa surface libre (1) : des courants de convection s'y établissent, en régime permanent, qui tendent à partager le liquide en petits tourbillons élémentaires dont la juxtaposition donne à la surface libre du liquide l'apparence d'une gaufre d'abeilles. Aux frontières de deux cellules voisines, les mouvements sont verticaux et concordants; ils sont verticaux et de sens inverse au centre du tourbillon. Dans la pensée de M. Deslandres, le réseau géométrique des traînées et des filaments, dans les couches élevées de la chromosphère, et le réseau des flocculi dans les couches moyennes seraient des indices de la segmentation de la masse fluide de la chromosphère en tourbillons cellulaires. Si ce rapprochement se montrait fécond

(1) H. Bénard, Les tourbillons cellulaires dans une nappe liquide, REVUE GÉNÉRALE DES SCIENCES PURES ET APPLIQUÉES, t. XI (1900), pp. 1261 et 1309.

dans l'interprétation des phénomènes solaires, il est vraisemblable qu'il trouverait aussi son application en météorologie et aiderait au progrès de la dynamique de notre atmosphère.

Comparées aux images du calcium, dont les flocculi brillent sur un fond sombre, celles de l'hydrogène, où le contraste est souvent renversé, présentent d'autres différences notables signalées d'abord par M. Hale et que les observations de Meudon mettent bien en lumière. Il en est une surtout qu'il faut rappeler ici pour l'excellent parti qu'a su en tirer le savant astronome américain.

Dans les images de l'hydrogène, très riches de détails, qui correspondent aux couches moyennes, la matière se montre animée de mouvements violents et, au premier aspect, très désordonnés ; mais un examen attentif décèle bientôt dans ce chaos des lignes de courant dont la disposition rappelle le spectre magnétique, à limaille de fer, de l'expérience classique. Autour des taches, ces lignes de courant s'incurvent en spirales. Toutes les épreuves n'imposent pas cette impression avec la même netteté, mais il en est beaucoup où elle est irrésistible: c'est bien à un mourement tourbillonnaire que l'on a affaire.

A la fin de mai 1998, M. Hale put suivre, sur une série d'images prises à intervalles rapprochés, la marche en spirale d'un gros flocculus sombre qui finit par s'engouffrer au centre du tourbillon. Il mesura sa vitesse qu'il trouva égale à 100 kilomètres environ à la seconde. D'autres épreuves témoignèrent, par des faits du même genre, de l'existence de ces tourbillons, tant et si bien que M. Hale en vint à se demander si, la réalité de ces mouvements gyratoires étant admise, on ne pouvait en déduire quelque conséquence susceptible de vérifi

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