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belle, cette ravissante doctrine? Mais ce n'est pas tout de l'admirer. Jésus enseigne comme ayant puissance: il faut que tout cède, et que tout orgueil humain baisse la tête.

Dieu vous préserve d'un docteur timide, qui n'ose vous dire vos vérités, ou qui vous flatte dans vos défauts, à la manière des scribes et des pharisiens, qui ne songeoient qu'à s'attacher le peuple, et non à le corriger. Demandez à Dieu un docteur qui vous parle avec efficace et avec puissance, sans vous épargner dans vos vices. C'est à celui-là que votre conversion est réservée. Amen, amen.

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PRÉPARATION

A LA DERNIÈRE SEMAINE DU SAUVEUR.

!

Les sermons de notre-Seigneur dans sa dernière semaine sont des plus dignes d'être médités, par la circonstance de sa mort prochaine. Pour les lire avec ordre et avec fruit, il est bon de les partager par journées, comme on a fait le sermon sur la montagne.

Avant que d'en venir à cette semaine, si pleine d'instructions et de mystères, pour en prendre l'esprit il faut remonter un peu plus haut. Et c'est à quoi nous donnerons huit jours.

PREMIER JOUR.

Le mystère de la croix prédit par Jésus-Christ, et non compris par les apótres: combien on craint de suivre Jésus à la croix. Matth. xx. 17, jusqu'au 29. Marc. x. 32, jusqu'au 46. Luc. XVIII. 31, jusqu'au 35.

L'HEURE de Jésus approchant, il va volontairement à Jérusalem, où il savoit qu'il devoit mourir ; et il le déclare à ses apôtres.

Saint Paul disoit aux disciples (1): Et maintenant étant lié par le Saint-Esprit, doucement contraint par son impulsion particulière, je m'en vais à Jérusalem, ne sachant ce qui m'y doit arriver. Mais Jésus va à Jérusalem, sachant très-bien ce qu'il y doit souffrir, et le dénonçant aux apôtres : Voilà, dit-il (2), que nous allons à Jérusalem ; et le Fils de l'homme sera livré entre les mains des méchans. Je ne sais, disoit saint Paul (3), ce qui me doit arriver à Jérusalem, si ce n'est que dans toutes les villes où je passe, le Saint-Esprit me fait témoigner par les prophètes qui y sont, que des chaînes et des afflictions m'y sont préparées. Mais au lieu qu'on ne montroit les choses qu'en confusion à saint Paul, Jésus explique tout distinctement à ses apôtres, comme la seule lecture le fera connoître.

A ces mots, saint Luc observe (4), que les disciples ne comprirent rien de ce que Jésus leur disoit, quoique Jésus leur parlât sans aucune ambiguité; que cette parole leur étoit cachée, et qu'ils n'entendoient point ce qu'on leur disoit. Cet évangéliste fait voir, par le soin qu'il prend de nous faire observer cette ignorance des apôtres, combien le mystère de la croix a peine à entrer dans les esprits.

Jésus s'étant expliqué ailleurs de ce mystère en termes moins clairs, le même saint Luc fait cette remarque (5): Les apôtres n'entendoient point cette parole, et elle étoit comme voilée devant eux, en sorte qu'ils n'en sentoient point la force, et ils craignoient

(1) Act. xx. 22. — (2) Matth. xx. 18. — (3) Ast. xx. 23. — (4) Luc. XVIII. 34. - (5) Luc. 1x. 45.

1

de l'interroger sur cette parole. Ils n'entendoient pas, parce qu'ils ne vouloient pas entendre. Ils virent bien qu'il faudroit suivre leur maître, et ils ne vouloient pas savoir les souffrances où il alloit, dans la crainte d'avoir un sort semblable. C'est pourquoi Jésus leur disoit: Mettez bien ceci dans vos cœurs : que le Fils de l'homme sera livré entre les mains des hommes (1): ce qu'il avoit soin de leur inculquer dans le temps que tout le monde étoit en admiration des prodiges qu'il faisoit : c'est que, flattés par sa gloire, ils avoient le cœur bouché à ce qu'il leur enseignoit sur l'opprobre qu'il avoit à souffrir, sans vouloir en entendre parler. Mais c'étoit là néanmoins ce que Jésus vouloit qu'ils sussent. Car il avoit mis notre salut dans ses souffrances, et dans l'obligation de le suivre, et de porter sa croix après lui. Mettez bien cela dans vos cœurs, leur disoit-il.

Songez ici comme l'homme se trompe lui-même, comme il fait le sourd quand on lui veut dire ce qui choque ses passions et ses sens; comme, quelque clair qu'on lui parle, il détourne l'oreille; il ne fait pas semblant d'entendre, et craint d'approfondir la matière. Quitte ce commerce, renonce à ce plaisir, renonce à ta propre volonté : il n'entend pas; il ne veut pas entendre, ni savoir, ni interroger celui qui lui parle. C'est pour la même raison que saint Marc raconte la même chose en ces termes (2): Comme ils montoient à Jérusalem, Jésus marchoit devant eux, et ils en étoient étonnés, et ils craignoient en le suivant; et appelant les douze, (1) Luc. 1x. 44. — (2) Marc. x. 32, 33.

os à Jérusalem, pour y souffrir

...ur marque.

de leur étonnement étoit qu'ils savoient parisiens et les docteurs de la loi le chera pour le faire mourir; et ils ne pouvoient prendre qu'il allât se mettre en leurs mains; et s le suivoient en tremblant. On craint de suivre Jésus à la croix.

Mais pour nous encourager il va devant; et saint Luc remarque, qu'il affermit son visage pour aller à Jérusalem (1), voyant son heure venue. La nature craignoit, comme il parut dans son agonie au jardin. Car il a voulu porter nos foiblesses jusqu'à ce point, afin de nous apprendre à les vaincre. Suivons-le donc, et à son exemple affermissons notre visage, lorsqu'il faut aller à la pénitence, à la mortification, et à la croix.

Ce fut en cette occasion que ses disciples lui dirent: Maître, il n'y a que peu de temps que les Juifs vous cherchoient pour vous lapider, et vous allez vous mettre encore entre leurs mains (2). Ils vouloient le détourner de ce voyage; et il n'y eut que Thomas, qui entendit le mystère, lorsqu'il dit courageusement: Allons, allons aussi, et mourons avec lui (3). Belle parole, si elle eût été suivie de l'effet! Mais Thomas s'enfuit comme les autres; et il fut le dernier à croire sa résurrection. Voilà l'homme; celui qui parle le plus hardiment, le plus souvent est le plus foible lorsque Dieu l'abandonne à lui-même. Entends, chrétien, combien il est difficile d'aller (1) Luc. Ix. 51. — (2) Joan. x1. 8. (3) Ibid. 16.

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