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non pourtant que les gens l'ignorent,
mais pour en faire affliger

qui d'Amour désormais se nourrit.

De ce siècle tu as séparé courtoisie, et ce qui est vertu à priser en la dame ; en une gaie jeunesse

tu as détruit la grâce amoureuse.

Je ne veux découvrir quelle dame c'est là, sinon par ses qualités connues.

Qui ne mérite le salut

ne puisse onc espérer avoir sa compagnie.

en la pre

Ce sonnet se divise en quatre parties mière j'appelle la Mort de certains noms qui lui sont propres; en la seconde, parlant à elle, je dis la raison pour laquelle je m'efforce à la blâmer; en la troisième je la vitupère; en la quatrième je m'adresse à une personne indéterminée, bien que, quant à mon sentiment, elle soit bien déterminée. La seconde commence là: puisque tu donnas; la troisième là: Et si de toute grâce ; la quatrième là: Qui ne mérite le salut.

Q

IX

UELQUES jours après la mort de cette dame, il arriva une chose, par laquelle il me fallut partir

de la susdite ville, et aller vers ce pays, où était la gen

tille dame qui avait été ma défense, encore que le terme

non tanto fosse lontano lo termine de lo mio andare, quanto ella era. E tutto ch' io fosse a la compagnia di molti, quanto a la vista l'andare mi dispiacea sì, che quasi li sospiri non poteano disfogare l'angoscia che lo cuore sentia, però ch' io mi dilungava da la mia beatitudine. E però lo dolcissimo segnore, lo quale mi segnoreggiava per la vertù de la gentilissima donna, ne la mia imaginazione apparve come peregrino leggeramente vestito e di vili drappi. Elli mi parea disbigottito, e guardava la terra, salvo che talora li suoi occhi mi parea che si volgessero ad uno fiume bello e corrente e chiarissimo, lo quale sen gia lungo questo cammino là ov' io era. A me parve che Amore mi chiamasse e dicessemi queste parole : « Io vegno da quella donna la quale è stata tua lunga difesa, e so che lo suo rivenire non sarà a gran tempi; e però quello cuore che io ti facea avere a lei, io l'ho meco, e portolo a donna, la quale sarà tua difensione, come questa era ». E nominolami per nome, sì che io la conobbi bene. «Ma tuttavia, di queste parole ch' io t'ho ragionate se alcuna cosa ne dicessi, dille nel modo che per loro non si discernesse lo simulato amore che tu hai mostrato a questa e che ti converrà mostrare ad altri ». E dette queste parole, disparve questa mia imaginazione tutta subitamente per la grandissima parte che mi parve che Amore mi desse di sè; e, quasi cambiato ne la vista mia, cavalcai quel giorno pensoso molto ed acompagnato da molti sospiri.

de ma route ne fût pas aussi éloigné que le lieu où elle était. Et quoique je fusse en la compagnie de plusieurs, la route me déplaisait si fort, à en croire mon aspect, que mes soupirs pouvaient à peine dissiper l'angoisse que mon cœur ressentait, parce que je m'éloignais de ma béatitude. Et donc le très doux Seigneur qui me gouvernait par la vertu de la très gentille Dame, apparut en mon imagination, comme un pèlerin légèrement vêtu et de draps grossiers. Il me paraissait tout abattu, et regardait la terre, sauf que parfois il me semblait que ses yeux se tournaient vers un fleuve beau et courant et très clair, qui s'en allait le long de ce chemin où j'étais. Il me parut qu'Amour m'appelait et me disait ces paroles : « Je viens de cette dame, qui a été longtemps ta défense, et je sais que son retour ne sera pas avant un long temps; et donc, ce cœur, que je te faisais tenir vers elle, je l'ai avec moi et je le porte à une dame, qui sera ta défense comme était celle-là ; » (et il me la nomma par son nom, en sorte que je la connus bien); « mais toutefois, de ces paroles que je t'ai dites si tu répétais quelque chose, dis-le de telle façon que par elles ne se découvre pas l'amour simulé que tu as fait paraître à cette dame, et qu'il te faudra faire paraître à une autre. » - Et, dites ces paroles, toute cette mienne imagination disparut subitement, par la très grande part qu'il me sembla qu'Amour me donnait de lui-même; et, comme changé en mon aspect, je chevauchai ce jour-là fort

Appresso lo giorno cominciai di ciò questo sonetto, lo

quale comincia: Cavalcando.

Cavalcando l' altr' ier per un cammino,

pensoso de l' andar che mi sgradia,
trovai Amore in mezzo de la via

in abito leggier di peregrino.

Ne la sembianza mi parea meschino, come avesse perduta segnoria ;

e sospirando pensoso venia,

per non veder la gente, a capo chino.
Quando mi vide, mi chiamò per nome,

e disse: «< Io vegno di lontana parte,
ov' era lo tuo cor per mio volere;

e recolo a servir novo piacere ».

Allora presi di lui si gran parte,

ch' elli disparve, e non m' accorsi come.

Questo sonetto ha tre parti: ne la prima parte dico sì com' io trovai Amore, e quale mi parea; ne la seconda dico quello ch' elli mi disse, avegna che non compiutamente, per tema ch' avea di discovrire lo mio secreto; ne la terza dico com' elli mi disparve. La seconda comincia quivi: Quando mi vede; la terza : Allora presi.

A

X

PPRESSO la mia ritornata mi misi a cercare di questa donna che lo mio segnore m' avea nominata ne lo cammino de li sospiri ; e acciò che lo mio parlare sia più

pensif, et accompagné de maints soupirs. Après ce jour je commençai à ce sujet ce sonnet, lequel commence: Chevauchant.

Chevauchant l'autre hier par un chemin,
soucieux de la course, qui me déplaisait,
je trouvai Amour au milieu de la route
en habit léger de pèlerin.

En sa semblance il me paraissait pauvre,
comme s'il eut perdu la seigneurie ;

et soupirant, pensif, il venait

la tête basse, pour ne pas voir les gens.

Quand il me vit, m'appela par mon nom,
et dit : « Je viens de lointaine contrée,
où était ton cœur par ma volonté ;

et je le porte à servir nouvelle beauté. »>
Alors je pris de lui si grande part,

qu'il disparut, et je ne sus comment.

Ce sonnet a trois parties; en la première partie je dis comment je trouvai Amour, et quel il me sembla; en la seconde je dis ce qu'il me dit, quoique non complètement, par la crainte que j'avais de découvrir mon secret; en la troisième je dis comment il disparut à mes yeux. La seconde commence là: Quand il me vit; la troisième : Alors je pris.

A

X

PRÈS mon retour, je me mis à chercher cette dame, que mon Seigneur m'avait nommée en le chemin des soupirs; et afin que mon discours soit plus

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