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survenue entre ses 2 et 3e éditions, à la suite d'une publication faite en collaboration avec Munier-Chalmas sur la nomenclature des terrains sédimentaires, où tant de changements arbitraires sont apportés à la nomenclature et à la classification reçues. Peut-être cependant eût-il été mieux inspiré, si, plus fidèle à sa méthode usuelle, il avait ici encore apporté la lumière, au lieu d'innover, et mis un ordre définitif parmi les matériaux cosmopolites réunis sous l'impulsion des congrès géologiques internationaux. Mais quoi qu'il en soit des noms nouveaux qu'il lui plut d'imposer à certaines divisions du temps, l'analyse qu'il en a faite demeurera comme la synthèse de ce que furent nos connaissances historiques, en géologie, à la fin du XIXe siècle.

Son esprit critique s'est exercé sur l'histoire de tous les temps et il s'essaya à la présenter de diverses façons. Dans ses premières éditions, il décrit successivement les périodes du globe, les systèmes; dans les dernières au contraire, il s'arrête à des divisions plus étroites et fait connaître les étages les uns après les autres, leur composition, leur fame, leur flore, leur répartition géographique. Dans cet exposé de l'histoire des formations sédimentaires, il ne s'est nulle part borné an rôle de compilateur ou de simple critique; pas plus d'ailleurs qu'il ne fit dans l'examen des théories relatives au volcanisme, aux causes des éruptions, à l'élaboration des magmas.

Persuadé, à l'exemple d'Élie de Beaumont, que certains agents chimiques, dits minéralisateurs, avaient dù jouer un rôle important dans la cristallisation des roches éruptives, de Lapparent, à qui nous devons aussi une classification de ces roches, s'est attaché à recueillir des preuves en faveur de cette conception : il a eru en trouver une d'assez grande valeur dans le fait que toutes les roches éruptives modernes du type acide, riches en silice et pour cela plus difficiles à

fondre, se montrent accompagnées d'émanations solfatariennes, c'est-à-dire de gaz et de vapeurs d'une incontestable activité chimique. C'est encore à des formations solfatariennes de cette nature, consécutives d'éruptions déterminées et influencées dans leur résultat, à la fois par la nature des roches encaissantes et par la lutte des émissions thermales avec les eaux douces ou salées de la surface, qu'il attribue la formation de la plupart des gites métallifères. Il s'est toujours opposé à ceux, assez nombreux, qui voient dans les filons concrétionnés, des sécrétions latérales des roches encaissantes, et dans les roches éruptives, le produit d'une fusion ultérieure d'anciens sédiments: il faisait valoir contre ces derniers que toutes les réactions actuelles qui se passent dans les profondeurs de l'écorce terrestre s'opèrent visiblement dans un milieu réducteur; et comme les roches acides, telles que les granites, ont leurs éléments portés à un haut degré d'oxydation, cet état doit être considéré comme primordial et dù à la composition même du magma superficiel qui les a engendrées.

Dans les éditions successives de son Traité, de Lapparent réserva toujours pour le dernier livre, l'exposé de ses idées sur l'orogénie et les théories géogéniques. Elles constituaient à ses yeux, le couronnement de l'édifice, et il se montrait par là, jusqu'à la fin, continuateur de l'École d'Elie de Beaumont, en même temps que son représentant le plus brillant. L'évidente ordonnance qui préside à la disposition des accidents du relief terrestre, l'a engagé à rechercher à la suite du maître, si cette ordonnance ne pourrait pas recevoir une expression géométrique; et tandis que celui-ci la trouve dans le réseau pentagonal, il la cherche, à la suite de Green, dans un réseau tétraédrique, tenant comme un résultat considérable de pouvoir grouper

ainsi, autour d'une même idée très simple, les données fondamentales de la géographie du globe.

Son analyse des dislocations terrestres l'avait amené à cette conviction qu'on ne pouvait pas les attribuer d'une façon générale à des effondrements en masse de compartiments entiers, glissant sous le seul effort de la pesanteur, le long de cassures préexistantes. Bien plus, abordant la question théorique du refroidissement et de la contraction de l'écorce, il montra que notre globe pouvait difficilement perdre plus d'un demi-degré par million d'années, et que la contraction résultante était tout à fait insuffisante pour répondre aux exigences de la doctrine des effondrements. Il a fait voir ensuite quelle erreur on commettait en cherchant à apprécier la diminution du rayon terrestre d'après l'état de plissement de certaines régions,comme si ces parties plissées étaient autre chose que des lambeaux, appelés de droite et de gauche, lors de leur chute, entre deux cassures et soumis ensuite à une énergique compression.

Ainsi la compression latérale demeurerait le facteur principal des dislocations de l'écorce, faisant naître ici des lignes de relief, là des dépressions; et si la croûte se rapproche en masse du centre, il pourrait très bien se faire que parfois la tête des plis principaux s'en éloignât, en sorte qu'il y aurait soulèvement, non seulement relatif, mais encore absolu. Il faut reconnaitre combien cette conception de l'effort latéral de plissement, localisé au voisinage de la surface, est d'accord avec les vues théoriques récentes sur le refroidissement progressif d'une sphère primitivement fluide.

Le Traité de géologie dont nous venons de retracer les grandes lignes, est un livre de science pure. Mais il est un autre traité de de Lapparent, écrit pour une autre catégorie de lecteurs, plus intéressés à l'examen

de la surface habitée de la terre, qu'à l'étude de sa structure profonde, et qui lui a fait plus d'honneur peut-être, bien qu'il nous paraisse d'une facture moins personnelle. La géographie physique était en France purement descriptive et statistique; de Lapparent estima qu'il importait de la rendre plus rationnelle, et qu'elle devait être expliquée par les événements successifs des temps géologiques qui ont déterminé les formes actuelles. L'état présent du globe est le résultat des états antérieurs, aussi bien en géographie qu'en histoire. Le modelé terrestre a été influencé par le mode de dépôt des strates, par leur nature, par leurs destructions et érosions qui ont joué un rôle immense, bien compris seulement depuis quelques années, par les phénomènes glaciaires, par l'action de la mer sur les falaises, par l'action des rivières sur les continents : c'est ce que de Lapparent sut apprendre aux géo-. graphes français.

Dans son exposé des Phénomènes actuels, en géologie, de Lapparent avait déjà montré comment la pluie, la gelée, les rivières, agissant sur un sol préparé par des forces internes, étaient les facteurs du modelé terrestre; il lui suffit, pour écrire ses Leçons de géographie physique et obtenir un succès qui dépassa beaucoup le cercle de ses premiers lecteurs, d'animer et de rajeunir son canevas primitif, par l'introduction des notions récentes, introduites par les géographes américains et si habilement développées par W. M. Davis. Hâtons-nous de dire qu'il ne se borna pas toutefois à considérer, d'une manière générale, la genèse des formes actuelles de la terre, il a examiné successivement les diverses régions de l'Europe, de l'Asie, de l'Océanie, de l'Afrique, de l'Amérique, expliquant partout les aspects géographiques rencontrés, par les faits géologiques qui les ont déterminés.

Les trois éditions qu'il publia de ses Leçons de géo

graphie physique, apprirent aux lettrés que si l'on pouvait lire l'histoire de la terre sans être un savant de profession, on ne pouvait la comprendre qu'en ne séparant jamais l'étude des formes actuelles de la considération du passé, qui les a engendrées. Ainsi il jetait le pont entre la géologie et la géographie, en prouvant par le fait la fécondité d'un accord entre ces deux domaines du savoir humain. Et ce pont amena, à la suite des géographes, vers la vision de quelques rayons de science et de vérité, un monde inattendu, celui des amis du paysage, ravi de voir ceux-ci prendre une vie nouvelle, avec la révélation des cycles de changements dans lesquels chacun d'eux est perpétuellement entraîné.

Historien de la terre, de Lapparent n'eût pu considérer son œuvre comme complète, s'il n'avait exposé aussi les caractères des espèces minérales qui composent l'écorce et le rôle qu'elles y jouent. Ce fut la raison d'être de son Cours de minéralogie; ses élèves le lui réclamaient d'ailleurs. Il réussit en le présentant sous la forme la plus élémentaire, à faire pénétrer dans l'enseignement les doctrines cristallographiques de Bravais, si bien complétées par Mallard. Il facilita du même coup aux géologues, l'accès des méthodes optiques de la pétrographie moderne. L'oeuvre eut la chance de paraitre juste au moment où le progrès des études optiques venait de remettre en question le système cristallin de la plupart des espèces, rendant ainsi surannés presque tous les ouvrages de minéralogie déjà publiés, et de nouvelles éditions devinrent rapidement nécessaires. Chacune enregistra de nouveaux progrès. Dans la 2o édition, la partie optique reçut de nouveaux développements et l'auteur, utilisant les beaux mémoires que, dans l'intervalle, Mallard avait publiés, put présenter, sur les groupements cristallins, l'isomorphisme et le polymorphisme, un essai succinct

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