Martel et Rahir, à considérer les abannets comme des excavations naturelles très anciennes, paléo-abîmes ou paléo-gouffres, dont le creusement doit être attribué, partie à l'élargissement de têtes de filons, partie à l'établissement d'aiguigeois. Ces Parois érodées et corrodées d'un abime profond, vertical, de la « Fondrie des chiens ». Voir la planche I. abîmes anciens ou «avens» seraient antérieurs à l'oligocène, dont les dépôts sableux sont venus les combler : ils auraient en outre été en relation avec un réseau fluvial anté-landenien, et seraient, par suite, de formation anté-tertiaire. Ces vues, fort séduisantes, ont trouvé un précieux appui dans la comparaison avec les célèbres poches à phosphorites du Quercy, creusées dans un calcaire jurassique, et, comme le dit M. Martel, déjà béantes au commencement de l'époque tertiaire. Comme à Nismes, des dépôts éocènes et oligocènes sont venus s'y superposer. Les poches du Quercy sont généralement considérées aujourd'hui comme les vestiges d'appareils spéléologiques très anciens, << datant, suivant M. Thévenin, de la longue période d'émersion qui correspond au début du tertiaire » (1). On lira avec intérêt dans le même volume, la description du vallon des Chantoirs, à Remouchamps; de la grotte de Remouchamps avec sa succession de « gours » classiques; de la grotte de Tilff, qui a fourni de si capricieuses cristallisations de calcite. On étudiera, sous la conduite des auteurs, la fontaine de Crupet, exemple typique de source intermittente; on rencontrera même, à Comblain-la-Tour, une véritable source thermale. Enfin, on parcourra avec eux, dans l'extrémité ouest du synclinal de Walgrappe, les aiguigeois de Bois-de-Villers et de Lesves, «dont l'un, véritable abime, atteint une profondeur voisine de cinquante mètres ». Comme conclusion générale du tome 1 on retiendra que les eaux qui jaillissent des calcaires dévoniens, sont de simples résurgences ou fausses sources, non filtrées, se troublant en cas de fortes pluies, et toujours exposées à être contaminées et souvent très dangereuses. Les eaux des calcaires dévoniens, sauf dans certains cas tout à fait exceptionnels, doivent être tenues pour suspectes et proscrites complètement de l'alimentation. Consacré en entier à l'étude du calcaire carbonifère, le second volume renferme, lui aussi, une série de monographies intéressantes la vallée de la Lesse à Furfooz, la partie centrale du massif de Falmignoul, le massif de Dinant, les vallées du Bocq, du Hoyoux, de l'Ourthe et de l'Amblève y sont successivement passés en revue. L'étude des grottes de Raimpaine et de Montfat à Dinant, de Freyr, de Comblain-au-Pont, de Durnal, montrent bien que c'est à tort qu'on a considéré les phénomènes spéléologiques comme localisés exclusivement dans les calcaires dévoniens. Une importante annexe, consacrée au bassin de Namur, en apporte de nouvelles preuves avec la description des grottes de Floreffe, du Trou-Manto, de Ramioul et surtout de la grotte de Rosée, à Engihoul, où ont été découvertes les extraordinaires (1) A. Thévenin, Étude géologique de la Bordure sud-ouest du Massif Central (BULL. SERVICES CART. GEOL. DE FRANCE, t. XIV, 1902-1903). cristallisations de calcite si minutieusement décrites par M. W. Prinz. Mais le grand intérêt de l'ouvrage réside dans une thèse originale relative aux eaux issues de certains massifs calcaires, Poche à phosphorite dans le calcaire jurassique de Raynal, près Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne). D'après un cliché de M. E. Trutat. qui devraient échapper à la proscription générale M. van den Broeck a été amené à reconnaître que le produit de l'altération des calcaires tournaisiens, en général crinoïdiques et beaucoup moins purs que les roches calcaires viséennes, en s'accumulant dans les diaclases, réalise une sorte d'auto-colmatage qui assure |