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rendre l'amour de la vie des champs, si la femme s'y intéresse. C'est donc à la femme, à la jeune fille surtout qu'il faut inspirer ce goût en commençant dans les villes et les centres industriels par l'enseignement pratique de l'horticulture et, si possible, de l'aviculture.

Il existe en Belgique une Ligue ornithologique qui a déjà fait beaucoup de bien dans le pays de Charleroi, notamment en enseignant par voie de conférences pratiques cette branche de l'industrie agricole aux ouvriers. L'aviculture représente à elle seule aujourd'hui en Belgique - le croirait-on? - un capital aussi considérable que celui de notre industrie sucrière. La Ligue du coin de terre, fondée chez nous sous le haut patronage de M. Beernaert, ministre d'Etat, compte actuellement cinquante comités, dont plusieurs ont déjà réalisé beaucoup de bien en inspirant aux ouvriers le goût du jardinage et en l'éloignant du cabaret.

Namur, Termonde, St-Nicolas se distinguent surtout dans cette campagne humanitaire trop peu appréciée et encouragée jusqu'ici. LA RÉFORME SOCIALE, de Paris, organe de la Société d'économie sociale, fondée par Leplay, montre ce que peut obtenir l'initiative privée d'un seul industriel dans une région agricole :

« Le directeur de l'usine Alcrooft entreprit de lutter contre cette propagande par la diffusion des œuvres qui lui parurent les plus propres à assurer le bien-être de l'ouvrier: maisons à bon marché, coins de terre, enseignement ménager.

» Il utilisa dans ce but tous les concours à sa portée : le curé, l'instituteur, les membres de sa propre famille : femmes, filles et fils comprirent toute la portée de cette entreprise en apparence si modeste et donnèrent leur collaboration la plus dévouée pour arriver au succès. On avait commencé par constituer dans le canton de Wavre une société de crédit ouvrier en vue

de faciliter la construction de maisons salubres et à bon marché. On sait les résultats merveilleux qu'a produits en Belgique la loi du 10 avril 1889, due à l'initiative de M. Beernaert, en mettant à la disposition des ouvriers désireux de construire leurs maisons les réserves de fonds appartenant à la Caisse Générale d'Epargne. Il suffit qu'un ouvrier mette de côté les quelques centaines de francs représentant le dixième de sa construction pour qu'il trouve immédiatement à emprunter le surplus.

» Cette population d'origine agricole (1) était tout spécialement apte à apprécier le bienfait de la possession d'un coin de terre. Aussi le directeur s'empresset-il d'utiliser les terrains appartenant à l'usine pour concéder à tous les ouvriers qui en manifestèrent le désir, des parcelles de terre d'une superficie de quelques ares. L'ouvrier étant retenu à l'usine par son travail, c'est la femme qui assume la plus grosse part du travail horticole ou agricole; mais son mari l'aide pendant ses heures de loisir et on constate ainsi que le cabaret est de plus en plus désert.

» L'instituteur se charge de distribuer les graines et les engrais qu'accorde libéralement le ministère de l'Agriculture toutes les fois que la demande lui en est adressée. C'est également l'instituteur qui a assumé la direction du champ d'expériences contigu à l'usine et créé par l'initiative du directeur. Il y cultive les graines de choix et donne des conférences à pied-d'oeuvre, expliquant les particularités de chaque espèce et les précautions spéciales que réclame sa croissance. Chaque année, au mois d'octobre, a lieu dans la plus grande salle de la fabrique un concours-exposition de légumes, de fruits et de fleurs. Les jardins sont visités par un jury qui prélève lui-même les échantillons sur place

(1) Il s'agit du village de Mousty, sur la Dyle, en Brabant.

et décerne des prix en argent et des diplômes contresignés par le directeur général de l'Agriculture. Les premiers prix consistent en livrets de la Caisse d'Epargne.

» Peu à peu, les conseils de l'instituteur ont amené les ouvriers à se syndiquer, comme dans le pays flamand. »

Voilà certainement un des meilleurs moyens de remédier à l'antagonisme de l'industrie et de l'agriculture dont les conflits d'intérêts préoccupent à juste titre nos économistes, nos moralistes et nos législateurs (1).

A. PROOST.

(1) Le prince Théodore de Galitzine, grand-maitre de la Cour de l'empereur de Russie, vient de publier, en langue russe, une étude fort remarquable sur les causes de la révolution slave et les moyens d'y remédier. Ces causes résident surtout, selon lui, dans le développement trop rapide des grandes industries, qui ont déraciné le paysan en l'éloignant de son foyer. Le remède serait dans le développement des petites industries familiales et locales à l'instar de nos œuvres sociales et dans la morale chrétienne, battue en brèche par les socialistes et les nihilistes des universités. Nous avons pu montrer au savant sociologue russe comment fonctionnent les écoles ménagères agricoles en Belgique. Il compte faire profiter son pays de cet exemple et admire beaucoup nos œuvres sociales industrielles et agricoles.

D'autre part, nous lisons dans le LANDWIRTE du 29 août 1909, organe du Grossherzoglichen Ackerbauvereins (Grand Duché de Luxembourg et Alsace Lorraine), ce beau témoignage rendu par M. Méline à nos œuvres agricoles dans la séance du 3 juin du Congrès contre la désertion des campagnes : « Nous n'avons pour atteindre ce but qu'à prendre modèle sur un des pays qui ont le mieux compris le rôle de la femme en agriculture, je veux parler de la Belgique.

» La Belgique a fait de la femme le pivot de son apostolat agricole et elle en recueille aujourd'hui les fruits, ses écoles ménagères, ses cercles, ses cours volants, ses conférences multiples sont des modèles du genre. » Erratum page 458, ligne 11, lire 1876, au lieu de 1896.

L'ÉVOLUTION DE LA GEOTECTONIQUE

ET LE

PROBLÈME DES PRÉALPES (1)

Notre but, en écrivant ces lignes, n'est point d'exposer des vues personnelles, ce pourquoi nous n'avons aucune autorité, mais d'épargner à d'autres le chemin. détourné que nous avons eu à suivre pour connaître les idées des maîtres de la tectonique au sujet de la formation des montagnes.

Il semble étonnant, au premier abord, qu'une question aussi importante ne soit pas exposée avec clarté dans tous les manuels de géologie : les montagnes, en effet, apportent dans le cycle des événements géologiques comme un rajeunissement printanier; elles sont le point de départ de toute une nouvelle période d'activité des agents de destruction sur l'écorce terrestre; sans elles la mer couvrirait le globe et la vie continentale n'existerait point; aussi, combien prophỏtique était la voix du père Athanase Kircher, quand il disait, au milieu du XVIIe siècle, que les montagnes constituent l'ossature de l'écorce terrestre ! Peut-être ne l'entendait-il pas comme nous, qui les comprenons maintenant comme le résultat de la compression de parties faibles de l'écorce terrestre.

(1) Conférence faite à l'assemblée générale de la Société scientifique, le 21 avril 1909, à Bruxelles.

Qu'on veuille bien nous excuser de rappeler en quelques mots le cycle des phénomènes géologiques afin de préciser l'importance générale des problèmes que soulèvent les montagnes.

Les neiges et les eaux rabotent peu à peu l'écorce continentale, mais ce n'est guère que dans les montagnes que l'on voit directement s'opérer cette œuvre de démolition; là, tantôt ce sont des glaciers, qui amènent vers la vallée les pierres que la gelée détache des parois qui les encaissent, et les boues que forme le frottement de la glace sur le fond rocheux; tantôt ce sont des torrents qui déchirent une paroi rocheuse et, s'en échappant par un goulet étroit, répandent dans une vallée plus large un cône d'éboulis, talus de débris, que reprendra à son tour la rivière, qui suit la vallée principale. De la sorte, s'usant et s'émiettant peu à peu, les matériaux du relief s'écoulent vers la mer, où leurs poussières, amenées par les fleuves, vont dormir et reposer au fond des océans. Là se forment de nouvelles couches de terrains qui s'accumulent peu à peu; mais ces assises peuvent revenir au jour, soit par formation de nouvelles fosses océaniques, qui amènent un retrait des flots marins, soit par surrection directe de ces terrains au-dessus des profondeurs marines, suite d'une convulsion de l'écorce terrestre. Ce dernier phénomène paraît bizarre à première vue; il ne l'est cependant pas plus que le volcanisme, mais il est à la fois plus rare et plus compliqué; il détermine en tous cas un recommencement dans le déplacement des roches de la surface de l'écorce du globe; c'est donc une phase capitale dans l'histoire de la Terre.

Cependant les manuels et les traités, où nous cherchons à trouver la trame générale des événements géologiques, sont très brefs sur la question des formations montagneuses. Que le sujet soit estimé trop difficile pour les non spécialistes, ou que les auteurs

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