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normal de la science, et vinrent au monde à leur heure. Or les mémoires d'Euler n'ont souvent vu le jour que bien longtemps plus tard, et après que d'autres savants ont à bon droit pu se croire le père légitime de ces mêmes découvertes.

Les collaborateurs de M. Maurice Cantor ne parvinrent pas à se mettre d'accord sur ce sujet. Dans le 4 volume des Vorlesungen ueber Geschichte der Mathematik, M. Vivanti rattache à la science du XVIIIe siècle tout ce qu'a écrit Euler. Pour M. Cantor, au contraire, et pour ses autres aides, il ne faut attribuer à ce siècle que les ouvrages d'Euler imprimés avant 1800. Il ne nous appartient pas de prendre position dans le débat. Nous voulions uniquement indiquer la raison d'être des deux premiers classements de l'Inventaire de M. Eneström.

Au moment où nous écrivons, le premier des trois classements est seul publié. Il forme un volume de 209 pages in-8", d'un texte serré, ne renfermant que des renseignements de bibliographie pure. Nous avouons l'avoir parcouru avec un sentiment de profonde admiration. Il faut être quelque peu du métier pour apprécier le travail, l'attention, la patience exigée par une entreprise de ce genre. Seul, peut-être, l'éminent directeur de la BIBLIOTHECA MATHEMATICA était capable de le mener à bon terme. Les éditeurs d'Euler lui en sauront le plus grand gré. L'Inventaire comprend 863 numéros.

Jean Albert Euler, par Paul Stäckel (1). — Jean Albert, fils ainé de Léonard Euler, naquit à Saint-Pétersbourg, le 27 novembre 1734, et y mourut, le 6 octobre 1800. Il a signé de son nom des travaux remarquables. Je dis signé, car en est-il bien toujours l'auteur? Précisons davantage, en est-il l'auteur principal? Ne faut-il pas plutôt attribuer à son père les idées maitresses qu'on y rencontre?

Ce doute préoccupait déjà Jacobi.

Dans une lettre de mars-avril 1848, à Paul-Henri von Fuss, il lui demande s'il ne faudrait pas joindre la liste des travaux de Jean Albert à celle des œuvres de Léonard. « C'est là une question très importante, ajoute-t-il, car ils portent tous la marque de la collaboration paternelle. La chose vaudrait la peine d'être attentivement examinée (2). »

(1) Johann Albrecht Euler. Von Paul Stäckel in Karlsruhe. VIERTELJAHRSCHRIFT DER NATURFORSCHENDEN GESELLSCHAFT IN ZÜRICH. 55° année, Zurich, 1910.

(2) Der Briefwechsel zwischen C. G. J. Jacobi, und P. H. v. Fuss, über

Oui la chose vaut la peine d'être examinée. On connaît le mode de travail de l'illustre aveugle. On sait à quel point il était entouré par la sollicitude affectueuse de ses proches. Quotidiennement peut-on dire, il leur dictait les résultats de ses profondes méditations. Aussitôt recueillies, elles étaient conservées avec une piété religieuse.

Mais quoi ? Dans l'intimité de ces communications, Léonard a-t-il toujours été à l'abri de la tendresse paternelle ? Au cours d'une dictée, Jean Albert n'a-t-il pas parfois émis une réflexion, voire même une critique, à la suite de laquelle Léonard lui aura dit: «C'est exact, signez vous-même, et publiez sous votre nom »?

C'était la pensée de Jacobi, et voilà ce qui donne grand intérêt à la notice de M. Stäckel. Mais, que les mémoires signés Jean Albert Euler soient entièrement de lui, qu'il faille au contraire en attribuer une bonne partie à l'influence paternelle, peut-être n'importe-t-il pas autant que je veux bien le dire. Quel qu'en soit l'auteur principal et par eux-mêmes, ils ne manquent pas de valeur. A ce titre seul, ils méritent d'être sauvés de l'oubli. Leur bibliographie est donc utile en toute hypothèse.

M. Stäckel nous la donne sur le plan de l'Inventaire des Œuvres de Léonard Euler, par M. Eneström, dont nous venons de parler. Elle comprend 72 numéros. Une observation frappe tout d'abord. Du vivant de son père, Jean Albert s'occupe d'astronomie et de mécanique. Plus tard il ne publie plus que des observations météorologiques.

Ce n'est évidemment pas fait pour engager à s'inscrire en faux contre l'opinion de Jacobi. Voici, au contraire, qui la corrobore. Parmi les pièces écrites du vivant de Léonard je remarque sous le n° 39 :

Réponse à la question proposée par l'Académie royale des Sciences de Paris, pour l'année 1770. Perfectionner les méthodes sur lesquelles est fondée la théorie de la lune, de (sic) fixer par ce moyen celle des équations de ce satellite, qui sont encore incertaines, et d'examiner en particulier si on peut rendre raison par cette théorie de l'équation séculaire du mouvement de la lune (RECUEIL DES PIÈCES QUI ONT REMPORTÉ LES PRIX DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, t. IX, Paris, 1777).

die Herausgabe der Werke Leonhard Eulers. BIBLIOTHECA MATHEMATICA, 3 sér., t. 8. Leipzig, 1907-8, p. 281. « Eine sehr wichtige Frage wäre wohl, ob nicht die Arbeiten von J. Albert auch aufgenommen werden müssten, da sich annehmen lässt, dass alles bis auf die Ausarbeitung vom Alten ist. Es wäre gut dieses besonders ebenfalls zu veranschlagen. >>

Dans la Préface, cet ouvrage est présenté à l'Académie, comme l'œuvre commune des deux Euler, père et fils. Nous le retrouvons dans l'Inventaire de M. Eneström, sous le n° 485.

Au point de vue qui nous occupe, voici peut-être encore plus curieux. C'est la pièce n° 31 du Catalogue de M. Stäckel, n° 418 de l'Inventaire de M. Eneström.

Theoria motuum lunae, nova methodo pertractata una cum tabulis astronomicis, unde ad quodvis tempus loca lunae expedite computari possunt, incredibili studio ac indefesso labore trium academicorum: Johannis Alberti Euler, Wolffgangi Ludovici Krafft, Johannis Andreae Lexell. Opus dirigente Leonhardo Eulero acad. scient. Borussicae directore vicennali et socio Acad. Petrop. Parisin. et Lond. Petropoli. Typis Academiae imperialis scientiarum, 1772. In-4° de (16) 775 pages et 1 planche hors texte. D'après les Actes de l'Académie de Pétersbourg, le mémoire lui fut présenté le 20 octobre 1768.

N'était-ce crainte d'abuser de la patience du lecteur, je multiplierais les remarques; mais il est temps de clore ce BULLETIN. La bibliographie de Jean Albert est précédée d'une courte notice historique sur la vie de l'auteur.

H. BOSMANS, S. J.

ASTRONOMIE

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La Comète de Halley. Le retour de la célèbre comète au périhélie n'a pas répondu, du moins dans nos contrées, à la curiosité surexcitée du public et a trompé les espérances des astronomes. C'est la conclusion la plus nette des multiples observations recueillies sur tous les points du globe.

L'évènement le plus intéressant, à coup sûr, devait être le passage annoncé de la Terre à travers la queue de la comète. S'est-il produit? C'est possible; ce qui est certain, c'est qu'il n'en est résulté aucun mal, ce qui était à prévoir, et qu'on n'a pu en tirer aucune donnée nouvelle sur la constitution de ces astres errants. Combien cependant on espérait pouvoir faire d'intéressantes observations et avec quel soin on s'y était préparé!

On peut dire que, pendant la nuit du 18 au 19 mai et les jours suivants, le personnel de tous les observatoires du monde est

resté aux aguets; or, si l'on parcourt les rapports publiés jusqu'ici sur les résultats obtenus, on constate que la plupart ont perdu leurs peines, soit que le mauvais temps ait contrarié les observations ou les ait rendues impossibles, soit que l'examen le plus attentif de la voûte céleste, de la surface du Soleil et des conditions atmosphériques, ne leur ait rien montré d'anormal. Quelques-uns cependant ont été plus heureux, et signalent quelques faits intéressants.

A l'observatoire d'Uccle, on a noté que le matin du 19 mai le disque du Soleil semblait par instants se voiler. A notre connaissance, cette observation est unique. En général, les observateurs sont d'accord pour affirmer qu'ils n'ont rien remarqué de spécial sur la surface du Soleil, même au moment du passage de la partie la plus dense du noyau. D'autres phénomènes curieux ont été plus universellement observés ; c'est ainsi que M. Wolf, de l'observatoire d'Heidelberg, signale autour du Soleil couchant, le 19 mai et au cours de la journée du 20, un magnifique cercle de Bishop; il a vu le même phénomène se produire autour de la Lune. Le crépuscule du 19 mai rappela ceux qui suivirent, en 1884, les éruptions du Krakatoa. A l'observatoire d'Uccle, MM. Lecointe et Philippot observent également, le 19 mai, vers 4 h. 1/4, un anneau coloré, d'intensité variable, et passant du rose au rouge; le même jour à 1 h. 1/2 du matin, M. Casteels, assistant au même observatoire, remarque au N.-E. une bande lumineuse d'intensité assez notable. D'autres astronomes ont aperçu la même bande lumineuse; au Washburn Observatory (Madison, Wisconsin, U. S.) M. Flint lui attribue une longueur de 70° avec une largeur de 5° à 6°. M. Marchand, directeur de l'observatoire du Pic du Midi, a fait des observations analogues; il signale, en particulier, une bande lumineuse assez large, de couleur jaune orangé, dans la direction N.N.E., puis du NW. à l'est. « Cette bande, dit-il, n'est autre chose que l'un des phénomènes qui précèdent normalement le lever du Soleil ; cependant, c'est seulement lorsque l'atmosphère est chargée de poussières très fines et très élevées (comme en 1901 et 1903, après l'éruption de la Martinique), qu'elle prend une grande étendue et précède ainsi de deux heures le lever du Soleil. La Lune était entourée d'un cercle verdàtre (phénomène déjà observé en 1903); ce cercle a été revu et plus marqué les soirées du 19 et du 20. Le 19 une couronne analogue existait autour du Soleil, avec un diamètre de 2° à 3°; elle était plus visible encore

les jours suivants et parfois colorée en rouge sur le bord, suffisamment pour frapper même des observateurs peu attentifs (1). »

Les poussières atmosphériques qui ont donné naissance à ces météores lumineux, ne sont peut-être pas étrangères à la comète; mais on ne peut tirer de là une preuve certaine que la rencontre annoncée de la Terre et de l'astre chevelu a eu lieu. Aussi les astronomes ne sont-ils nullement d'accord ni sur la date de cette rencontre ni même sur sa réalité. D'après M. Wolf, d'Heidelberg, et M. Hartmann, de Göttingen, la Terre aurait traversé la queue dans l'après-midi du 19 ou, au plus tard, pendant la nuit du 20; d'après M. Eginitis, directeur de l'observatoire d'Athènes, qui a envoyé à l'Académie des Sciences de Paris une intéressante communication (2), la rencontre, si elle a eu lieu, n'a pu se produire avant le soir du 20; pour M. Millosevich, directeur de l'observatoire de Rome, aucun signe certain du passage de la Terre à travers la queue de la comète n'a été constaté.

M. Innes, directeur de l'Observatoire de Johannesburg, va plus loin encore : non seulement la Terre n'aurait pas traversé la queue de la comète, mais pareil phénomène serait impossible; et cette manière de voir ne semble pas en désaccord avec les faits observés du 19 au 22 mai on a, en effet, constaté qu'une seconde queue s'était formée; M. Innes pense que sous l'influence d'une force répulsive émanée de la Terre et dont il ne définit pas la nature, la queue de la comète a dû se briser, l'un des fragments serait resté à l'Est dans le ciel du matin et serait allé en s'affaiblissant de plus en plus, tandis que l'autre fragment se montrait à l'Ouest dans le ciel du soir (3).

Sans être aussi catégoriques que M. Innes, plusieurs observateurs affirment que la rencontre a été fortement retardée, sinon rendue impossible, par suite de la courbure considérable de la queue de la comète. Tel est l'avis, entre autres, de M. Campbell, directeur de l'Observatoire Lick, qui a vu, le matin du 19 mai, la comète dans le ciel, à l'Est, la queue ayant au moins 140° de longueur, mais étant rejetée bien en arrière du rayon vecteur.

Le rapprochement des conclusions si diverses auxquelles sont arrivés les différents observateurs, projette, on le voit, plus d'ombre que de lumière.

(1) COMPTES RENDUS, 30 mai 1910.

(2) IBIDEM.

(3) NATURE (Anglaise) 16 juin 1910; BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BELGE D'ASTRONOMIE, août 1910.

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