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compression latérale d'une portion de l'écorce, au lieu d'amener un bombement, produit une rupture dans une série de terrains, et cette rupture permet le chevauchement, l'une sur l'autre, des parties autrefois juxtaposées.

Naturellement la progression d'un paquet, qui peut avoir des kilomètres d'épaisseur, laisse des traces : tantôt ce seront des lambeaux de la masse inférieure qui seront entraînés, lambeaux de poussée comme les appelaient Cornet et Briart, nappes de charriage d'après d'autres auteurs; tantôt la masse se ploiera sur elle-même, arrêtée par un obstacle; tantôt enfin elle se subdivisera et ses éléments se charrieront mutuellement.

Ce sont les théories relatives aux nappes et plisnappes, dont l'extension dans la chaîne alpine s'est révélée grandiose, qui forment l'objet principal de la suite de ce travail.

DESCRIPTION D'UNE COUPE TRANSVERSALE
DANS LES ALPES OCCIDENTALES

Chacun sait qu'un système montagneux comporte une série de plis grossièrement parallèles, dont le resserrement ou l'épanouissement en plan dépend beaucoup des obstacles qui se sont présentés lors de sa formation; la coupe transversale d'une chaîne est donc variable dans ses accidents, mais présente, dans ses grandes lignes, une certaine homogénéité.

Le profil que M. le professeur Schardt avait choisi pour le voyage qu'il dirigeait, peut être cité comme tout à fait classique; il embrasse le Jura et le plateau Suisse, qui ont subi le contre-coup de la surrection alpine, avant d'aborder la montagne.

Nous définirons successivement dans ce profil les parties suivantes :

1o Le Jura;

2o Le plateau Suisse ;

3o Les roches exotiques et les Préalpes;
4° La zone des plis helvétiques;
5o La zone centrale cristalline;
6o Les Alpes calcaires du Sud.

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Croquis de la région traversée sous la direction du professeur

Fig. 5.
Schardt.

Les deux planches qui accompagnent ce travail, figurent l'ensemble du profil et de ses parties à des échelles diverses, dépendant de la complication de

structure.

Elles sont la reproduction simplifiée en certains points de coupes publiées par M. le professeur Schardt, qui nous a gracieusement autorisé à les reproduire.

1. Le Jura neuchitelois se compose de plis des terrains jurassique, crétacé et tertiaire, largement séparés l'un de l'autre par des synclinaux en forme de bassins évasés à fond plat. On pourrait donc s'attendre à ne rencontrer en coupe que de molles ondulations où les bancs rocheux présenteraient une allure sinusoïdale. Il n'en est pas du tout ainsi; les replis sont énergiques et fréquemment compliqués de chevauchements; des voûtes surbaissées ont leurs flancs verticaux, sinon renversés.

L'ensemble, comme nous le faisait remarquer notre directeur, a l'apparence d'une peau plissée, dont les rides s'atténuent rapidement en profondeur; nous avons eu plusieurs occasions de constater ce caractère superficiel des plis. A la combe Girard, près du Locle, profonde gorge d'érosion: les couches dressées verticalement se couchent brusquement dans leur partie supérieure; cette rupture des bancs est due à la poussée au vide et, par conséquent, est postérieure au creusement du ravin.

Ailleurs, près de « Vue des Alpes », col qui domine le bassin synclinal de la Sagne, un anticlinal nous présente un exemple frappant de l'influence de la nature des roches sur les allures tectoniques. La voûte, très régulière d'abord, se complique soudain d'une faille sur chaque flanc; cet accident est vraisemblablement dû à ce que, par la poussée, la matière argileuse d'une assise intermédiaire s'est accumulée sous l'anticlinal et a fini par le faire crever, et par soulever le chapeau qui la recouvrait.

Citons encore un exemple frappant de phénomène superficiel.

Des travaux de terrassement avaient, près du Locle,

recoupé une petite colline située en plein synclinal tertiaire; cette coupe montrait une lame de terrain dur sous-jacent, qui était venue percer les terrains meubles de la surface. Tandis que ceux-ci avaient pu se plisser sous la pression latérale, la roche non élastique sous-jacente s'était brisée et avait pénétré dans les couches qui la surmontaient. Rien ne trahissait cet accident en surface.

Par ces divers exemples, le professeur Schardt nous amenait à concevoir qu'il ne faut point trop séparer la tectonique des autres phénomènes géologiques; que bien souvent les allures compliquées des plis sont des phénomènes de surface, résultant du libre jeu des forces de compression. Ainsi nous habituait-il sur une échelle modeste à l'hypothèse simple et grandiose, par laquelle il explique d'autres parties des Alpes.

II. Le plateau suisse. - Nous traversâmes le plateau suisse de Neuchâtel à Bulle, par Morat et Fribourg ; la coupe représentée planche I est prise plus à l'ouest parce que celle que nous suivîmes eût été trop étendue. Les cultures, les forêts et les laisses morainiques de la période glaciaire y recouvrent la majeure partie du terrain, que les eaux découpent beaucoup moins : il ne se prête donc guère à un examen rapide. Nous pûmes cependant vérifier que la suite de petites collines qui s'alignent parallèlement aux lacs de Neuchâtel et de Bienne est formée de terrains sédimentaires en place, très approximativement horizontaux. Ce sont donc des. témoins de l'ancien niveau des dépôts marins et lacustres, attaqués par l'érosion continentale; ces dépôts ont été creusés au-dessous du niveau actuel des rivières, puisqu'il y a tant de parties lacustres dans le réseau fluvial.

D'aucuns attribuent ce surcreusement au travail des grands glaciers quaternaires; ce pourrait être admissible pour les lacs débouchant des Alpes, comme le lac

de Zurich et la partie est du Léman : mais comment accepter cette explication pour le lac de Neuchâtel, qui longe le pied du Jura et que divise, dans le sens de la longueur, une ligne de haut fond, de même que le

lac de Bienne?

Il nous semble plus naturel de voir dans ces lacs l'indice d'un affaissement du plateau suisse. Notons-le dès maintenant : cet affaissement antéglaciaire, puisque les fonds lacustres sont formés de moraines, serait néanmoins postérieur à l'établissement d'un réseau de vallées profondément creusées dans le système alpin.

Il y a d'ailleurs des traces de mouvements tectoniques dans le plateau suisse; d'abord, les couches, au pied du Jura, plongent légèrement vers le sud-est, puis, en s'approchant des Alpes, elles dessinent un anticlinal au delà duquel les couches sont très disloquées, plissées et refoulées sur elles-mêmes; enfin, elles paraissent presque partout s'enfoncer sous la montagne.

L'ensemble du plateau suisse et du Jura fait donc partie du système alpin; le plateau est un large bassin synclinal avec anticlinal secondaire légèrement chevauché; le Jura une zone surélevée. Ils ont subi un resserrement par suite de la poussée alpine et leurs accidents, bien que de peu d'importance, doivent s'expliquer par l'étude de la chaîne principale.

III. Les roches exotiques et les Préalpes.— On sait que le terrain le plus récent, qui ait réellement participé au plissement de la chaîne, est un complexe grésoargileux qui porte le nom de flysch.

Ce serait donc ce terrain que nous devrions trouver en bordure de la montagne; il est cependant précédé d'une série de lambeaux, irrégulièrement dispersés, de roches en majeure partie secondaires. Ces débris portent le nom de roches exotiques ou klippes; les plus célèbres sont les Mythens de Schwyz, près de Brunnen. Dans

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