Sayfadaki görseller
PDF
ePub

naux,

et beaucoup d'autres, donnent les descriptions très détaillées de plusieurs anciens imprimés. La connaissance des livres rares est, à cause des tâtonnemens auxquels souvent on est réduit et des chances d'erreur auxquelles on est exposé, plus difficile qu'on ne le pense ordinairement, et tourne malheureusement le plus souvent en un verbiage superficiel et en des assertions tout arbitraires. Mais un ouvrage curieux dans ce genre est la Bi

Nous avons déjà mentionné le Jour- | simples titres des ouvrages; et le Renal de la librairie : parmi les autres jour-pertorium bibliographicum de Hain (2 les deux suivans fondés il y a 30 vol., Stuttgard, 1826-31). Le Dictionans par la librairie Treuttel et Würtz | naire bibliographique du xve siècle, et qui, toujours continués depuis cette par Serna Santander (Bruxelles, 1805, époque, forment une véritable Biblio- 3 val.); le Catalogus codicum sæc. thèque de la littérature française et XV impressor. bibliothecæ Magliabeétrangère, méritent d'étre cités: Jour-chiana (3 vol, in-fol., Florence, 1793), nal général de la littérature de France, ou Indicateur bibliographique et raisonné des livres nouveaux en tous gen- | res, etc., qui paraissent en France, classés par ordre de matières, etc., Paris, 1798-1834, et Journal général de la littérature étrangère ou Indicateur bibliographique, etc., Paris, 1800-1830 (Ces deux journaux ont été réunis en 1831). Enfin des ouvrages consacrés à la science bibliographique elle-même et à la manière dont elle doit être cultivée sont Ein-bliothèque protypographique ou libraileitung in die Bücherhunde, de l'abbé Denis (2 éd., Vienne, 1795, 2 v. in-4°); Cours de bibliographie, par Achard (3 vol., Marseille, 1807); Introduction to the study of bibliography, de Th. Hartwell-Horne (2 vol. in-8°, London, 1814); et Dictionnaire raisonné de bibliologie, de Gabriel Peignot (3 vol., Paris, 1802-4). Ils contiennent les notions générales et historiques indispensables au bibliographe.

[ocr errors]

ries des fils du roi Jean, de M. Barrois (Paris, 1830, in-4°, chez Treuttel et Würtz). Le Catalogus historico-criticus librorum rariorum, de J. Vogt (Francfort et Leipzig, 1793), et la Bibliotheca librorum rariorum universalis, de J.-J. Bauer (12 vol., Nuremberg, 1770-91) ont plutôt servi à présenter cette science sous un faux jour qu'à la propager; la Bibliothèque curieuse ou Catalogue raisonné des livres rares de David Clément (9 vol., in-4°, Goettingue, 175060) est bien préférable à ces ouvrages, mais n'est pas achevée (elle ne va que jusqu'à la lettre I). Enfin nous citerons encore le Dictionnaire bibliographique

précieux, singuliers, curieux, estimés et recherchés, soit imprimés, soit manuscrits, avec leur valeur, par l'abbé Duclos, avec un supplément par Brunet, Paris, 1790-1802, 4 vol. in-8°..

Nous arrivons à la bibliographie matérielle à laquelle on a donné quelquefois de préférence le nom de bibliographic. Elle considère les livres sous le rapport de leurs qualités extérieures, de leurs destinées (habent sua fata libelli) plus ou moins remarquables, et d'autres circon-historique et critique des livres rares, stances historiques. C'est surtout en France et en Angleterre que cette partie de la science du bibliographe s'est perfectionnée. La bibliographie matérielle (vny, aussi l'art. BIBLIOMANIE) a différentes branches: la connaissance des On pourrait aussi placer ici les cataloanciens imprimés (éditions incunables,ou, gues des livres prohibés par l'église roquand il s'agit d'auteurs classiques, édi- | maine (Indices librorum prohibitorum tions principes), pour laquelle on consul- et expurgandorum), quelquefois, assez tera avec le plus d'avantage le travail intéressans; et dans ce genre nous menfondamental de Panzer, Annales typo- tionnerons le Dictionnaire critique et graphici (11 vol., in-4°, Nuremberg, bibliographique des principaux livres 1792-1803), qui arrive jusqu'en 1536, condamnés au feu, supprimés ou cenet auquel il faut joindre les Annales ty- surés, par G, Peignot, Paris, 1806, pographici ab artis inventa origine de vol. in-8°, et le Thesaurus bibliograMaiuaire (11 vol., in-4°, La Haye, 1719-phicus ex indicibus librorum prohibito1789), qui contiennent plus que les rum congestus, Dresde, 1743,—Outre

2

briquets scientifiques, ne sont plus en usage depuis que les sciences, par suite de leur marche progressive, se sont fait une langue correcte,

J. H-T.. BIBLIOMANIE. Ce mot assez nou

veau

,

la lourde compilation, nullement bibliographique, de Vincent Placcius: Theatrum anonymor. et pseudon. (Dresde, 1708, avec les supplémens de Mylius, Hambourg, 1740 et suiv.), le Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseucomposé de deux mots grecs donymes, de Barbier (4 vol., 2o édit., biblios el pavía, signifie, il est vrai, la Paris, 1826-28), quoiqu'il ne contienne manie ou la passion des livres, mais on y que les auteurs latins et français, est un attache aujourd'hui une idée secondaire, ouvrage recommandable par son exacti- qui lui donne uu aspect sinon plus élevé, tude et la sagesse de sa concision, et sert du moins plus artistique; tandis que la utilement à ceux qui veulent parvenir à bibliophilie, l'amour des livres, indique la découverte des auteurs d'ouvrages ano- un degré inférieur à la manie de faire des nymes ou pseudonymes. Enfin il existe en- collections de livres. Le vrai bibliomane, core beaucoup de collections mélangées, dans l'acception actuelle du mot, ne se de descriptions de livres rares, et entre contente pas d'acheter indistinctement autres le Catalogue des livres imprimés tout ce qui lui vient sous la main : il prosur vélin de la bibliothèque du roi, de cède d'après certains principes, mais s'atM. Van Praet (6 vol. in-8°, Paris, 1822); tache cependant, dans le choix de ses le Catalogue des livres imprimés sur livres, principalement à des conditions vélin de toutes les autres bibliothèques purement accidentelles et nullement esfrançaises et étrangères, du même au- sentielles; et c'est plutôt d'après ces teur (4 vol. in-8°, Paris, 1822); les collec- dernières que d'après leur contenu tions de F.-G. Freytag, Analecta litter. scientifique, ou du moins autant d'après (Lips.,1750,2 vol.in-8°); Apparatus litte- l'un que d'après l'autre, qu'il règle ordiratus (3 vol., Lips., 1752); Nachrichten nairement ses acquisitions. Ces distincvon seltenen und merkwürdigen Bü-tions se rapportent tantôt à ce qu'on apchern (1re partie, Gotha, 1776); et de pelle des collections, tantôt à l'âge des Denis, Merkwürdigkeiten der Garelli- livres et aux vicissitudes par où ils ont schen Bibliothek (Vienne, 1780, in-4°). passé, et tantôt seulement à la matière Les sources les plus importantes pour dont ils sont composés. Les collections la bibliographie sont les journaux surtout qu'on regarde comme complètes, parce littéraires, les notices nécrologiques, les qu'elles consistent dans une spécialité qui catalogues de vente annotés, dont nous excite l'intérêt des bibliomanes, ou parce parlerons à l'article CATALOGUE, en ne qu'elles sont composées dans une cercitant ici parmi les plus récens que celuitaine manière qui plait, ou parce qu'elles de Boulard et celui du savant théologien de Strasbourg, Haffner (Strasb., 1832, 2 vol. in-8°).

|

Enfin, il nous resterait à parler des systèmes bibliographiques ou de la division des bibliothèques; mais nous renvoyons le lecteur pour cette matière à l'article CATALOGUE. L. C. et J. H. S. BIBLIOLITHE. Sous ce nom,ou plutôt sous le nom latinisé de Phytobiblia et Lithobiblia (livre de plantes et livre pétrifié), quelques anciens naturalistes désignaient certaines roches calcaires ou schisteuses à empreinte de végétaux fossiles, ou simplement diverses roches feuilletées, calcaires, argileuses ou schisteuses. Cette dénomination impropre et plusieurs autres, qui ne sont que des so

sont sorties d'une imprimerie célèbre, sont en partie encore les plus intéressantes et les plus instructives. De ce nombrc sont les collections des éditions de la Bible, dont la plus complète se trouve à Stuttgard; celles des éditions de certains classiques; des Républiques des Elzévir; des éditions in usum Delphini et cum notis variorum; des éditions italiennes citées par la Crusca; des ouvrages impriles Aldes, les Comino de Padoue et les Bodoni; les éditions de classiques publiées par Maittaire, Foulis, Barbou, Brindley, Baskerville, et celles publiées à Deux-Ponts et à Strasbourg, etc., etc. Autrefois on s'occupait beaucoup de collections de livres, remarquables par les événemens qui s'y rat

més par

[ocr errors]

tachaient (celles de Engel et de Salthon, par exemple); de livres défendus et recherchés pour leurs étonnantes mutilations, etc.; mais aujourd'hui cette manie est bien moins à l'ordre du jour. On n'en recherche pas moins encore les livres qui datent de la première époque de l'imprimerie (voy. INCUNABLES), et surtout les premières éditions des auteurs classiques (editiones principes)*. Mais le plus ordinairement le bibliomane, à présent, ne s'occupe que du matériel des livres. On voit souvent acheter à des prix incroyables des éditions de luxe, ornées de planches, d'autres imprimées en couleur; des exemplaires avant la lettre ou ornés de miniatures et de lettres initiales peintes avec recherche; d'autres encore imprimés sur parchemin (la plus importante de ces collections celle de Mac-Carthy fut vendue aux enchères en 1815; le catalogue en fut alors publié par De Bure, 2 vol. in-8°. Une grande partie des plus belles édi– tions a été acquise par la Bibliothèque du roi; consulter le Catalogue des livres imprimés sur vélin, de la Bibliothèque du roi, et celui des autres bibliothèques, de Van Praet); ou sur du papier d'une fabrication ou d'une nature nouvelles (OEuvres du marquis de Villeto, Londres, 1786, in-16; l'Historia naturalis asbes'i, de F. E. Bruckman, Brunswick, 1727, in-4°,sur du pap.d'asbeste); sur des papiers de couleur ordinairement bleue en Italie, rose en France, jaune et quelquefois, mais plus rarement, verte dans les anciens livres allemands (voir leur description dans le Répertoire des bibliographies spéciales de Peignot, Paris, 1810); ou sur grand papier, c'est-à-dire sur un papier muni de très larges marges que les vrais bibliomanes déterminent au pouce et à la ligne; ou bien des exemplaires imprimés avec des caractè

(*) On peut prendre pour guides dans cette recherche les ouvrages suivans: Harwood, A view of the various Elitions of the greek and roman Classics, 1775; Boni et Gamba, Degli Autori classici, sacri e profani, greci e latini, Bi. blioteca portatile, Venise, 1793, 2 vol in-12; Moss, A Manual of classical bibliography, 1825, 2 vol. in-8"; les catalogues d'Enslin, les ouvra ges de Ebert et d'Ersch; le Manuel de Schweiger intitulé Handbuch derclassischen Bibliographie, Leipz., 1830-34, 3 vol. in-8° (voir aussi p. 470). S.

[ocr errors]

res d'or et d'argent ou de toute autre couleur (par exemple, les Fasti Napoleonis, Paris, 1804, in-4°, sur véliu bleu avec des lettres d'or; la Magna Charta, London, Whitaker, 1816, dont trois exemplaires ont été imprimés sur du parchemin pourpre avec des lettres d'or); ou enfin des ouvrages dont le texte a été entièrement gravé sur cuivre (voir Peignot, loc. cit.); puis des livres qui ont appartenu à des personnages célèbres, à Napoléon, à lord Byron, à sir Walter Scott, etc. En France et en Angleterre la reliure est aussi devenue un grand objet de luxe pour le bibliomane. On estime surtout les reliures françaises de Derome, de Padeloup, de Simier, de Thouvenin et de Bozerian; en Angleterre celles de Charles Lewis et de Roger Payne sont très recherchées. Entre autres ouvrages de ce dernier, la bibliothèque de lord Spencer possède un Eschyle, de l'édition de Glasgow, 1795, dont la seule reliure a coûté 16 livres sterl. 7 shell. En général on a poussé ce genre de prodigalité à un tel excès à Londres, qu'une magnifique reliure de l'ouvrage biblique de Macklin (4 vol. in-fol. ) y coûte 75 guinées, et qu'on paie 132 livres sterl. celle de la grande édition de Shakespeare publiée par Boydell (9 vol. avec de grandes planches). On va même quelquefois jusqu'à orner la tranche des plus jolies peintures. Souvent on cherche aussi à rehausser la valeur des reliures par toutes sortes de singularités. Le libraire Jeffery, à Londres, par exemple, fit relier l'histoire de Jacques II, par Fox, en peau de renard (fox-skin), pour faire allusion au nom de l'auteur; et le fameux bibliomane anglais Askew fit, par caprice, relier un livre dans de la peau humaine. Dans les anciens temps on relia souvent des livres dans des feuilles de cuivre, d'argent et d'or même, qu'on embellissait de gravures et de pierres plus ou moins précieuses. Il faut aussi compter au nombre des ornemens extérieurs des livres l'encadrement des pages, au moyen de lignes, tantôt simples, tantôt doubles, qu'on y traçait à la plume ( exemplaires réglés), ordinairement avec de l'encre rouge; usage qu'on trouve d'ailleurs déjà dans les premières impressions, et notam

ment dans celles des Étienne. L'usage qu'on avait autrefois d'enluminer les gravures est entièrement passé de mode, à moins cependant que les sujets ne l'exigent expressément, comme par exemple dans les ouvrages d'histoire naturelle ou qui traitent de costumes, attendu que les couleurs empêchent de bien apercevoir tout le mérite et la finesse du burin. Aussi les exemplaires enluminés des gravures sur bois de Durer sont-ils moins estimés que ceux qui ont encore leur type primitif. Malgré tous les frais d'imagination et de luxe par lesquels les bibliomanes renchérissaient les uns sur les autres, il se trouva un jour que tous leurs moyens étaient tellement épuisés qu'on tomba sur cette idée vraiment lumineuse d'enrichir certains livres avec des gravures qui éclaircissent, il est vrai, quelquefois le texte, mais qui ne conviennent pourtant pas toujours à ces sortes d'ouvrages, pour se procurer des exemplaires uniques. C'est ainsi que la maison Longman à Londres offre aux amateurs une illustrated copy du Biographical dictionary of all the Engravers, d'ailleurs tout ordinaire, de John Strutt (2 vol. in-4°, Londres, 1785-86), qu'elle a enflée au point d'en faire 37 vol. grand in-fol., et pour laquelle elle demande 2,000 livres sterl.

La bibliothèque du duc de Roxburgh, qui fut vendue à Londres en 1812, conserve, parmi toutes les ventes publiques dans lesquelles se montra l'extravagance de quelques bibliomanes anglais, un rang qui ne lui sera jamais contesté. Tout y monta à des prix presque incroyables. On se rappelle que la première édition de Boccace, publiée en 1471 par Valdarf, y fut adjugée pour la somme énorme de 2,260 livres, et on fonda en son honneur, l'année suivante, un Bibliomanio-RoxburghClub dont lord Spencer est le président, et qui se réunit tous les ans, le 13 juillet, jour anniversaire de la vente du Boccace, dans la taverne de Saint-Alban, Comme pendant de ce club figure en Écosse le Ballantyne-Club.

d'exemplaires qu'elle compte de membres, mérite encore d'être citée.

Il serait sans doute inutile de prouver davantage que la biblomanie, après avoir pris son premier développement régulier en Hollande, vers la fin du XVIIe siècle, a maintenant fixé son siége principal en Angleterre, et le rang qu'elle y occupe ne peut pas plus lui ètre disputé par les Français que par les Italiens, et encore moins par le petit nombre d'amateurs qu'on trouve cependant dans l'Allemagne méridionale. Les Anglais joignent à cela le mérite, assez équivoque d'ailleurs, d'avoir fait un système des idées les plus extraordinaires, qui peuvent passer par la tête d'un riche amateur, comme on peut le voir dans la Bibliomania or Book-Madness (Londres, 1811), et dans le Bibliographical Decameron de Th. Frognal Dibdin (3 vol., Londres, 1817). C. L.

BIBLIOPHILIE, amour des livres, désigne un goût sage et honorable dont la bibliomanie est en quelque sorte une aberration. Un amateur de bons livres n'est point un bibliomane, car il ne recherche les livres ni par caprice, ni par amour du luxe, ni par tout autre travers; mais pour avoir sous la main une collection plus ou moins nombreuse de livres instructifs et propres à l'aider dans ses études ou dans ses travaux de composition. Y.

BIBLIOPOLES, voy. LIBRAires. BIBLIOTAPHES, gens qui enfouissent (ft) les livres rares et curieux qu'ils possèdent.

BIBLIOTHÉCAIRE, nom donné à celui qui est préposé à la garde et à la conservation d'une bibliothèque (voy. ce mot). Il est peu d'emplois (et peutêtre n'en est-il pas) qui demandent des connaissances aussi étendues. Un bon bibliothécaire doit avoir étudié les langues anciennes et modernes, l'histoire littéraire de toutes les nations, tout ce qui est relatif à l'art typographique, pour pouvoir distinguer l'âge des livres du XV ou des premiers temps du xv1° sièAprès ces sociétés opulentes, celle cle, qui souvent ont été imprimés sans des bibliophiles de France formée il y date, ou avec une fausse date; la biblioa un petit nombre d'années et qui ré-graphie ou la connaissance des livres; la imprime des ouvrages rares en autant paléographie pour pouvoir lire les écri

e

tures des anciens âges avec leurs abréviations et faire le classement des manuscrits; la numismatique ou la science des médailles et des monnaies qui peuvent servir à la comparaison des caractères et à fixer l'âge des manuscrits; et les divers systèmes bibliographiques, pour rendre raison de la préférence donnée à celui qu'on a trouvé établi, ou pour montrer l'utilité des changemens qu'on croirait utile d'introduire.

On voit dans le code théodosien (chap. XXIV, tit. 9), ainsi que par des inscriptions sépulcrales plus anciennes et citées par Gruter (pag. 576-584) que, chez les Romains, l'emploi de bibliothécaire était une fonction publique, et que ceux qui l'exerçaient étaient appelés antiquaires. Un des premiers réglemens concernant la garde et la conservation des livres a été trouvé dans un manuscrit du 1x siècle. Une règle de l'abbaye de Marmoutier,rapportée par D.Martenne (Ampliss. Collect., t. IX, pag. 1129), voulait que la bibliothèque de ce monastère ne fut confiée qu'à des bibliothécaires savans, chargés de correspondre avec les autres monastères, principalement pour la découverte et pour la correction des manuscrits.

Dans le moyen-âge la date et l'expédition des actes de l'autorité royale appartenaient aux bibliothécaires; les mê mes fonctions leur étaient confiées en Italie par les papes et par les archevêques.

Les grandes bibliothèques ont un bibliothécaire en chef, ou, comme la Vaticane, un préfet, des sous-bibliothécaires et des employés. Or souvent il arrive que les employés sont plus instruits que les chefs, parce qu'ils n'ont pas dû leurs modestes fonctions à la protection et à la faveur, mais à leurs études et à leurs

travaux.

|

employés. La bibliothèque Mazarine est sous la direction d'un bibliothécaire administrateur perpétuel, de six conservateurs, de deux sous-bibliothécaires et d'un économe, plus les employés. La bibliothèque de Sainte-Geneviève a un bibliothécaire administrateur perpétuel, quatre conservateurs, un adjoint, un sous-bibliothécaire, plus encore les employés. On voit qu'il y a dans nos bibliothèques un certain luxe de fonctionnaires.

Parmi les bibliothécaires les plus célèbres de l'antiquité nous citerons Démétrius de Phalère qui fut chargé d'organiser la célèbre bibliothèque d'Alexandrie sous Ptolomée-Philadelphe, et qui eut pour successeurs Zénodote, Ératosthènes, Apollonius, etc. Les Grecs n'ont eu aucun bibliothécaire dont le nom soit venu jusqu'à nous. Chez les Romains on trouve Varron, bibliothécaire de JulesCésar, le grammairien Lucius Hygin qui fut préposé par Auguste à la garde de la bibliothèque palatine; Melissus était à la tête de la bibliothèque Octavienne.

En France, un valet-de-chambre de Charles V, Gilles Malet, fut, sous le titre de maître de la librairie du roi, chargé de la garde de sa petite bibliothèque dans une des tours du Louvre. On croit qu'un de nos premiers historiens, Robert Gaguin, fut bibliothécaire de Louis XI, de Charles VIII et de Louis XII. Guillaume Budé reçut de François Ier le titre de bibliothécaire en chef. Parmi ses succes-seurs nous citerons Jacques Amyot, traducteur de Plutarque, le célèbre historien Jacques de Thou, grand-mattre de la bibliothèque sous Henri IV, vant Pierre du Puy, Jérôme Bignon, JeanPaul Bignon et Sallier, membres de l'Académie française et de l'Académie des belles-lettres; l'abbé Boudot, Capperonnier, Van-Praet, etc. La France a eu d'autres bibliothécaires célèbres ou distingués; à Paris, Gabriel Naudé, bibliothécaire du cardinal Mazarin; Mercier,

*

le sa

Les principales bibliothèques de Paris ont une organisation plus étendue. La bibliothèque du roi a un grand nombre de conservateurs et un président quinquen-abbé de Saint-Léger, l'abbé Rive, Ameil

nal du Conservatoire, avec des employés de diverses classes. A la bibliothèque de l'Arsenal on compte un bibliothécaire en chef, un sous-bibliothécaire, quatre conservateurs et plusieurs adjoints, plus les

hon, Camus; et de nos jours Alex.Barbier,

(*) La Bibliothèque du roi a compté parmi ses conservateurs Barthélemy, Laporte Dutheil, Dacier, Millin, Langlès, Legrand d'Aussy, Gail, Abel Rémusat; elle compte encore MM. Sylvestre de Sacy, Jomard, Hase, Letronne, etc.

« ÖncekiDevam »