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à la croix avec Jésus, et combien on a besoin de sa

grâce.

II. JOUR.

Demande ambitieuse des enfans de Zébédée : calice et croix avant la gloire. Matth. xx. 20, et suiv. Marc. x. 35, et suiv.

La même lecture, et appuyez en particulier sur la demande de la mère des enfans de Zébédée. Saint Marc dit distinctement que ce ne fut pas seulement leur mère, mais les deux frères eux-mêmes, c'est-à-dire, saint Jacques et saint Jean qui firent cette demande. Ce qui nous montre que leur mère agissoit à l'instigation de ses enfans. Peut-être même que dans la suite ils se joignirent eux-mêmes ouvertement à la demande. C'est pourquoi aussi le Sauveur leur adresse sa réponse : Vous ne savez ce que vous demandez; pouvez-vous boire mon calice (1) ?

Il n'y a rien qui fasse sentir combien on a de peine à entendre la parole de la croix. Jésus venoit d'en parler aussi clairement qu'on a vu; et loin de l'entendre, saint Jacques et saint Jean, qui étoient des premiers entre les apôtres, lui viennent parler de sa gloire, et de la distinction où ils y vouloient paroître.

Pesez ces paroles de Jésus : Vous ne savez ce que vous demandez (2). Vous parlez de gloire; et vous ne songez pas ce qu'il faut souffrir pour y parvenir.

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Là il leur explique ces souffrances par deux similitudes, par celle d'un calice amer qu'il faut avaler, et par celle d'un baptême sanglant où il faut être plongé. Avaler toute sorte d'amertume; être dans les souffrances jusqu'à y avoir tout le corps plongé, comme on l'a dans le baptême; la gloire est à ce prix.

Les apôtres ambitieux s'offrirent à tout; mais Jésus, qui voyoit bien qu'ils ne s'offroient à souffrir que par ambition, ne voulut pas les satisfaire. Il accepta leur parole pour la croix; mais pour la gloire, il les renvoya aux décrets éternels de son Père, et à ses secrets conseils. Il auroit bien pu leur dire ce qu'il dit dans la suite à tous les apôtres: Je dispose de mon royaume en votre fayeur, comme mon Père en a disposé en la mienne (1). Mais des gens qui ne vouloient souffrir que par ambition, n'étoient pas dignes encore d'entendre cette promesse et pour les attacher à la croix dont ils n'entendoient pas encore la vertu, Jésus-Christ remet à son Père ce qui regarde la gloire, et ne se réserve en ce lieu qu'à prédire et à distribuer les afflictions.

Tout cela se faisoit par cette profonde économie si souvent pratiquée dans l'Evangile, et dans toute l'Ecriture; où, pour certaines raisons et convenances, des choses diverses sont attribuées au Père et au Fils. Mais il faut toujours se souvenir dans le fond de cette parole, que le Sauveur adresse à son Père: Tout ce qui est à vous est à moi; et tout ce qui est à moi est à vous (2).

Tous les apôtres furent indignés (3) de la demande

(1) Luc. XX11. 29.➡ (2) Joan. XVII. 10. ➡ (3) Matth. xx. 24.

des deux frères. Aveugles, qui ne songeoient pas qu'ils étoient tous dans les sentimens qu'ils reprenoient dans les autres, puisqu'un peu auparavant, et un peu après, Jésus-Christ les surprit pensant en eux-mêmes, et se disputant qui d'entre eux seroit le premier (1). C'est ainsi qu'on ne peut souffrir dans les autres le vice qu'on a en soi-même : éclairé pour reprendre; aveugle à se corriger et

à se connoître.

Remarquez le changement admirable que les instructions du Sauveur, et l'effusion du Saint-Esprit fit dans les apôtres. Ces gens qui ne cessoient de disputer entr'eux de la primauté, la cèdent sans peine à saint Pierre. Ils lui cèdent la parole partout: il préside à tous leurs conciles et à toutes leurs assemblées. Saint Jean, un des deux enfans de Zébédée, qui venoit de demander la première place avec son frère saint Jacques, attend saint Pierre au tombeau du Sauveur afin qu'il y entre le premier; et l'empressement de voir les marques de la résurrection de son maître, ne l'empêcha pas de rendre l'honneur qu'il devoit au prince des apôtres.

Appuyez encore sur ces paroles de saint Matthieu, xx. 25; Marc. x. 42, où il rabbat toute ambition par son exemple. Ne sois point ambitieux, ô chrétien, et ne désire point le commandement, ni aucun avantage parmi les hommes; puisque tu es le disciple de celui qui étant le Seigneur de tous, s'en est rendu le serviteur, et a mis sa gloire à racheter ses élus par la perte de sa vie. Racheté par

(1) Luc. ix. 46, 47. xxii, 24, 25.

l'humilité et la croix de ton Sauveur, ne songe point à t'élever ni à enfler toi-même ton cœur.

Considérons combien nos passions, et surtout l'ambition nous aveuglent; et crions, à l'exemple de ces deux aveugles, et de Bartimée, fils de Timée: 0 Seigneur, rendez-nous la vue (1); faitesnous connoître nos défauts.

Que nul reproche des hommes ne nous empêche de crier à Jésus pour en implorer le secours de sa grâce. Quittons nos habits, courons à lui, ouvrons les yeux, glorifions Dieu, cessons de nous méconnoître et de nous glorifier nous-mêmes.

III. JOUR.

Victoire et puissance de Jésus-Christ contre la mort, dans la résurrection de Lazare. Joan. xi. 1-46.

Jésus approche de Jérusalem; il est déjà à Béthanie, bourgade qui en étoit à peine à six-vingts pas, à la racine de la montagne des Oliviers, Sa mort approche en même temps; et ce qu'il va faire à cette approche, et pour nous y préparer, est admirable.

La première chose c'est la résurrection de Lazare. Il alloit mourir, et il sembloit que l'empire de la mort alloit s'affermir plus que jamais, après qu'il y auroit été assujetti lui-même. Mais il fait ce grand miracle de la résurrection de Lazare, afin de nous faire voir qu'il est le maître de la mort.

(1) Matth. xx. 30. Marc. x. 46, 51. Luc. XVIII. 42

Elle paroît ici dans tout ce qu'elle a de plus affreux. Lazare est mort, enseveli, enterré, déjà pourri et puant. On craint de lever la pierre de son tombeau, de peur d'infecter le lieu et la personne de Jésus par cette insupportable 'odeur. Voilà un spectacle horrible: Jésus en frémit, Jésus en pleure. Dans la mort de Lazare, son ami, il déplore le commun supplice de tous les hommes; il regarde la nature humaine comme créée dans l'immortalité, et comme condamnée à mort pour son péché. Il est l'ami de tout le genre humain; il vient le rétablir; il commence par en pleurer le désastre, par cn frémir, par se troubler lui-même à la vue de son supplice. Ce qui lui paroît si horrible dans la mort, c'est principalement qu'elle est causée par le péché ; et c'est plutôt le péché que la mort qui lui cause ce frémissement, ce trouble, ces pleurs. Il est saisi d'un nouveau frémissement à mesure qu'il approche du tombeau. En voyant cette affreus e caverne, où le mort étoit gisant, on diroit qu'il n'y a point de remède à un si grand mal. Celui, dit-on, qui a éclairé l'aveugle-né, ne pouvoit-il pas em vécher que son ami ne mourút (1). On ne dit pas, Ne le pourroit-il pas ressusciter? C'est à quoi on e songeoit seulement pas. On croit que son pouvoir n'alloit pas plus loin, que de l'empêcher de mourir ; mais le tirer de la mort, quoiqu'il en eût déjà donné des exemples, on ne vouloit ni s'en souvenir, ni le croire. On croit qu'il n'a que des larmes et cette frémissante horreur à donner à un tel mal. Voilà tout le genre humain dans la mort; il n'y a qu'à pleurer

(1) Joan. x1. 37.

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