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les connaissances acquises par un long séjour dans le Kamtschatka, et les observations de Steller, qui y a aussi demeuré plusieurs années, estime que cette presqu'île de l'Asie était anciennement contigue à l'Amérique, et qu'elle en a été séparée par un tremblement de terre. Il le prouve par l'aspect des côtes parallèles, qui annonce une séparation violente, et par les traits de ressemblance qu'on remarqué entre les habitants du Kamtschatka et les habitants de la partie de l'Amérique correspondante, ainsi que par les rapprochements assez frappants entre leurs mœurs et leurs habitudes (1). Cette séparation n'est pas sans exemple. On croit assez communément que la Sicile a été séparée de l'Italie, l'Espagne de l'Afrique, la Grande-Bretagne de la France, l'Islande du Groenland. Au reste, peu nous importe de savoir comment les hommes ont passé de l'ancien au nouveau continent: il nous suffit de constater d'une part, ainsi que nous l'apprend Moyse, que tous les hommes descendent d'un seul; et, de l'autre, l'impossibilité où sont les incrédules de prouver que l'Amérique ait été peuplée par d'autres què les descendants de Noé.

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195. Cinquièmement: l'antiquité que quelques philosophes antireligieux attribuent aux Égyptiens, aux Chaldéens, aux Chinois et aux Indiens, n'est appuyée sur aucun monument. Écoutez un savant qui ne doit point être suspect aux ennemis de la révélation; Je me suis attaché, dit Fréret, à discuter, à éclaircir l'ancienne chronologie des nations profanes; j'ai reconnu par cette étude « qu'en séparant les traditions véritablement historiques, ancien« nes, suivies et liées les unes aux autres, et attestées ou même « fondées sur des monuments reçus comme authentiques, qu'en les séparant, dis-je, de toutes celles qui sont manifestement fausses, fabuleuses ou nouvelles, le commencement de toutes les nations, « même de celles dont on fait remonter plus haut l'origine, se « trouvera toujours d'un temps où la vraie chronologie de l'Écriture « montre que la terre était peuplée depuis plusieurs siècles (2). » Un autre incrédule fait le même aveu: « Le déluge, dit-il, paraît « être la véritable époque de l'histoire des nations (3). » Il est vrai qu'avec des chronologies sans faits, sans événements, sans suite;

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(1) Voyez l'Histoire du Kamtschatka, tom. 1, pag. 198; les Réponses critiques aux difficultés concernant les livres saints, par l'abbé Bullet, tom. 11, pag. 51, édit. de 1819; la Bible vengée, par l'abbé du Clot, tom. 1, observ, prélim., pag. 129, édit. de 1835, etc. (2) De la chronologie chinoise, dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions, etc., tom. xviu, in-4°, pag. 294. (3) Boulanger, l'Antiquité dévoilée, etc.

avec des listes interminables de simples noms de rois et de dynasties qui étaient vraisemblablement collatérales et non successives; avec des séries d'années qui n'étaient peut-être que des années d'un mois ou d'une semaine; avec des calculs astronomiques qu'on enfle suivant ses caprices, et avec des zodiaques d'une origine équivoque et sujets à des explications arbitraires, on a fait beaucoup de bruit, on a crié victoire, comme si on était assuré d'avoir mis Moyse en défaut. Mais ce prétendu triomphe n'a pas été de longue durée; toutes ces difficultés ont disparu comme une ombre devant le flambeau de la science et de la critique. Aussi, si on excepte quelques rationalistes modernes qui, sans emprunter les formes de la philosophie voltairienne, en ont conservé l'esprit, il n'est personne aujourd'hui qui ose opposer à la chronologie sacrée la chronologie vague, incertaine et ténébreuse des Egyptiens, des Chaldéens, des Chinois et des Indiens (1).

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196. Voici ce que dit Cuvier, dont le nom fait autorité : « La chronologie d'aucun de nos peuples d'Occident ne remonte, par

«< un fil continu, à plus de trois mille ans. Aucun d'eux ne peut nous <«< offrir avant cette époque, ni même deux ou trois siècles depuis, <«< une suite de faits liés ensemble avec quelque vraisemblance. Le « nord de l'Europe n'a d'histoire que depuis sa conversion au christianisme; l'histoire de l'Espagne, de la Gaule, de l'Angleterre, ne

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« date que des conquêtes des Romains; celle de l'Italie septentrionale, avant la fondation de Rome, est aujourd'hui à peu près « inconnue. Les Grecs avouent ne posséder l'art d'écrire que de« puis que les Phéniciens le leur ont enseigné, il y a trente-trois ou « trente-quatre siècles; longtemps encore depuis, leur histoire est pleine de fables, et ils ne font pas remonter à trois cents ans plus << haut les premiers vestiges de leur réunion en corps de peuples. « Nous n'avons, de l'histoire d'Asie occidentale, que quelques ex<< traits contradictoires, qui ne vont, avec un peu de suite, qu'à vingt siècles; et, en admettant ce qu'on en rapporte de plus ancien avec quelques détails historiques, on s'élèverait à peine à quarante siècles. Le premier historien profane dont il nous reste « des ouvrages, Hérodote, n'a pas deux mille trois cents ans d'an«cienneté. Les historiens antérieurs qu'il a pu consulter ne datent « pas d'un siècle avant lui. On peut même juger de ce qu'ils étaient « par les extravagances qui nous restent, extraites d'Aristée de Pro

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(1) Voyez l'abbé Bullet, Réponses critiques, etc., tom. 11, pag. 77, édit. de 1819; l'abbé du Clot, Bible vengée, observ. prélim.

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« connèse et de quelques autres. Avant eux on n'avait que des poëtes; et Homère, le plus ancien que l'on possède, n'a précédé « notre âge que de deux mille sept cents ou deux mille huit cents « ans. Quand ces premiers historiens parlent des anciens événements, soit de leur nation, soit des nations voisines, ils ne citent que des traditions orales, et non des ouvrages publics: ce n'est que longtemps après eux que l'on a donné de prétendus extraits « des annales égyptiennes, phéniciennes et babyloniennes. Bérose n'écrivit que sous le règne de Séleucus Nicator, Hiéronyme que « sous celui d'Antiochus Soter, et Manéthon que sous le règne de Ptolomée Philadelphe. Ils sont tous les trois seulement du troi« sième siècle avant Jésus-Christ. Que Sanchoniaton soit un auteur véritable ou supposé, on ne le connaissait point avant que Philon de Biblos en eût publié une traduction sous Hadrien, dans le second siècle après Jésus-Christ; et quand on l'aurait connu, l'on n'y aurait trouvé pour les premiers temps, comme dans tous les au«teurs de cette espèce, qu'une théogonie puérile, ou une métaphysique tellement déguisée sous des allégories, qu'elle en est mé<connaissable. Un seul peuple nous a conservé des annales écrites << en prose avant l'époque de Cyrus : c'est le peuple juif (1). »

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197. Pour ce qui regarde les Indiens, « la vérité est que l'his« toire n'existe point du tout parmi eux. Au milieu de cette infinité « de livres de théologie mystique ou de métaphysique abstruse que « les brames possèdent, et que l'ingénieuse persévérance des Anglais est parvenue à connaître, il n'existe rien qui puisse nous <«< instruire avec ordre sur l'origine de leur nation et sur les vicissi«< tudes de leur société........ Les listes des rois que des pandits ou doc«teurs indiens ont prétendu avoir compilées d'après les Pouranas (poëmes indiens), ne sont que de simples catalogues sans détails, ou « ornés de détails absurdes, comme en avaient fait les Chaldéens et « les Égyptiens, comme Trithème et Saxon le grammairien en ont donné pour les peuples du Nord. Ces listes sont fort loin de s'accorder; aucune d'elles ne suppose ni une histoire, ni des registres, ni des titres le fond même en a pu être imaginé par les poëtes dont « les ouvrages en ont été la source. L'un des pandits qui en ont fourni « à M. Wilfort, est convenu qu'il remplissait arbitrairement avec des « noms imaginaires les espaces entre les rois célèbres, et il avouait « que ses prédécesseurs en avaient fait autant. Si cela est vrai des

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(1) Cuvier, Discours sur les révolutions du globe, etc., pag. 165, etc., édit. de 1825.

a listes qu'obtiennent aujourd'hui les Anglais, comment ne le serait« il pas de celles qu'Abou-Fazel a données comme extraites des an⚫nales de Cachemire, et qui, d'ailleurs, toutes pleines de fables

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qu'elles sont, ne remontent qu'à quatre mille trois cents ans, sur << lesquels plus de mille deux cents sont remplis de noms de princes « dont les règnes demeurent indéterminés quant à leur durée ?...

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198. Enfin, les livres les plus authentiques des Indiens démen«tent, par des caractères intrinsèques et très-reconnaissables, l'antiquité que ces peuples leur attribuent. Leurs védas, ou livres sacrés, révélés selon eux par Brama lui-même dès l'origine du monde, et rédigés par Viasa (nom qui ne signifie autre chose que « collecteur) au commencement de l'âge actuel, si l'on en juge par « le calendrier qui s'y trouve annexé et auquel ils se rapportent, ainsi que par la position des colures que ce calendrier indique, peuvent remonter à trois mille deux cents ans, ce qui serait à peu près l'époque de Moyse. Peut-être même ceux qui ajouteront foi à l'assertion de Mégasthènes, que de son temps les Indiens ne savaient pas écrire; ceux qui réfléchiront qu'aucun des anciens n'a « fait mention de ces temples superbes, de ces immenses pagodes, « monuments si remarquables de la religion des brames ; ceux qui « sauront que les époques de leurs tables astronomiques ont été « calculées après coup, et mal calculées, et que leurs traités d'as« tronomie sont modernes et antidatés, seront-ils portés à diminuer « encore beaucoup cette antiquité prétendue des védas (1). » Il en est de même des Egyptiens et des Chaldéens en effet, comme le dit le même savant, pour peu que l'on réfléchisse sur les fragments qui nous restent des traditions égyptiennes et chaldéennes, on s'aperçoit qu'elles n'étaient pas plus historiques que celles des Indiens.

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199. Les rationalistes modernes prétendent que l'histoire contenue dans les livres de la Genèse n'est qu'un tissu de mythes; qu'elle n'est fondée que sur des traditions populaires; et que les Hébreux, imbus de la mythologie des patriarches, auront pris facilement pour des faits surnaturels les événements qui leur seront arrivés sous le ministère de Moyse.

(1) Ibidem, pag. 181, etc. Voyez aussi Polier, Mythologie des Indous, tom. 1, pag. 89 et 91; Wilfort, sur la chronologie des rois de Magadha, empereurs de l'Inde, dans les Mémoires de Calcutta, tom. v et 1x, in-8°; Johnes, sur la chronologie des Indous, ibidem, tom. 11; Bentley, sur les systèmes as tronomiques des Indous, ibidem, tom. viii; Delambre, Histoire de l'astronomie, etc.

Mais nous l'avons prouvé, ni le législateur des Hébreux, ni les Hébreux eux-mêmes, n'ont pu se faire illusion sur les faits contenus dans l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deuteronome; d'un autre côté, Moyse n'a pas voulu tromper sur ces mêmes faits: on doit done regarder comme vrais et incontestables les prodiges rapportés dans les quatre derniers livres du Pentateuque. Or, ces prodiges démontrent jusqu'à l'évidence que Moyse était l'envoyé de Dieu (1). Donc ce qu'il rapporte dans la Genèse est vrai : Dieu ne permet pas que celui qui parle ou écrit en son nom enseigne l'erreur. Comment ose-t-on d'ailleurs comparer la narration de Moyse sur les premiers âges du monde, avec les descriptions mythologiques d'Homère et les Métamorphoses d'Ovide? Trouvezvous dans les écrits des poëtes, des historiens et des philosophes de l'antiquité païenne, des notions aussi sublimes que celles que nous donne la Genèse, de Dieu, de la création et de la Providence; de l'homme, de son origine et de ses destinées? Quels sont les livres qui remontent de trois à quatre mille ans, et qui s'accordent, comme la Genèse, avec les progrès de la science pour ce qui regarde et l'organisation du globe terrestre, et la chronologie des anciens peuples? Enfin, vouloir que l'histoire des patriarches et des Hébreux soit mythique, du moins en ce qui concerne la religion, parce que l'histoire des Grecs et autres peuples renferme des fictions, sans avoir aucun égard aux règles de la critique, n'est-ce pas vouloir anéantir la certitude historique? Pourquoi nous en rapporterions-nous au témoignage des hommes pour les faits ordinaires, si nous pouvions regarder ce témoignage comme nul et sans valeur, quand il s'agit de faits miraculeux aussi sensibles et aussi notoires que les faits purement naturels? Est-il donc plus difficile de voir, d'entendre et de toucher un homme après sa résurrection, que de le voir, l'entendre et le toucher avant sa mort (2)? Les rationalistes, il est vrai, n'admettent pas la possibilité des miracles; mais, à moins qu'ils ne soient athées ou panthéistes, car c'est tout un, ils ne peuvent refuser au Créateur le pouvoir de déroger aux lois qu'il a librement établies, sans être inconséquents avec euxmêmes (3).

(1) Voyez le n° 167. — (2) Voyez le n° 155. Traité de la Religion, no part., c. iv, art. n.

(3) Voyez ci-dessous le

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