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armes romaines, et qu'ils furent placés dans sa bibliothèque. Raphaël Volateran dit que Trajan avait fait écrire les actes du sénat et les belles actions des princes sur des pièces de toile qu'il fit couvrir

d'ivoire.

Isidore et Boèce parlent avec admiration de la bibliothèque de Sammonicus Sirenus, précepteur de l'empereur Gordien. Elle contenait, disent-ils, 8,000 volumes choisis* et placés dans un appartement pavé de marbre doré, dont les murs étaient lambrissés de glaces et d'ivoire, et où les armoires et les pupitres étaient en bois de cèdre et d'ébène.

| et par saint Grégoire de Nazianze. La bibliothèque d'Antioche était célèbre lorsque l'empereur Jovien la fit, dit-on, détruire pour plaire à sa femme. Chaque église enfin avait sa bibliothèque pour l'usage de ceux qui s'appliquaient aux études. Eusèbe l'atteste, et il ajoute que toutes ces collections de livres furent brûlées et détruites avec les temples où elles étaient conservées pendant la longue persécution de Dioclétien.

Bibliothèques des Empereurs d'Orient à Constantinople. Selon Zonare, Constantin-le-Grand fonda, l'an 336, la fameuse bibliothèque de Constantinople, qu'il composa de livres rassemblés ou transcrits à grands frais. Dans leur aveugle haine contre l'empereur Julien, les chrétiens l'ont accusé d'avoir voulu détruire la bibliothèque de Constantinople, afin de les tenir plongés dans l'ignorance. Mais l'histoire nous apprend que Julien fonda lui-même deux grandes bibliothè ques, l'une à Constantinople, l'autre à Antioche, et qu'il fit écrire ces mots sur leurs frontispices: Alii quidem equos amant, alii aves, alii feras; mihi vero a puerulo mirandum acquirendi et possidenii libros insedit desiderium. La bibliothèque de Constantin ne contenait d'abord que 6,900 volumes; mais Théodose-le-Jeune la porta en peu de temps à 30,000, ou même selon quelques auteurs à 100,000. C'est dans cette bibliothèque que fut déposée la copie authentique des actes du concile de Nicée (tenu l'an 325). On raconte qu'on y voyait une copie des Évangiles, reliées en plaques d'or du poids de 15 livres, et enrichies de pierreries, et tous les ouvrages d'Homère, écrits en lettres d'or. Il est parle dans le code Théodosien (liv. XII, tit. 9) de 7 copistes employés à la bibliothèque de Constantino

Bibliothèques des premiers chrétiens. On a dit que les premiers chrétiens avaient brûlé les livres de l'antiquité païenne, pour ne conserver que les livres relatifs à leur religion. Cette accusation parait fausse ou du moins très exagérée. Il est à présumer que, dans la primitive église, les livres profanes étaient peu recherchés; mais il serait téméraire d'admettre qu'un fanatisme religieux ait voulu les détruire. Il suffit de parcourir les écrits des Pères, pour se convaincre qu'ils lisaient les auteurs anciens. Peut-être aussi l'empereur Julien fut-il à tort accusé d'avoir voulu interdire, dans les écoles des chrétiens, l'usage des livres classiques; mais cette accusation mêine prouve que, loin d'être proscrits, ces livres étaient admis dans l'instruction publique. Les historiens parlent avec éloge de la bibliothèque de saint Jérôme et de celle de George, évêque d'Alexandrie.Saint Augustin dit que,dans la bibliothèque d'Hippone, on lisait assidûment Homère, Virgile, et sans doute aussi tous les auteurs qu'il nomme dans son grand ouvrage de la Cité de Dieu. C'est ainsi que la bibliothèque d'Isidore de Peluse (v siècle) devait contenir les nombreux auteurs qu'il cite dans ses Épitres; celle d'Isidore de Séville, les li-ple, sous les ordres du bibliothécaire vres des anciens dont il publia des fragmens (v11 siècle); et celle de Photius, (IXe siècle) les 204 volumes dont il fait l'analyse. Jules l'Africain avait fondé à Césarée une grande bibliothèque, qui fut augmentée par l'historien Eusèbe, par son ami Pamphile,prètre de Laodicée, (*) D'autres auteurs l'ont portée à 62,000 voTumes.

J. H. S.

principal. Ce nombre avait été porté à 12 lorsqu'en 730 l'empereur Léon III, dit l'Isaurien, n'ayant pu amener, ni par promesses, ni par menaces, le bibliothéthécaire Lœcuménique et ses 12 copistes à se prononcer contre le culte des images, fit entourer la bibliothèque de fascines, d'autres matières combustibles, et brûla les livres avec ceux qui les gar

daient, comme il faisait brûler les images. Alors périrent encore de précieux trésors de l'antiquité.

Dans le viie siècle, Constantin Porphyrogénète forma une nouvelle bibliothèque qui ne fut pas détruite à la prise de Constantinople par les Turcs (1453). Mahomet II ordonna qu'elle fût conservée, et elle resta déposée dans quelques appartemens du sérail jusqu'au règne d'Amurath IV qui, dans sa haine contre les chrétiens, prononça sa destruction, au commencement du xvIIe siècle; et lorsqu'en 1729 deux savans académiciens, l'abbé Sévin et Fourmont, furent envoyés par le gouvernement français, à Constantinople, pour obtenir d'Achmet III la cessiou de quelques manuscrits grecs, le résultat de leur mission fut peu satisfaisant.

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Bibliothèques du moyen-âge. Les barbares avaient détruit dans leurs longues invasions une grande partie des trésors de l'antiquité littéraire, et cette perte a été irréparable. Cassiodore, qui avait été ministre et favori de Théodoric, roi des Goths en Italie, dégoûté du monde et des grandeurs, se retira dans un monastère qu'il avait fait construire, afin de finir ses jours dans l'étude et dans la solitude. Il forma une bibliothèque pour son usage et pour celui de ses compagnons, et il y avait sans doute recueilli tous les auteurs qu'il cite dans ses ouvrages. Le pape Hilaire Ier, mort l'an 468, fonda deux bibliothèques à Rome; un peu plus tard Zacharie Ier, mort en 752, en établit une, dit Platine, dans l'église de Saint-Pierre. Vers le même temps, Charlemagne fonda celles de l'ile Barbe, près de Lyon, d'Aix-la-Chapelle et de Saint-Gall. Tous les monastères, toutes les églises cathédrales eurent bientôt leurs bibliothèques et leurs écoles. On trouve des détails curieux sur les bibliothèques du moyen-âge dans les Act. SS. Bened.; on y voit les moines de la célèbre abbaye de Fleury ne songer qu'à sauver leur bibliothèque dans un incendie qui consuma tout leug mobilier. Le nombre des volumes était peu considérable dans les bibliothèques du x*, du x1 et du x11° siècle; il ne s'élevait qu'à 90 dans la bibliothèque du mont Cassin, Encyclop. d. G. d. M. Tome III.

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Nous arrivons aux états modernes.

ITALIE. L'Italie possède un grand nombre de belles et riches bibliothèques dont plusieurs jouissent dans le monde savant d'une réputation méritée. M. Valery, bibliothécaire de Louis XVIII et de Charles X, les a toutes visitées et décrites, peut-être avec trop de détails, dans son Voyage en Italie, publié depuis la révolution de juillet.

Rome. La célèbre bibliothèque du Vatican fut fondée par le pape Nicolas V (mort en 1455)*, lorsque l'imprimerie venait d'être découverte. On dit qu'il avait réuni 6,000 volumes qui ne pouvaient être encore que des manuscrits. Plusieurs pontifes avaient augmenté cette bibliothèque, lorsqu'elle fut presque entiè rement détruite pendant le sac de Rome par l'armée de Charles-Quint (1527). Sixte-Quint la restaura; Léon X l'agrandit encore, et le cardinal Baronius (mort en 1607) la comparait à un vaste filet qui reçoit toutes sortes de poissons, bons et mauvais. Cette bibliothèque contient maintenant plus de 30,000 ouvrages imprimés et 40,000 manuscrits. Parmi ces derniers est un Virgile qu'on croit avoir été écrit dans le yii et peut-être dans le vi siècle; un Térence qu'on suppose avoir été copié sous le règne d'Alexandre-Sévère (mort l'an 222) et par son ordre; les Actes des Apôtres en lettres d'or; les sonnets de Pétrarque écrits de sa main, etc. La bibliothèque vaticane remplit une galerie de 204 pieds de long sur 48 de large, et plusieurs appartemens ornés de fresques admirables. Elle est

(*) Quelques auteurs en font remonter l'origine à Grégoire-le-Grand et même à Saint-Hilaire qui fut assis dans la chaire pontificale au ve siècle. S. 21

divisée en trois parties, dont la première est seule ouverte au public. Il faut des protections pour être admis dans la seconde, et l'accès de la troisième est plus difficile encore. Il n'existe point de catalogue général imprimé; mais il a été publié de savans ouvrages sur cette bibliothèque. Nous citerons les Raggionamenti de Mutio Pansa, 1590, in-4°;

l'Apostolica vaticana d'Angelo Rocca, 1591, in-4° : on y trouve le catalogue de 10,000 manuscrits; la Bibliotheca orientalis Clementino-Vaticana de Jos.-Sim. Assemani, 1719-1724, 4 vol. in-fol. ouvrage estimé. On imprima en 1804, à Leipzig, le catalogue des manuscrits au nombre de 501, de 136 anciennes éditions, de 737 anciennes monnaies, et de 13 vases étrusques, qui furent remis aux commissaires français, par ordre de Pie VII, en 1797. Mais les plus précieux de ces manuscrits, entre autres le procès

de Galilée, ont été réclamés et rendus en 1815.

187 vol. in-fol.; ceux de Benoit XIV, du moins en partie. Mais les Bolonais ont la singulière prétention de montrer le Pentatenque écrit en très beaux carac tères sur une grande peau qui est fort longue, de la main même d'Esdras, qui vivait 467 ans av. J.-C. Cette grande rareté bibliographique, dont la supposition a été prouvée sans peine par Hottinger, serait bien plus précieuse que les prétendus autographes de saint Marc et de saint Jean l'évangéliste, qui sont conservés à Venise et à Florence. Les voyageurs français diffèrent singulièrement sur le nombre des volumes de la grande bibliothèque de Bologne: Richard n'en compte que 50,000, tandis que Lalande en assigne 115,000. Il y a deux autres grandes bibliothèques à Bologne. -Ferrare. Sa bibliothèque est riche en manuscrits et en monumens curieux de l'antiquité. — Césène a une bibliothèque

riche en manuscrits dont J.-M. Muccioti a fait imprimer le catalogue avec des notes, 1780-84, 2 vol. in-fol., fig. - Frascati possède une belle bibliothèque fondé epar le cardinal d'York, dans le xviii* siècle.

Turin. On voit dans la bibliothèque de cette ville les manuscrits de P. Ligo

Il existe à Rome un grand nombre d'autres bibliothèques. Nous citerons celle de Sainte-Marie de la Minerve, appelée Casanata parce qu'elle avait appartenu au cardinal de ce nom. J.-B. Audifredi en a publié le catalogue, 17611788, 4 vol. in-fol.; la bibliothèque durius, savant architecte, qui dessina et décollége romain, où ont été réunis les livres et le musée du célèbre Kircher; la bibliothèque Borgiane, riche en manuscrits de Chine, du Pégu, de Siam, etc.,

dont P. à San Bartolomeo a donné la description (Rome, 1793, in-4o, fig.); la bibliothèque Barberine, contenant 60,000 volumes et plusieurs milliers de manuserits; la bibliothèque Colonna non moins riche que la précédente; les bibliothède Sainte-Marie in Ara coeli, des Jésuites, des Oratoriens, des Augustins, de la Chiesa nova, de Saint-Isidore, des cardinaux Montalte, Corsini alla Langara et Pamphili; du prince Borghese, etc. On

ques

crivit les antiquités de l'Italie; la fameuse table isiaque, décrite par Pignorius (mensa isiaca, Amst. 1690, in-4o, fig.), plusieurs tableaux de l'Albane, les traits de Luther et de sa femme, peints porpar Holbein, et une belle collection de manuscrits dont la description par Jos. Parini, Ant. Rivantella et Fr. Berta, a été publiée en 1749 (Turin, impr. roy., 2 vol. in fol.).

Jean Andrès, auteur d'une histoire littéraire universelle, a fait imprimer à Parme (chez Bodoni, 1804, in-8°) une lettre curieuse sur divers manuscrits précieux qui sont dans les bibliothèques ca

prétend que dans les dernières guerres d'I-pitulaires de Novare et de Verceil. Il y talie, les Français ne trouvèrent à Rome qu'un seul exemplaire des œuvres de Voltaire. Mais c'est sans doute une épi

gramme contre l'Inquisition romaine.

Bologne. La bibliothèque de l'université contient les manuscrits de Marsigli, ceux du naturaliste Aldrovande en

décrit un diplôme du roi des Lombards Luitpraud, de l'an 730, et une collection de lois lombardes du vIII siècle (con

servée à Verceil).

Venise. La bibliothèque dite de SaintMarc dont le bâtiment fut commencé sous le dogat de Mocenigo (mort en 1423),

nuscrits précieux, parmi lesquels est un livre d'évangiles du vio ou du viie siècle, assez bien conservé,

Milan. La célèbre bibliothèque Amnbrosienne, fondée par le cardinal Frédéric Borromée, renferme 50,000 volumes imprimés et environ 12.000 manuscrits, dont la plupart ont été recueillis par Oggiati. Un de ces manuscrits contient quelques livres des antiquités judaïques de Josèphe. Boschi a écrit, en latin, une histoire et une description de la bibliothèque Ambrosienne : on la trouve dans le tome IX des Thesauri antiquitatum et histor. Italiæ. Opicelli et Erycius Puteanus (Henri du Puy) ont publié, le premier un traité (Milan, 1618, in-8°), le second un discours (dans ses Orationes), sur les monumens et les richesses de la bibliothèque Ambrosienne.

et dont le cardinal Bessarion fut comme le fondateur en léguant à Saint-Marc (1468), une collection de 800 vol., a une grande réputation méritée ; elle est fort riche en manuscrits, dont le plus précieux, s'il était authentique, serait celui de l'évangile desaint Marc, qu'on dit écrit de sa propre main, et qui, après avoir été, pendant bien des siècles, conservé à Aquilée, où le saint prêcha, dit-on, la religion du Christ, aurait été depuis porté à Venise. Mais il reste seulement quelques cahiers de ce manuscrit, et l'écriture y est effacée à ce point qu'on ne peut distinguer si c'est du grec ou du latin. Montfaucon croit que ce manuscrit est du Ive siècle; il est d'ailleurs dans un tel état de vétusté qu'on n'en pourrait tourner les feuillets sans voir leurs débris rester dans les mains. Le savant bibliothécaire Morelli, qui a beaucoup contribué, dans ces derniers temps, aux progrès des études bibliographiques, a publié en italien une bonne dissertation historique sur la bibliothèque de Saint-Marc, Venise, 1774, in-8°. Un catalogue des manuscrits de cette bibliothèque, dressé par Jacq.-Phil. Tomasini, fut publié à Udine, 1650, in-4°; un autre catalogue plus complet des mêmes manuscrits, rédigé par Zanetti et Bongiovanni, a été imprimé à Venise, 1740-1741, 2 vol, in-fol. - Mitarelli a donné le catalogue des manuscrits duthal, Leipzig, 1715, in-8 ; le Prodrocouvent de Saint-Michel, avec un appendice de livres imprimés dans le xv siècle, Venise, 1779, gr. in-fol.—La bibliothèque Nanienne est une des plus considérables qu'il y ait à Venise. La description de ses manuscrits latins et italiens par Morelli; celle de ses manuscrits grecs et égyptiens par Mingarelli, et celle de ses manuscrits orientaux par Sim. Assemani, ont été publiées à Venise, 1776; Bologne, 1784-85; et Padoue, 1787, 6 vol. in-4°.

Padoue a trois grandes bibliothèques. La principale fut fondée par Pignorius. Sixte de Sienne dit avoir vu dans la bibliothèque de Saint-Jean-de› Latran une très ancienne copie d'une épitre de saint Paul aux habitans de Laodicée, et il ajoute qu'il en fit un extrait.

Spalatro, capitale de la Dalmatie vénitienne, a une bibliothèque riche en ma

La bibliothèque de Florence (Mediceo-Laurenzinna), qui fait partie du célèbre musée Florentin, contient 90,000 volumes et 3,000 manuscrits rares*, et dont plusieurs sont d'un prix inestima→ ble. Ét. Év. Assemani a rédigé le catalogue des manuscrits orientaux de cette bibliothèque, 1742, in-fol. Holstenius, Langius, Magliabecchi et Biscioni ont fait connaitre les principales richesses de la bibliothèque Laurentienne (oy. le Selecta historica et litteraria de Lilien

mus historiæ litterariæ de P. Lambecius, Leipzig, 1710, in-fol.; et les Amænitates litteraria de Sheelhorn, t. 3). Le bibliothécaire Bandini a fait imprimer un savant catalogue des manuscrits confiés à sa garde, Florence, 1764-78, 8 vol. in-fol. Il a aussi publié(1791-1793), en 3 vol. in-fol., le catalogue des manuscrits de la bibliothèque Léopoldine, qui a été réunie à la Laurentienne. On trouve dans ces ouze volumes la description et l'analyse des manuscrits, avec des extraits choisis et des planches gravées représentant les caractères d'écriture les plus anciens. C'est dans la chapelle de la cour qu'est conservé le manuscrit prétendu autographe de l'évangile Saint-Jean, et

() Le savant bibliographe Ebert affirme qu'il n'y a, à la bibliothèque Médiceo-Laurentine a Florence dont rapporte les vicissitudes, que des manuscrits, au nombre de 8,000. J. H. S.

>

qui n'est pas plus authentique que celui de saint Marc.

Florence possède encore d'autres bibliothèques riches en manuscrits. On doit citer en première ligne celle que Antoine Magliabechilégua, en 1714, au grand-duc de Toscane et à laquelle, entre autres collections, fut jointe celle du palais Pitti; on y compte 120,000 vol. dont plusieurs sont des incunables fort estimés, et 8 à 9,000 manuscrits. Celle de Marucelli, fondée en 1753,compte40,000 imprimés et beaucoup de manuscrits.

Pise a une bibliothèque digne de sa célèbre université; elle fut enrichie dans le xvi siècle de 8,000 volumes légués par Alde Manuce.

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Naples. La bibliothèque de cette ville est riche et considérable; on y conserve les manuscrits autographes de Pontanus. Sa fille Eugénie en fit don pour immortaliser la mémoire de ce savant. Toppi et Nicodemo ont publié la bibliotheca Napoletana, 1678 et 1685, 2 vol. in-fol. Les imprimés sont au nombre de 80,000, et les manuscrits de 4,000. On a imprimé à Naples le catalogue de la bibliothèque dite S. Angeli ad Nidum, 1750, in-fol. La bibliothèque de Saint-Sauveur,à Messine, est riche en manuscrits grecs; on en trouve le catalogue dans le tome IX du Thes. antiquit, et histor. Siciliæ.

ESPAGNE. S'il fallait juger de l'état des lumières dans une nation par le nombre de ses livres et de ses bibliothèques, l'Esserait un des états de l'Europe les pagne plus avancés dans les voies de la civilisation.

La bibliothèque des Maures, à Cordoue, fut long-temps célèbre et contenait une collection précieuse de manuscrits orientaux ; elle fut saccagée par les Espagnols, lorsque cette ville fut prise sous le règne de Ferdinand et d'Isabelle, et que sa chute mit fin à la domination des Maures qui durait depuis plus de

600 ans.

La première bibliothèque de la Péninsule, et qui compte aussi parmi les plus riches bibliothèques du monde*, est celle

(*) Ceri peut être révoqué en doute. En 1671 la bibliothèque fat fortement endommagée par un incendie, et, à en croire And. Ximénès (Des cription de! real monasterio del Escorial, p. 185

de l'Escurial; elle fut fondée par Char-
les-Quint, et considérablement augmen-
tée par Philippe II. Placée dans le ma-
gnifique monastère de Saint-Laurent, elle
contenait plus de 130,000 volumes et en-
viron 5,000 manuscrits, dont 3,000 ara-
bes; les autres, hébreux, grecs et latins.
Les livres sont magnifiquement rangés
sur des tablettes en bois des Indes, dans
cinq rangs d'armoires élevées les unes au-
dessus des autres, et chaque rang est long
de 100 pieds. On voit, dans ce magnifi-
que vaisseau, pavé de marbre et riche
d'ornemens somptueux, les portraits de
Charles-Quint, de Philippe II, de Phi-
lippe III et de Philippe IV. On y montre
le Traité d'Augustin sur le baptême,
comme étant le manuscrit original du
saint docteur; et quelques savans préten-
dent même que les originaux de tous ses
ouvrages sont aussi dans la bibliothèque
de l'Escurial. On y montre encore un
rouleau en parchemin contenant un ma-
nuscrit grec de saint Basile, les quatre
Évangiles écrits en lettres d'or, par
ordre d'un empereur, il y a plus de
in fol. de 160 feuillets sur
700 ans,
vélin, et qu'on appelle le Livre d'or.
Pierre Davity rapporte, dans sa généa-
logie des rois de Maroc, que l'un d'eux,
Muley Cydam, avait rassemblé, dans sa
forteresse de Carache, plus de 4,000 ma-
nuscrits arabes; que cette forteresse ayant
été prise par les Espagnols, la bibliothè-
que fut pillée; qu'on porta les manuscrits
à Paris pour y être vendus, mais que le
gouvernement français ayant refusé d'en
faire l'acquisition, Philippe II les acheta
et les fit déposer à l'Escurial, où fut
aussi réunie la bibliothèque du cardinal
Sirlet, archevêque de Saragosse. En1671,
un orage éclata sur le monastère de Saint-
Laurent, et la bibliothèque de l'Escurial
perdit, par le feu du ciel, une partie de
ses richesses. Le savant orientaliste Hot-
tinger a fait connaître, dans sa Bibliothè-
que orientale (Heidelberg, 1658, in-4°),
les principaux manuscrits arabes de l'Es-
curial. Michel Casiri, maronite, a pu-
blié à Madrid (1760-1770, 2 vol. in-fol.)
un ouvrage précieux et recherché sous le
titre de Bibliotheca arabico-hispaña,
210), elle ne comptait plus, en 1764, que 17,800
volumes et 4,300 manuscrits.

J. H. S.

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