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s'affermit encore par le fait qu'il fut immédiatement pourvu d'une prébende parmi les chanoines de seconde fondation du Chapitre de Saint-Pierre.

Au bout de quelques mois, et à la suite du décès du professeur DE VILLERS, Vopiscus fut promu professeur primaire, et en même temps il fut investi de la dignité de Recteur de l'Université. Cet honneur lui échut encore trois fois dans la suite. En 1650, Vopiscus abandonna son collège et sa prébende, qui exigeaient le célibat, pour convoler en justes noces avec Anne-Marie van Dive, de haute origine, puisqu'elle comptait parmi ses ascendants les Wtten Limmingen et les Van den Heetvelde, dont les nouveaux époux partageront plus tard le tombeau, dans l'église des Augustins. Le professeur Plempius mourut le 12 décembre 1671. Sa mort fut un deuil pour la ville et l'Université.

L'époque où le personnage évolue est confuse et troublée. La doctrine Galénienne est violemment battue en brèche par Vésale et sa brillante pléiade; au système de Paracelse s'oppose la théorie des Arché de JeanBaptiste Van Helmont, réédition moderne de la pensée des anciens pneumatistes. Enfin la grande découverte de Harvey (circulation du sang, 1629), irrite les uns et déconcerte les autres. Il y a de l'étoffe à tailler.

Le professeur de Louvain entrera dans la lice avec toute la fougue d'un lutteur de sa trempe. Mais si ses écrits sont violents dans la polémique, Vopiscus n'en est pas moins un jouteur loyal qui, à l'occasion, reconnaîtra ses torts de bonne grâce ; et si l'on se rappelle qu'il se mesure avec des adversaires comme Descartes et Harvey, le profil du maître s'en trouve buriné d'un singulier relief. Nous ne voulons pas analyser ici ses travaux, notre désir se bornera à exposer l'arsenal scientifique dont Plemp dispose et, pour cela, pénétrons dans sa bibliothèque... Elle se compose de sept cent soixante-huit livres de médecine; deux cent trente-huit ouvrages de politique,

d'histoire et de littérature; huit ouvrages en langue espagnole ou italienne; vingt-trois ouvrages de littérature grecque et latine; trente-neuf ouvrages de littérature orientale, inscrits au catalogue, plus une quantité d'autres non mentionnés Et varii Arabici, Chaldaici et Thalmudici qui hic non exprimuntur. En tout mille septantequatre titres inscrits... La plupart des ouvrages de cette vaste librairie médicale sont des Praxis Medica, des Chirurgia, des traités de Gynécologie, d'Anatomie, de Physiologie, d'Embryologie (de generatione hominum, de formatione foetus, etc.). Mais à côté de ces livres, englobant tout un domaine de notre art, il en est une foule l'autres à horizon plus circonscrit. La lèpre est représentée par trois auteurs. La peste et les pestilences figurent au tableau avec. vingt dissertateurs. Nous comptons quarante ouvrages traitant de la matière médicale. La balnéothérapie, la crénothérapie, l'hydrothérapie et la médecine physique sont traitées par les sept maîtres suivants: Borel, a Clivolo, ab Heers, Mercurialis, Herilacus Pamphilius, Redeker, Van Helmont. Neuf auteurs s'occupent d'astrologie et de magie. Pour les sciences naturelles, nous dénombrons dix botanistes; treize zoologistes; suivent quatorze auteurs traitant de la chimie médicale; trois auteurs s'adonnent à la physique. Au chapitre des venins, nous lisons six noms. Deux auteurs s'occupent d'histoire de la médecine notre Castellanus (Duchâtel) et le Hollandais Lindenius. L'enseignement de la médecine est représenté par le seul Schenckius et la médecine légale, par Zacchias. Trois noms pour la tératologie. Un seul tient la rubrique des embaumements et sépultures. L'art vétérinaire est défendu par Vegetius Flavius. Il y a, en plus, deux volumes exposant les doctrines de l'Ecole de Salerne. L'hygiène morale et la prophylaxie sont représentées par quatre auteurs Grégoire Horstius, Léonard Lessius, Molanus et Gaspar a Rejes; il se comprend que ces livres figurent IV. SÉRIE. T. XII.

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dans la collection de celui qui devait écrire pour Pierre Xylander, membre du Conseil privé de Bruxelles, De togatorum valetudine tuenda commentatio. Mais émerveillons-nous tout de même de rencontrer dans cette riche nomenclature quatre auteurs qui nous parlent de questions d'intérêt professionnel et de déontologie, ou qui nous exposent leurs vues sur les rapports du médecin avec le client. Quand nous eûmes l'honneur de présenter cet extraordinaire arsenal intellectuel à l'Académie Royale de Belgique, nous avons conclu que tout cela ne représentait peut-être pas les trésors de Tout-AnkAmmon. Mais quand même le catalogue de la bibliothèque de Plemp, récemment découvert à Paris, nous permet, à deux cent cinquante ans de distance, de sonder l'àme d'un personnage d'importance, à qui rien n'était étranger de ce qui existait à son époque.

Pendant cette période viennent s'asseoir sur les bancs de l'Université des étudiants comme RIETMAEKERS, de Tirlemont, qui écrivit un ouvrage de valeur que le catalogue, dont je viens de parler, désigne : Arnoldus de Nephretico dolore, alors que son titre véritable est : Tractatus de Nephretico dolore. Opera Huberti-Arnoldi Rietmaekers, medici thenensis (Louvain, 1622).

MICHEL BAUDEWYNS, le médecin philosophe, établi à Anvers, où il épouse la fille du peintre Abraham Van Diepenbeeck. C'est à lui que le magistrat confiera le soin d'établir la pharmacopée communale de 1662.

Voici GUILLAUME PHILIPPI, de Hal, un médecin qui enseigna la philosophie durant trente-deux ans, à la pédagogie du Lys. Enfin le plus illustre de tous, JEAN PALFYN, qui s'appliqua plus spécialement, chez nous à l'anatomie et à la chirurgie, et dont nous rappellerons bientôt solennellement le souvenir, au moment du deux centième anniversaire de sa mort.

C'est Philippe Verheyen, de Verrebroeck, qui ferme

dignement la porte du siècle écoulé et qui ouvre glorieusement le xvie, en publiant un traité d'anatomie qui marque un nouveau jalon dans cette science. Ses dissections attirèrent à Louvain une foule d'étrangers, et ses trouvailles furent importantes. Tous ces succès lui valurent l'ère de Morgagni, dont la renommée était suffisamment établie pour lui épargner de pitoyables accès de mauvaise humeur vis-à-vis de notre compatriote. Avec un sens profond de la réalité, un biographe a dit en parlant de Verheyen « N'oublions pas que nous nous trouvons à l'époque où la circulation du sang et de la lymphe datait, pour ainsi dire, de la veille, alors que les anciennes doctrines sur les quatre humeurs cardinales étaient encore en honneur, que l'iatro-mécanisme de Descartes et l'iatro-chimisme de Sylvius régnaient despotiquement dans les écoles... C'était à ce point que Verheyen se crut obligé de placer en tête de sa physiologie, des considérations sur les éléments, les humeurs, les esprits, les tempéraments et les facultés, mais il avoue que c'est à regret, et qu'il fut tenté de traiter des seules fonctions : « Fateor equidem mihi ante hanc fuisse mentem in hoc libro agere de solis functionibus ».

D'ailleurs, de nos jours encore, le profane inconsciemment imbu de l'antiquité, ne parle-t-il pas d'abcès froids, d'humeurs froides, etc.?

Je ne résiste pas à la tentation de citer ces réflexions étonnantes du maître, mais qui nous révèlent à quel point était grand, à son époque, le nombre de médecins qui ignoraient la structure des organes du corps humain et leurs fonctions :

« Le médecin qui ignore la constitution naturelle et les opérations du corps n'acquiert que par une longue habitude et souvent au détriment des malades, la connaissance des diverses maladies et de leur traitement; au contraire, celui qui est initié à la structure du corps humain, aux fonctions et à l'usage des organes, celui-là comprend et prévoit par cela même la majeure partie des maladies dont ces organes sont le plus souvent affectés. Le médecin qui connaît

la structure du cerveau, ses fonctions, qui sait qu'il est l'organe du sommeil, saura aussi qu'il est sujet à des maladies soporeuses plus ou moins intenses, aux insomnies, au délire et à une foule d'autres désordres; il en est de même de beaucoup d'affections d'autres organes. Pareillement dans la pratique, où l'on doit surtout avoir égard aux cas individuels, on découvre particulièrement la maladie et sa cause par le siège de la partie lésée, par l'altération des fonctions de cette partie, ensuite par les produits excrétés et par la nature de la douleur ».

Mais le primus inter pares de la Faculté de Médecine de Louvain, au XVIIIe siècle, est HENRI-JOSEPH REGA, personnage de haut savoir et d'opulente fortune, qui combla de ses inépuisables largesses l'institution qu'il a tant honorée. Agé de vingt-deux ans, il fut désigné pour reprendre les cours du professeur DE LUCQ, qui venait de mourir; il devint successivement professeur de chimie et d'anatomie, enfin, à la mort de PEETERS, il fut nommé professeur primaire. L'œuvre qui attira sur lui l'attention du monde savant est son traité De la sympathie, qui contient en germe tout le système de Broussais, dont s'occupera la première moitié du XIXe siècle. Le lecteur n'aura pas de peine à y reconnaître les idées des anciens empiriques: il établit par un grand nombre de faits que la maladie ou les désordres fonctionnels ne commencent pas toujours et ne se font pas constamment sentir dans le lieu où la lésion s'est produite; mais qu'il faut souvent en chercher la cause dans un endroit plus ou moins éloigné. Il en conclut que les remèdes ne doivent donc pas toujours être appliqués là où la douleur et les symptômes maladifs se déclarent, mais qu'il faut remonter à leur source, porter son attention sur les organes qui sont en sympathie avec ceux qui souffrent, afin de voir si les désordres auxquels on veut remédier n'ont pas leur point de départ dans un organe plus ou moins éloigné. Rapprochons de cette pensée l'anecdote qui fit la fortune de Galien. Le sophiste Pausanias fut atteint d'une paralysie de la sensibilité

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