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prix les peuples anciens attachoient à ces étincelles de vérité, indiquer comment se perpétua le souvenir de la promesse qu'un jour resplendiroit la lumière. Quand cette idée, affoiblie par les fictions, ne se produira point d'une manière nette et positive, la saine raison saura dégager l'or d'un impur aliiage, rendre à la vérité et sa physionomie et son alJure franche et libre. Or, pour remplir ce but, il ne s'agit point d'énoncer isolément les données partielles que possédoient les peuples sur ce sujet, mais bien de réunir en un faisceau tant de rayons lumineux, d'embrasser d'un coupd'œil la concordance de ces importantes notions entr'elles, de nous convaincre par là, d'une manière à la fois pleine et inébranlable, que le dogme chrétien de la rédemption avoit de profondes racines dans le paganisme.

» Abordant ensuite les sacrifices, figure de l'holocauste offert par J. C., nous prouverons, dans une seconde partie, qu'ils étoient moins un moyen éclatant de manifester la gratitude des peuples, qu'une solennelle expiation, consommée aussi bien dans l'intérêt de la nation entière qu'isolément pour les individus. Adoptant à cet égard les idées du comte Joseph de Maistre, nous établirons qu'à toutes les époques et dans tous les lieux, les peuples furent convaincus que la chair se trouvoit frappée d'un anathème mérité, et que l'effusion du sang avoit une vertu expiatrice. »>

Ainsi s'exprime le traducteur dans un discours préliminaire qui annonce déjà le plan de l'ouvrage. Ce plan se développe encore davantage dans une introduction où l'auteur montre l'existence d'une tradition primitive et universelle. Cette tradition, dit-il, s'altéra; la source limpide de la révélation se troubla de plus en plus avec le cours des siècles, souvent même se tarit et se dessécha. Au lieu d'adorer le vrai Dieu, on se prosterna devant les créatures, devant les astres, devant les animaux; on divinisa l'homme dans de coupables apothéoses. L'auteur explique les causes de cet égarement, la poésie, l'orgueil, les passions, l'influence de l'esprit de ténèbres. Mais au milieu des chimères et des folies de l'idolâtrie, il resta quelques rayons épars de vérité qué l'on peut démêler avec un

peu de réflexion, C'est à quoi M. Schmitt s'est appliqué. Il considère la doctrine de la réconciliation du monde par l'entremise d'un Dieu sauveur comme attestée par les traditions de tous les peuples; il passe en revue les traditions de la Chine, de l'Inde, des Perses, de la Mésopotamie, de l'Egypte, de la Grèce, de Rome, de la Scandinavie, de la Judée, et indique ce que les peuples de ces différens pays ont emprunté à la révélation. Il retrouve chez les Romains même des traces des traditions des Juifs. Ainsi, la 4 éclogue de Virgile montre l'attente d'un rédempteur; mais n'y a-t-il pas quelque exagération à dire que tous les historiens s'accordent sur ce point, qu'à Rome et dans les plus hautes classes, on connoissoit, on approuvoit, on adoptoit même le système religieux des Juifs? On pouvoit être dans l'attente de quelque grand évènement, mais on n'adoptoit certainement pas pour cela le système religieux des Juifs.

Le Traité des sacrifices, qui termine le volume, expose l'universalité de la doctrine de la rédemption par l'effusion du sang; de là les sacrifices humains par un effet des superstitions qui altéroient les doctrines les plus raisonnables. On trouve malheureusement ces sacrifices pratiqués dans les plus grandes nations, dans l'Inde, en Grèce, en Egypte, à Rome, à Carthage, chez les Scythes, etc. Le christianisme a épuré les idées sur ce point et a aboli des pratiques barbares, et la notion de sacrifices ramenée à sa première acception, loin de révolter la nature, fournit de nouveaux motifs d'admirer l'économie de la religion....

Tel est cet ouvrage, qui offre dans un cadre assez resserré des extraits, des rapprochemens et des considérations dignes de l'attention des esprits sages et religieux. Toutefois, il a été critiqué dernièrement dans un recueil périodique. On trouve dans la Revue ency clopédique de juin un article signé J. L, où la Réd emption est jugée avec sévérité comme étant fon

jše sur le système d'un auteur moderne. M. Schmitt, dit-on, se déclare le disciple de cet auteur, n'écrit que pour développer sa doctrine, et partout il s'enfonce dans les memes abîmes.... D'après ce système, pour se former une idée de la doctrine chrétienne, il faudroit recourir à la mythologie païenne. Mais M. Schmitt ne dit rien de semblable; il convient des égaremens de l'idolâtrie, il croit seulement qu'au milieu de ces ténèbres, on peut démêler quelques traits de lumière, quelques rayons de vérité. Il n'y a rien là qui ait la moindre analogie avec le système que l'on signale. Ce n'est pas M. Schmitt qui a dit, comme un autre recueil périodique, que l'idolatrie ne prouve pas l'ignorance du vrai Dieu, contre ce que nous fait entendre saint Paul : Sicut et gentes quæ ignorant Deum, et contre ce que nous lisons dans d'autres endroits de l'Ecriture. Le reproche de M. J. L. n'est donc ni juste, ni réfléchi; auteur lui-même, ayant peut-être aussi quelque système particulier et ayant besoin parfois d'un peu d'indulgence, on auroit droit de s'étonner de sa sévérité. On ne peut supposer qu'il ait cherché à dessein à prendre le ton d'un recueil, dont la religion et les prêtres n'ont pas toujours à se louer, et que, pour mieux se déguiser, il ait voulu dire du mal d'un ouvrage favorable à la vévélation; cela ne seroit digne ni d'un ecclésiastique qui auroit l'esprit de son état, ni même d'un critique consciencieux.

Quant au travail du traducteur, il paroît fait avec intelligence et talent. M. Henrion est le même dont nous avons annoncé dernièrement une Histoire littéraire de France; on doit le féliciter de se vouer à des études graves qui nourrissent à la fois le cœur et l'esprit. Il a joint à l'ouvrage de Schmitt quelques notes; seulement l'estime qu'il a pour cet ouvrage l'a un peu aveuglé, quand il le présente comme le complément indispensable des Soirées de St-Pétersbourg, du comto de Maistre. Nous ne voulons point diminuer le mérite

du livre de Schmitt; mais le genre sérieux et méthodique de cet écrivain n'a guère de rapports avec la manière originale et l'imagination brillante et un peu vagabonde du comte piémontais.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le samedi 25 août, il y a eu chapelle cardinalice dans l'église de Saint-Louis des Français, pour célébrer la fête de saint Louis. M. Mattei, patriarche d'Antioche, a officié, et 24 cardinaux ont assisté à la cérémonie. M. le duc de Laval les a reçus à leur entrée dans l'église, et les a ensuite remerciés dans la sacristie, après l'office, selon l'usage.

PARIS. M. le cardinal Haeffelin, un des membres les plus âgés du sacré collège, vient de mourir à Rome. Casimir Haeffelin, né le 12 janvier 1737, à Minfeld, dans le duché de Deux-Ponts, entra dans l'état ecclésiastique, et paroît avoir eu part à l'éducation du feu roi de Bavière, qui étoit né prince de Deux-Ponts. Il devint ensuite son, bibliothécaire, obtint le titre d'évêque de Chersonèse, et fut membre d'une société littéraire établie à Munich sous le titre d'Académie minervale; c'est ce qui donna lieu à l'abbé Barruel de le comprendre parmi les partisans de l'illuminisme. Le cardinal publia à ce sujet, en 1818, une déclaration que nous avons insérée textuellement dans ce journal, tome XVI, n° 394; nous avons donné aussi no 405 une lettre de l'abbé Barruel, relative à cet objet. M. Haeffelin étoit depuis 15 ans ministre du roi de Bavière à Rome, quand il fut déclaré cardinal le 6 avril 1818. C'étoit lui qui avoit été négociateur pour le concordat de Bavière, conclu à Rome le 5 juin 1817, et le chapeau fut la récompense de son zèle et de ses soins. Le cardinal Haeffelin continua de résider à Rome comme ministre de Bavière près le saint Siège; il avoit le titre de Sainte-Anastasie et étoit membre de diverses congrégations. Il est mort à Rome le 27 août dernier, dans sa 91 année.

La neuvaine annuelle du Calvaire aura lieu au MontValérien. Le vendredi 14, jour de la fête de l'Exaltation, il y aura deux grand'messes; la première à sept heures par

M. le curé de Nanterre, la seconde par M. l'évêque de Ro dez, qui sera assisté du clergé de Saint-Séverin et de celui de Saint-Paul. M. le curé de Saint-Paul fera le sermon, Le samedi 15, la grand'messe sera dite par le supérieur de l'école des clercs de Saint-Denis. Le dimanche, il y aura, à huit heures, une messe de communion pour l'association de Saint-Joseph, et à dix heures une grand'messe par un prélat. Le lundi, le clergé de Saint-Etienne-du-Mont, de Saint-Jacques-du-Haut-Pas et de Saint-Antoine fera l'office et les instructions, les stations par M. le curé de SaintAntoine. Le mardi, M. l'évêque de Nanci officiera, assisté du clergé de Saint-Sulpice, qui fera les instructions et stations. Le mercredi 19, l'office et les stations par les missionnaires. Le jeudi, anniversaire du rétablissement de la confrérie de la Croix. M. le nonce se propose de célébrer la messe à huit heures; il y aura communion générale pour les associations de Sainte-Geneviève. A dix heures, grand'messe et office pontifical. Après l'office, stations pour les militaires et procession des reliques. Le vendredi et le samedi, les offices et stations par les missionnaires; ce seront eux qui feront aussi les instructions les jours où il n'est pas marqué autrement. Le dimanche 23, la grand'messe par M. l'ancien évêque de Strasbourg. Le lundi 24, service pour les bienfaiteurs; M. l'évêque de Nanci officiera pendant toute la neuvaine; les pélerins pourront visiter les chapelles de l'Ange et du Saint-Sépulcre. Il sera célébré chaque jour, dans la chapelle intérieure, à huit et à dix heures, deux messes pour le Roi et la famille royale. Chaque jour, avant vêpres, on se rendra au cimetière, qui renferme déjà les restes d'un assez grand nombre de fidèles; un missionnaire y fera une courte exhortation, qui sera suivie de prières pour les morts. Il y a une indulgence pour ceux qui assistent à cet exercice. Les autres indulgences comme par le passé.

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Au calvaire de St-Roch, l'octave de la même fête sera célébrée suivant l'usage. Le vendredi 14, l'office et les sermons par le clergé de la Madeleine; le samedi, par les curés d'Arcueil et de Gentilly. Le dimanche, M. l'évêque de Tempe officiera, et M. Huet, chanoine de Saint-Denis, fera le discours. Le lundi, le clergé de Saint-Germain-des-Prés; le mardi, le clergé de l'Abbaye-aux-Bois, de Sainte-Valère et du Gros-Caillou; le mercredi, celui de Notre-Dame-des

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