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bon droit, nous tenir pour dispensé de revenir sur cette matière et de rentrer dans le développement des principes qui la régissent; nous allons cependant donner encore quelques éclaircissements sur cette suscription.

Les circonstances exigeaient fréquemment que les lettres des papes destinées à plusieurs évêques fussent expédiées en un certain nombre d'exemplaires, dont l'un était écrit à titre d'original, et les autres en copies conformes à cette minute; ces exemplaires s'appelaient a pari ou a paribus (tà oa), mots qui souvent étaient ajoutés à la suscription. On peut citer pour exemples la lettre du pape Zosime (1) aux évêques d'Afrique, d'Espagne et des Gaules, et celle de Célestin (2) à plusieurs évêques d'Orient, comme des epistolæ a pari (3). Des deux exemplaires de la dernière, l'un, écrit en grec, est adressé seulement à Jean, patriarche d'Antioche; l'autre, rédigé en latin, porte dans sa suscription, outre le nom de ce pasteur, ceux du patriarche de Jérusalem et des évêques de Thessalonique et de Philippes. Or, dans de telles conditions, il pouvait facilement arriver qu'il fût question dans la lettre de quelque chose qui ne s'appliquât point à tous ceux à qui elle était adressée, ou qu'il s'y trouvât diverses particularités concernant en apparence, à cause de l'adresse collective, tous les destinataires, mais néanmoins ne se rapportant immédiatement qu'à tel ou tel d'entre eux. Un exemple frappant dans ce genre est une lettre du pape Sixte III à Cyrille. Il y est parlé avec les plus grands éloges des éminents services rendus à l'Église par ce patriarche, mais comme s'il s'agissait d'un tiers. Cette lettre est destinée a pari aux évêques d'Orient en général (4); naturellement Cyrille recut aussi un exemplaire de cette lettre, et c'est précisément cet exemplaire qui est passé à la postérité. La lettre de Léon le Grand présente une particularité d'un genre tout contraire: elle est, comme le porte la suscription, destinée à toutes

(1) Zosim. P., Epist. 4, ann. 417. (Coustant, col. 955.)
(2) Cœlest. I, P., Epist. 12, ann. 450, col. 1107.

(3) Gregor. M., Epist. I, 25 (tom. II, col. 507); I, 80, col. 565; III, 50 col. 661; VI, 52, 54, 58, col. 850 sqq. Coustant, col. 1107, note d. (4) Coustant, loc. cit.. Monitum. n. 2, col. 1229.

les provinces; si néanmoins trois provinces y sont spécialement désignées, cela peut facilement s'expliquer, ou par la supposition que des circonstances particulières à ces trois provinces avaient. été l'occasion immédiate de la lettre, ou par celle que les exemplaires destinés à ces provinces ont été écrits ou expédiés avant les autres. On ne peut donc, de la variante de Quesnel, qui reproduit un sommaire entièrement contraire à la coutume du temps (note 1, p. 341), et par là même, est du moins convaincue de ne pas reproduire le véritable titre de la lettre de saint Léon, élever aucun doute sur l'authenticité de la formule de suscription qui l'adresse à toutes les provinces. Si les mots et universas provincias n'ont pas été mis dans la première rédaction, qu'ils n'y aient été intercalés qu'après coup, l'intervalle n'est ni de siècles ni même d'années, mais de quelques jours ou de quelques heures, du temps nécessaire pour la transcription et l'expédition multiple de cette lettre (1).

Outre les dénominations de monita (2), responsa, decreta, decretalia, constituta, statuta, interdicta (3), regulæ, auctoritates (4), sanctiones (5), sententiæ (6) et decretales epistolæ (7),

(1) Coustant, loc. cit., § 48, p. LI. — Ballerini, Annot. ad Leon. Epist. (Op., tom. I, col. 1291). De antiquis collect. et collector. canon., P. II,

cap. I, § 24 (III, 65).

(2) Innoc, I. P., Epist. 6, ad Exsuper. Tolos. Ep. n. 2, col. 790. (5) Siric., P., Epist. 1, ad Himer., cap. 19, col. 637.

(4) Zosim. I, P., Epist. 1, cap. 1, col. 936: Quam auctoritatem ubique nos misisse manifestum est: ut cunctis regionibus innotescat id quod statuimus omnimodis esse servandum. · Bonif. I, P., Epist. 25, c. 5, col. 1040.

Leon. M., Epist. 15, cap. 17.- Coustant, loc. cit. Victor I, P., § 1, col. 92. — Ballerini, loc. cit., tom. I, col. 710, not. f. - Cod. Vatic. 574 (Ballerini, loc. cit., tom. III, col. 130 sqq.) n° 7: Auctoritas decretalis S. Siricii P. — Carol. M., Præc. pro monast. Morbac., ann. 771. (Martène, Nov. Thes. Anecd., tom. I, col. 11). — Lothar. I, Imp., Præc. ann. 846 (d'Achery. Spicil., tom. III, p. 339).

(5) Cœlest. I, P., Epist. 21, cap. 12, col. 1195.

(6) Conc. Turon. II, ann. 567, c. 20 (Hardouin, Concil., tom. III, col. 362): Et quia in sententia Papæ Innocentii ad Victricium episcopum Rotomagensem lata.

(7) Conc. Roman., ann. 494, c. 4 (Hardouin, Concil., tom. II, col. 99): Decretales Epistolæ, quas beatissimi papæ diversis temporibus ab urbe

on voit les prescriptions émanées des papes par voie épistolaire prendre celle de epistolæ synodicæ (1) etde synodorum decreta (2); on ne saurait conclure non plus de cette circonstance, que le pouvoir législatif des papes eût une limite dans les assemblées synodales. Les epistolæ synodicæ, pour en fixer d'abord le sens en général (3), sont des lettres écrites, tantôt par des synodes, tantôt à des synodes (4), tantôt enfin à des évêques, en vue de la convocation d'un concile. En effet, il était d'usage que les évèques assemblés en concile prissent par correspondance l'avis du souverain pontife (5), et qu'ils transmissent, en y joignant une lettre, leurs décrets au pape ainsi qu'à leurs patriarches respectifs. Ces sortes de lettres étaient ordinairement signées par tous les évêques; cependant il arrivait aussi, comme on peut le voir par des exemples, que le concile s'en remettait à son président, qui les rédigeait et les signait au nom des autres Pères (6). Mais le nom d'epistolæ synodicæ désigne plus particulièrement les lettres que les évêques, surtout les patriarches, immédiatement après leur installation, écrivaient à leurs collègues (7), et spécialement au pape, en y joignant leur profession de foi. Ces lettres ont-elles tiré leur nom de ce qu'habituellement on les rédigeait dans le synode qui avait élu l'évêque, ou bien de ce qu'autrefois les évêques faisaient dans ces mêmes lettres une déclaration d'adhésion aux quatre pre

Romæ pro diversorum Patrum consultatione dederunt, venerabiliter suscipiendæ sunt. (Can. Sancta Romana, 3, § Item decretales, 16, D. 15.)

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(1) Conc. Tolet. III, ann. 589, cap. 1 (Hardouin, tom. II, col. 479). – Richter, Kirchenrecht, § 20, note 7.

(2) Conc. Tolet. IV, ann. 633, cap. 17 (Hardouin, tom. III, col. 584). () Garnerius in Append. ad Notas capit. II, libri diurni, § 19 sqq. Chr. God. Hoffmann, Nova scriptor. ac monum. collect., tom. II, p. 217.Fr. Bernardin. Ferrari, De antiquo ecclesiast. epist. genere, lib. II, cap. 6 (edid. G. Th. Meier, Helmst. 1678), p. 87 sqq.- Du Cange, Glossarium, s. v. Synodica. Berardi, Gratiani canon. genuin., P. II, tom. I, p. 3. (4) Berardi, Comment. ad jus eccl. univ., tom. I, p. 62.. (Tractatoriæ, Vocatoriæ, Invitatoriæ, Excusatoriæ.) — M. Marini, loc. cit., p. 38. (5) Synodicis consultationibus - responderem.

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(6) Conc. Carth., can. 88 (Beveridge, Synodicon, tom. I, p. 621).

(7) Cyprian., Epist. 42, ad Cornel. (int. Cornel. Epist. 2, Coustant, col. 127).—Lupus, Ad Ephesin. Concil. var. Patr. Epistolæ. (Oper. tom. VII, p. 162 sqq.)

miers synodes œcuméniques (1)? La question est controversée; ce qu'il y a de certain, c'est qu'à cette dénomination se rattachait l'idée d'un écrit où il s'agissait de la foi. Dans ce sens, on pourrait ranger dans cette catégorie de lettres la lettre synodique que Rathère, évêque de Vérone, se vit obligé d'adresser à son clergé, au sujet de l'ignorance où il l'avait trouvé en matière de foi (2).

Maintenant, dans quel sens les lettres des papes elles-mêmes peuvent-elles être affectées du titre de epistolæ synodicæ ? Incontestablement, pour la plupart des lettres papales, cette dénomination indiquait qu'il y était donné une décision dogmatique (3), comme, par exemple, la célèbre lettre de Léon le Grand à Flavien (4). Par la même raison, les réponses approbatives ou désapprobatives des papes aux professions de foi d'autres évêques ont aussi été appelées synodicæ (5). En outre, il était d'usage, à Rome comme dans d'autres évêchés, que le pape, après son avénement au trône pontifical, écrivît une lettre synodique aux autres patriarches (6); mais il ne faut pas se méprendre sur le sens

(1) Conc. Roman., ann. 1074, cap. 2 (Hardouin, Concil., tom. VI, P. I, col. 1524, où, avant le mot incongrue, il faut lire non, au lieu de nos). (2) Du Cange, loc. cit. Dans le Cod. Canon. (Leon. M., Op. edit. Baller.), édité par Quesnel, on lit, t. III, col. 232, 233, pour commendatitiis litteris synodicis litteris. C'est qu'on a confondu avec le mot grec GuOTατικός. — § 45, p. 595.

(3) Can. Sancta Romana, 3, § Item epistolam, 14, D. 15. Cereth. (aliorumque Gall. Episc.) Epist. ad Leon., c. 2, (int. Leon. M. Epist. 65, col. 1004). — Gregor. M., Epist., lib. VI, ep. 2, ad cler. et popul. Ravenn. (tom. II, col. 792). — Pelag. I, P., Epist. ad Childeb. reg. (Can. Satagendum, 10, c. 25, q. 1).

(4) Cone. Chalc., Act. II (Hardouin, Concil., tom. II, col. 289, 290): Èπστολὴ ἐγκύκλιος ἤγουν συνοδικὴ τοῦ ἁγιωτάτου ἀρχιεπισκόπου Λεόντος, γραφεῖσα πρὸς Φλαυιανόν, ἀρχιεπίσκοπον Κωνσταντινουπόλεως.

(5) Joh. Liberatus, Archidiac. Carthag. Breviar., cap. 17 (edid. Garner, Paris. 1675), p. 111, p. 117.

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(6) Xyst. III, P., Epist. 1, col. 1251; Ep. 2, col. 1237. Gregor. M., Epist., lib. I, ep. 4, ad Joh. Episc. Const. (tom. II, col. 490), ep. 25, ad Patric., col. 507, ep. 26, ad Anastas., col. 517; lib. IX, ep. 52, ad Secundin., col. 966 (Cette dernière lettre est probablement apocryphe. Berardi, Gratian. canon. genuin. P. II, tom. II, p. 65.) Joh. Diac., Vila Gregor. M., lib. II, cap. 3. (Op. tom. IV, col. 45.) — Lau, Gregor der Grosse, p. 56. Can. Satagendum, cit.

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et l'objet de cette démarche. La position du pape différait essentiellement de celle des simples patriarches et évêques; en adressant à l'épiscopat une lettre synodique, ce n'était point pour justifier de son orthodoxie auprès de ses subordonnés, mais pour leur donner, comme chef suprême de l'Église, surtout dans les temps agités par les schismes et les hérésies, avec l'annonce de son exaltation sur le siége papal, une règle de foi ou de discipline (1), et leur rappeler la nécessité d'être fermement unis de cœur et d'esprit dans la doctrine catholique avec le successeur de Pierre (2).

Il est hors de doute, comme nous l'avons déjà dit, que les papes, dans ce cas et dans d'autres circonstances importantes où il s'agissait de fixer un point de dogme, convoquaient leur presby tère ou consultaient le concile provincial, et qu'ils y invitaient mème des évêques étrangers (3). A cet égard, la coutume était même tellement établie, que le pape Innocent Ier ne faisait aucune difficulté de considérer ces assemblées, à raison des discussions qui y avaient lieu, comme une sorte d'école où les papes euxmêmes ne pouvaient que puiser d'utiles enseignements (4). Aussi est-on autorisé à admettre que, même pour un grand nombre de cas où les papes ne font point mention expresse, dans leurs lettres, de la convocation du presbytère ou du concile (5), avant de ren

(1) De ordinatione et de fide. Xyst. III, P., Epist. 2, cap. 2, col. 1238. (2) Xyst. III, P., Epist. 6, ad Joh. Antioch., cap. 5, col. 1260: — - Expertus es, negotii præsentis eventu, quid sit sentire nobiscum. Beatus Petrus Apostolus in successoribus suis, quod accepit, hoc tradidit.

(3) Cornel., P., Epist. 6, ad Cyprian. : Adfuerunt etiam Episcopi quinque, ut firmato consilio, quod circa personam eorum observari deberet, consensu omnium statuerem.

(4) Innoc. I, P., Epist. 6, ad Exsuper., c. 1, col. 790: — - Mihi quoque ipsi de collatione docilitas accedit, dum perscrutatis rationibus ad proposita respondere compellor: eoque fit, ut aliquid semper addiscat, qui postulatur ut doceat.

(5) Jul. I, P., Epist. ad Episc. Antioch. coadun., n. 8, col. 367: :- Attamen necessum est vobis notum facere, etiamsi solus scripserim, non ideo mei solius, sed etiam omnium episcoporum qui in Italia sunt, et qui in his partibus degunt, esse illam sententiam. Certe jam ad præfinitum tempus episcopi convenere, et ejusdem sententiæ fuerunt, quam denuo his litteris vobis significo. Quapropter, dilecti, etiamsi solus scribo, omnium

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