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que ce récit fait une suite immédiate à la mort de Béatrice et à la désolation générale qui en résultait. Et d'ailleurs le nombre des pèlerins que l'on voyait tous les ans passer allant à Rome suffisait, et au delà, pour donner prétexte à l'épisode.

Cet argument me paraît décisif. Il y a plus. On a été frappé de voir combien cet épisode des pèlerins se rattachait directement à la mort de Béatrice, et surtout par les premiers mots du Chapitre : «< Après cette tribulation ». Ces mots, à vrai dire, ne s'appliquent guère aux circonstances qui viennent d'être narrées, mais très bien à la mort de Béatrice et à la douleur publique qui s'en est suivie. Aussi Ronchetti (Giornale Dantesco, II, 221) a-t-il proposé de croire que les derniers Chapitres de la Vita Nova ne sont pas rangés dans leur ordre primitif; tous les manuscrits concordent à vrai dire, mais il n'est pas impossible qu'ils reproduisent tous en cela une première copie erronée. Il suffirait, pour avoir un ordre plus logique, de dépla cer le Chapitre XL et de l'intercaler entre les Chapitres XXXIII et XXXIV. Je recommande cette intéressante hypothèse à l'attention du lecteur, sans me dissimuler les sérieuses objections.

Je proposerais volontiers de croire que l'idée première de l'épisode des pèlerins peut se rattacher à ce récit du 4o Evangile, que l'on appelle usuellement les Pèlerins d'Emmaüs. Que l'on rapproche par exemple ces mots de la V. N. : « Questi perigrini mi paiono... non ne sanno neente... de la dolorosa cittade » et ces paroles de l'évangéliste: « Tu solus peregrinus in Jerusalem... non cognovisti quæ facta sunt in eâ. » (Luc, XXIV, 18.)

Page 175, ligne 13.

XLI

[Il la voit telle, que, quand il me le redit,

je ne l'entends pas, tant il parle subtil

au cœur dolent qui le fait parler.

Je sais moi qu'il parle de cette Gentille, puisque souvent rappelle Béatrice :

aussi je l'entends bien, mes dames chères.]

Béatrice est ici au Paradis, exactement comme nous la verrons dans la Divine Comédie, « outre la sphère la plus large >> des cieux mobiles, outre la sphère que Dante appelle << Primo mobile », c'est-à-dire dans l'Empyrée. La Divine Comédie décrira sa splendeur par des traits assez semblables à ceux du sonnet que nous lisons ici (notamment Par. XXXI, 71). Pour l'instant le poëte ne se conçoit pas transporté personnellement au Paradis. Mais son esprit s'y élève, son esprit «< pèlerin », c'est-à-dire, comme il nous l'explique, «< sorti de sa patrie », du monde humain. Son esprit peut s'y élever parce qu'Amour lui a donné une nouvelle Intelligence (ben dell' intelletto). Mais encore ne s'y élève-t-il, dit Dante, que sous la forme d'un de ses effets, et cet effet est un soupir. J'ai déjà observé que les soupirs, dans la Vita Nova, représentent allégoriquement les vers, les expressions poëtiques de l'Amour. La pensée du poëte et l'expression de cette pensée sont individualisées en dehors de lui; le soupir est sorti du cœur pour monter au plus haut du ciel, puis, au retour, il parle au cœur et lui raconte ce qu'il a vu. L'allégorie est complète et fort remarquable. C'est bien, comme nous l'avons vu ailleurs, la personnification du poëme en dehors du poëte.

Il y a dans le sonnet une contradiction évidente et que n'avaient pas manqué de relever les contemporains de Dante et surtout son insupportable railleur Cecco Angiolieri. Dante dit d'abord que le langage du soupir revenu du Paradis est si subtil qu'il ne le peut entendre; et puis, s'adressant aux dames chères, dont le secours lui est toujours si précieux, il ajoute qu'il l'entend fort bien, parce qu'il lui parle de sa Béatitude.

Mais la contradiction est voulue, et c'est ce dont s'assureront vite les bons lecteurs de Dante. Ils verront, à la fin de la Divine Comédie, qu'en présence de la lumière absolue, de l'absolue béatitude et de l'amour infini, l'esprit cesse véritablement de comprendre, mais qu'alors le désir et la volonté portent l'âme au delà, et la poussent, par une nouvelle intelligence, « outre la sphère :

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XLII

Page 175, ligne 20. [Après ce sonnet il m'apparut une admirable vision]. — Je ne pense pas qu'après la lecture du précédent sonnet, le pressentiment ici exprimé des voyages mystiques de la Divine Comédie soit mis en doute par personne. Il le sera encore moins après la lecture du dernier Chapitre, où est annoncée « la vision merveilleuse » et la glorification dernière de Béatrice.

ADDENDUM

LE SONNET DE LISETTE

A la page LVII de l'Introduction, on a lu un essai de traduction d'un sonnet du Canzoniere de Dante. En voici le texte (d'après Melodia, p. 251):

Per quella via che la Bellezza corre

quando a chiamar Amor va ne la mente,
passa Lisetta baldanzosamente

come colei che mi si crede torre.

E quand' è giunta a piè di quella torre
che s'apre quando l'anima consente,
odesi voce dir cortesemente :
Volgiti, bella donna, non ti porre ;
chè donna dentro nella mente siede,
la qual di signoria tolse la verga
tosto che giunse, e Amor si gliela diede,
Quando Lisetta accomiatar si vede

da quella parte dove Amore alberga,

tutta dipinta di vergogna riede.

TABLE DES NOMS DE PERSONNES

ANTÉRIEURS AU XIXE SIÈCLE

Adam de la Halle, XVI, XVIII, XX. Albert-le-Grand, xvIII, 186. Alexandre VII, pape, LXXVII. Alfragan, 236.

Ambroise (St), 195.

Aristote, XIII, XXXVIII, 232.
Arnaud Daniel, XVI.
Arnaud de Marueil, 203.
Augustin (St), XXVI, 194.
Bardi (Simone de'), XLIII, 189,

206, 229, 237. Bernard (St), xix.

Bertrand de Born, xvi, xxI.
Blacas, 189.

Boccace, xv, XXXIV, XXXV,

XXXVI, XLIII, LXXVII, 229, 230. Bonagiunta de Lucques, XX,

213.

Boniface VIII, 241.
Bossozel (Guillaume de), LXIX.
Cavalcanti (Guido), XIV, XXII,
XXVIII, XXX, XLV, LV, LVI, 190,
191, 192, 222, 231, 237, 238.

Cecco Angiolieri, 243.
Cino da Pistoja, XXVIII, 191,

207, 213.

Claire d'Assise (Ste), XXVIII.
Chrétien de Troyes, xvi.
Compagni (Dino), 229.
Corbinelli, LXXVII.
Dante da Majano, 191.
Dino Compagni, 229.
Dominique (St), xi, xxvII.
Eustochie (Ste), XXIV.
Falconieri (Nicolò de'), 229.
François (St), XXVII.

François de Pise (Frère), XLI.
Frédéric II, XVI.

Genèvre (Reine), 209.
Giotto, L, LIX.

Giovanna (Dame de Guido Ca-
valcanti), 231.
Grégoire (St), XXVI, 195.
Guinizelli (Guido), XXIII, XXIV,

XXV, XXVII, XXVIII, 227, 228. Homère, 187.

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