Sayfadaki görseller
PDF
ePub

0000000000000000000000 64 00 00 00 000000 00 00 GOOD 0000 00000000000000000000

LETTRE XXXIII'.

A CHARLES, CARDINAL DE BOURBON.

Notre cher fils, salut et bénédiction apostolique. Nous avons toujours rempli attentivement les devoirs de la charge pastorale que Dieu tout-puissant nous a imposée, quoique indigne; chaque fois qu'on nous rapportoit que la paix alloit être conclue entre notre très cher fils en Jésus-Christ, le roi très chrétien des François, et les hérétiques, ennemis de Dieu et rebelles à Sa Majesté, nous avons franchement énoncé notre opinion à ce sujet, en écrivant soit à Sa Majesté elle-même, soit à Votre Prudence: nous ne pouvons nous empêcher, maintenant que cette paix est sur le point d'être signée, d'en agir de même.

Som

Édition Goubau, livre 4, lettre 6, p. 279. maire Saint Pie V blâme le projet de conclure une paix pernicieuse avec les hérétiques; il exhorte le cardinal de Bourbon à l'empêcher autant qu'il est en lui, et à soutenir fortement la religion catholique, comme son devoir le lui ordonne.

S'il est quelqu'un qui croie qu'une paix véritable et solide soit possible entre le roi très chrétien et les infâmes hérétiques, ennemis communs de tous les catholiques, il faut dire que, ne se ressouvenant plus des choses qui se sont passées dans le royaume, il se trompe imprudemment lui-même, ou bien que, s'en ressouvenant, il trompe, d'une manière perfide, Sa Majesté très chrétienne. De même que les fils de la lumière ne peuvent avoir rien de commun avec Satan, de même il ne peut exister aucune convention de paix, si ce n'est pleine de feinte et d'artifice, entre les catholiques et les hérétiques'. Quiconque a du bon sens ne sauroit en douter, pourvu seulement qu'il se rappelle les abominables conspirations si souvent ourdies par les scélérats hérétiques, contre la vie du roi très chrétien et la tranquillité du royaume. Ils veulent, non pas obtenir la paix, mais perdre le roi, sous le spécieux et faux prétexte de la concorde, mais lui ôter et le trône et la vie. Sa Majesté pourra reconnoître la vérité de ce que nous disons, en ob

' Ut enim nulla potest esse Satanæ cum filiis lucis communio; ita nec inter catholicos quidem et hæreticos ulla pacis compositio, nisi ficta, fallaciarumque plenissima, po

test.

servant que, chaque fois qu'ils pourront obtenir des secours étrangers, ils seront les premiers à rompre les conditions de l'alliance. Et, s'ils manquoient de hardiesse, ce que nous ne pensons pas, pour pousser les choses jusqu'à ce point, Dieu, par un jugement équitable de sa providence, la leur inspireroit, lorsqu'il verroit que le coup le plus sensible venant d'être porté, par cette paix, à la religion catholique, son divin honneur a été foulé aux pieds par ceux mêmes qui lui devoient le plus de vénération. Que renferme-t-elle autre chose, une pareille paix, que la destruction de la religion en France, un outrage fait à la dignité et à la réputation du roi très chrétien, et le danger le plus manifeste pour sa sûreté personnelle?

Cela étant, nous exhortons Votre Prudence, et nous l'en prions avec toute l'ardeur que nous pouvons y mettre, à vouloir troubler et renverser les projets et l'acte d'une paix si ignominieuse et si pernicieuse; à s'opposer fortement à ceux qui essaieroient de persuader le contraire au roi très chrétien vous devez cette preuve de zèle, d'abord à Dieu tout-puissant, dont il s'agit de voir la très sainte religion rétablie, ou pour jamais perdue en France; ensuite au roi très chrétien, dont la Majesté se repose principalement sur vos conseils et sur votre fidélité pour le gouverne

ment de ses états; enfin au caractère dont vous êtes revêtu. Nous vous y exciterions par de plus longs discours encore, si nous ne croyions pas que nous en avons assez dit; si nous n'espérions fermement que vous ne négligerez aucun des devoirs de votre place, dans des choses qui touchent de si près à la dignité et à la conservation de la foi catholique et du roi très chrétien.

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur, le 14 août 1570, l'an cinquième de notre pontificat.

000000006000000000-2000

C0000000 GOGE COOO000000000000000000

LETTRE XXXIV'.

A CHARLES, CARDINAL DE BOURBON.

Notre cher fils, salut et bénédiction apostolique. Il ne nous est pas aussi facile de trouver des expressions propres à peindre à Votre Prudence la douleur dont nous a accablé la nouvelle de la paix qui venoit d'être conclue entre le roi trèschrétien et les hérétiques, qu'il ne l'est à vousmême, qui avez pour cela toute la perspicacité nécessaire, de le sentir. Nous ne pouvons dire, sans répandre des larmes, combien cette paix est déplorable à nos yeux et aux yeux de tous les honnêtes gens, combien elle est dangereuse, combien Sa Majesté très chrétienne aura à se repentir d'avoir consenti à une convention par laquelle des hérétiques vaincus ont imposé au roi, leur

• Edition Goubau, livre 4, lettre 7, p. 282.

:

Som

maire Saint Pie F réprouve la paix faite entre le roi et les hérétiques rebelles, comme contraire à la religion catholique et pernicieuse; il exhorte le cardinal à faire courageusement son devoir pour la défense de la religion.

« ÖncekiDevam »