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modernes aient imaginé rien de meilleur, ni même d'aussi bon. Qui sait ce qui seroit arrivé si la théocratie, la politique et la science avoient pu se mettre tranquillement en équilibre, comme il arrive toujours lorsque les élémens sont abandonnés à eux-mêmes, et qu'on laisse faire le temps? Les plus affreuses calamités, les guerres de religion, la révolution française, etc. n'eussent pas été possibles dans cet ordre de choses; et telle encore que la puissance pontificale a pu se déployer, et malgré l'épouvantable alliage des erreurs, des vices et des passions qui ont désolé l'humanité à des époques déplorables, elle n'en a pas moins rendu les services les plus signalés à l'humanité.

Les écrivains sans nombre, qui n'ont pas aperçu ces vérités dans l'histoire, savoient écrire sans doute, ils ne l'ont que trop prouvé; mais certainement aussi, jamais ils n'ont su lire.

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CHAPITRE XI.

APPLICATION HYPOTHÉTIQUE DES PRINCIPES PRECEDENS.

TRÈS-humbles et très-respectueuses remontrances des états-généraux du royaume de ***, assemblés à ***, à N. S. P. le Pape Pie VII.

« TRÈS-SAINT PÈRE,

» Au sein de la plus amère affliction et de » la plus cruelle anxiété que puissent éprou» ver de fidèles sujets, et forcés de choisir » entre la perte absolue d'une nation et les » dernières mesures de rigueur contre une » tête augustė, les états-généraux n'imaginent » rien de mieux que de se jeter dans les bras » paternels de V. S., et d'invoquer sa justice » suprême pour sauver,, s'il en est temps, » un empire désolé.

>> Le souverain qui nous gouverne, T. S. P., »> ne règne que pour nous perdre. Nous ne >> contestons point ses vertus ; mais elles

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» telles, que si V. S. ne nous tend la main, il n'y a plus pour nous aucun espoir de salut. >> Par une exaltation d'esprit qui n'eut ja» mais d'égale, ce prince s'est imaginé que » nous vivions au XVIe siècle, et qu'il étoit, » lui, Gustave-Adolphe. V. S. peut se faire représenter les actes de la diète germanique; elle y verra que notre souverain, > en sa qualité de membre du corps germanique, a fait remettre au directoire plu>> sieurs notes qui partent évidemment des » deux suppositions que nous venons d'indiquer, et dont les conséquences nous » écrasent. Transporté par un malheureux >> enthousiasme militaire absolument séparé » du talent, il veut faire la guerre ; il ne veut » pas qu'on la fasse pour lui, et il ne sait pas » la faire. Il compromet ses troupes, les humilie, et punit ensuite sur ses officiers des » revers dont il est l'auteur. Contre les règles » de la prudence la plus commune, il s'obstine » à soutenir la guerre, malgré sa nation, >> contre deux puissances colossales, dont une >> seule suffiroit pour nous anéantir dix fois. Livré aux fantômes de l'illuminisme, c'est » dans l'Apocalypse qu'il étudie la politique; » et il en est venu à croire qu'il est désigné » dans ce livre comme le personnage extraor

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» dinaire destiné à renverser le géant qui » ébranle aujourd'hui tous les trônes de l'Eu» rope. Le nom qui le distingue parmi les » rois, est moins flatteur pour son oreille, » que celui qu'il accepta en s'affiliant aux » sociétés secrètes; c'est ce dernier nom qui paroît au bas de ses actes, et les armes de » son auguste famille ont fait place au burlesque écusson des frères. Aussi peu raison>>nable dans l'intérieur de sa maison que » dans ses conseils, il rejette aujourd'hui une >> compagne irréprochable par des raisons » que nos députés ont ordre d'expliquer de » vive voix à V. S. Et si elle n'arrête point ce projet par un décret salutaire,

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nous ne doutons point que bientôt quelque » choix inégal et bizarre ne vienne encore justifier notre recours. Enfin, T. S. P., il ne tient qu'à V. S. de se convaincre, par » les preuves les plus incontestables, que »> nation étant irrévocablement aliénée de la dynastie qui nous gouverne, cette famille, proscrite par l'opinion universelle, doit disparoître pour le salut public qui marche

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» avant tout.

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Cependant, T. S. P., à Dieu ne plaise » que nous voulions en appeler à notre propre jugement, et nous déterminer par nous

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» mêmes dans cette grande occasion ! Nous » savons que les rois n'ont point de juges temporels, surtout parmi leurs sujets, et » que la majesté royale ne relève que de Dieu. » C'est donc à vous, T. S. P., c'est à vous, » comme représentant de son fils sur la terre, » que nous adressons nos supplications, pour » que vous daigniez nous délier du serment » de fidélité qui nous attachoit à cette famille royale qui nous gouverne, et transférer à une autre famille, des droits dont le possesseur actuel ne sauroit plus jouir que » pour son malheur et pour le nôtre. »

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Quelles seroient les suites de ce grand recours? Le Pape promettroit avant tout, de prendre la chose en profonde considération, et de peser les griefs de la nation dans la balance de la plus scrupuleuse justice, ce qui eût suffi d'abord pour calmer les esprits; car l'homme est fait ainsi : c'est le déni de justice qui l'irrite; c'est l'impossibilité de l'obtenir qui le désespère. Du moment où il est sûr d'être entendu par un tribunal légitime, il est tranquille.

Le Pape enverroit ensuite sur les lieux un homme de sa confiance la plus intime, et fait pour traiter d'aussi grands intérêts. Cet envoyé s'interposeroit entre la nation et son

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