faire applaudir aussi sous ce rapport. Après la cérémonje de la clôture terminée, M. l'archevêque étant rentré à l'archevêché, y a adressé au clergé une dernière et touchante allocution; il a annoncé la visite que doivent faire MM. les archidiacres dans les églises paroissiales de la ville; visite qui doit précéder celle que le prélat se propose de faire lui-même dans quelque temps. En terminant, il s'est félicité d'avoir passé ainsi quelques jours au milieu de son clergé, il a écouté en particulier tous ceux qui avoient quelque conseil à lui demander; il a fait, comme par le passé, tous les frais de la retraite, et a ajouté à la générosité de ce procédé par les témoignages de la bienveillance la plus affectueuse pour ses ecclésiastiques. Ses derniers entretiens avec eux se sont même prolongés dans l'après-midi, et le prélat et ses coopérateurs se sont quittés après avoir resserré encore les liens qui les unissent.

Le n° XI des Annales de l'association pour la propagation de la foi a paru il y a peu de temps; ce numéro contient d'abord l'état des recettes et des distributions depuis le 1er mai 1826 jusqu'au 31 décembre suivant. Les recettes ont été de 104,888 fr., dont 80,000 fr. pour le conseil du midi, et 33,533 fr. pour le seul diocèse de Lyon. C'est dans cette ville que l'association a pris naissance, et c'est là qu'elle obtient les plus grands résultats; on a cependant, cette année, la satisfaction de voir les recettes du conseil central du nord éprouver un accroissement sensible; plusieurs villes entr'autres ont témoigné un zèle admirable pour l'œuvre, et nous citerons ici Nantes, le Mans, Valognes, elc. Quant à la distribution des fonds pour les huit derniers mois de 1826, elle a été faite ainsi par le conseil supérieur : on a accordé 30,400 fr. aux missions de Chine, du Tong-King, de Cochinchine, de Siam et des Indes; 9500 fr. à M. Couperic, évêque de Babylone; 3800 fr. à la mission de l'île de Chio; 2850 fr. à la mission de Tripoli, et 1900 fr. à la mission d'Alger. Voilà pour les missions d'Asie et d'Afrique. Pour les missions d'Amérique, on a assigné 9500 fr. à M. Fenwick, évêque de Cincinnati; 7600 fr. à M. Portier, évêque d'Oléno, et vicaire apostolique pour Alabama et les Florides; 7600 fr. à M. l'archevê que de Baltimore; 9500 fr. à M. l'évêque du Kentuckey; autant à la mission de la Louisiane, et 2850 fr. à la mission

des îles Sandwich: Les frais d'impression des Annales et autres dépenses d'administration se sont élevés à un peu plus de 8000 fr. Il nous paroît utile de donner ainsi un état des recettes et des distributions. Nous avons déjà indiqué, n° 1349, les recettes et les distributions de l'année précédente. Le n° XI des Annales est consacré aux missions du Sutchuen, de Siam et de Babylone. On y donne des extraits de lettres de M. Fontana, évêque de Sinite, et de M. Perrocheau, évêque de Maxula; ces lettres sont récentes, et font connoître l'état présent de la mission du Sutchuen. On avoit vu, dans le 4o numéro des Annales, une re lettre des élèves du collège chinois de Poulo-Pinang aux séminaristes de Lyon, et la répouse de ceux-ci. Le n° XI contient trois nouvelles lettres des élèves de Poulo-Pinang, et la réponse des séminaristes de Lyon : les premiers parlent de l'état de la religion dans leur patrie et demandent des missionnaires, des prières et des livres; les seconds ont joint à leur lettre une caisse contenant 210 volumes de différens formats. Cette correspondance avoit été provoquée par M. Pupier, jeune missionnaire du diocèse de Lyon, supérieur du collège de Poulo - Pinang. M. Pupier est mort, comme nous l'avons annoncé n° 1349. La mission de Siam a perdu encore M. Ferretti, missionnaire italien, de la congrégation de St-Jean-Baptiste, qui étoit passé en Chine en 1783, et avoit résidé long-temps à Pékin, mais qui fut obligé d'en sortir en 1812, et qui, depuis ce temps, travailloit dans la mission de Siam. Il est mort à Bang-Koc le 21 novembre 1825, et M. Florent, évêque de Sozopolis et vicaire apostolique, est actuellement le seul Européen à Siam. M. Boucho est à Poulo-Pinang. Le numéro des Annales contient quelques lettres de M. Florent, de M. Pupier, de M. Bouche. Le volume est terminé par quelques détails sur la mission de Babylone et par des extraits de lettres de M. Couperic; il estime le nombre des catholiques dans son diocèse à environ 30,000.

-On nous communique une guérison extraordinaire artivée dans le diocèse de Strasbourg. Sophie Pheifer, de Rorsteg, âgée de vingt ans, étoit malade depuis près de quatre ans, et avoit consulté tous les médecins du voisinage. Les soins qu'ils lui donnèrent, les remèdes, les saignées, aggravèrent son état au lieu de l'améliorer. Depuis deux ans,

elle ne pouvoit prendre de nourriture sans la rejeter; elle ne dormoit plus, ne pouvoit même rester au lit, et passoit les jours et les nuits sur un fauteuil; ses bras et ses jambes étoient perclus, les bras serrés contre le corps, et par l'effet de la contraction progressive les genoux touchoient à la poitrine. L'état de cette fille étoit déplorable, et des plaies, suite de sa position forcéé, augmentoient ses souffrances. On écrivit pour elle au prince de Hohenlohe, qui annonça qu'il prieroit pour la malade le 10 et le 19 août, et prescrivit une neuvaine en l'honneur du saint nom de Jésus. Pendant la neuvaine, les douleurs et les foiblesses de la malade. étoient telles qu'elle paroissoit à toute extrémité. M. Choble, curé de Rorsteg, "fit porter, le 19 août, la malade à l'église. Elle entendit la messe, et, malgré ses souffrances, elle put recevoir la communion. Elle sentit alors un déchirement et un travail extraordinaire dans tous ses membres : au même instant ses jambes, ses pieds, ses bras reprirent leur position naturelle. Par un mouvement involontaire, Sophie Pheifer quitta son fauteuil, leva les bras, et se mit à marcher dans l'église; c'étoit au moment où le prêtre se tournoit pour l'ite, missa est. Sophie s'avança vers l'autel, et se mit à genoux sur les marches, au milieu des exclamations et des témoignages de surprise de tous les assistans. Le curé, ému lui-même, fit signe à Sophie de se retirer à sa place, et adressa aux fidèles une exhortation touchante sur ce qui venoit de se passer; après quoi il acheva la messe et entonna le Te Deum, En sortant de l'église, on voulut soutenir Sophie Pheifer; mais elle marcha seule, monta l'escalier du curé, et demanda quelque nourriture, qu'elle prit sans ressentir les incommodités ordinaires. Plusieurs personnes vinrent successivement la voir, et ne pouvoient revenir de leur étonnement en la trouvant si différente de ce qu'elle étoit auparavant. On visita ses plaies, qui étoient toutes guéries. Tout cela s'est passé au milieu d'un grand nombre de témoins, et en présence même de plusieurs protestans, qui d'abord se moquoient de l'attente des catholiques, et qui ont été forcés de reconnoître quelque chose de surnaturel. Cette relation que nous donnons est extraite d'une beaucoup plus étendue qui nous est adressée par un curé voisin, témoin de tous les faits. Cette relation est signée de lui, et datée de Meerenthal le 5 septembre.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le Roi est revenu à Paris dimanche dernier, à dix heures du matin. S. M. est partie lundi dernier pour Compiègne, où elle doit passer la semaine. M. le Dauphin, Mme la Dauphine, et MADAME, duchesse de Berri, accompagnent S. M.

Le Roi, informé des ravages causés par la grêle dans les communes de Verrières et de Bard, arrondissement de Montbrison, vient d'accorder, sur la demande de M. le baron de Chaulieu, préfet de la Loire, une somme de 1000 fr., pour être répartie par ce magistrat aux plus malheureuses victimes de cet accident. Déjà M. le Dauphin avoit daigné envoyer, pour le même objet, un secours de 500 fr. à la commune de Verrières.

- M. le Dauphin a daigné accorder la somme de 500 fr. à chacune des églises de Saint-Martin au Laërt et du Transloy, dont M. le vicomte Blin de Bourdon avoit fait connoître l'état de dénuement à S. A. R.

-A son départ de Rennes, Mme la Dauphine a donné 2500 fr. à la société de charité maternelle, et 1000 fr. aux associations de la Providence.

-M. le comte de Corbière est arrivé vendredi à Paris, et a repris le portefeuille du ministère de l'intérieur.

Le Roi vient de perdre un de ses plus fidèles et dévoués serviteurs, et l'armée un de ses généraux les plus distingués. M. le marquis de Béthisy, pair de France, lieutenant-général, gouverneur du château des Tuileries, est mort le 5 de ce mois, à l'âge de 57 ans, après, une longue et douloureuse maladie, suite des travaux et des fatigues qu'il avoit eus à soutenir dans la guerre d'Espagne. Il a souffert, avec une résignation vraiment chrétienue, les douleurs inséparables d'une agonie de 18 jours. Quelques jours avant sa mort, il avoit reçu les sacremens avec la plus grande piété, et avoit ensuite donné sa bénédiction à ces deux fils, en leur recommandant d'être toujours fidèles à Dieu, au Roi et à leur pays. Il répétoit encore ces avis admirables peu d'heures avant sa mort, et les exhortoit surtout à cet attachement au Roi dont il avoit toujours été pénétré. Les obsèques de M. le marquis de Béthisy ont eu lieu lundi dernier, dans l'église Saint-Germainl'Auxerrois, avec les honneurs dus à son rang; ensuite sa dépouille mortelle a été conduite au cimetière du P. La Chaise.

- Voici l'énumération des récompenses données par le Roi aux manufacturiers et fabricans dont les produits ont été exposés cette année au Louvre, et qui out le plus mérité l'attention du gouvernement par leur industrie. Il a été distribué 48 médailles d'or, 148 médailles d'argent, ct 218 médailles de bronze; il y a eu, en outre, des rappels de 57 médailles d'or, de go d'argent, et de 79 de bronze. Enfin, il a été accordé des médailles à quatre artistes dont les produits n'étoient pas susceptibles d'être exposés.

Nous citons avec plaisir parmi les manufacturiers qui ont obtenu

une médaille d'argent, M. H. Gauthier de Claubry, chimiste distingué, directeur d'une importante fabrique d'acier, à Bercy, près Paris, et M. Didier-Petit, fabricant de soieries à Lyon, qui s'occupe particulièrement de la confection d'ornemens sacerdotaux. Une médaille d'or a été décernée à MM. G. Frèrejean et fils, fondeurs à Pont-l'Evêque (Isère). On ne doit pas oublier quatre établissemens qui se sont distingués par leurs tissus : l'institution des jeunes aveugles à Paris, à qui une médaille de bronze a été accordée; les ateliers de charité de Montebourg (Manche), qui ont obtenu, ainsi que l'atelier de charité de Valognes, une semblable médaille; enfin, l'hospice de Pontorson, même département, qui a eu une médaille d'argent.

Trois des administrateurs de la nouvelle manufacture royale de la Savonnerie, M. Lemoine des Mares, M. Camille Beauvais et M. Rey, étant membres du jury central de l'exposition, ont eu la délicatesse de faire retirer la Savonnerie du concours. Ce fait explique comment cet établissement, si remarquable par son importance et par l'éclat dont il a brillé au Louvre, ne figure pas dans les listes des récompenses.

Un nouveau genre de panorama attire actuellement l'attention du public, et fait beaucoup d'honneur à l'artiste qui en est l'auteur, M. P. Allaux. C'est le néorama, qui représente en ce moment, avec la plus grande vérité, l'intérieur de la basilique de St-Pierre de Rome, M. l'archevêque de Paris et M. le préfet de la Seine ont visité les premiers cet établissement. Mme la Dauphine l'a honoré de sa présence mercredi dernier, et a témoigné sa vive satisfaction à M. Allaux.

- La nouvelle route qui, de Fembranchement de celle de Saint Cloud conduit directement au pont de Sèvres, se garnit de plusieurs habitations nouvellement construites, dont le nombre s'accroit au point que leur réunion a pris le nom du hameau de Billancourt. Ce nouveau village occupe le point intermédiaire entre l'embranchement et Sèvres.

Les sieurs Mitivier, Vinchon et Monnerat, prévenus, surtout le premier, d'avoir exercé des voies de fait contre l'abbé Contrafato, dans la matinée du 5 août, auprès de l'église Notre-Dame de Lorette, ont comparu, vendredi dernier, devant le tribunal correctionnel, Mitivier a été condamné, par défaut, à trois mois de prison et 16 fr. d'amende; les deux autres ont été renvoyés de la plainte. Le tribunal a condamné les prévenus aux dépens pour tous dommagesintérêts. Le sieur Mitivier vient de former opposition à ce jugement, et l'affaire doit étre réappelée vendredi au tribunal.

Le tribunal correctionnel d'Avesnes, dans ses audiences des 15 août et 15 septembre dernier, a condamné la femme Sauvage et Louis Puyramaure, tous deux domiciliés à Avesne, l'une à 2000 fr. et l'autre à Sooo fr. d'amende, et aux frais, comme coupables d'usure habituelle.

-M. l'évêque de Versailles est allé samedi, à Pontoise, bénir la chapelie de l'hôpital de cette ville.

A la fin du mois dernier, le bruit se répandit à Lunéville qu'une Sœur de la charité s'étoit pendue dans le jardin de l'hôpital. Le fait