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§ II. Des autres versions grecques.

249. Outre la version des Septante, nous avons plusieurs anciennes versions grecques, savoir : les versions d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion; celles connues sous le nom de cinquième, de sixième et de septième version, et les collections d'Origène.

La plus ancienne version grecque, après celle d'Alexandrie, est celle d'Aquila de Sinope, dit le Pontique, parce qu'il était du royaume de Pont; elle parut vers l'an 130 de l'ère vulgaire. On a reproché à ce traducteur, qui était Juif, d'avoir mal traduit quelques mots hébreux. Néanmoins, les anciens faisaient assez de cas de cette version, qui était littérale. Il ne nous en reste que des fragments dans les commentaires de saint Jérôme sur Jérémie, Ézéchiel et Daniel.

250. Après Aquila vint Symmaque, chrétien judaïsant, c'est-àdire ébionite, au rapport d'Eusèbe de Césarée et de saint Jérôme. Il donna sa version grecque de l'Ancien Testament vers la fin du second siècle. Cette version, qui était moins littérale que celle d'Aquila, a subi le même sort que celle-ci; on n'en a conservé que des fragments.

251. Théodotion, qui était d'Ephèse, suivant saint Irénée, et Juif ébionite, si on en croit saint Jérôme, a laissé une version grecque de l'Ancien Testament; elle parut vers l'an 150 de JésusChrist. Saint Justin, saint Irénée en parlent avec éloge; Origène en a profité pour la révision de celle des Septante. Il ne nous reste non plus de cette quatrième version que de simples fragments, et la traduction du livre de Daniel, qui a été reçue dans toute l'Église

grecque.

252. Après ces différentes versions grecques, venaient les trois dont on a toujours ignoré les auteurs; elles étaient désignées sous le nom de cinquième, sixième et septième version, par allusion au numéro de la colonne que chacune occupait dans les hexaples d'Origène. Elles contenaient toutes les trois tous les psaumes et les petits prophètes; la cinquième et la sixième donnaient, en outre, le Pentateuque et le Cantique des cantiques; et la cinquième et la septième, deux des quatre livres des Rois.- Ces versions ne sont pas venues jusqu'à nous, à l'exception des fragments qui ont été découverts à Paris par Bruns, dans un exemplaire syriaque manuscrit.

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253. Les Juifs et les Samaritains reprochant aux chrétiens, qui

faisaient usage de la version des Septante, de n'avoir pas les véritables Écritures, Origène présenta, dans un tableau synoptique, plusieurs versions grecques en regard du texte primitif, écrit en caractères hébreux et en caractères grecs. Ces travaux sont cités dans les anciens sous le nom de Tétraples, d'Hexaples et d'Octaples, c'est-à-dire, à quatre, à six et à huit colonnes. Ce tableau ne comprenait d'abord que quatre colonnes; puis l'auteur y en ajouta deux autres, puis une septième et une huitième, puis enfin, plus tard, une neuvieme; ce qui a fait donner quelquefois au recueil le nom d'Octaples et d'Ennéaples; mais on le nomme plus communément Hexaples. La première colonne renfermait le texte original en hébreu ; la deuxième, le même texte en caractères grecs; la troisième, la version d'Aquila; la quatrième, celle de Symmaque; la cinquième, celle des Septante; la sixième, celle de Théodotion; la septième, celle qu'on appelle la cinquième version; la huitième, celle qui est connue sous le nom de sixième; et la neuvième, celle qui est appelée la septième version. Cette immense et magnifique version, qui coûta vingt-sept ans de travail à Origène, fut apportée, en 303, à Césarée, dans la bibliothèque de saint Pamphile, prêtre et martyr. C'est là que saint Jérôme s'en servit pour corriger ses manuscrits. Il ne nous reste de cet ouvrage que des fragments, qui ont été publiés, en 1713, par dom Bernard de Montfaucon (1).

§ III. De la version samaritaine et des paraphrases chaldaïques.

254. La version samaritaine ne contient que les cinq livres de Moyse; il ne faut pas la confondre avec le Pentateuque samaritain, qui n'est que le texte hébreu, mais écrit en caractères samaritains. Cette version est ancienne; on la croit antérieure au septième siècle. En général, elle rend assez littéralement le texte primitif. On la trouve imprimée dans les polyglottes de Paris et de Londres.

255. Il y a plusieurs paraphrases ou versions chaldaïques, plus ou moins littérales. La plus ancienne parmi les Juifs et les chrétiens est celle du rabbin Onkélos, que le Talmud de Babylone fait vivre au temps de Jésus-Christ, mais qui, plus vraisemblablement, n'a fleuri que dans le second siècle. Cette paraphrase ne comprend que

(1) Hexaplorum Origenis quae supersunt, multis partibus auctiora, quam a Flaminio Nobilio et Joanne Drusio edita fuerint, ex manuscriptis et ex libris editis eruit et notis illustravit D. Bernardus de Montfaucon, etc.; Parisiis, 1713, 2 vol. in-fol.

le Pentateuque; elle le rend si littéralement, qu'on peut la regarder plutôt comme une version que comme une paraphrase.

256. Une autre paraphrase chaldaïque, moins exacte que la première, quoique peut-être aussi ancienne, est celle qu'on attribue à Jonatham, fils d'Uziel. Elle contient les livres de Josué, des Juges, des Rois, d'Isaïe, de Jérémie, d'Ezéchiel, et des douze petits prophètes. Il est encore d'autres paraphrases sur les différents livres des Juifs, mais elles ont moins d'autorité.

SIV. Des versions syriaques.

257. Parmi les versions syriaques, la plus importante est sans contredit celle qui est appelée Peschito, c'est-à-dire simple. Elle a été faite sur l'hébreu; mais on ne sait par qui, ni précisément à quelle époque. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle était en grande vénération dans la primitive Église, ainsi que l'atteste saint Ephrem, auteur du quatrième siècle. Cette version se trouve dans la Polyglotte de Paris; elle a été reproduite dans celle de Londres, après avoir été corrigée sur quatre manuscrits.

Abulpharage parle d'une autre version syriaque qui a été faite sur celle des Septante, et qui était, selon lui, en usage chez les Syriens occidentaux. On croit qu'elle est du troisième ou quatrième siècle. Il est encore d'autres versions syriaques, qui ne sont peutêtre que des éditions de celle-ci. On distingue surtout: 1° l'Hexaplaire, ainsi appelée parce qu'elle a été faite sur le grec des Septante, tel qu'il se trouve dans les Hexaples d'Origène; on la croit du septième siècle; 2o la Philoxénienne, ou celle que Philoxène, évêque d'Hiéropolis, fit faire vers la fin du cinquième siècle.

S V. Des versions arabes, et de quelques autres versions an

ciennes.

258. Les principales versions arabes sont : 1° celle du rabbin Saadias Gaon, du Faïoum en Égypte ; elle a été faite sur le texte hébreu, au commencement du dixième siècle; elle comprend le Pentateuque et le prophète Isaïe; 2° la version du Pentateuque, qu'on attribue à un Juif africain du treizième siècle : cette version, faite sur l'hébreu, est plus littérale que la précédente; 3° la version du livre de Josué, qui se trouve dans les Polyglottes de Paris et de Londres: elle a été également faite sur l'hébreu; 4° celle du livre de Job, imprimée dans les mêmes Polyglottes: elle a été faite

sur la version syriaque appelée Peschito; 5o la version faite d'après la Vulgate : elle a été imprimée à Rome en 1671 et 1752.

259. Nous avons une version éthiopienne de l'Ancien Testament, qui a été faite sur la version des Septante; elle est ancienne, puisque saint Jean Chrysostome en fait mention dans sa seconde homélie sur saint Jean. Nous avons aussi une version du Nouveau Testament en éthiopien, qui a été imprimée à Rome en 1548, et depuis dans la Polyglotte de Walton.

260. Il y a trois versions persanes : l'une, qui contient le Pentateuque traduit de l'hébreu, se trouve dans la Polyglotte de Londres; l'autre, qui renferme les quatre Évangiles, a été faite sur la version syriaque, et se lit dans la même Polyglotte; la troisième, qui paraît plus moderne, comprend également les quatre Évangiles: elle a été imprimée en 1654-57.

261. Il existe aussi plusieurs versions égyptiennes ou cophtes, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament. L'Ancien Testament parait avoir été traduit du grec des Septante en langue cophte, dès le deuxième ou troisième siècle. Wilkins a fait imprimer le Pentateuque à Londres en 1731; la Propagande a publié le Psautier à Rome en 1744 et 1749; et une partie du livre de Daniel a été imprimée dans cette dernière ville en 1786. Wilkins a aussi publié à Oxford, en 1716, une version du Nouveau Testament, qui paraît remonter au troisième siècle.

262. La plus ancienne version arménienne est celle de Mesrob, à qui l'on attribue les caractères arméniens; elle a été faite au cinquième siècle, sur le grec des Septante. On la refit ensuite sur la version syriaque Peschito. Enfin, l'évêque Yuschkam l'a corrigée sur la Vulgate latine. L'Ancien Testament parut en 1666, et le Nouveau en 1668. Cette version a eu plusieurs éditions.

263. Outre ces anciennes versions, nous avons encore la version gothique et la version slavonne, dont la première est du quatrième, et la seconde du neuvième siècle. La version gothique est due à Ulphilas, évêque des Goths, vers l'an 360. Il ne nous est parvenu de cette version que les Évangiles, et quelques fragments de l'Épitre de saint Paul aux Romains. Il y a plusieurs éditions des Évangiles, dont la plus estimée est celle de Zahn, de l'an 1805. La version slavonne est l'ouvrage de Cyrille et de Methodius, apôtres des Slaves. On en a publié le Pentateuque en 1519, et la Bible entière en 1570. Depuis, elle a été réimprimée plusieurs fois.

§ VI. Des anciennes versions latines.

264. Dès les premiers temps du christianisme, on s'occupa, dans l'Occident comme dans l'Orient, à reproduire les livres saints dans la langue vulgaire; la propagation et l'enseignement de la religion chrétienne rendaient ce travail nécessaire. Or, comme le latin était la langue vulgaire des vastes contrées soumises à l'empire romain, on vit paraître un grand nombre de versions latines des saintes Écritures. Mais, parmi cette multitude de versions, il y en avait une qui se distinguait par son exactitude et sa clarté; aussi fut-elle toujours plus estimée et plus généralement reçue que les autres c'est celle que saint Grégoire le Grand appelle l'Ancienne, saint Jérôme la Vulgate ou commune, saint Augustin l'Italique. Cette dernière dénomination lui vient sans doute de ce qu'elle avait pris naissance en Italie, et vraisemblablement à Rome même. La version Italique contenait l'Ancien Testament pris sur la version des Septante, et le Nouveau Testament sur l'édition grecque vulgaire. On ne sait ni qui en est l'auteur, ni précisément dans quel temps elle a paru. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle est fort ancienne, puisqu'elle était généralement reçue dans l'Église latine sur la fin du quatrième siècle. C'est de cette version qu'on a tiré les fragments de la Bible qui se trouvent dans nos missels romains, ce qui prouve que la liturgie romaine remonte aux premiers siècles du christianisme, et que l'on a eu tort, dans plusieurs diocèses de France, de changer le texte du missel en certains endroits, sous prétexte de le rendre plus conforme au texte de la Vulgate, actuellement en usage.

S VII. De la version Vulgate.

265. Notre Vulgate actuelle, qui a remplacé dans l'Eglise latine l'ancienne version Italique, a pour auteur saint Jérôme, mort vers l'an 420. Ce savant docteur, qui était aussi versé dans les langues orientales que dans la langue latine, a traduit de l'hébreu presque tous les livres de l'Ancien Testament, et il a retouché le Nouveau d'après le texte grec, comme il le dit lui-même : « Novum « Testamentum græcæ fidei reddidi; vetus juxta hebraicum « transtuli (1). » Quoique la Vulgate soit de beaucoup supérieure

(1) Lib. de Scriptoribus ecclesiasticis.

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