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n'y a que Dieu qui le puisse faire par un effort, pour ainsi parler, de sa toute puissance : Il est impossible, dis-je, que ceux qui ont une fois été illuminés par la grace du baptême; qui ont goûté le don céleste, et ont été faits participans du SaintEsprit, et qui ensuite sont déchus, soient renouvelés. Si saint Paul parle ainsi de ceux qui ont violé la sainteté du baptême que doivent craindre ceux qui ont ajouté à cette profanation, celle de la pénitence, si souvent réitérée, et si souvent méprisée ? La terre qui boit souvent la pluie qui tombe sur elle, et qui ne produit que des épines et des chardons, est à la veille d'étre maudite, et enfin on y met le feu (1).

Il n'y a rien à expliquer ici : les paroles sont assez claires, et il n'y a qu'à les méditer les unes après les autres avec attention. Après que ces paroles vous auront rempli de frayeur, relevez votre espérance par les suivantes; et croyez que toute l'Eglise vous dit avec saint Paul Nous espérons de vous de meilleures choses (2).

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Après avoir ouï saint Paul, écoutons encore saint Pierre (3) Il vaudroit mieux n'avoir pas connu le chemin de la justice, que de retourner en arrière : comme un chien qui ravale ce qu'il a vomi; et comme un pourceau qui se vautre de nouveau dans la boue. Cela fait horreur seulement à entendre ; et ces expressions soulèvent le cœur mais la chose est bien plus horrible, et ce qu'on voit faire à ces animaux est au-dessous de ce qui arrive au pénitent qui retombe.

(1) Heb. v1. 7, 8. — (3) Ibid. 9.

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(3) II. Pet. 11, 21, 22.

XX. JOUR.

Vaine gloire dans les bonnes œuvres. Matth. vi. 1, 4.

APRÈS avoir porté la justice chrétienne au degré de perfection qu'on vient de voir, et jusqu'à nous donner pour modèle la perfection de Dieu même ; Jésus-Christ voit que l'homme enclin à la vanité, voudroit tirer de la gloire des pratiques extérieures d'une justice si parfaite; et c'est ce qui donne lieu à ce précepte (1) : Prenez garde à ne pas faire votre justice devant les hommes, pour en étre regardé. Il ne défend pas de pratiquer la justice chrétienne en toute rencontre pour édifier le prochain; au contraire, il a dit : Que votre lumière luise devant. les hommes, afin que votre Père céleste soit glorifié dans vos bonnes œuvres mais Prenez garde de ne les pas faire pour être regardés des hommes : autrement vous perdez votre récompense (2). Demandez-la aux hommes pour qui vous agissez : mais n'attendez de Dieu que la punition qu'il a réservée aux hypocrites.

Toutes les fois qu'on vous loue, craignez cette parole du Sauveur : En vérité, je vous le dis, vous avez reçu votre récompense (3). Parole si importante, que Jésus-Christ la répète à chaque action qu'il marque en particulier dans ce chapitre.

Souvenez-vous de ce qu'il a dit du mauvais riche : Il a reçu ses biens en cette vie. Et ailleurs dans la

(1) Matth. vi. 1, et seqq. — (1) Matth. v. 16. — (3) Matth. v1. 2,

5.

parabole du festin : On vous a rendu ce qu'on a reçu de vous (1).

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Heureux donc ceux dont la vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ, comme dit saint Paul (2); que le monde ne connoît pas; qui vivent dans le secret de Dieu; qui se contentent de ses yeux car quelle erreur et quelle folie de ne se pas contenter d'un tel spectateur? Ils sont comme inconnus, dit le même saint Paul (3) car ils ne sont point dans les vains discours des hommes: Mais ils sont connus : Dieu les regarde d'autant plus, que personne ne songe à eux, et qu'ils sont comme n'étant pas sur la terre. Heureux heureux! Si je plaisois encore aux hommes, dit saint Paul (4), je ne serois pas serviteur de Jésus-Christ.

Il faut bien prendre garde ici à une certaine nonchalance, qui fait négliger les actions du dehors qui édifient le prochain. On dit : Que m'importe de ce qu'il pense? Comme qui diroit : Que m'importe de le scandaliser? A Dieu ne plaise. Dans les actions du dehors édifiez le prochain, et que tout soit réglé en vous jusqu'à un clin d'œil; mais que tout cela se fasse naturellement et simplement; et que la gloire en retourne à Dieu.

Gardez-vous bien aussi de vous contenter de vous régler à l'extérieur : il faut à Dieu son spectacle; c'est-à-dire, dans le secret, un cœur qui le cherche. Que votre gauche ne sache pas ce que fait la droite (5). Cachez votre aumône à vos plus intimes amis Cachez-la dans le sein du pauvre, dit le

(1) Luc. XVI. 25. XIV. 12. - (2) Col. 111. 3. (4) Gal. 1. 20. (5) Matth. vi. 3, 4.

(3) II. Cor. VI. 8. —

Sage (1); que le pauvre même, s'il se peut, ne vous connoisse point. Il faudroit, s'il se pouvoit, vous pouvoir cacher à vous-même le bien que vous faites: cachez-en du moins le mérite à vos yeux croyez toujours que vous faites peu, que vous ne faites rien, que vous êtes un serviteur inutile: craignez toujours, dans vos bonnes œuvres, que votre intention ne soit pas assez pure, assez dégagée des vues du monde laissez connoître à Dieu seul le mérite de vos actions faites bien sans retour sur vous-même : occupez-vous tellement de la bonne œuvre en ellemême, que vous ne songiez jamais à ce qui vous en reviendra laissez tout au jugement de Dieu, ainsi il vous verra seul : vous vous cacherez à vousmême.

Ne sonnez pas de la trompette devant vous (2), comme ceux qui parlent sans cesse de ce qu'ils font et de ce qu'ils disent. Ils sont eux-mêmes leur trompette, tant ils craignent de n'être pas vus.

XXI. JOUR.

Prière, et présence de Dieu dans le secret.
Matth. vi. 5, 6, 7, 8.

ENTREZ dans votre cabinet, dans le plus intime de la maison; mais entrez dans le plus intime de votre cœur. Soyez dans un parfait recueillement : Fermez la porte sur vous; fermez tous vos sens : ne donnez accès à aucune pensée étrangère : Priez en (1) Eccli. XXIX. 15. - (2) Matth. vi. 2.

secret épanchez votre cœur devant Dieu seul : qu'il soit le dépositaire de vos secrètes peines.

Ne parlez pas beaucoup. Il n'est pas ici question d'apprendre à Dieu par un long discours vos besoins. secrets: Il sait tout avant que vous parliez. Dites intérieurement ce qui peut vous profiter à vousmême, vous exciter, vous recueillir en Dieu. Les prières des païens qui ne connoissoient pas Dieu, ne sont qu'une surabondance de paroles inconsidérées. Parlez peu de la bouche et beaucoup du cœur. Ne multipliez pas vos pensées : car c'est ainsi qu'on s'étourdit, et qu'on se dissipe soi-même. Arrêtez vos regards sur quelque importante vérité qui aura saisi votre esprit et votre cœur. Considérez, pesez, goûtez, ruminez, jouissez. La vérité est le pain de l'ame. Il ne faut pas engloutir d'abord, pour ainsi parler, chaque morceau : il ne faut pas sans cesse passer d'une pensée à une autre, d'une vérité à une autre tenez-en une serrez-la jusqu'à vous l'incorporer: attachez-y votre cœur plutôt que votre esprit: tirez-en, pour ainsi parler, tout le suc à force de la presser par votre attention.

Dieu vous voit dans le secret. Songez qu'il vous voit jusque dans le fond, infiniment plus que vousmême. Faites un acte de foi simple et vif sur sa présence. Ame chrétienne, mettez-vous sous ses yeux toute entière. Il est intime, il est présent: car il donne l'être et le mouvement à tout. Ne vous arrêtez pas néanmoins à cette présence, dont toutes les créatures animées et inanimées sont également capables. Croyez par une foi vive qu'il vous est présent, comme vous donnant au dedans toutes les

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