Sayfadaki görseller
PDF
ePub

tion et la peste. Le mahométisme est fils de l'arianisme. Parce que Arius avait enseigné que Jésus n'était qu'un prophète, Mahomet vint dire qu'il était, lui, le dernier prophète, et il fut cru des populations où l'arianisme avait séjourné et où il l'avait en quelque sorte annoncé.

Le vice capital qui rendit le mahométisme antiprogressif, fut d'avoir confondu dans les mêmes mains les deux pouvoirs, le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, et par suite d'avoir établi en principe que la justice et la raison étaient là où résidait la force. Chez les chrétiens, au contraire, on enseignait que la justice et la raison résidaient là où était le dévouement. Le mahométisme professait une doctrine sur la Providence, telle, qu'il en résultait que les choses sociales étaient gouvernées par un fatalisme absolu. Chez les chrétiens, au contraire, on disait qu'on acquérait, par la foi, la grâce, c'est-à-dire la liberté de choisir entre le bien et le mal. Aussi les destinées des deux sociétés furent bien différentes. Les musulmans ne purent avancer dans la carrière de la civilisation que par la volonté du pouvoir; ils se sont dépravés aussitôt que le pouvoir lui-meme s'est corrompu ; les chrétiens, au contraire, n'ont cessé de marcher, même malgré le pouvoir.

Or, de ces trois doctrines sociales que la nationalité française rencontra, elle en anéantit deux; elle battit et repoussa l'autre. L'arianisme et le paganisme furent conduits à leur destruction; le mahométisme fut chassé et vaincu.

CHAPITRE II.

Histoire des Français sous la première race.

La ligne politique des rois français était écrite dans cette prière qui termine le prologue de la loi salique : « Vive Christ! il aime les Francs qu'il conserve le royaume ; qu'il remplisse ses magistrats des lumières de sa grâce; qu'il protége l'armée; qu'il nous donne le mérite de prouver notre foi; qu'il nous accorde les joies et la félicité de la paix ! que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous accorde des chefs pieux! car nous sommes cette nation brave et forte qui secoua de sa tête le dur joug des Romains, et qui, après avoir reçu le baptême, orna somptueusement d'or et de pierres précieuses les corps des saints martyrs que les Romains avaient brûlés par le feu, massacrés et mutilés par le fer et fait déchirer par les bêtes. »

Clovis devenu, en 497, roi des forces catholiques des contrées situées entre la Meuse et la Loire, se hâta de prouver quelle était sa loi politique. Il marcha d'abord contre les ariens de Bourgogne et les soumit au tribut. Il laissa sur leur territoire un camp de cinq mille Francs. Ensuite, dit Grégoire de Tours, il dit encore une fois aux siens : « Il m'est triste de voir ces Goths ariens posséder une partie des Gaules. Allons, avec l'aide de Dien, allons vaincre et soumettons-nous cette terre. » Il attaqua en effet les Visigoths, il ressaisit l'Auvergne et le Poitou, et poussa même ses armées jusqu'au pied des Pyrénées. Mais ces conquêtes ne furent point solides; et son pouvoir resta incertain et disputé dans presque toutes les provinces. En effet, il n'y avait alors qu'un moyen de s'assurer une contrée, c'était d'y asseoir un camp et d'y fonder un corps de bénéfices militaires. Or, il n'y avait pas alors en France assez d'hommes de guerre pour fournir à d'aussi nombreuses garnisons. Aussi ce ne fut que plus tard que la Bourgogne fut réellement soumise et les Visigoths définitivement chassés. Il ne lui resta pour le moment que les contrées où le peuple des cités était assez nombreux pour pouvoir se garder lui-même. Il paraît en effet que, partout, les catholiques des villes avaient appelé la domination de Clovis, et l'on doit penser qu'ils firent tous leurs efforts pour se conserver sous sa protection.

Ce fut, sans doute, en grande partie parce qu'il manquait d'hommes de guerre, que Clovis se défit des rois de Cambrai, de Cologne, d'un certain Cararic qui commandait, à ce qu'il paraît, du côté de Verdun, et qu'il s'acquit par ses négociations l'obéissance des Francs qui leur étaient soumis. Le corps le plus considérable des feudataires dont il conquit la possession par ce moyen, fut celui des soldats nommés plus particulièrement ripuaires. Il était composé d'une population militaire instituée par les Romains pour défendre la frontière du Rhin. Il occupait le triangle formé par le cours de ce fleuve, et ceux de la Moselle et de la Meuse. Ce vaste camp avait été formé primitivement de troupes romaines et recruté d'hommes de toutes nations. Il s'était révolté et s'était donné des chefs indépendants, lors des grandes invasions du commencement du siècle. Il était donc, par son origine et ses habitudes militaires, tout formé à la discipline de l'armée de Clovis ; il était de la même race militaire que celle répandue dans le reste des Gaules, dont ce roi avait été proclamé le chef, c'est-à-dire, en partie romain, en partie gaulois et en partie franc.

Nous ne nous arrêterons pas davantage sur les actes de Clovis. En effet, nous ne nous sommes pas proposé d'écrire une histoire,

TOME I.

4

mais de tracer une esquisse suffisante pour prouver l'exactitude de nos généralités. Il nous suffit donc d'avoir montré Clovis fidèle à sa mission catholique. Nous allons continuer avec la même brièveté l'examen des événements qui signalèrent le commandement de ses fils.

Succession de Clovis. —A sa mort, le royaume fut partagé entre ses quatre fils. Thierry eut le département de l'Austrasie et des Allemands qui occupaient les bords du haut Rhin; il résidait à Metz. Clodomir eut pour résidence Orléans, Childebert Paris, et Clotaire Soissons. De ces quatre princes, Thierry seul avait commandé les armées. Il avait conquis l'Auvergne et le Quercy pour son père et combattu contre les Goths d'Italie. L'histoire ne nous apprend pas que les autres aient joué le moindre rôle militaire pendant la vie de Clovis. Ils étaient, en effet, encore fort jeunes à sa mort le plus âgé avait à peine dix-sept ans. Cependant le partage exista et resta solide. Il est donc très-probable que Thierry, qui était l'aîné et déjà père d'un fils que les chroniques appellent beau et utile, qui était fait aux affaires et d'ailleurs ne manquait pas d'ambition, qui avait assez peu de bienveillance pour des frères nés d'un autre lit et du sang de Clotilde, lorsque lui-même n'était fils que d'une concubine, il est très-probable, disons-nous, qu'il ne fut empêché de réunir tout le royaume sous sa main, que par la prévoyance de son père. Des généraux, sans doute, avaient été chargés de conserver une portion d'autorité aux enfants qu'il chérissait le plus, et, en outre, leur mère y veilla.

Quoi qu'il en soit, à peine les jeunes princes furent-ils arrivés à l'âge d'homme, qu'on les voit poursuivre les projets de leur père, soit isolément, soit en unissant leurs forces. La Bourgogne fut définitivement conquise après plusieurs campagnes dans l'une desquelles Clodomir fut tué. Les Visigoths furent rejetés en Espagne, et une armée française passa même les Pyrénées.

Thierry d'Austrasie fut celui des quatre frères qui prit le moins de part à cette communauté d'expéditions; au moins le fit-il toujours avec répugnance et par nécessité. Cependant, ce fut en s'alliant à Clotaire qu'il conquit la Thuringe. Les motifs qu'il donna à ses soldats, pour les encourager à cette expédition, sont curieux à citer, parce qu'ils furent fondés sur des griefs que les provinces de France élevaient en commun contre le peuple de Thuringe. « Souvenez-vous, leur dit-il, que ces gens ont été pour vos pères, les plus cruels et les plus perfides ennemis; ils ont égorgé leurs otages; ils ont saccagé leurs terres; ils ont tué et torturé leurs enfants et leurs femmes et leurs vierges; ils ont livré leurs corps pour pâture

aux chiens et aux corbeaux. Aujourd'hui ils nous manquent de foi! le droit est de notre côté. Avec l'aide de Dieu, allons. >>

Thierry ne voulut point participer à la dernière expédition qui réduisit la plus grande partie de la Bourgogne en province française. Mais il pouvait donner pour motif, qu'il était allié par les femmes à la famille royale de ce pays. Il avait d'ailleurs quelque mécontentement contre Childebert de Paris, l'un des envahisseurs de la Bourgogne, qui, pendant qu'il était occupé en Thuringe, s'était rendu maître de l'Auvergne. Il profita même du temps pendant lequel celui-ci guerroyait, pour remettre l'Auvergne sous son commandement. Nous dirons quelques mots de cette expédition, parce que, suivant nous, elle a été présentée sous un jour faux, par les écrivains modernes. Ils ont eu le tort, ici, comme dans plusieurs autres circonstances, de ne consulter qu'une seule des chroniques du temps.

Thierry, dit-on, ne voulant pas aller en Bourgogne et pressé par les siens, qui regrettaient cette occasion de fortune, leur dit : « Je vais vous conduire dans un pays où vous trouverez tout ce que votre cupidité peut désirer; » puis il les conduisit en Auvergne, et toute la contrée fut ravagée. Tel est le fait qu'on a rapporté et qui peut servir à prouver que chacun des fils du prince était roi d'un royaume différent et non commandant d'un corps d'armée dans un même royaume. Voici, maintenant, les faits qui ont été négligés. Thierry avait délivré ce pays de la domination des Visigoths. Dans certains lieux il avait établi des feudataires pour le garder; dans d'autres, il avait reçu le serment de ceux qu'il avait vaincus, quoique plusieurs fussent souillés de la lèpre arienne. En effet, quelques années plus tard il fallut faire une nouvelle guerre dans ce pays pour y éteindre l'arianisme qui avait repris les armes. Or, tous ces hommes manquèrent à leurs serments, en se donnant à Childebert. Les sénateurs de la cité d'Auvergne faillirent aussi à leur foi; ils profitèrent de leur indépendance pour changer de maître. Thierry les punit cruellement, et il employa le moyen barbare usité dans ces temps de guerre, pour assurer la fidélité de la province il en changea les seigneurs et les gardiens. Quelques violences furent commises contre les églises; mais il y a des preuves que leurs auteurs furent sévèrement punis (1).

On trouve à cette époque plusieurs actes d'une égale violence, qui expriment la jalousie que les frères avaient les uns pour les autres et le désir que chacun d'eux avait d'être seul roi. Mais aussi

(1) Voyez De miraculis S. Juliani, Collect. des Bénédict. t. II, p. 466.

on en trouve plusieurs où se marque une haute et commune intelligence. Nul doute que ceux-ci n'aient eu lieu sous l'inspiration des évêques; dans plusieurs circonstances, nous en trouvons la preuve dans les chroniques. C'est sous cette inspiration que fut entreprise l'invasion d'Italie, et la guerre contre les Ostrogoths ariens qui l'occupaient. C'est de toute probabilité par le même conseil qu'on envoya de l'autre côté des Alpes, à la solde même des Goths, dix mille Bourguignons ariens dont on se débarrassa de cette manière et que plus tard enfin les Francs conduisirent une armée nombreuse d'Allemands, pour faire un établissement en Italie. Ils y périrent autant par les maladies, que par les armes de Narsès.

Ainsi, malgré la division de la succession de Clovis, la France agit avec une grande unité dans le sens de son but catholique. Cette division cessa en 558, alors que Clotaire, par la mort de tous ses frères et de leurs enfants mâles, se trouva seul roi des Français. L'empire comprenait à cette époque, non-seulement tout le territoire situé entre les Alpes, les Pyrénées, la mer et le Rhin; mais encore la Thuringe, la Suisse et une partie de la Bavière actuelle.

Lorsqu'on lit le détail des guerres entre frères, il est une chose qui se comprend difficilement : c'est comment, pour aller d'une province qui leur était feudataire, dans une autre qui leur était également soumise, ils passaient avec leur armée sur un territoire qui ne leur appartenait pas et qui même, en ne tenant compte que du nom du roi qui l'avait en partage, eût dû leur être hostile. Ce fait serait incompréhensible aujourd'hui. Voici comment il s'explique.

Chaque roi avait avec lui une petite légion de fidèles qui l'accompagnait partout. Les Romains appelaient cette espèce de soldats milites comitatenses. C'était à l'aide de ce corps plus ou moins nombreux qu'il pouvait faire la guerre civile. Il nous paraît à peu près certain qu'ils n'avaient le droit de faire sortir les feudataires de leurs provinces que dans le cas d'une guerre nationale. Or, quel que fût le territoire qu'un roi traversât, il rencontrait, sans doute, des camps de soldats ripuaires; mais ceux-ci le respectaient comme un de leurs chefs, le laissaient passer, sans chercher le but de sa marche, assurés qu'il n'avait rien à leur commander qui ne fût national. Il n'en fut plus ainsi dans les troubles qui marquèrent la succession de Clotaire.

Succession de Clotaire.

Ce prince mourut en 561. Il laissa encore quatre fils, dont le moins âgé avait vingt-cinq ans, et qui se partagèrent le commandement du royaume. Charibert eut Paris; Gontran, Orléans et la Bourgogne; Chilpéric, Soissons; et Si

« ÖncekiDevam »