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accidentellement dans les couches favorables. Que diraient les auteurs de cette reconstitution géniale, s'ils pouvaient assister au résultat des sondages actuels dans nos charbonnages du Hainaut, résultat fécond et immédiat des hypothèses scientifiques les plus nouvelles?

Le progrès des études orogéniques a permis en effet d'espérer que toutes nos couches dérangées et renversées, dites en dressant, constituent une écaille refoulée par dessus les couches faiblement inclinées en plateure du bord nord du bassin; dès lors, pour retrouver ces couches d'exploitation aisée et fructueuse, on était conduit à des sondages au travers des couches moins riches qui les surmontent. Le résultat de ces forages entrepris récemment a brillamment répondu aux prévisions le bord sud du bassin de Namur ou du Hainaut, après s'être renversé, a été entièrement poussé par dessus le flanc nord de la cuvette houillère. Encore une fois, une découverte industrielle de tout premier ordre, une richesse minière inespérée est venue couronner des travaux d'études théoriques accomplies sans but de lucre pour la recherche unique de la connaissance des faits. Depuis la première conception de F. Cornet et Briart un demi-siècle s'est écoulé ; les études d'une pléiade de géologues s'adonnant à la tectonique ont confirmé pleinement leurs travaux; et voici que, sur le lieu même de leurs découvertes, se confirme par l'expérience la théorie que les montagnes sont des empilements d'écailles de l'écorce par chevauchements latéraux.

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La constitution en profondeur du bord sud du bassin houiller du Hainaut sur laquelle nos lecteurs trouveront tous les détails désirables, dans les savants articles qu'a publiés notre confrère, M. le chanoine de Dorlodot (1) -se rattachait trop intimement à notre sujet

(1) ANNALES DE LA SOC. SCIENT. DE BRUXELLES, t. XXII, année 1897-1898, S. P. pp. 153-237.

pour ne pas justifier cette courte digression. Mais ce serait mal connaître l'histoire de l'évolution de la science, que de croire que ce renversement des théories en vogue s'est accompli sans peine. Nous le prouverons aisément par les définitions d'usage en tectonique que nous nous permettons d'introduire ici en faveur de ceux de nos lecteurs, non familiarisés avec la géologie, que le sujet pourrait intéresser.

DÉFINITIONS DES DIVERSES SORTES DE PLIS

On considère comme prototype du pli la voûte ou anticlinal régulier, dont une coupe verticale perpendiculaire à la direction du pli montre, des deux côtés de l'axe, les couches du terrain plongeant vers le bas. C'est celui qui évoque le plus l'idée d'une poussée de bas en haut. On appelle aussi anticlinal le pli dont les flancs sont dissymétriques pour autant qu'ils plongent dans des sens divergents; enfin le sens de ce mot a été étendu à toute tête ou charnière de pli tournée vers l'extérieur.

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Fig. 2.1. Crête anticlinale; 2. Vallée synclinale; 3 et 5. Crêtes isoclinales opposées formant les épaulements d'une voûte démantelée; 4. Vallée anticlinale; 6. Vallée isoclinale; 7. Crête synclinale; 8. Plis isoclinaux ; 9. Plis en éventail. D'après le professeur A. Heim.

Le synclinal ou selle est l'inverse du précédent ; souvent il relie deux anticlinaux : le terme s'étend à ; tout repli dans lequel les couches les plus jeunes sont à l'intérieur du contournement.

III® SÉRIE. T. XVI.

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L'isoclinal est le pli dont les deux flancs plongent à des degrés différents, mais dans le même sens; il peut être tourné vers le haut ou vers le bas; l'exagération de ce pli amène la concordance des deux flanes, qui deviennent parallèles.

Il est fréquent de constater dans la nature ce parallélisme de couches se répétant en ordre inverse et dénotant le pli isoclinal maximum; mais on le retrouve

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Fig. 3. Noyau de malm (anticlinal) du pli de Wildhorn. Ravin de la Morge.

presque toujours sans charnière. Rien ne permet done de conclure que celle-ci se présente comme l'indique le n° 8 fig. 2; au contraire presque toujours, lorsque la charnière est conservée, on peut voir que, dans le travail de plissement, une couche tendre, le plus souvent argileuse, a fait office de surface de glissement et s'est accumulée dans la tête du pli; ceci tend à montrer que le contournement s'est formé par friction d'une des parois sur l'autre, et non par simple rapprochement.

Combinés avec la notion des failles, ces quelques éléments de tectonique suffisaient primitivement; mais peu à peu les études sur le terrain révélaient des plis plus compliqués et, chaque auteur les décrivant à sa façon, il en résultait une regrettable confusion. Les professeurs A. Heim et de Margerie rendirent au monde scientifique un service signalé en publiant la modeste brochure trilingue Nomenclature des dislocations de l'écorce terrestre (1888) où ils essayaient de mettre un peu d'ordre dans la terminologie et de régler dorénavant la synonymie des plis et des failles,

Val· d'Aren

Grand Cerveau

Vieux Beausset

F

F

Fig. 4. Coupe des lambeaux du recouvrement du Beausset, d'après Marcel Bertrand. 1. Muschelkalk; 2. Marne irisée; 3. Infralias; 4. Série médiojurassique; 5. Série suprajurassique; 6. Série infracrétacée ; 7. Sables turoniens; 8. Calcaire turonien; 9. Sénonien; 10. Valdonnien. La reconstitution des parties démantelées fournit un magnifique exemple de pli couché.

en langues allemande, anglaise et française. Aux plis que nous avons définis plus haut, ils ajoutaient la notion du pli couché, qui a une importance considérable. Le pli couché est l'exagération du pli isoclinal, que son ampleur a fait se déverser sur le sol ; il présente done, superposées à une série de couches horizontales qui se trouvent dans l'ordre inverse de leur dépôt, les mêmes couches en ordre normal; certains auteurs, dont le regretté Marcel Bertrand, envisagent ces plis comme se formant horizontalement ou à peu près; dès le début le flanc renversé et retourné est dès lors écrasé et laminé par la charge du flanc qui avance; comme

il s'agit de masses rocheuses qui peuvent avoir un kilomètre et plus d'épaisseur, on conçoit toute la puissance de cette action d'écrasement.

De fait, on constate très souvent que le flanc renversé a subi une grande diminution d'épaisseur, que certaines couches de roches tendres y ont disparu ou se sont accumulées en lentilles, et que d'autres bancs durs sont fragmentés dans le sens de la longueur ; la roche paraît s'être cassée plutôt que de subir l'action d'étirement. Mais il n'en est pas toujours ainsi et d'autres constatations semblent indiquer un processus tout différent ; nous avons eu l'occasion de voir de façon très détaillée, au col du Sanetsch, un pli couché de plus de dix kilomètres d'envergure, dont le noyau jurassique était enveloppé de couches crétacées (Voir planche II, fig. 2). Le noyau de malm jurassique présente une charnière qui est restée en arrière de six kilomètres par rapport à la tête du pli dans les couches crétacées; de plus, celle-ci présente des ondulations multiples et a un pendage général vers le bas. Ces deux faits ne nous semblent pas explicables par l'hypothèse d'une poussée, mais indiquent plutôt un écoulement de la matière en chute libre; le pli se serait d'abord dressé vers le haut, puis déversé latéralement et les bancs auraient glissé jusqu'à ce qu'un obstacle vint arrêter leur chute; ainsi s'expliquent logiquement et le dénoyautage et les contournements externes de la tête du pli.

Nous réserverons le nom de plis couches pour ceux dont le flanc renversé est manifeste, tandis que nous appellerons nappes les superpositions anormales d'écailles de l'écorce sur d'autres plus récentes, dans lesquelles il n'y a pas trace de flanc renversé et laminé. Comment ces dernières peuvent-elles se produire ? Tout simplement par la substitution d'une faille oblique, dite faille inverse, au flanc renversé du pli couché. La

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