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BERR (MICHEL), Israélite connu par ses idées de réforme applicables au culte qu'il professe et par des écrits plus nombreux qu'étendus sur cet objet, comme sur diverses matières de religion, de philosophie, de politique et de littérature. Fils d'ISAAC Berr, surnommé de Turrique (mort en 1828, à l'âge de 85 ans), Israélite éclairé qui a pris une part active à l'organisation du culte juif en France, M. Michel Berr naquit à Nancy, en 1780, y fit de bonnes études qu'il continua ensuite à Strasbourg, et il fut le premier de ses co-religionnaires qui choisit la carrière du barreau. Cependant il la quitta et fut successivement membre de l'assemblée des Israélites convoquée à Paris en 1807, secrétaire du grand sanhédrin de France et d'Italie, chef de division au ministère de l'intérieur du royaume de Westphalie, etc. Il quitta l'administration pour se vouer entièrement aux lettres et à la défense des principes philosophiques et religieux qu'il avait proclamés. Une nouvelle existence avait commencé pour les Juifs: M. Michel Berr en comprit la portée et revendiqua pour ses co-religionnaires toutes les conséquences qui en découlaient. Sous ce rapport son nom occupe une place honorable dans l'histoire de leur émancipation. Il a, du reste, professé en différentes chaires et il est membre de beaucoup de sociétés savantes. Il compte parmi les premiers collaborateurs de l'Encyclopédie des gens du monde. J. H. S.

BERRUGUATE (ALONZO), célèbre peintre et architecte espagnol, mort à

Encyclop. d. G. d. M. Tome III.

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Tolède en 1545. Il fut l'ami d'André del Sarte et imita la manière de MichelAnge. Charles-Quint l'employa pour la construction du palais du Prado et pour restaurer l'Alhambra. On trouve de lui des tableaux remarquables à Valladolid, à Tolède et à Salamanque. C. L.

BERRY, ancienne province de France, qui forme actuellement les départemens du Cher et de l'Indre, et une partie de ceux de la Nièvre, de la Creuse et de l'Allier. Elle est bornée au nord par l'Orléanais, à l'est par le Nivernais et le Bourbonnais, au midi par le Limousin, et à l'ouest par le Poitou et la Touraine. Cette province qui forme le centre de la France, a joué à différentes époques un rôle dans l'histoire. Ses anciens habitans occupaient la première Aquitaine, et on les distinguait sous le nom de Bituriges Cubi, pour les distinguer des Bituriges Vivisci, qui habitaient la seconde Aquitaine et n'étaient qu'une colonie des premiers. Les Bituriges tenaient le premier rang parmi les peuples de la Gaule Celtique, et plusieurs historiens prétendent que, même avant l'invasion des Romains, les sciences y étaient déjà fort avancées. Lorsque César, après avoir soumis toute la Gaule du midi et de l'est, menaça les nations du centre, les Bituriges lui opposèrent la plus vive résistance.Vercingétorix, leur général en chef, avait adopté, pour sauver son pays, un moyen que nous avons vu renouveler de nos jours. Il proposa de ravager et d'incendier tout le pays pour enlever toute espèce de vivres aux Romains. Vingt

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villes furent brûlées et Bourges (Avaricum), la capitale, devait éprouver le même sort; toutefois, sur les représentations des principaux habitans elle fut épargnée. César l'assiégea: les habitans autour desquels s'étaient réunis tous les seigneurs voisins se défendirent vaillamment; mais Bourges fut obligé d'ouvrir enfin ses portes. Le Berry resta sous la domination des Romains jusqu'en 475 environ (an de J.-C.), où cette province fut envahie par Évaric, roi des Goths d'Espagne. En 507 Clovis en chassa les Goths et la réunit à son royaume. Long-temps elle fut gouvernée par des chefs militaires qui prirent le titre de comtes de Bourges et surent, en profitant de la faiblesse des rois de la seconde race, rendre héréditaire une dignité qui était purement personnelle. En 1061 Herpin, comte de Bourges, voulant s'engager dans la guerre des croisades, vendit le comté à Philippe Ier. Le Berry demeura uni à la couronne jusqu'à l'an 1360; à cette époque le roi Jean l'érigea en duchépairie, à charge de reversion à la couronne en cas d'extinction d'héritiers mâles, et le donna en apanage à Jean, son troisième fils, qui prit le titre de duc de Berry et d'Auvergne. Le duc Jean étant mort sans enfans, Charles VI donna le Berry à Jean son second fils, en 1401; puis à la mort de celui-ci qui ne laissa pas d'héritiers, il le transmit à son quatrième fils, Charles, depuis roi de France sous le nom de Charles VII. En 1461, Louis XI l'ajouta à l'apanage de son frère Charles que plus tard il fit empoisonner. Le Berry passa successivement à François de France, son troisième fils, puis à Jeanne de France, sa fille puînée qui épousa Louis d'Orléans, depuis Louis XII, et qui, après l'annulation de son mariage, se retira dans un couvent de Bourges où elle acheva sa vie passée dans des actes de piété et de bienfaisance. Deux autres princesses de la maison de France, Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, et Marguerite, duchesse de Savoie, sœur de Henri II, jouirent de ce même duché. Le duc d'Anjou, qui en avait également la possession, le réunit à la couronne après son avénement, en 1574. Henri IV l'accorda en usufruit à la reine

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Louise, veuve de Henri III; mais depuis la mort de cette reine, en 1601, le Berry est toujours resté uni à la couronne. Les habitans prirent, dans plusieurs circonstances, une part active aux guerres politiques ou religieuses qui désolèrent la France, et spécialement à la Ligue du bien public sous Charles VII, et aux guerres religieuses auxquelles donna lieu Calvin qui avait étudié la théologie à Bourges. Mais on a remarqué que, pendant les agitations de la révolution de 89, le Berry fut une des provinces qui se distinguèrent le plus par leur modération; on n'y vit presque pas d'exécutions politiques.

Le Berry jouissait de plusieurs priviléges fort remarquables: entre autres ses habitans ne pouvaient être appelés à faire la guerre hors du territoire sans l'exprès consentement des magistrats. Les mœurs y sont douces, paisibles. Le Berry abonde en fruits de toute espèce, en blés, en vins dont les plus renommés sont ceux d'Issoudun et de Sancerre. Il y a aussi beaucoup de bois, de forges, et l'agriculture, qui était fort en retard, commence à y faire des progrès. Ses fabriques de draps étaient autrefois très estimées, mais aujourd'hui il n'en existe presque plus. Le Berry est surtout renommé pour ses moutons dont la laine est fine et la chair délicate. Bourges sa capitale est une ville fort animée qui a été détruite plusieurs fois, en partie par des incendies; on y trouve encore des restes de murailles bâties par les Romains. Elle avait une tour munie d'artillerie qui n'avait pas sa pareille en Europe, dit-on, et qu'on nommait la grosse tour; elle servait de prison d'État. Le prisonnier le plus connu qui y fut enfermé fut Louis, duc d'Or léans, depuis Louis XII; elle fut démolie en 1651. Bourges a 2 monumens remarquables qui subsistent encore, l'hôtel de Jacques-Coeur (voy.) qui sert d'Hôtelde-Ville, et la cathédrale, qui n'a été achevée que dans le cours de plusieurs siècles et qui est un des plus beaux monumens de l'architecture gothique. L'université de Bourges a été une des plus célèbres de l'Europe. Alciat et Cujas y ont enseigné le droit; Calvin a étudié la théologie. Elle compte au nom

y

bre de ses hommes marquans Jacques- | Cœur qui, de simple marchand, devint ministre des finances sous Charles VII,et le peintre Boucher qui eut de la réputation au XVIIe siècle. Voy. CHER.

P-ST.

BERRY (MARIE - ÉLISABETH, duchesse DE), née d'Orléans et fille du Régent, naquit en 1695, épousa, en 1710, le duc de Berry, 3o fils de Louis, GrandDauphin, et mourut en 1719. Cette princesse se distingua, même à la cour dissolue de son père, par des mœurs corrompues et par le scandale de ses amours, dans la confidence desquelles le public a été mis par les indiscrètes et honteuses révélations de Saint-Simon. Le duc de Berry, né en 1686 et mort en 1714, intéresse par ses malheurs et par ses qualités aimables. S.

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BERRY (CHARLes-Ferdinand d'ARTOIS, et CAROLINE-FERDINANDe-Louise DE NAPLES, duc et duchesse DE) appartiennent à deux branches différentes de la royale maison de BOURBON,

Le premier, petit-fils de France, né à Versailles, en 1778, n'était âgé que de onze ans quand le comte d'Artois, son père, frère de Louis XVI, quitta la France. Le duc de Berry, ainsi que le duc d'Angoulême, son frère aîné, avait eu pour gouverneur le comte de Sérant, homme pieux, austère, qui, adoptant, sans les discuter, tous les principes sur lesquels on croyait la monarchie basée, pensait ne faire que son devoir en les inculquant à ses élèves et en ne s'en écartant jamais lui-même. Le duc de Berry ne douta point qu'il ne satisfit à l'honneur, lorsqu'en 1792 il pointait, devant Thionville, un canon contre des Français. Une partie de la nation voulait les Bourbons; mais ceux-ci malheureusement devaient s'aider des étrangers, et le duc de Berry combattit dans les rangs des ennemis de la France, qui n'étaient même pas sous les ordres du prince français. Il se fit remarquer par son courage, dans cette armée de Condé où tout le monde en montrait, non-seulement en bravant les dangers de la guerre, mais en luttant contre la mauvaise volonté et la mauvaise foi des alliés que l'on avait été contraint d'accepter. L'armistice de Léoben força le duc de Berry de se met

tre au service de la Russie, avec les débris de l'armée de Condé, qui montait encore à 10,000 hommes, qu'on licencia définitivement en 1801, Le duc de Berry alors avait fait neuf campagnes, obtenant toujours par sa conduite l'estime et l'affection de ceux qui combattaient avec lui, Obligé, par les intrigues du ministre Acton, de renoncer au mariage qu'on lui avait fait espérer avec Christine, princesse de Naples, le duc de Berry, vraiment pauvre, se retira auprès de son père, dans le château d'Holy-Rood en Écosse, d'où il vint demeurer à Londres. Ce fut là qu'il épousa une jeune Anglaise; mais le chef de la famille des Bourbons, Louis XVIII, n'ayant point donné son consentement à ce mariage, madame Brown n'eut aucun sujet de se plaindre lorsqu'il fut annulé. Plusieurs fois, depuis cette époque, le duc de Berry forma le projet de rentrer en France et de s'y mettre à la tête des partisans de sa maison; aucun de ses plans ne put réussir. Il ne revit son pays qu'après 22 ans d'absence. Il attendait depuis quelques mois, à Jersey, l'issue de la terrible campagne de 1814, lorsque le pavillon blanc fut arboré à Cherbourg, Le 18 avril, le duc débarqua dans ce port, ivre du bonheur de revoir sa patrie, et laissant éclater une joie qui aurait touché tous les cœurs, s'ils n'eussent été blessés par la présence des armées étrangères et attendris par les revers du grand homme auquel la France devait tant de gloire, à défaut de bonheur, Les Bourbons cessaient d'être proscrits, Napoléon le devenait : les sentimens, les devoirs se démêlaient difficilement dans les ames les plus nobles, et une nouvelle génération demeurait étonnée devant les transports de ses pères. Les partisans de la famille royale accumulèrent les fautes; ils insultèrent à la nation dans la personne de celui qu'elle avait reconnu pour chef; et, sans avoir conspiré, Napoléon revint occuper le trône de France le 20 mars

1815. Mais l'issue de la bataille, deWaterloo y fit rasseoir Louis XVIII. On vit encore le drapeau blanc flotter au milieu des étendards ennemis; de là, cette plaie secrète que toute la sagesse de Louis XVIII, les vertus différentes des membres de sa

famille ne pouvaient cicatriser. Cependant la loyauté de caractère de M. le duc de Berry, ses habitudes militaires, sa générosité, et en même temps son esprit d'ordre, lui acquéraient peu à peu de l'influence. Quoique le parti de l'opposition fût attentif à publier les moindres torts qu'il se donnait en se livrant à une vivacité qui parfois allait jusqu'à l'emportement, ou en ne réprimant point son penchant pour les femmes, on l'aimait généralement et ceux qui étaient attachés à sa personne l'idolâtraient. Son mariage avec la princesse Caroline de Naples, célébré à Paris le 17 juin 1816, lui imposa plus de réserve, puisqu'il parvint à inspirer un attachement aussi tendre que passionné à sa jeune épouse. Caroline de Bourbon, petite-fille du roi de Naples, n'avait que 16 ans lorsqu'elle épousa le duc de Berry. Son visage n'était point régulier et au premier aspect on la jugeait défavorablement; mais la beauté de ses cheveux, la blancheur de sa peau, la délicatesse de sa taille et de ses formes, la rendaient très agréable,❘ quand on l'examinait en détail; sa jeunesse, sa gaîté, son naturel méridional ravivèrent la cour, qu'un vieux roi et les austères vertus d'une seule princesse appelée à représenter, rendaient bien grave aux yeux des Français. Mme la duchesse de Berry cultivait, protégeait tous les arts. Elle aimait les concerts, les bals, la mode; son mari l'approuvait toujours et la rassurait quand les conseils sévères de Mme la duchesse d'Angoulême lui faisaient craindre pour ses plaisirs. L'irréprochable prisonnière du Temple voulait que ses méditations profitassent à la nouvelle habitante des palais de France; son esprit embrassait les malheurs passés et à venir: Caroline ne voyait que les joies présentes, quand elle apprit que les joies des princes sont, de toutes celles que l'on peut trouver sur la terre, les plus faciles à s'anéantir. Elle avait perdu deux fils; mais remplie de jeunesse et de santé, l'espoir d'une famille nombreuse lui était resté, et sa fille, charmante enfant, l'autorisait à croire que cette famille serait aimable et qu'elle s'en enorgueillirait. Avide d'amusemens, comme on l'est à son âge, Mme la duchesse de Berry as

sistait, le dimanche 13 février 1820, à une représentation de l'Opéra, choisie à dessein pour célébrer le carnaval. Se trouvant fatiguée, elle se retirait avant le ballet, et le prince lui ayant donné la main pour la mettre en voiture, était encore auprès du factionnaire placé à la sortie de l'Opéra réservée à la famille royale, quand il se sentit frapper. Un fanatique des révolutions, à la manière des Clément, des Ravaillac, des Damien, un assassin, grace au ciel, sans complices (voy. LOUVEL), venait d'enfoncer son poignard tout entier dans le sein de M. le duc de Berry; quoique ayant été plongé dans le côté droit, la pointe du poignard avait atteint le cœur. Le prince eut le courage de le retirer luimême, avant de tomber entre les bras de M. de Mesnard. La duchesse de Berry s'élance de sa voiture, au risque de sa vie, sans attendre que le marche-pied en soit abaissé; elle embrasse son mari et ses habits se couvrent de son sang. Le prince est porté dans une des chambres de ce lieu consacré jusqu'alors aux plaisirs et à la folie ; toute la famille royale, sauf Louis XVIII, y accourt. Là se manifestèrent, sur le lit de douleur du duc de Berry, la sensibilité de l'homme, la résignation du chrétien, le courage du guerrier, la générosité du prince! Plusieurs fois le mourant répéta ces paroles : « Promettez-moi, mon père, promettez-moi de demander au roi la grace de cet homme..... Pardonnez, mon Dieu, à celui qui m'a ôté la vie! » Louis XVIII arrive à 5 heures du matin : « Mon oncle, je vous demande la grace de la vie de l'homme....; cette grace adoucirait mes derniers momens..... Du moins si j'emportais l'idée..... que le sang d'un homme..... ne coulera pas pour moi !..... » Cette ame élevée entra dans le repos éternel au point du jour le 14 février 1820. La douleur de Mme la duchesse de Berry éclata avec violence; c'était une vraie femme napolitaine regrettant le plus cher objet de ses affections: cependant sa grossesse, déclarée sur-lechamp, donna le droit de l'exhorter à la modération; elle se réunit à la famille royale, et, devenue son unique espérance, elle la combla en mettant au monde un

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