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la plaine de Bulle, au point où la Sarine débouche au plateau par une large vallée, ces roches perçaient la moraine de toutes parts; à Tour-de-Trême, dans le vallon de Gruyères, une carrière était ouverte dans un de ces lambeaux. L'expérience confirmant les théories a prouvé que ces masses rocheuses ne se continuent pas en profondeur: ce sont des débris qui ne donnent pas d'indication sur le terrain sous-jacent et, comme ils sont déposés sur le terrain tertiaire, ils doivent avoir été amenés d'une région plissée; ils soulèvent donc un problème intéressant, qu'on nous permettra de réserver pour le moment; notre but, dans ce paragraphe, est seulement de faire connaître les diverses parties du profil alpin.

Vient alors une première zone de flysch, très continue, dite flysch du Gürnigel, séparée par les Préalpes médianes de la zone du flysch du Niesen. Lorsqu'on jette les yeux sur une carte géologique, on voit que cette formation entoure complètement les Préalpes ; et, comme c'est une formation plus jeune que ces dernières, ou bien les Préalpes sont débarrassées de leur couverture de flysch et mettent ainsi au jour les formations plus profondes, ou bien elles constituent une nappe transportée sur des terrains plus jeunes qu'elles.

Ce problème fit l'objet de discussions passionnées dans le petit groupe, que dirigeait le prof. Schardt ; comme nous l'exposerons plus loin, sa solution est celle des grandes nappes de recouvrement.

Les Préalpes du Stockhorn et du Chablais sont constituées par un groupe de plis orientés du sud-ouest au nord-est, à cheval sur le Léman; celles du Stockhorn s'étendent jusque près du lac de Thoune; celles du Chablais courent du lac de Genève jusqu'à l'importante vallée de l'Arve. Cet ensemble montagneux a une longueur de cent et vingt-cinq kilomètres et une largeur

moyenne de quarante kilomètres; de nombreuses vallées et gorges, transversales et parallèles, y fournissent toutes les coupes nécessaires à l'étude.

Trois journées de l'excursion furent consacrées à l'étude de la stratigraphie et de la tectonique de ces montagnes et de leur bordure de flysch.

D'abord nous constations, au pied du Moléson, que le trias de base repose nettement sur le flysch, puis nous vêmes de près la série des assises qui s'y superposent jusqu'au néocomien, formant un synclinal au

sommet.

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Fig. 6. Paroi du ravin du Creux du Pralet (Rocher plat); les couches plongeant vers le nord chevauchent le synclinal de la Gummfluh.

Le lendemain, la belle chaîne du Vanil Noir, si profondément découpée par les cirques glaciaires, nous exhibait d'abord l'anticlinal dérodé jusqu'au trias, puis une étroite arête synclinale; dans la même journée, nous pouvions voir le chevauchement de la colline de Laitemaire, qui est le début modeste de l'arête des Gastlose.

La dernière journée enfin était consacrée à l'étude

des chevauchements du Rocher pourri et du Rocher plat (fig. 6) sur le synclinal de Videmanette, ainsi que des intercalations de la nappe de la brèche de la Hornfluh, par-dessus celle des Préalpes.

Ces excursions nous permirent de voir que la série stratigraphique est tout à fait régulière dans les Préalpes, que les allures y sont un peu plus accentuées, mais fort analogues à celles que l'on trouve dans le Jura il y a là des couches resserrées et emboîtées les unes dans les autres par compression extérieure et nullement des plis au sens alpin.

Au delà, dans la vallée de la Sarine, apparurent de nouveau d'abord le flysch du Niesen, qui tire son nom de la belle pyramide, formée de cette roche, qui domine le lac de Thoune; puis les masses exotiques, appelées ici zone des cols parce qu'une profonde dépression, qui longe les plis helvétiques, marque leur passage. Comme les relief's hypsométriques sont en majeure partie le résultat de l'érosion, il y a lieu de croire que la zone des cols était dans un état de dislocation favorable à l'entraînement des roches et des terres par les eaux courantes. Maintenant encore elle donne l'impression d'une confusion extraordinaire; il y a de sérieuses raisons de penser que sa discontinuité a été le facteur prépondérant d'un abaissement général de son relief. IV. Les plis helvétiques. Personne n'a pu passer

en Suisse sans être frappé, en quelque point, des contournements des plis helvétiques: que ce soit à l'Axenstrasse, dans les vallées des Lutschine et de la Kander au col de la Gemmi, ou, comme nous, lors de l'excursion, dans la gorge de la haute Sarine, qui aboutit au col du Sanetsch, on ne peut manquer d'être frappé de cette belle ordonnance de murailles calcaires alternant avec les pâturages établis sur les couches schistoïdes ou marneuses; le tout aboutit vers le nord à des contournements et lacets d'une variété remarquable. Le profil

du pli du Wildhorn-Wildstrübel, se déployait avec ampleur dans toute la coupe du col, et nous pûmes constater au sommet qu'il était superposé au pli des Diablerets.

Ce profil est figuré planche II et l'on y a représenté, outre les mouvements des couches, le passage du col, au-dessous duquel les tracés sont forcément hypothétiques. Néanmoins l'allure générale des plis helvétiques

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Fig. 7. Anticlinal brisé; tête du Pli du Wildhorn; ravin de la Sarine.

permet des conjectures hautement probables au sujet des tracés en profondeur.

En même temps qu'ils sont déversés vers le nordouest, les plis dans cette région plongent en coulisse vers l'est les uns sous les autres, de sorte que le pli des Diablerets, qui forme les sommets à l'ouest, vient certainement s'éteindre sous le pli du Wildhorn; de même le pli de la Dent de Morcles disparaît sous celui des Diablerets.

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Fig. 8. Tête du pli du Wildhorn, vue de la gorge de la Sarine. On y constate le coincement des couches, les contournements multiples et le déversement vers le bas.

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Fig. 9.

Les plis des Diablerets et de la Dent de Morcles plongeant sous le pli du Wildhorn. Vue prise du Sex rouge (ouest du Sanetsch) vers le vallon de la Liserne; à droite une fraction du lapié de Miet.

Tous ces plis ont, comme nous l'avons déjà dit, une tête à imbrications multiples plongeant vers la nappe

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